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du Pa pel Son Eminence vienl de faire paraUre un
code complet de boucherie cléricale, a I usage des
gourmets de la sacrislie el de l'alcóve. C'est une
justice a lui rendre Sa Grandeur évangélise avec
infiniment de charme et de grace, aux jouvenceaux
du séminaire, la méthode la meilleure de découper a
femme, pour rendre ses resles agréables au Sei-
gneur.
Les orgies sanguinaires du cannibaüsme empc-
chaient Ie catholicisme de dormir elles ne different
plus aujourd'hui que par la facon de dépecer les vic-
times.
Les pic-pocket se bornent a demander la bourse
ou la vie... Au nom du Dieu d'amour dont ils sont
les représentanls sur cetle terre, les dispensateurs
du ciel et de l'enfer suppriraent l'alternative et exi
gent les deux. C'est plus complet,
I e Jeu de Paume vient d'avoir sa seconde édition a
Ypres. Convoquée d'urgence par son honorable et
gracieux président, ('Association libérale a éconté, en
frémissant, la lecture de l'adresse envoyée auxCham-
bres par sa soeurdeGand. M. Vandenpeereboom,
plus pale qu'un beau soir d'automne, et M. Jules
Van Merris, plus blanc que la bianche hermine,
assislaient a la séance. Sur la motion des chefs
cartonnés pour la circonstance loule la valeureuse
phalange a juré mais juré a pierre-fendre d'ex-
terminer l'hydre cléricale et de procèder selon les
préceptes sur la section cèsarienne.
M. Jules Van Merris a recu le diplóme d'opérateur-
chef... II sera revêtu du lablier traditionnel...
Correnpondanee parllcullère de l'ÖPIÜilOK.
Bruxelles, 2 avril.
Le départ de M. Frère-Orban, fixé a lundi dernier,
s'est trouvé retardé par suite de ('absence de M. de
Lavalette, qui ne sera de retour a Paris que dans les
derniers jours de cette semaine. M. Frère-Orban sera
accompagné de son secrétaire particulier et de M. Van
der Rest, un des fonetionnaires supérieurs du dépar
tement des Finances.
L'éinotion causée par les reclamations de la France
est enlièrement dissipée maintenant. Du moment oü
nos puissants voisins acceptent de circonscrire le
débat sur le terrain purement économique, il n'est
pas douteux qu'on n'arrive aisément a un arrange
ment qui satisfasse égalemenl les deux parties en
cause, et cette conviction a ramené le calme dans
lous les esprits.
On est d'autant plus rassuré sur l'issue definitive
du differend, qu'a tort ou a raison on considère ici
généralement la queslión beige comme un prétexte
imaginé par le gouvernement francais pour provo-
quer un incident plus grave, voire même peut-èlre la
guerre avec la Prusse. Or, il est visible que, depuis
une quinzaine de jours, il s'est produit un nouveau
revirement dans les conseils de l'Empereur et que les
idéés guerroyantesontéiéabandonnées tout au moins
jusqu'après les elections. D'ou nous concluons que la
France, n'ayant plus que faire de prétexles de que-
relles, se montrera fort coulante sur les arrangements
a intervenir. Avons-nous tort, avons nous raison
dans nos conjectures'? c'est ce qu'un avenir prochain
nous apprendra.
Quant a l'union douanière, je n'ai pas besoin de
vous dire que c'est un canard ou, pour parler plus
exactement, un ballon d'essai de la presse olficieuse
francaiseet qu'il n'en est nullemVnt question. L'union
douanière, dans les ciiConstances oü nous sommes,
implique si natürellemeul l'union politique, qu'une
verite aussi manifeste ne peut être contestée que par
un imbecile ou un trailre.
La santé de la princesse Charlotte continue a in-
spirer les plus vives inquietudes. Chaque jour, le Roi
et la Reine se rendent au chêteau de Laeken el ne le
quitlent que dans la soiree. L'inforluoèe princesse
est, dit-on, en proie a des hallucinations qui lui en-
lèvenl toute conscience du passé el du présent- Le
plus souvent, elle se croit encore au Mexique, auprès
desonmari, et donne autour d'elle des ordres üux-
quel.s on feint d'obéir el qui se rapportent a l'admi-
nistration de l'Empire. Parfois aussi ce sont des crises
épou van tables oü les rêves de la folie vienneut se
mêier aux souvenirs confus des événements auxquels
elle a participés. A ces accès succède un étal de pros
tration qui lui enlève toute énergie personnelle, a ce
point que la Reine peut seule la déterminer a prendre
un peu de nourriture. La princesse, qui était si forte,
il y a quelques mois, est réduite maintenant a une
maigreur effrayanle.
F n'est bruit dans Bruxelles que de ('incident qui
s'est passé au Palais de Justice enlre un honorable
avocat de cette ville, M. Ladrie, el M. E. V., capi-
taine au régiment des Guides. Vos lecteurs savent
sans doute déja queM. Ladrie s'étant vu oblige, par
les devoirs de sa charge, de contester certaines par
ties de la déposition de M. V. E. Celui ci s'oublia jus-
qu'a porter la main sur l'avooat qui avail osé révo-
quer en doute la véracilé de son témoignage. Cet
oubli des convenances était d'autant plus grave que
M. Ladrie produisait toute une série de lettres éma-
nées du lémoin lui-même et prouvant précisément
le contraire de ce qu'il venait d'affirmer lui-même.
Je ne discute pas le sentiment qui a porté le lé
moin a dissimuler la vèrite. On cornprend qu'un ga
lant homme liésile it compromeilre, par des aveux
dénués d'artifice, la réputation d'une femme qui peut
avoir des torts envers lout le monde, hormis envers
lui. Mais cerles, c'élait bien le droit de l'avocat du
mari offensé de relever les erreurs de mémoire du
témoin et celui-ci est inexcusable d'avoir agi comme
il a agi, d'autant plus que l'avocat avait fait preuve
d'une extréme modération de langage.
Cette inqualifiable aggression a causé dans nolre
barreau une émotion extraordinaire. Hier, Ie Conseil
de discipline s'est réuni et a arrêté les termes d'une
protestation énergique a adresser a M. le ministre de
la Justice, qui n'est pas moins indigné, parait-il, que
ses anciens coliègues de la conduite du capitaine.
D'un autre cóté, on assure que si pleine et entière
satisfaction n'est pas donnèe au barreau de Bruxelles,
les avocals qui siégenl a la Chambre, et notre arron
dissement en compte huil a lui seul, sont fermement
résolus a rejeter le budget de la guerre. Mais il n'est
pas a croire que leschoses en viennent a cette extré-
milé.
On annonce également qu'une instruction vient
d'être ouverte par l'auditeur militaire du Brabant
charge du capitaine V. E.
M. Frère-Orban part aujourd'hui même pour Paris.
L'honorable ministre des Finances restera absent
pendant une dizaine de jours.
La Finqnce de jeudi nous donne ces renseignements
d'un haut intérêt
t Nous croyons savoir que M. Frère-Orban, chef
du cabinet, a eu plusieursconférences avec M. Malou,
dans lesquellesil s'est agi d'une solution a donner a la
question des chemins de fer. Le gouvernement étudie
une mesure générale de réorganisalion dont le résultat
serait de placer loutes les lignes concédées du pays
sous la dépendance, ou pour mieux dire, sous la di
rection de l'Etat qui les exploiterait.
Des pélitions émanées de plusieurs iudustriels sont
parvenues a la Chambre pour demander le rejet du
projel de loi qui rend facultatifs les livrets d'ouvriers.
II ne semble pourtant pas que le sort de ce projet
soit serieusement menacé. On assure qu'il rencon-
trera de vives sympathies des deux cólés de la
Chambre, la loi actuelle élanl de celles qui ont a la
fois le tort de ne servir rien el de fournir des griefs
toujours fjciles a exploiter.
Lundi prochain, exéculion solennelle, au théêlre
de la Monnaie, de la messe solennelle de Rossini par
l'Alboni, avec le concours des artistes du théêlre et
de plusieurs sociètés chorales. L'Alboni n'a demandé
pour cette soiree que la bagatelle de 4,000 francs.
Convenez qu'a ce prix-la on ne voudrait pas s'en
passer c'est pour rien.
Naturellement la direction a établi les prix des
places en consequence. Ilsseront les mêmes que pour
ia Pattimais il est a présumer que, cette fois, les
spéculateurs ne se feront plus pincer, a moins, ce-
pendanl, ce qui est encore fort possible, qu'ils ne
songent a se rattraper de leurs pertes.
M. Del vil, le directeur du théêlre des Galeries St-
Hubert, est en négocialion pour monter le drame de
Sardou, Patrie, qui fait fureur en ce moment a Paris.
Comme vos lecteurs le savent déja, l'acliou se passé
en Belgique sous le gouvernement deteslè du due
d'Albe. M. Del vil voit ou plulót espère dans Palrie
son plus grand succès de l'année.
Au moment de fermer ma letlre, j'apprends que
a Quelle vie, quelle condition que celle de nos
prêtres! On leur defend I'amour.le mariage surtout;
on leur livre les femmesl lis n'en peuvent avoir une
el vivent avec loutes familièrementc'est peu mais
dans la confidence, l'intirnité, le secret de leurs ac
tions cachées, de toules leurs pensees, (.'innocente
fillette, sous l'aile de sa mère, entend le prêtre d'a-
bord qui, bientót I'appelant, 1'entretient seul a seule;
qui, le premier, avant qu'elle puisse faillir, lui
nomrne Ie péché. lnstruite, il la marie; mariée, la
confesse encore et la gouverne. Dans ses affections,
il précède l'époux el s'y mainlient toujours. Ce
qu'elle n'oserait confier a sa mère, avouera son mari,
lui prêtre, le doit savoir, le dtinande, le sail, el ne
sera point son amant! II s'entend declarer a l'oreille,
tout bas, par une jeune femme, ses fautes, ses pas
sions, ses désirs, ses faiblesses, recueille ses soupirs
sans se sentir emu, et il a vingl-cinq ansl
X
C'élait en 1823 que Paul-Louis Courrier écri-
vait les lignes qui précédent. II est bon de rappeler
a quel sujet.
La France entière était encore sous le coup de la
funèbre émotion produite par la découverte inatten-
due des crimes de l'abbé Mingrat, de ce fameux abbé
Mingrat, qui tonnait si fort en chaire, contre la danse
et les femmes en manches de chemise, ce qui ne l'em-
pêchail pas, a ses moments perdus, de séduire ses
jeunes pénitentes, puis, après les avoir séduites, de
les dépecer en morceaux el de lesjeter a la rivière 1..
X
Le souvenir de ces monstrueuses genti'lesses m'est
revenu a l'esprit, en lisant le compte-reridu d'une
affaire a huis-clos. a l'issue de laquelle le tribunal de
Vienne a condamné un prêtre calholique a 6 mois
d'emprisonnement, pour attentat commis sur une
petite fille de qualre ans I L'inculpé avait été pour-
suivi, déja antérieuremenl. pour un fait du même
genre. Le tribunal a néanmoins admis des circon-
slanees alténuanles, déclarant que les parents de la
victime avaient eu trop de confiance en l'accusé.
X
A la bonne heurel voila un jugement qui vaut
une fiére lecon t
Comment! on sail, par l'expérience de chaque
jour, ce que deviennent des enfants, entre les
mains des jésuites et des frères ignorantins! On
a les exemples des Mingrat, des Léotade, des Am-
broise, (j'en passé et des meilleurs!) et il se ren-
contre, malgré cela, des pères de familie qui sont
assez imprudents, je devrais dire assez coupa-
bles, pour confier leurs petites filles ou ieuVs
petits garcons a ces ogres en robe noire, auxquels
il faut de la chair fralchel...
N'esl-ce pas la, je vous le demande, ce que signi-
fie le juste blame infligé par le tribunal de Vienne
aux parents de l'innoeente victime'?
Eh bienl moi, a la place des juges, j'aurais fait
plus carrémenl les choses j'aurais acquitté l'ac
cusé, en motivant de la sorte sa mise en liberté
Ce prêtre ïnèritait trente ans de bagne, mais
nous l'avons relêchó, afin de procurer aux nombreux
imbéciles de ce pays la facililé de pouvoir toujours
s'adresser a ce saint homme pour l'éducation de
leurs enfants.
Contingent de la levée de milice de isea.
Vu la loi du 5 avril 1868, fixanl a 12,000 hommes
le contingent de la levée de milice de 1869 el ledivi-