C'est ce qu'ont (ait maintes fois qos doctri
naires Ypres et ce qu'ils feront encore a propos
de la fondation qui nous occupe.
Poussés dans leurs derniers retranchements
par des instances continuelles, il a bien fallu
qu'ils s'exécutassent a la fin. Et aujourd'hui ils
voudraient s'arroger tout Ie mérite du résultat
tout en s'apprêtant a rétrograder la première
occasion.
Après avoir célébré bien haut une conquête h
laquelle ses patrons sont restés complétement
étrangers, qu'ils ont mêrae enrayée par leurs
lenteurs et leurs tergiversations, le Progrès com
pose dèja. Ses derniers articles, sur lesquels nous
reviendrons du reste, sont destines a préparer les
esprits la reculade. Les dames de Lamotte res-
teront dans leur couvent, elles n'auront qu'a se
louer de voir leurs bieus gérés par nos aimables
et galants doctrinaires, le Progrès l'affirme déja.
Parbleupersocne n'en doute les patrons de ce
journal ne voulaient nullement rêformer des abus,
mais simplement faire de la fantasmagorie pour
les badauds.
L'organe de la doctrine le sait aussi bien que
nous et son article auquel nous rêpondons a visi-
blement pour but de donner le change, d'égarer
l'opinion publique. Nous ne le lui reprochons pas;
il fait son métier tout comme d'autres sautillent
pour les sous qu'on leurjette. Seulement, nous
voulons mettre le lecteur en garde et l'engager a
se méfier de ce que le Progrès appeile la vé-
rité. II y a longtemps que nous nous trouvons
bien de cette précaution.
On raconte Bruxelles que M. Alph. Vanden-
peereboom écrit en ce moment l'histoire de sa vie
politique depuis 1846, époque a laquelle il sié-
geait au Congrès libéral et même on ajoute
serait-ce vrai? qu'un directeur de théêitre est
en instance pour découper cette histoire en
féerie.
Ce ne sont pas les changements vue qui
manqueront.
Le Progrès publie cette amusante nouvelle,
dont nous lui laissons la responsabilité
u On nous assure qu'une grande partie des capi-
taux ayant appartenu a la fondation La Motte, sont
divertis ou égarés.
Diverlis, de quoi Est ce de l'insigne honneur
d'ètre manipulés dorénavant par des mains doctri
naires ou se sont-ils peut-être égarés pour se
mieux diverlir?
Le Progrès voudrait voir cesser la polémique au
sujet de ia dernière réunion générale de la Concorde.
Gela se comprend. Mis en demeure de prouver ses
assertions, son embarras est extréme et ilespères'en
tirer, selon son habitude, en donnant le change.
II ne tient qu'a lui de voir cesser cette polémique
qu'il fasseconnaitre, comme nous leluiavonsdemandé,
les noms de ceux qui ont fait des démarches ou auprès
desquelsdes démarches ont ètè faites en faveur du re-
nouveliement intégral du comité.
II ne s'agit pas en ce moment de savoir qui a pro-
voquó la polémique, mais bien pour le Progrèsde
prouver qu'il n'a pas menti.
II a commence par prétendre qu'aucundes membres
de l'ancienne commission n'avait déclinè une réélec-
tion et voila qu'a présent qu'il se trouve en face d'un
témoignage irrecusable qui le contredit, il n'ose plus
souienir sa première version, o II ne meten doute ni
la bonne foi de l'auteur de la lettre que nous avons
publiee,ni la véracitedesadéclaration,on nesaurait
être plus aimable seulement pour lui cela ne
prouve rien. o Commentil débute en contestant
1'exactitude de nos informations, il dénie les déclara-
lions que nous avons été autorisé a faire, nous pro-
duigons un temo gnage dunt iui-même admet la véra-
cité et Ia bonne foi, attestant la véritéde tout ce que
nous avons écrit, et cela ne prouve rienMais le Pro
grès prend-il done ses lecteurs pour les derniers des
niais ou veut-il mettre le comble la cynique effrou-
terie de ses faussetés
Des démarches peuvent avoir été faites, continue-
t-il, depuis lors et d'après ce qui est a notre connais-
sance, nous ne retractons rien de ce que nous avons
avancé.
a Des démarches peuvent avoir été faites.La tour
nure de votre phrase est bien dubitative, aujourd'hui,
Progrès, après avoir été trés affirmative il y a quinze
jours. Vous ne rétractez rien de ce que vous avez
avancé, vous avez raison mais n'oubliez pas que la
loyauté vous fait un devoir de prouver ce que vous
avancez.
Nous reproduisons done encore une fois notre de-
mande, espérant qu'avant dimanche prochain vous
y aurez répondu catégoriquement Quelles sont les
personnes qui ont fait des démarches et auprès des-
quelles des demarches ont eté faites en faveur de la
réélection de M. Capron comme membre de la com
mission directrice de la Concorde
Croquignoles.
A quoi tiennent les destinées d'une nation Sans
le secours de la cohorte de chambellnns-consternés,
qui orne le velours du Corps législatif de France et de
Navarre, le ministre tout-puissant du fils ainé de
l'Eglise, Serait-ce lecasdu proverbe telle mère,
tel fils?? le ministre tout-puissant subissait la plus
piteuse débacle parlementaire. Stupéfaction géné
rale, répercutée par les Echos beiges.... cemme si la
majorilé libérale de notre Eden-politique ne comptait
dans ses rangs ni Vandenpeereboom ni Bouvier1
Nos chambellans-doctrinaires ne forment-ils prs,
comme chez le voisin, autour du ministère, le mur
de la Chine, qui barre la route a la démocratie et a la
réforme? Cela s'appelle, il est vrai, en argot du ter-
roir, marcher la main dans la main.... a recu-
lons.
Et noas aurions la naïveté de nous étonner??
lis ont beau ècrire sur leur chapeau
C'est nous qui sommes Guillot,
o Berger de ce troupeau;
orner leur décrépitude de rateliers de contrebande, et
plumer le paon de ses plus beaux atours, l'ême du
libéralisme a fuit cette enveloppe flasque et molle.
Chambellans ils sont, chambellans ils resteront.
De loin en loin, une tempête dans un verre d'eau, des
disputes d'écoliers, des passe-d'armes avec fleurets
solidement mouchetés, une fusée dans les ténèbres,
un éclair qui brille mais brille peu d'instants,
puis la nuit noire, Ia prostration, l'indifference, l'im-
mobilisme le sommeil du juste. Telle est l'odyssée
fidéle des fiers sicambres, issus d'une union de la
main gauche, du Congrès de 1846.
Le clairon de la démocratie réveillera-t-il bientót
ces tristes endormis?... Ou bien les nations seraient-
elles fatalement condamnées a restiluer a la réaction
les conquêtes glorieusement arrachées a un passé qui
s'apprête a ressaisir sa proie
Pendant qu'il retournait 'le Jésuite sur le gril de
St-Génois et qu'il lancait au nez des badauds l'ut de
poitrine doctrinaire légèrement fêlé, mais enfin
dirait M. Belle, le ministre de la Justice, avec
l'humilité du devot, sollicitait souruoisement et en
cachette la faveur du baise-main de l'Episcopat et
suppliait l'Eglise de lui rendre léger le gros péché de
la loi sur les bourses, un coup de crosse, appliqué
au bon endroit, a appris a mallre Bara l'accueil ré
servé par les ministres du Seigneur aux ministres de
Satan, qui se mêlent de tremper dans l'eau-bénite.
Mais la dignité du pouvoirï Le respect de soi? Le
prestige de 1'aulorité
Si vous saluiez moins bas, Messieurs?
Correspondance particuliere de l'OPMIOI.
Bruxelles, 12 Février.
Bruxelles est en ce moment en proie a unepanique
telle que je ne me rappelle pas avoir jamais rien vu
de semhlable a l'époque oü le choléra sévissait avec le
plus de rigueur. On avail fait bonne contenance de-
vant le choléra le lyphus jette partout l'épouvante.
Au Quartier Léopold, oü l'épidémie a fait quelques
victimes dans le monde aristocratique, les grandes
families se sont hêlées de partir pour la campagne.
La bourgeoisie, frappée de terreur, déserte les théA—
tres, les promenades publiques et retire ses enfants
des pensionnats. Bref, c'est une consternation géné
rale.
Ce n'est pas pourtant que l'épidémie soit bien re-
doutable. II y a huit jours, au moment de son apogée,
a peine enlevait-elle une trentaine de victimes par
jour dans toute l'agglomération bruxelloise, et ce
chiffre a considérablement diminué depuis lors. Mais
si la maladie n'a plussoncaractèrede gravitéprimitif,
si le nombre des décès a notablement décru, celui des
malades est resté a peu de chose prés le même, et
comme le traitement exige un temps assez long, il
arrive qu'en comptant ensemble les morts, les conva
lescents et les alités, on se trouve en face d'un chiffre
formidable.
Les administrations communales font ce qu'elles
peuvent pour rassurer l'esprit public mais il arrive
que les mesures qu'elles prennent dans cette inten
tion aboutissent a une résultat diamétralement con
traire. Ainsi, le même jour oü le bourgmestre de
Bruxelles écrivait aux journaux que l'épidémie était
a son déclin et que les deux hópitaux n'avaient recu
ensemble, la veille, qu'une dizainede typhoïdes, Lad-
ministration communale de St-Josse-ten-Noode fesait
placarder une ordonnance de police interdisant, vu
le grand nombre de malades, de jouer du cornet a
bouquin pendant les jours de carnaval. Voila done
deux autorités trés a même, l'une et l'autre, d'être
parfaitement informées et qui se contredisent, publi-
quement. Je vous laisse a penser si de tels fails sont
de nature a calmer l'inquiétude.
Notre commerce de luxe se ressent cruellement de
ces préoccupations. Beaucoup de nos principales fa
milies bourgeoises sont en deuild'autres ont des ma
lades. Par conséquent,, pas de bals, pas de soirées.
Ajoutez a ce désastre que la crainte de l'épidémie
éloigne les étrangers, el vous vous ferez une idéé de
la situation de beaucoup de nos commercants.
La diminution du nombre des malades peut pa-
raitre douteuse, je le répète, mais c'est un fait con
stant que la maladie est de venue infiniment plus bó-
nigne, chez les enfants, a part quelques exceptions
elle n'offre même plus aucun caractère de gravité, et
la cure consiste tout simplement a les tenirau lit dans
une chambre dont l'air est fréqueinment renouvelé,
sans autre nourriture qu'un peu de bouillon. Tous ou
presque tous sont sur pied au bout d'une dizainede
jours.
Le Roi est de retour a Bruxelles depuis quelques
jours. L'intention de L. M serait, dit-on, de venir
achever l'hiver au Palais. Le comte et la comtesse de
Flandre reviendronta Bruxelles au printemps.
On compte que le budget de l'Intérieur pourra
être voté dans Ie courant de cette semaine el que la
Chambre sera en mesure d'aborder, dés mardi, la
discussion du projel de loi sur lacontrainte par corps.
L'opposition a ce projet concentrera tous ses efforts
surun amendement ayant pour objet de maintenir
l'emprisonnement civil en matière de dommages-in-
térêts, en termes plus clairs et plus francs contra
les journalistes. Mais il ne paralt pas que cette cam
pagne ait grande chance de réussir, le gouvernement
élant trés résolu repousser tout amendement dans
ce sens.
Le projet de loi présenté par M. Bara sur les ces
sions de chemins de fer, a produit ici une trés grande
sensation. M. Tesch, contre qui il est personnelle-
ment dirigó, viendra-t-il lecombattreè la Chambre?
c'est assez probable, car ceux qui connaissent l'an-
cien ministre de la Justice savent qu'il n'est pas de
ceux que la lutte fait reculer. D'un autre cóté, sa po
sition particulière dans ce débat oü s'agitent ses inté
réts personnels semble bien délicate et lui commande
une mesure bien difficile a garder, après la polémique
a laquelle son noin s'est trouvé mêlé a propos de la
cession du chemin de fer du Luxembourg a l'Est
francais. On attend la discussion avec curiosité.