JOURNAL
DTPRES DE L'ARRONDISSEMENT
YPRES, Dimanche
Septième année. N° 5,
31 Jamier 1869,
POUR
Paraissant le dimanche.
laissez dire, laissez-vous biSmer, mais publiez votre pensèe.
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Ypres, s» Janvier
Nous savions déja que le ministère est résolu a
ne pas proposer et même, au besoin, a combattre
la révision de la loi de 1842.
Nous savons maintenant, a n'en plus pouvoir
douter, qu'il s'oppose a la discussion, dans cette
session, du projet de loi sur le temporel du
culte.
Quelques journaux de province commencent
murmurer. Yoila bientót douze ans, font ils ob
server, que le ministère liberal est au pouvoir et
Ton en est toujours a attendre la réalisation de
ses promesses. Bons, honnêtes journaux qui
s'apergoiverit seulement aujourd'bui qu'ils pour-
raient bien avoir été pris pour dupes et que les
grands libéraux qu'ils ont aidés a porter au pou
voir ne sont que de grands myslificateurs.
A la retraite de M. Vanderipeereboom, un sen
timent d'espérance s'est éveillé dans le pays. On
croyait, on voulait croire que rimmobilisme bien
connu de notre représentant avail été jusqu'alors
le principal obstacle aux réformes si pompeuse-
ment annoncées par Ie ministère de 1857. Bien
que les antécédenls de M. Pirmez fussent de na
ture a justilier toutes les craintes, 1'avénetnent du
nouveau ministre de l'Intérieur fut considéré
comme le point de départ d'une politique nou
velle. On sait maintenant a quoi s'en tenir sur ces
espérances. C'est toujours Ie même parti pris de
résistance, c'est toujours Ie même dédain des pro
messes faites, c'est toujours la même et inexorable
volonté de maintenir le gouvernement du pays
dans les voies tortueuses oü le ministère de 1857
l'a engagé, au mépris des nécessités les plus êvi-
dentes de la situation.
A ceux dont cette politique fait les petites
affaires, ceux qui,comme les frères et amis
estiment que tout est pour le mieux dès qu'ils
sont pourvus de bonnes places grassement rétri-
buées, nous n'avons rien h dire. Vivant de I'autel
il est tout simple qu'ils adorent le Dieu qui les
nourrit. Mais nous nous adressons ces libéraux
sincères, a ces journaux désabusés qui voientclair
maintenant dans les petites manoeuvres du cabi
net, et nous leur demandons ce qu'ils attendent
pour se détacher du gouvernement doctrinaire.
Comptent-ils sur la majorité parlementaire
pour pousser le ministère dans une voie plus
libérale Ce serait, en vérilé, par trop naïf. lis
doivent savoir aussi bien que nous que la majorité
est tout entière a la dévotion deM. Frère-Orban
et que pas un de ses membres n'oserait lui résis-
ter en face.
Espèrent-ils plutót dans Ie corps électoral? Ils
ont raison s'ils prennent courageusement ['ini
tiative, si, rompant ouvertement avec le minis
tère, ils combattent les représentants inféodés
sa politique; car alors il n'est pas douteux qu'é-
clairée par eux, l'opinion publique ne fasse promp-
tement justice Mais si ces journaux, si ces libé
raux sincères se bornent a exprimer des regrets
stériles, que peuvent ils attendre de l'avenir
Le corps électoral, dominé aujourd'hui par de
petites coteries, lesquelles se trouvent elles-
mêmes dans les mains du ministère, le corps
électoral continuera a envoyer a la Chambre des
représentants agréables, et la puissance du doctri-
narisme s'accroissant avec le nombre de ses créa-
tures, il viendra un moment ou elle aura acquis
une telle prépondérance, qu'il n'y aura plus
songer a l'abattre.
Telle est la situation sur laquelle nous appelons
l'attention de nos amis. Elle est pressante, elle
est grave. A eux d'aviser. Mais le moment
des demi mesures est passé. S'ils sont contents,
qu'ils se joignent a YEcho du Parlement et au
Proyrès, et qu'ils proclament hautement leur sa
tisfaction. S'ils voient clair, s'ils out la conviction
que le doctrinarisme nous conduit l'abime,
qu'ils aient le courage de lui barrer le chemin et
de lui dire tu n'iras pas plus loin.
Le service des Postes.
[I ne se passe pas de semaine qu'ori ne nous
signale quelque erreur ou quelque négligence
provenant du service des Postes. Et le plus
curieux c'est qu'alors que l'intéressé veut recher-
cher a qui incombe la responsabilité du retard
dont il se plaint, il ne parvient jamais Ie savoir.
De bureau a bureau les écritures se croisent et de
part et d'autre on se renvoie la balie.
Nous avons vu, il y a peu de jours, une lettre
qui, raise a la poste de Bruxelles le 2 janvier, est
arrivée le 4 a Roulers.
Nous en avons sous les yeux une autre qui,
mise la poste S Ypres le 16 5 h. du matin, a
été distribuée a St-Josse-ten-Noode 5 h. du
soir. Douze heures pour faire vingt-quatre lieues
en chemin de ferHier kruypt men naar Pope-
ringhe. Une autre encore, mise également a
la poste a Ypres Ie 31 décembre dernier a 6 h.
du soir, a été distribuée aussi a St-Josse-ten-
Noode le2 janvier 9 h. du matin. Cette
fois, au lieu de 12 h., il en a fallu trente-neuf,
toujours pour faire les vingt-quatre lieues en
chemin de fer Enfin, une troisième lettre
que nous avons en notre possession, remise par
l'expéditeur lui même au bureau de poste d'une
localité que nous ne voulons pas désigner autre-
ment, le dimanche 13 décembre, est arrivée chez
le destinataire le vendredi 18. On aura probable-
ment trouvé que cette fois c'était un peu long,
car une main maladroite a essayé de gratter, sans
y avoir complétement réussi, la date sur le timbre.
En présence de ces faits qui depuis quelque temps
se renouvellent avec une fréquence déplorable, le
public doit se demander si le service des Postes
est bien une institution créêe pour son utilité
lui ou si ce n'est pas plutót lui même qui est fait
pour servir de jouet a l'administration des Postes.
A une question adressée par la section centrale
;de la Chambre des représentants au ministre de
la guerre, il a été répondu que c'est de l'avis
conforme du conseil des ministres que M. le mi
nistre de la guerre a proposé au roi le rétablisse-
ment dn poste de gouverneur de la rêsidence
royale dont M. le lieutenant-général Chazul est
titulaire. Le gouvernement craignait, parait-il,
que, dans certaines circonstances donnéeS, la di
rection des troupes dans la capitale manqudt de
spontancité et d'unité. L'importance quacquiert
l'agglomération bruxelloise est une des raisons
qui légitiment. cette mesure aux yeux du gouverne
ment.
Quel est ce mystère?
ResseinblanceDifference.
Uri conseiller communal a Bruxelles donne sa
démission au mois de janvier. M. le bourgmestre