n'est-ce pas un pea la doctrine de Christ en- chêssée dans le chevalet et illurainée par les auto- da-fé?.. Triste aberration! Qu'est-ce que cette fraternité a la Cain, cette civilisation teinte de sang humain, cette liberté qui hurle et mau- dit? Est ce de cette fagon que les apótres de I 'Internationale entendent la noble et sainte cause du proletariatQue Ton dèfende la légitimite des grèves, pour l'ouvrier, le droit inhérent a sa qualitè d'homme et de citoyen, de discuter le salaire, les conditions écononaiques du travail, la question sociale, rien, assurément, de plus juste ui de plus légitime c'est ainsi que nous com- prenons l'émancipation du peuple, conséquence de la liberté fécondée par la justice. Mais pour- quoi abuser de l'ignorance des masses et répandre a pleines mains la mauvaise semence? Le fana tisme populaire, surexcité, aveugle, inconscieut, comme le fanatisme clérical, mène en droite ligne aux incendies de St-Génois. Est-ce la ce qu'on appelle les transformations logiques du progrès? Et quand l'ouvrier aura tué le patron, ruiné le capital, brisé la machine, quand il aura fait le vide et Ie néant, en sera-t-il plus riche? Est -ce bien la la voie vers l'égalitê possible, pratique, que tous les grands coeurs appellent, qui doit avoir pour bases l'instruction et le développement de l'intelligence? Est-ce lè le droit; est-ce la la justice de l'avenir? Ces scènes de désordre et de sauvagerie, que nous condamnons de toute I'énergie de nos convictions démocratiques, sont bien faites pour perdre ia meilleure des causes. Pourquoi done les imprudents amis de l'ou vrier sont-ce bien ses amis? ne s'en sou- viennent-ils pas? La violence est l'arme du des potisme et des causes perdues ou désespérées elle est le signe infaillible du déclin, le rèle de l'agonie avec ses convulsions et ses désespoirs. Or, pour nous, la grande cause du peuple est la cause de la civilisation, de la justice, du droit, de la liberté; l'avenir lui appartienl, et pour ar- river, elle n'a besoin que de cette arme a laquelle rien ne résiste la liberie de discussion. Discutez, Messieurs de 1'Internationale, instrui- sez, abordez toutes les faces du problème social, mais ne faites pas accroire l'ouvrier, au nom de nous ne savons quels principes économiques, que la meilleure manière de féconder la production est d'eu détruire le germe. La véritable loi du progrès, c'est, non pas la destruction, mais ia transformation successive et permanente, et le devoir de tout citoyen honnête est d'inculquer ces notions a l'ouvrier, plus ègaré que coupable. o Le Journal de Bruges raconle que le nouveau curé de Sl-Géuois, envoye en cette commune en rem placement de M. Van Schoebeke, qui avait désavoué ses vicaires, a fait dimanche dernier un sermon dans lequel il a dit que l'empereur Néron a incendié Rome rien que pour uiettre ce crime odieux acharge des Chretiens. s C'est décidément un parti pris, on ne pariera plus que d'incendies aux paroissiens de St-Génois. Si on leur parlait au moins de paix et de concorde, d'amour et de charilé, ce serail assurément plus prudent. Mais la chaire est libre, et M. le curé de St- Génois a parfaitement le droit de préteudre que Néron a iudendiè Rome pour mettre ce crime a la charge des Chretiens. Cela iuspirera de salutaires réflexions a ses paroissiens Ces lignes que nous empruntons VEtoile beige n'étouneront pas ceux qui savent que le nouveau curé de St-Génois n'est autre que l'aucien curé de Ueninghelst, un personnage qui avait acquis de- puis longtemps une grande célébrité dans cette dernière commune par ses excentricités de tous genres. Correspondance particuliere de l'OPIÏIOS. Bruxelles, 16 avril. Nous ne sommes guère mieux renseignés aujour- d'hui qu'il y a huit jours sur l'état des négocjations suivies a Paris par M. Frère-Orban. Tout au plus en connaissons-nous l'objet précis car, tandis que VEtoile beige persiste a soutenir que les traités avec l'Est francais ne font pas partie des points soumis i) la discussion, Vindépendance maintient énergiquement le contraire, et bien fin ou bien imprudent qui s'a- viserait de prononcer entre les deux. Voici pourtant, d'après des renseignements dignes d'une trés-grande confiance, comment pourrait s'ex- pliquer le désaccord des informations publiées par l'une el par l'autre de ces deux feuilles. II parait cer tain qu'avant d'accepter l'idée de la réunion d'une commission mixte chargée de rechercher une solution aux difficultés exislantes, ie gouvernement beige avait posé comme conditi n sine qua non que le gou vernement impérial accepterait comme un fait irré- vocablement accompli le refus du cabinet beige d'au- toriser la cession du Grand-Luxembourg a l'Est fran cais. Cette condition parait avoirété scrupuleusemeut respectée par MM. Rouher el Lavalette, et c'est ce qui a permis a 1 'Eloile d'affirmer qu'a aucuti moment des négociations, il n'avait été ni pu être question pour le cabinet beige d'avoir a subir 1'bumiliation de ratifier ce qu'il avait condamné peu de temps aupa- ravant. Mais, en acceptant la condition de respecter le refus du cabinet beige, le gouvernement francais ne se re- fusait pas le droit de rechercher si, en dehors des traités repousses par la Belgique, il n'était pas pos sible de donner satisfaction aux intéréts induslriels, financiers et commerciaux engagés dans la question de la cession, et c'est dans ce sens que Vindépendance a pu dire aveu verité que le gouvernement francais ne renoncait pas a l'espoir d'arriver a une solution également satisfaisanle pour Ie gouvernement beige et la Société de l'Est. Du reste, nous ne tarderons pas a être absolument fixés sur tout ceci, car il parait certain que M. Frère sera de retour pour l'ouverture de la discussion du budget des affaires étrangères, oh ses explications trouveront tout naturellemeut leur place. La discussion du budget de la guerre est commen- cée depuis mardi. On compte qu'elle sera terminée vendredi ou samedi au plus tard. La question du port d'armes a donné lieu a un débat trés intéressant oü les sentiments unanimes de la Ghambre, et ie puis ajouter, du pays lout entier, se sont clairement ma- nifestés. C'est en vain que M. le miuistre a cherché a attéuuer la gravité des abus signalés par la presse; la conscience publique repousse ses dénégations. Certes, nous voulons tous quel'armée soit respectée et, parmi les adversaires mêmes du budget de la guerre, il n'en est pas un qui verrait avec plaisir qu'on humiliêt nos soldats par des mesures qu'ils auraient Ie droit de considérer comme deshonorantes pour eux. TVlais, ainsi que l'a fort justement fait remarquerM. Ilymans dans un discours plein d'esprit et de bon sens, si la privation du port de l'arme est regardée aujourd'hui comme une injure dans l'armée, c'est précisément paree que les règlements mililaires en ont fait la pu- nition de l'indiscipline et de l'ivrognerie. Que la me sure devienne générale et l'injure disparaitra avec le caractére pénal qui y est attaché. C'est le 21 de ce mois que le Conseil de guerre se réunira pourjuger le capitaine V. E prévenu de provocation en duel el de coups portés a l'avocat La- drie. Cette affaire continue a préoccnper très-vive- menl le Palais de Justice et le corps d'officiers.Il n'est pas exact, comme l'ont assuré des journaux, que le prévenu ait fail menacer M. Ladrie pour le cas ou celui-ci ferait usage de certaine correspondance qu'il avait sa disposition. La vérité est que M. Ladrie avait lout simplement été prévenu par un de ses con frères du barreau oue le capitaine V. E. se monlrait très-ému du procés et que, dans l'état desurexeita- tion oü se trouvait eet officier, il étail capable de s'en prendre a l'avocat plaidant si celui-ci dépassait les limites de la modératiou. Mais c'était la un averlisse- meut tout amical de confrère a confrère el le capi taine V. E. n'v élait absolument pour rien. 11 est positif maintenanl que M. Raphaël Félix viendra, au mois de juillet prochain, jouer le drame de M. Sardou, Patrieau théatre de la Monnaie, avec le personnel et les décors de la Porte St-Martin. Non- seulement notre administration communale lui ac- corde la concession gratuite de la salie, mais elle s'est entendue avec le gouvernement pour allouer a M. Ra phaël Félix un subside considerable, dix mille francs dil-on, moyennanl lequel M. le directeur de la Porte St-Martin s'engage a donner cinq representations gratuites de sa pièce. Cet arrangement soulève ici une reprobation géné rale dans la presse. Pourquoi, dit-on, ces faveurs, ces subsides que rien ne justifie? 11 ne manque pas a Bruxelles de théatres en état de jouer très-convena- blement le drame de M. Sardou. Quelle raison avait- on de recourir a un théStre étranger On fait remarquer aussi, avec non moins de raison, que si l'onjoue Patrie pendant tout le mois de juillet, le directeur du théatre de la Monnaie appelé a re- cueillir la succession de M. Letellier n'aura plus Ie temps de préparer son ouverture fixée au 1" sep- tembre. Bref, la mesure est très-vivement et très-générale- ment critiquée. La santé de la princesse Charlotte décline de plus en plus. La Familie royale se rèunit chaque jour au- tour de l'infortunée malade, qui ne donne plus, qu'a de rares intervalles, des signes de lucidité. On pré- voit que la crise finale ne durera plus longtemps. La Messe solennelle de Rossini a produit encore moins d'effet a la seconde execution qu'a la première. Dans le fait, cette messe est une vraie mystification imaginée par M. Strakosch de concert avec la presse parisienne. Hors trois morceaux, le Kyrie, le Cru- cifixus et VAgnus Dei, c'est une pauvretè indigne de Rossini. On la jouerait demain qu'elle ne ferait pas deux mille francs de recette. ACTES OEEICSEES. Par divers arrêtés royaux, en date du 2 de ce mois, sont nommés dans les differentes armes, savoir Dans l'état-major général. Lieulenant-général, a la section de réserve le géneral-major, a la section d'activité, Lecocq (0.), commandant la 8° division territoriale. Dans le corps d'état-major. Capitaine de I" classe le capitaine de 2° classe Boyaert (F.), aide- de-camp du lieutenaut-général de Viliiers. Dans le service de santé. Médecin de garnison le médecin de régiment Pontus Adu régiment des carabiniers. Dans l'état-major des places. Commandant de place de 2° classe le lieuienant-colonel comman dant de place de 3° classe Graffe (A.), commandant la place du camp de Beverloo. Dans l'infanlerie. Colonel le lieutenant-colonel Demazière (H.), commandant titulaire du 3° chas seurs. Capitaines de V" classe les capitaines de 2° classe Feys (L.), du 10" de ligne De Tombeur (C.), du 10° id.; baron Van Rode (E.), des greuadiers, aide-de- camp du lieuteQant-général baron Goethals. Capitaine de 2° classe le capitaine de 3° classe Ghyselinck (P.du 12° de ligne, aide-de-camp du lieutenant-général Desarl. Capitaine de 3° classe le lieutenant Bourdeau (A.), officier d'armement au 10* de ligne. Lieutenants les sous-lieutenants Van Assche, du 10° de ligne Peduzy (A.), du 10° id.; Vandroogen- broeck (G.)du même corps. Sous-lieutenants Ie sergent-major Schmidt (O.), du 10° de ligne le sergent Page (R.), du même corps, détaché au ministère de la guerre. Dans la cavalerie. Lieutenants-colonels les majors Baguet (A.), du 2° chasseurs, el L'OIivier (C.), du 4° lanciers. Capitaine en second de 1" classe le capitaine en second de 2° classe Lemercier (L.), du 4e lanciers. Sous-lieutenantle sous-lieutenant Lefebvre (A.). du 6° de ligne, détaché au 3° lanciers. Dans l'artillerie. Capitaine-commandant le ca pitaine en second Bourlard (L.), du 1" régiment, dé taché a l'arsenal de construction. V

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 2