même quand élais assis a Ia place qiïoccupe aujour-
d'hui M. Pirmez.j'ai défendu ce crédit.
J'avais deux motifs principaux pour cela. Le
premier, c'était de mettre les auteurs a même de con-
tinuer la publication Ie second, c'était que cette
tEuvre importante éta'A iraprimée en Belgique.
Aujourd'hui j'ai pu acquérir la conviction que
les pères bollandistes et lews associés deviennent loxts
les jours de moins en mois pauvres, et que, comine l'a
dit M. Ie ministre de l'lntérieur, ils sonl aujourd1hui
assez riches pour payer leur gloire.
(Juant a Ia question de l'impression. j'hésite, je
nesais plus que croire. 31. De Fre a affirmé l'autre
jour que l'oeuvre des Bollandistes est imprimée a Pa
ris, M. Tlionissen dit que c'eSt uneerreur.
(Juoiqu'il en soit, mes adversaires politiques
font de cette question une question de parti eljene
veux pas, dans la situation que je viens d'indiquer,
donner la main a, mes adversaires pour ballre mes
amis.
N'est-ce pas a croire en lisarit ces phrases que
Calino est entré a la Chambre? Quoivoila prés
de trente ans que M. Alph. Vandenpeereboom
est entré dans la vie politique, depuis tantót vingt-
deux ans ilsiége a la Chambre, pendant neuf ses
sions corisécutives la question de la suppression du
snbside des Bollandistes a étê portée chaque an-
née devant Ie Parlement et envisagée sous toutes
ses faces, MAlph. Vandenpeereboom s'est trouvé
six ans durant la tète du département de l'lnté
rieur, entouré de tous les renseignements, de
tous les documents capables de former sa convic
tion et ce n'est qu'AUJouRD'Hui que, touché de la
grêce d'en haut sur nous ne savons quel nouveau
chemin de Damas, il s'apergoit que les jésuites sont
assez biches pour payer leur gloire 1 S'il espère ren-
contrer au monde quelqu'un d'assez naif pour Ie
croire, c'est que la bètise humaine lui parait in
commensurable Ah M. Alph. Vandenpeere
boom, mieux eüt valu invoquer la prescription
C'était plus simple et tout aussi fort
La dernière phrase du speech de l'honorable
représentant n'est pas moins curieuse que les pré-
cédentes. Il ne veut pas donner la main a ses adver
saires POUR BATTRE SES AMIS.
Voilé qui serait sublime n'était certain passé
qui vient malheureusement contredire ce bel
axióme politique. M. Alph. Vandenpeereboom
a-t il done oublié que de 1850 a 1859 il fit un
pacte avec son cousin. M. Jules Malou, que ce
pacte n'a eu d'autre résullat, tout en assurant sa
propre réélectioo, que de donner au parti clérical
deux siéges parlementaires en plus. Par cette
conduite faisait il autre chose que donner la main a
ses adversaires pour battre ses amis Ce passé, on
le comprend, pèse a M. Alph. Vandenpeereboom
et pour le pallier l'effacer est impossible il
ne craint pas de se donner ure fois de plus au;our-
d'hui le plus sanglant soufflet que jamais homme
politique ait regu. Cette exécution fort méritoire,
si elie n'est pas feinte, inspire les plus tristes ré-
flexions.
Pendant que la Chambre desreprésentants discute
le projel de loi qui modifie les dispositions legislatives
relatives a la formation des listes electorales, projet
qui, en soumeliant au contróle des cours d'apptl les
décisions des deputations permanentes, serable pour-
suivre de plus en plus l'idée minislérielle de creer en
Belgique une magistralure politique, il est utile,
croyons-nous, de peser ie jugement porté récemment
en Angleterre sur l'interven tion de la magislralure en
matiere politique.
Le gouvernement anglais avail songé a confier aux
juges des cours supérieures le soin de juger toutes les
questions, petitions et proces en nullilè auxquels peu-
vent donner lieu les elections pour ia Chambre des
communes. Cette mesure avait éte inspirée a M. Dis-
raë i parl'meflicacitéreconnuedu Parlement lui-même
dans le traitement de ces questions deiicales.
Or, il est arr ive que les juges des haules cours,
plus soigneux de leur dignilé et de leur reputation
que ne l'était le gouvernement lui-méme, ont cru
devoir refuser ces fonctions nouvelles, se retranchant
derrière deux raisons excellenlesl'imp issibilité ma-
térielle de trouver le temps nécessaire, etl'incompa-
tibilité de ce nouveau róle avec ['impartiable absolue
dont il doivent ètre animés dans l'exercice de leurs
devoirs. A ceux qui en Belgiqu" ne craignent pas de
confier a la magistraturela tachedangereuse de revi
ser les listes électorales, nous offrons a méditer la
réponse du lord chief justice Alexandre Cockburn au
lord chancelier d'Angleterre
Conformóment au désir de votre seigneurie, j'ai
consulté les juges et je suis chargé par tous et
chacun d'euxde vous faire connaitre leur sentiment
prononcé et unanime de répugnance insurmontable
i) qu'ils éprouvent a se voir imposer ces fonctions
b nouvelles et sujettes a objection.
Nous sommes tous, d'un avis unanime, que les
juges, une fois chargés d'cxaminer et de décider sur
les pétitions relativesaux élections, la conséquence
inévitable sera d'abaisser et davilir les fonctions
i) judiciaires et de détruire, ou, en tout cas. de dimi-
nuer considerablement la confiance du public dans
d l'impartiaiité absolue et Vintégrité inflexible des
juges, dans le cas oü, durant le cours de leurs fonc-
tions ordinair es,' des malières politiques leur seronl
o incidemmenl soumises.
CorreHpondancc particuliere de l'OPISIOS.
Bruxelles, 11 mars.
Les bonnes gens qui ont fait queue, mardi der
nier, a la porte du Sénat, pendant plus de deux
heures, pour assister a la grande discussion annon-
cée a l'avance comme un événement politique consi-
dérable, ces bonnes gens, dis-je, ont dó éprouver un
cruel mécompte. Cette discussion qui devait ètre une
bataille en règle, c'est a peine si on peat I'appeler
une escarmouche. A parler franchement, il m'a paru,
au ton des orateurs qui y out pris part, qu'aucun
d'eux, pas plus du cóté de la droite que du cóté de
la gauche, ne la prenait vraiment au sérieux, et je
dois ajouter que cette impression a été partagée par
la plupart de mes confrères do la tribune des journa
listes.
On ne s'en plaint pas ici. Personne, si ce n'est
quelques désceuvrés pour qui les debals parlemen
taires composent une sorle de spectacle, ne désirait
voir s'ouvrir, a l'occasion du budget de la Justice,
une de ces longues discussions politiques qui en-
travent les travaux législalifs sans autre résultat que
d'aigrir les partis, déja sufflsamment excités.
A la Chambre des représentants, M. le ministre de
la Justice a remportè une brillanie et solide victoire
par l'abolition de la contrainte par corps.
Le difficile n'était pas d'amener la Chambre a voter
l'abolition de la contrainte par corps en matière com-
merciale. On savait depuis longtemps que les amen-
dements proposes par la section centrale n'avaient
aucune chance de réussite. Mais on n'ignorait pas
non plus qu'un grand nombre de membres voulait le
maintien de la contrainte par corps pour le recou-
vrement des dommages-ititeréts en matiere de presse
et qu'un amendement dans ce sens trouverait d'ar-
denls defenseurs sur les bancs des deux partis.
La veille du vote, le résultat êtait encore si incer-
lain que M. Bara lui-même croyait a un echec. Ce qui
a tuè l'amendement de M. Watteeu, c'est le discours
que l'honorab'e representant de Bruxelles a'prononcé
pour en ex poser les motifs. L'orateur a laissé si clai -
reinent pénétrer le fond do sa pensee, il a mis si peu
de soin a dèguiser la haine ou plutót l'effroi que lui
inspire la liberté de la presse, il a posé, comme on
dit vulgairement, si carrement les pieds dans le plat,
que la majorité a refusè de le suivre.
VI. Watteeu a compromis pour longtemps sa répu-
lation d'habilete a la Chambre car il est certain que,
sans son malheureux discours, la Chambre, qui ne
nous aime que tout juste, nous aurait réservé les
douceurs de la contrainte par corps.
Nous n'v avons pas encore échappé, du reste. La
question viendra bientól devant Ie Senat oü il est
fort a craindre que la presse rencoutre eucore inoins
de sympathies qu'a la Chambre des représentants.
Et pourtant, quoi de plus juste, quoi de plus ra-
tionnel que d'abolir la contrainte par corps en ma
tière de presse, si on l'abolit en matière ordinaire
Considère t-on la contrainte par corps comme une
peine? Dans ce cas, comme il n'y a pas de peine sans
délit et que la Constitution défère au jury la connais-
sanee des délits de la presse, qu'on nous traduise
devant le jury. Nous ne demandons pas mieux.
Mais si l'on envisage la contrainte par corps, non
pas comme une peine, mais seulement comme un
moyen de contraiu 're le débiteur a payer sa delte,
comment justifier la difference que l'on prétend éta-
biir, a ce point de vue, enlre un journaliste qui doit
des dommages-intérêts et tout autre débiteur. Pour-
quoi la liberie pour I'un et la contrainte par corps
pour l'autre
La discussion du budget des affaires étrangères
fournira bienlót au gouvernement l'occasion de don
ner des explications sur ce qui s'est passé entre les
cabinets de Paris et de Bruxelles a propos de la loi
sur les cessions de cheinins de fer Les journaux fran-
9ais ont fait tant de bruit aulour de cette affaire que
Ie gouvernement sentira sans doute la noeessité d'é-
clairer le public sur les négociations auxquelles cette
affaire a donne lieu. Renchérissant sur tous ses con
frères de la presse officieuse, le public est alléjusqu'a
insinuer que le gouvernement francais aurait obtenu
du cabinet beige que la loi ne serait pas mise a exé
cution. De telles inepties ne se discutent pas on les
signale et l'on passe outre.
On ne parle plus de l'épidémie. Le chiffre des décès
n'est cependant pas encore revenu a sa moyenne or
dinaire, mais il diminue (ïe jour en jour. Les cas
nouveauxsontextrêmementrares.On peutdire même
qu'ii ne s'en produit pas plus qu'avant l'apparition
de l'épidémie, car le typhus ne nous a jamais complé-
tement quittés depuis une trentaine d'années qu'il
nous a rendu sa première visite.
II est question d'un congrès walloti qui aurait lieu
a Bruxelles aux prochaines fêtes de Septembre. Un
grand nombre d'artistes, des peintres, des musiciens,
des représentants de la presse se sont mis a Ia lête
de ce'mouvement et l'on compte deja de nombreuses
adhesions dans les provinces de Liege et dg Hainaut.
Geneviève de Brabant fait courir en ce moment tout
Bruxelles au théêire des Galeres. Les six premières
soirees ont rapporté prés de 13,000 francs.
Geneviève est loin de valoir la l'elle Hélène et la
Vie Parisienne. C'est une pocbade oü le sel manque
absolument, même le gros. Mais la pièce est montée
avec un luxe de decors et de costumes a tout casser.
Moyennant q ïoi. la foule trouve que cette Geneviève
est un chef-d'oeuvre et qu'il faut n'avoir pas 4 francs
dans sa poche pour se priver d'un aussi noble plaisir.
Un homme qui doit avoir une triste opinion de nous,
c'est M. Delv-il, le directeur.
Croqoignoles.
Caporal
Vla.
Tu est général en chef...
Merci, sergent...
Eh! non, fichu animal, c'est une supposition.
T'es done général pour rire, a la lête d'escadrons au
grand complet. A une portée de fusil, l'ennemi, qui
n'a pas eu la précaulion de rallier ses régiments....
quelle est la ligne de conduite a suivre?
C'est pas ben móiin En avant, marchel...
Trois jours de salie de police, triple cornichon
ca l'apprendra a mieux connattre la théorie. Tu
ignores done que le Sénat beige est mis en fourrière
pour avoir opere a la facon La strategie gouverne-
mentale doctrinaire des batailles, la voici une fois
l'inférioritè numérique de l'ennemi constatée, retar-
der l'aitaque, jusqu'a I'arrivée de renforts suffisants,
pour lui assurer la victoire...,
Et puis?.,.
Au lieu de battre, vous serez battu, mais...
Bigrrre!