JOURNAL D'YPRES DE L'AKRONDISSEMENT YPKES. Dimanche Septième aonée. N° 12. 21 Mars 1869. PI tlX U'tBOS^EIIEilT POUR LA BELGIQUE francs par an; 4 fr. SO par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes Paraissant le dimanche. PRIX UES lilSO.lCFA ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'avance. Laissez dire, laissez-vous IilUmer, mais publie' voire pensèe. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Fêlix Lambin, imp.-iib., On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres rue de Dixmude, 59. ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal - La sincérité du vote. La Chambre vient de voter enfin, après une interminable discussion, le projet de loi relatif la formation des listes électorales. Qu'aux yeux des tripoteurs d'élections des deux partis, ce projet ait une grande importance, ou ne saurait en douter, en présence de l'acharne- ment avec lequel nos cléricaux ont défendu pied a pied la législation existante et de la résistance de la gauche a toute espèce de concession. Mais le pays, que lui importe, a Iui, que ce soit telle autorité plutót que telle autre que la loi charge de surveiller les listes électorales? Après une expérience de vingt années, il com mence a comprendre qu'il n'a pas plus a attendre des doctrinaires que des cléricaux et son indiffe rence pour les uns n'a d'égale que celle que lui inspirent les autres. Ainsi, qui s'est le moins du monde soucié de l'adoption ou du rejet du projet présenté par le gouvernement? 11 est voté, c'est bien. La Chambre l'aurait rejeté que c'eut été bien encore. X Le projet de loi, a dit M. d'Elhougne, aura pour résultat d'assurer la sincérité du scrutin électoral, faussé aujourd'hui par l'esprit de parti qui préside h la formation des listes. Eh, mon Dieuvoilé un bien grand malheur que deux ou trois cents électeurs soient indument inscrits sur les listesQue ces deux ou trois cents intrus soient rayés, chacun est bien convaincu que les choses n'en iront ni inieus ni plus mal. Avec la nouvelle loi, la Chambre comptera peut- être trois ou quatre représentant» doctrinaires de plus ou de moins. Qu'est-ce que cela nous fait. X On parle, comrae d'une chose très-grave, de quelques pauvres diables indument appelés voter, et l'on compte pour rien les trois ou quatre cent mille citoyens qu'une législation surannée privé de toute participation au droit de suf frage. La députation permanente de la Flandre oriën tale a maintenu sur les listes 20 ou 30 électeurs qui n'avaient pas le droit d'y figurer. Horreur! il faut a l'instant même modifier une loi qui permet d'aussi épouvantables abus. Mais qu'on vienne dire a la Chambre II y a, en Belgique, trois ou quatre cent mille citoyens que vous pri - vez, contre toute justice, de leur droit incontes table de prendre part a la vie politique. La Chambre fait la sourde oreille et parle d'autre chose. X Et ces messieurs veulent qu'on prenne au sé- rieux les lois qu'ils font pour assurer Ia sincé- rité du vote Et paree qu'il ne nous plait pas de hurler avec eux et d'applaudir leurs petits coups de parti, nous ne serions plus des libéraux et nous serion» devenus indignes de por ter le drapeau de la liberté? Ah nos bons mes sieurs, le beau temps oü vous pouviez dire cela avec la certitude d'être crus sur parole, ce beau temps lè, est passé, il faut en faire votre deuil. Yos foudres d'excommunication sont pour le moins aussi usées que celles du Vatican. La li berté peut maintenant se rire l'aise de vos coières et de vos mensonges. Impuissants pour le bien, vous êtes devenus impuissants pour le mal. Le 11 de ce mois sommation a été faile au nom du Collége échevinal de cette ville a la su périeure de l'ècole La Motte, de rendre, endéans le mois, compte de la gestion des biens dépendant de la fondation et de remetlre au secretariat communal tons les documents relatifs cette fon dation. Un avenir prochain nous dira done si les dames de Lamotte conquerront les palmes du rr.artyre ou si le collége échevinal battra en re traite en temps opportun. Une pétition circule en ce moment a Ypres ayant pour but de réclamer de nos Chambres la taxe uniforme des lettres a 10 centimes. Cette pétition est couverte d'un grand nombre de si gnatures parmi lesquelles figurent celles de la plupart des industriels et des commercants de la ville et de l'arrondissement. L'abaissement du prix des lettres a 10 cen times pour toute la Belgique est depuis longtemps l'objet de nombreuses réclamations et figure parmi les voeux constants de presque toutes nos chambres de commerce. Nous voyons avec plaisir la population yproise, qui n'a guère abusé jusqu'ici du droit de pétition, se mèler au mouvement et quelques-uns prendre l'initiative en dehors de toute intervention offi- cielle. C'est chose digne de remarque, en effet, que l'absence compléte sur cette pétition de tous ceux qui touchent de prés ou de loin a la coterie. Ces messieurs qui ont sans cesse a la bouche et dans leur encrier les plus ardentes sympathies en fa veur de l'industrie locale, s'effacent, s'abstiennent lorsqu'il s'agit de poser des actes ou de réclamer une mesure qui doit être éminemment favorable aux affaires. Pourtant 'a taxe uniforme des lettres alO cent. a été jadis l'idée favorite de M. Alph. Vandenpeereboom qui avait promis en plus d'une circonstance de la mener au succès. II est vrai que M. Vandenpeereboom, aussitót qu'il a eu un por tefeuille en main, s'est empressé, soit absorption de travail, soit distraction, soit tout autre motif, d oublier son idéé favorite et voilé sans doute ce qui explique encore aujourd'hui l'abstention des hommes de la coterie. A l'exemple du maitre, les dociles serviteurs manquent de mêmoire. Rien de plus rationel. Quand Auguste atfait bu, Ia Po- logne n'était elle pas ivre Correspondance particuliere de POPHVIOIV. Bruxelles, 19 mars. L'incident franco-beige a très-vivement préoccupé l'attention publique dans ces derniers jours et, en ce moment même, il fait encore l'objet de toutes les conversations de notre monde politique. Je ne vais pas entreprendre de vous mettre au courant de toutes les rumeurs qui circulent au sujet de eet incident .- rumeurs rassurantes d'un cöté, alarmantes de l'autre et toutes également hasardées, car nos ministres gar dent, même vis-a-vis de leurs amis politiques les plus intimes, un secret absolu sur toutce qui touche aux reclamations du gouvernement francais, et quant a ce dernier, la diversité et la contrariété même des renseignements que publient ses journaux officieux montre bien qu'il s'entoure de la même discretion. Quoi qu'il en soit, voici, d'après les informations les moins suspectes, quel serait l'état actuel des né- gociations. L'idée de soumetlre le differend a l'arbi- Irage d'une conférence européenne aurait été aban- donnéedecommun accord et les déux gouvernements seraientconvenus de régler eux-mêmes, sansaucune intervention étrangère, les divers points sur lesquels ce différetid porte. Une commission, composée en nombre égal de re- présentanis beiges et francais, se réunirait a eet effet a Paris. Mais la difficulté serait précisóment de deter miner nettement la mission de la commission franco- beige. Le gouvernement beige entend bomer cette mis sion a l'examen des tarifs internationaux, de manière a assurer aux compagnies francaises les transports dont elles auraient profité par Sexploitation directe du Grand-Luxembourg et du Liegeois-Limbourgeois. Le gouvernement francais trouverail cette propo sition trop reslreinte et demanderait que la commis sion s occupat de toutes les questions économiques qui intéressant les deux pays, y compris même l'exa- men des conventions de chemins de fer.

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 1