JOURNAL D'YPRES DE L ARRONDISSEMENT
YPRES, O i manche
Septième annéc» iV® 6,
7 Février 1869,
Pit IX U'ABOSIEIIEIT
POUR LA BELGIQUE
8 fraDcs par an; 4 fr. 50 par semestre.
Pour l'Etranger, Ie port en sus.
Un Numéro 25 Centimes
PKIX PES AilX'OXCESk
ET DES RECLAMES
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Bruxelles.
Ypres, Fcvrier
Enfin la gestion des biens de la fondation Van
Zuutpeene est rendue sa véritable destination et
les cris de paon irrité que jette a ce sujet le Jour
nal d'Ypres prouve toute l'importance de cette
nouvelle conquête libérale. Les négociations ont
été longues et laborieuses si nous ne nous trom-
pons, il y a bien prés de quatre aus que M. Van-
beule, alors simple conseiller communal, porta
pour la première fois cette question devant Ie
conseil. Stupeur de ses collègues, mauvaise hu
meur de M. le bourgmestre, promesses déce-
vantes, tergiversations, sourdes intrigues, elle
regut tous les accueils d'une idéé juste et sen-
sée.
Les libéraux au moins ceux qui proclament
le plus haut leur libéralisme semblaient avoir
juré d'employer toute leur influence perpètuer
les abus que de toutes parts on signalait dans
l'administration de la fondation Van Zuutpeene.
N'avons-nous pas vu, il y a quelques aunées, un
de nos plus anciens conseillers communaux ap-
prouver les comptes de cette fondation en compa
gnie de M. le doyen, l'un des administrateurs
spéciaux, et fournir ainsi, avec son étourderie
habituelle, un argument ceux qui vivaient de
ces abus? Plus tard ne vimes-nous pas un autre
libéral celui-ci pris, il est vrai, comme pis-
aller, selon l'aimable et gracieuse expression de
M. le commissaire d'arrondissemerit intervenir
auprès du fisc qui, conformément aux instructions
du ministre, exigeait des dames de Lamotte le
paiement d'une patente et payer ostensiblement
cette patente de ses deniers, infligeant par eet
étrange procédé un blême au cabinet libéral dont
il êtait sensé devoir soutenir la politique?
Que pense le Progrès de cette conduite de ses
élèves? Volontiers nous le lui demanderions. Mais
il ne nous répondrait pas le cas est trop embar-
rassant.
Malgré toutes les sourdes et hypocrites hosti-
lités, M. Vanheule ne. se découragea pas. Fré-
quemment il rappelela l'attention sur sa proposi
tion. L'échevin a la satisfaction aujourd'hui de
voir se réaliser l'idée du conseiller communal.
Cette courageuse persévérance honore M. Van
heule autant que les obstacles accumulés sur sa
route font honte aux faux libéraux qui les ont
semés.
A notre grand regret, le document ci-dessous
nous est parvenu trop tard pour pouvoir trouver
place dans notre dernier numéro. Nous lui ou-
vrons aujourd hui très-volontiers nos colonnes.
Cercle Commercial et Industriel.
Monsieur l'éditeur,
Quelques journaux de la ville s'étant occupés a
plusieurs reprises de notre Société a peine formée,
nous désirons que le public sache qu'aucun journal
ne doit être considéré comme I'organe du Cercle; ce
lui-ci n'assume done la responsabilité d'aucun article
se rapportant a la Société et n'engagera aucune polé-
mique relative a son organisation ou a ses actes.
Confiante dans son but, elle le poursuivra avec
persévérance, ne cédera a aucune pression et n'ac-
ceptera aucun patronage.
En attendant qu'i! soit jugé nécessaire d'avoir un
organe spécial, toute publication émananl de la Com
mission sera signée par Ie Président.
Dans I'espoir, Monsieur, que vous voudrez bien
donner l'hospilalité a la présente dans vos colonnes,
nous vous prions d'accepter, avec nos rernerciemenls
aDticipés, I'assurance de notre parfaite considéra-
tion.
Pour la Commission
Le Secrétaire, Le Président,
(Signé) Eric Bouckenaere. (Signé) Valcke-Hage.
Ypres, le 29 Janvier 1869.
Ce document, adressé tous les journaux de
la localité, est reproduit par eux sans commen-
taires. Seul, le Progrès Ie fait précéder de quel
ques lignes dans lesquelles éclate la joie que lui
cause Ie désaveu infligé au Journal d'Ypres. Le
Progrès a raison de le dire, le compte-rendu du
Journal d'Ypres est l'oeuvre de son rédacteur et
I'organecatholique n'est pas le Moniteur du Cercle
commercial el industriel. Mais il y a, ce nous
semble, autre chose encore dans la communica
tion de ce Cercle et, pour ne pas s'en apercevoir,
il a fallu vraiment que le Progrès ne lut que d'un
ceil. Non-seulement le Journal d'Ypres n'est pas
I'organe du Cercle commercial et industriel, mais
aucun journal ne doit être considéré comme
I organe de ce Cercle. Ainsi sont repoussêes
dans une phrase aussi claire que brève toutes les
avances, toutes les cajoleries que Ie Progrès pro-
diguait au Cercle dans un premier article et que
peut-être il lui prodiguera encore dans la suite.
II faudra qu'il en prenne désormais son parti il
n est pas plus I'organe du Cercle commercial et in
dustriel que le Journal d'Ypres lui-roême ou que
tout autre journal de la ville.
Mais comme si cette déclaration n'était pas en
core suffisamment intelligible au gré de ses au
teurs, la lettre du Cercle est plus explieite en
core.
Confiante (la société du Cercle) dans son
but, dit cette lettre, elle le poursuivra avec per
sévérance, ne cédera a aucune pression et n'ac-
ceptera aucun patronage.
Les honorables industriels et commenjants qui
composent le Cercle connaissent Ie prix de ces
patronages intéressés qui voudraient régler la
marche du commerce et de ('industrie au mieux
de certains petits calculs personnels ils savent
que leurs affaires ne seront jamais mieux faites
que par eux mêmes et, au lieu de se fier aux pro-
messes souvent trompeuses des autorités, ils agi-
ront dorénavant eux-mêmes. L'ltalia fara da se.
Le Cercle commercial se déclare fort de sa propre
initiative.
C'est un bon avertissement aux protections qui
seraient tentées de s'imposer et un salutaire
exemple pour tous ceux qui, abdiquant leur per-
sonnalité, ont vécu jusqu'ici le nez en lair, dans
I attente perpétuelle des faveurs du pouvoir.
La nouvelle Société n'atteignit-elle, par sa
persévérance, que ce seul résultat incul-
quer l'esprit d'entreprise et d'indépendance, elle
rendrait déja un immense service a la ville et
l'arrondissement d'Ypres.
Ooquignoles.
II y a peu de jours, M. le ministre de la Justice
flétrissait en paroles indignées ceux qui exportent
leur venin et leur couardise, a l'ombre d'insinuations
perfidement calculées. Le Progrès sait-il Ie seul
mot de la langue francaise propre a caractériser ce
genre de courage??
Le Progrès a affirmé a ses sujets o que la prose
de l'Opinion tout au moins celle de certain colla
borateur jaillit d'une source impure, qu'elle est
dictée par un bonteux dépit, el qu'il eut suffi de quel
ques crachats d outre-frontière pour donner aux va
cillations du graad ministre la fixité de la gi-
rouette»
Le TOUT PAYABLE I)'. i'ANCE.