JOURNAL CYPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPI1Ë8. lis manche Sixième année. N° 49. 6 Décembre 1808. Le tout payable d'avancr. PK1X D'AROISISEIMEIIT POUR LA BELGIQUE francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX DES AAIVOaCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous Mümer, mais publiez voire pensèe. On s'abonne a, Ypres, au bureau du Journalchez Félix Lambin, imp.-db., rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent être adressés franco aw bureau du journal. B.es jactances du 1*R<MJRÈS. On sait le cri célèbre poussé par un héros, a l'approche de l'ennemi Yoici le moment de nous montrer.... sauvons-nousAinsi fait le Progrès. Aurait-il reconnu la sagesse du vieil adage Si la parole est d'argent, le silence est d'or? Mais alors pourquoi diable mettre le feu aux étoupes, enfler sa plus grosse voix, et camper en Jupiter tonnant Serait-ce peut-être que le glaive qui arme le poignet nerveux du Progrès est un joujou d'opéra-comique, un glaive de... Carton? Possible. Yoici cependant une occasion précieuse de iomber YOpinion et de prouver, clair comme le soleil, que la prose de ses coopêrateurs, plats valets d'antichambre, n'a d'autre source que la vengeance d'appétits ina- souvis. Un adepte fidéle des doctrines d'outre-tombe du Congrès Iibéral enfoui pour cause d'antithèse, par les grands hommes du jour, dans le coin des ré- prouvés prend la liberté grande d'esquisser la politique arc-en-ciel du père nourricier c'est le Progrès qui l'affirme des ambitions les plus voracesil déboucle le masque enluminé qui couvre Loyola, et, déhanché, sans fard, dépouillé de ses oripaux, il livre, dans le plus simple appa- reil, le comédien choyé, aux sifllets du parterre. Grande colère. Les chevaliers du lustre trépignent, et, mi-partie en latin et le reste en iroquois, le Progrès traduit leurs tribulations et entonne la scène du défi. Musique de Doni zetti. Le mécréant qui a osé porter une main sa- crilége sur l'Arche-Sainte, nous le connais- sons, et s'il conspue si vaillamment ce qu'il adorait la veille, c'est par dépit et haine on lui a fermé l'entrée de certaines commissions, sa poitrine, malgré d'incessantes sollicitations, est restée vierge d'une foule de croix étran- gères, dont,a l'exemple du grand ministre, il eut voulu orner sa boutonnière... Indé irce. Or, en vertu de la loi de solidarité, le journal qui accueille dans ses colonnes cette prose hai- neuse et malsaine, est nécessairement complice des sentiments, vils et bas, qui l'ont dictée. Conclusion logique YOpinion repue, décorée, enguirlandée, enrubannée et endoctrinée, chan- terait avec le chceur des élus Gloria tibi Do- mine, et brulerait le myrthe et l'encens. C'est parfaitement juste. Quoi! ce journal, ce vil pamphlet, style officie! qui se targue d'in- dépendance, qui prêche la ligne droite, la fidélité au drapeau, Ie devoir pour Ie parti Iibéral de rester fidéle son origine, de traduire en fait les promesses qui, sous les ailes de la conscience révoltée et opprimée, l'ont porté au pouvoir et la toute-puissance YOpinion qui affirme que c'est une sotte équipée que d'édifier sur les ruines du despotisme clèrical et du Syllabus, le despo tisme doctrinairequi proteste avec énergie contre l'immobilisme politique qui met en grève tous les grauds problèmes sociaux, humanitaires, poli— tiqueséconomiques YOpinion qui s'insurge contre le système qui régit l'enseignement, l'in- struction du peuple jetée en pétureau cléricalisme, qui ne Ia caresse d'une main que pour mieux l'étrangler de l'autrequi trouve que la liberté commerciale est enrayée dans sa marche en avant, que l'assiette de l'impót réclame d'urgentes ré- formes, que l'égalité devant l'urne électorale est méconnue, que Ia question ouvrière la plus grosse question de ces temps-ci, qui se dresse menagante l'horizon est timidement abordée, puis rejetée a I'ombre des commissionsque la presse réclame des garanties et la liberté, de Pair et de l'espace que le libéralisme doctrinaire, au lieu de combattre le grand et loyal combat, se borne harceler l'armée cléricale et se courbe, humblement, a l'occasion, sous la crosse des évêques, et mille autres balivernes, qui vous font un peu l'effet de la tête de MéduseEh bien, ce journal est votre mercivous affirmez être même de prouver par A -j- B que ses principes ne sont pas plus solidement ancrés que les vótres, que toutes ces protestations ne sont que du faux clinquant une vile et basse vengeance d'un mot vous avez le peuvoir de l'occire, de le briser sous le poids du ridicule, et vous vous laissez tirer l'oreille?? L'on vous convie dans l'intérêt de votre domination a ne pas vous abriter sous de lèches insinuations, l'on vous demande des noms propres et des faits, et vous reculez Si vous vouliez parler, dites-vous, vous dévoileriez toutMais parlez done, morbleuUn peu de coeur au ventre, Messieurset si l'accou- chement est par trop laborieux, nous vous offroris nos meilleurs forceps... Acceptez-vous? Correspondence particuliere de 1'0PIA103I. Bruxelles, 4 Décembre. Tout n'est pas roses dans la vie d'un représentant. M. Van Merris doit commencer a.s'en apercevoir. Ce qu'il a recu de visites depuis son installation a l'HÓ- lel de Suède n'est pas a s'imaginer. Dés huit heures du matin, les solliciteurs assiégent sa porte et c'est a peine s'il trouve un moment de la journée pour se dérober a l'acharnement de leurs obsessions. Et il n'y a pas que les visiteursil y a encore les quémandeurs qui écrivent et i» qui il faut répondre. Dés son arrivée a la Chambre, l'élu de Poperingho s'installe a son buvard et ne discontinue pas d'écrire pendant loute la séance. Peut-être sa petite vanité trouve-t-elle son compte a ces pelits enuuis, mais je serais bien surpris si, au fond de son ame, il ne se prenait pas parfois a regretter le temps oü, plongé dans les douceurs du far niente, il ne devait qu'a lui-même l'emploi de ses moments. Après cela, persoune ne le plaindra Eallait pas qu'y aille! M. Beke, votre autre représentant, n'écrit pas, lui il écoute, et c'est une justice lui rendre, il écoute avec une conscience, avec une conviction admirables. Pas un moment de distraction ou de fatigue les yeux imperturbablement fixés sur l'orateur qui parle, Ie tonnerre tomberait a ses pieds qu'il ne l'arracherait pas a ses jouissances extatiques. Mon Dieu, quel lan- gage parle-t-on done au Conseil communal d'Ypres pour que votre bourgmestre ait l'air si émerveillé en écoutant MM. Jonet et Vermeire Bien que les bulletins officiels se maintiennent dans les termes d'une extréme réserve, il est certain qu'une amélioration sensible s'est manifestée, depuis une quinzaine de jours, dans la situation générale du Prince roval. Ce n'est pas encore la convalescence, mais c'est un élat qui en approche. Les nuits sont calmes, l'appétit se soutient et les symptómes alar- mants disparaissent les uns après les autres, »,*ns que l'on puisse dire encore, cependant, qu'il n'y ait plus aucune crainte a gardercar ces sortes d'affec- tions, au dire de tous les médecins, sont sujeltes a de terribles retours, et il n'est pas rare qu'elles empor- lent le malade, justo au moment même ou on le croyait hors de danger. Quoi qu'il en soit des espórances plus ou moins fondées que l'étal actuel du Prince autorise, l'amélio- ration est réelle, incontestable, et je puis vous assu rer que, dans le petit cerele de familiers qui entourent le jeune et intéressant malade, les chances de guéri- son dominent de beaucoup les craintes. La Reine sur- tout se montre tellement persuadée de l'infaillibilité de la cure, qu'on n'ose plus éwiettre le moindre doute a ce sujet en sa présence et que c'est avec la plus grande peine que les médecins traitants parviennent a lui faire comprendre la nécessité de maintenir leurs bulletins quotidiens dans les limites d'une simple espérance. Comme indice du sentiment de confiance qui règne au chateau, je vous signalerai la réapparition de Ia comtesse de Flandre au théatre de la Monnaie, oü elle n'avait plus mis les pieds depuis i'ouverture de la saison. La comtesse de Flandre assistait a la pre mière représentation du Jour de bonhmr et est venue, deux ou trois jours après, a la Muette de Portici. L'OPIIÏIOIV

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1