<forrespondance particuliere de l'ÖPHIOS.
Bruxelles, 6 Novembre.
Que vous dirai-je de la santé du Prince royal9 Les
bulletins du Moniteur sont si vagues et les rumeurs
de la ville si contradictoires que l'on nesait pas trop
a quoi s'arrêter. Dimanche inatin Ie bruit s'était ré-
pandu qu'uue aggravation extréme venait de se ma
nifester dans l'état du Prince et l'on assurait qu'il ne
passerait pas la journée. Les journaux du soir, qui
publient les bulletins officiels de la raaladie, viennent
pour un instant calmer les inquiétudes. Mais le len-
demain, elles reprennent de nouveau le dessus et
cette fois, c'est la mort même du Due qui est annon-
cée comme officièlle dans toüs les cafés de la Place de
la Monnaie.
Qui s'amuse a inventer de pareils bruits? Mon
Dieu, personne. Ils sont dans l'air et l'incident le plus
insignifiant suffit póur les faire éclater.
Les médecins traitants n'ont eependant pas renoncé
a tout espoir dé' guérison. Je tiens même de très-
bonne part que', de l'avis de I'un d'entre eux, les
chances favorables ont considérablement augmenté
depuis unequinzaine de jours, en dépit de la crise de
la semaine dernière.
Mais il n'y a plus a se rapporter aucune source
d'information et c'est le cas de répéter que ce que
l'on sail de mieux est que l'on ne sait rien.
La santé de la Reine, altérée par les fatigues et les
angoisses de ces derniers temps, tend a se rétablir.
La Reine a consenti a quitter, chaque jour, pour
quelques moments, le lit de son enfant et ces rapides
instants sont consacrés a des courses, tantót a pied,
tantót en voiture, dont S. M. ressent le plus grand
bien. Le Roi continue a jouir d'une santé parfaite.
M.EIoin, l'ancien secrétaire intime de feu l'Empereur
Maximilien, est en ce moment a Bruxelles. M. Eloin a
été recu au palais de Laekun, mais on ignore s'il a eu
une entrevue avec la princesse Charlotte.
C'est mardi prochain que s'ouvre la nouvelle ses
sion legislative. La Chambre aura tout d'abord a
s'occuper de la verification des pouvoirs de ses mem
bres nouvellement elus et de la constitution dé sou
bureau. Pms viendr'onl unmeiliaieméut après, les
interpellations ^ur les affaires du Saint Genois, qui
prendrout pr bablement plusieurs seances et qui
dOnmront Leu, seion toute vraisemblance, a des de-
bais très-ammes. C'est, dit-on ici, M. Reynaert que
la droite désignera pour onvrir le feu.
Le procés Doulton continue a faire l'objet de toutes
les conversations. II n'y a qu'un cri dans i'opinion
publique contre l'impèritie dont ['administration
communale a fait preuve dans toute cette affaire et je
ne doute pas, si elle ne parvient pas a donner des
explications satisfaisantes, qu'elle ne soit amenée
très-prochainement a donner sa dèmission.
Un point obscur et qui veut être éclairci, c'est celui
du pot-de-vin de 200,000 francs au sieur Keymolen.
Devant Ie tribunal correctionnél, M. Keymolen a dit
que cette somtne lui avait été attribuée paree qu'il
avait eu le premier l'idée de placer la nouvelle Bourse
sur le marché des Récollels; mais vous comprenez
bien que cette réponse saugrenue a fait hausser les
épaules a tout Ie monde. Cependant, il n'est pas pos
sible que les Anglais, si excentriques que M. Key
molen les suppose, lui aient fait cadeau de 200,000
francs pour ses beaux yeux, et l'on se rappelle les
uns aux autres que M. Keymolen a d'anciennes rela
tions avec une foule de membres du Conséil commu
nal, ce qui fait nattre dans l'esprit des dcfiants des
soupcons dont il est inutile que je prècise la nature.
9
Quant a M. Veldekens, le vertueux conseiller com
munal a qui M. Doulton achète sa maison cent mille
francs au moins au-delè de sa valeur, et cela trois
ans avant d'en avoir besoiu, on ne voil absolument
rien d'obscur dans son fait. II n'y a pas, dans lout
Bruxelles, deux manières d'apprécier sa conduite.
Aussi est-il assuré d'avance de l'unanimité des suf-
lrages aux elections prochaines; a moins que, par une
retraite pleine de modestie, il ne se dérobe a l'ovation
que le corps électoral lui ménage.
On annonce qu'une action en justice est sur le
point d'êlre intentée a M. Madoux, directeur de
VEtoile beigepar le fils de feu M. Delaveleye, en sou
vivant directeur du Moniteur des Intéréts matériels.
M. Delaveleye fils réclame, au nom de sou père, le
tiers de la somme de fr. 40,000 que M. Madoux a
touchée de la Société anglaise, somme qui, primitive-
meut, devait être partagée entre MM. Bérardi, Dela
veleye et Madoux et que celui-ci a cru pouvoir diviser
en deux quand la mort de M. Delaveleye est venu
reudre sa collaboration impossible.
9 9
Le procureur du Roi de Mods écrit a YOrgane de
Mons pour démentir le bruit qu'il aurait songé a ou-
vrir une instruction a charge de Louise Lateaux, la
stigmatisée du Bois-d'Haine. La justice, eu effet, n'a
rien a voir dans ces simagrées d'un autre Sge. J'ai
souvenir, pourtant, que dans l'arrondissement de
Louvain, il y a une quinzaine d'années, une stigma
tisée fut invitée par le procureur du Roi a cesser ses
exhibitions de plaies sanglantes. 11 est vrai que
celle-la fesait commerce de son miracle et veDdait,
comme des spécifiques universels, de vieux morceaux
de linge qui avaient touché son diviu corps. C'est
probablement cette circonstance qui permit a la jus
tice d'intervenir. Je n'ai pas besoin de vous dire que
le miracle cessa le jour même.
M. Tindemaus, ancien rédacleui* én chef de 1 ''Echo
du Parlement, fait paraitre aujourd'hui même, a
I'Office de Publicitéun livre intitule la Religion,
essai philosophique. L'auteur developpe dans ce tra
vail l'idée que Dieu est uue conception essentiellement
anti-sociale et que l'atheisme seul peut conduire l'hu-
manité la réalisatiou de sa véritable destinée.
Qu'est-ce que le bon Dieu peut avoir fait a M. Tiude-
mans pour qu'il le traite si durementï
La Cour de cassation, eu réformant l'arrêt de la
cour de Gaud qui avait assimiié a un delit de viola
tion de sepulture l'opéralion césarienne pratiquóe sur
le cadavre d'une femme enceinte, constate une la
cune dans notre legislation pénale.
Question de parti i part, tout le monde comprend
que la depouille mortelie de l'homme a droit au
respect, avant comme après la sépu'ture et que la loi
a le devoir d'intervenir pour assurer ce respect. S'il y
a une lacune a eet égard dans notre législation crimi-
nelle, il est a esperer que le gouvernement s'occu-
pera bienlöt de la combler.
Le Premier jour de bonheur, le nouvel opéra d'Au-
ber, a eu peu de succes a la première représentation.
II y a, par-ci par-la, quelques jolis motifs qui rappel-
leut les beaux jours du maitre. Mais l'ensemble a paru
terne et denué de charme. La mise en scène est très-
soignée. Evidemment l'administration avait compté
sur une grande reüssite, surtout après le retentisse-
ment que cette partition avait eu a Paris.
ACTES OEFICIEES.
Voirie vicinale. Uu arrêtè royal du 24 octobre
autorise l'expropriation des terrains nécessaires a la
construction de la section de la chaussée de Messines
a Warnetou, comprise entre l'aggloméré de Messines
et le ruisseau la Douve.
Postes.
Un arrêté royal porte
Des enveloppes timbrées seront mises a la disposi
tion du public pour l'affranchissement des lettres de
toutes catégories.
Notre ministre des travaux publics déterminera la
forme, la couleur, l'estampille et la valeur de ces en
veloppes, Ia date de leur èmission, ainsi que les prix
auxquels elles seront débitées.
Notre ministre des travaux publics est autorisé a
régler, conformément a Partiele 23 de la loi, le tarif
particulier et les conditions de transport des petits
paquets, articles finances et colis-valeurs expédiés
par les services affluents.
EAITS DIVEKS.
On lit dans l'Orgwte de Courtrai
Vers le mois d'aoüt de cette année, plusieurs vols
de pièces de loile pour une valeur assez considerable,
on parle de 6 a 7,000 francs, ont été cornmis a Cour
trai au prejudice de MM. Vercruysse-Carpentier et
At0 Benoit.
De minutieuses investigations ont été faites par
M. Segers, commissaire de police de Courtrai, les-
quelles, d'après ce que nous venons d'apprendre,
sont sur le point d'être couronnées d'un plein succès.
Un individu arrêté a Ypres, et qui vient d'être
écroué en notre prison, est parait-il, undes coupables.
M. Doulton écrit de Londres qu'il se moque des
tribunaux beiges et qu'après l'affaire il révélera tout.
M. Mention, fils, entrepreneur, adresse, de son
cóté, une lettre aux Nouvelles du Jour dans laquelle
il dit que ia vérité n'est pas connue encore sur les
détails du procés. II annonce une brochure, qui
parailra sous peu, et jeltera un jour tout nouveau,
celui de la vérité et de la réalité, sur cette déplorable
affaire. Cela promet.
Nous apprenons que M. Adler, cédant aux sollici-
tations de sa clientèle, viendra un jour tous les mois
a Ypres. C'est une heureuse nouvelle pour notre
ville, car la reputation, le talent et l'estime générale
dont il jouit depuis de Iongues anuées sont un gage
de confiance pour des personnes qui ont recours a
son art. N'oublions pas qu'il est le seul dentiste dans
toute la Belgique qui a été couronné d'une mention
honorable de la Facuité de médecine.
M. Adler a déja produit plusieurs ouvrages remar-
quables, entr'autres VOstéologie, traité sur Vart den-
taire, en vente chez tous les principaux libraires da
Bruxelles.
Onguent et Pilules Holloway.
Remède certain pour les maux de tête, la bile, les
pertes d'appétit, les faiblesses d1 esprit. Ces pilules
peuvent être prises sans danger, en temps humide ou
froid, el n'exigent aucune interruption dans les af
faires ni les plaisirs. Elles agissent doucement sur les
intestins, forlifient l'estomac, excitent une saiue ac
tion du foiede la elles purifient le sang, uettoient la
peau, donnent du ton aux uerfs et fortifient le système
enlier. Elles effectuent un changement véritablement
merveilleux, lorsque la constitution est débilitée, de
même elles donnent un bon appétit, corrigenl l'indi-
gestion, chassent la bile, les étourdissements, la mi
graine et les palpitations de cceur. Des instructions
ciaires pour l'usage de cette médecine, a la fois douce
etefïïcace, entourent chaque botte.
Poperinghe.
Prix mogen du marché du 6 Novembre 1868.
Froraent, l'heclolitre22 61
Seigie15 25
Avoine10 75
Pommes de terre, les 100 kilog. 600
Beurre, le kilog3 60
Itoublon, les 50 kilog80 60
YPKES.
Etal-civil du 30 Octobre au 6 Novembre 1868.
NAISSANCES.
Sexe raasculin 4 Sexe féminin 3.
MARIAGES,
Donck, Amand, sansprofession, et Tyberghein, Marie, sans
profession. Hubené, Charles, caporal clairon et Pottel,
Amélie, dentellière. Mahieu, Poiydore, musicien au 10e de
ligneet Huygens, Gertrude, couturière.
DÉCËS.
Debollander, Amélie, 43 ans, dentellière, épouse de Charles
Dezitter, rue de Menin. Marquette, Hermanie, 26 ans, sans
profession, célibataire, rue Close. Gorrissen, Norberl, 13
ans, étudiant, rne Close. Allaer, Blondine, 39 ans. dentel
lière, épouse de Jean Verhoest, rue Nolre-Dame. Dethoor,
Julie, 28 ans, sans profession, épouse d'Henri Thooris, rue du
Temple.—Ferryn, Joséphine, 71 ans, sans profession, céliba
taire, rue de l'Etoile. Willems. Amélie, 56 ans, sans pro-
fession, épouse de Charles Boost, rue longue de Thourout.
Enfanls au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 1Sexe féminin 0.