WW? ©1 MUM
popiinBviaii;.
La première conception qui se présenta a son esprit,
fut celle d'un immense tunnel sous-marin. C'est du
reste a des projets de ce genre que se sont arrêtés la
plupart des ingénieurs qui se sont préoccupés de
cette question.
M. Boutet, pour se rendre compte des possibilités
d'un tunnel anglo-francais, étudiaetprit pour termes
de comparaison les ouvrages analogues existants le
tunnel sous la Tamise déja ancien; le tunnel du Mont-
Cénis tout récent. II résulta de ses études la convic
tion que, vu la distance a parcourir sous la Mancbe,
vu la longueur des rampes qui, sur chacune des deux
cótes, formeraient l'entrée de la galerie, vu la nature
du terrain a traverser, l'impossibilité de se servir de
la mine et la nécëssité de transporter péniblement
au dehors, a de longues distances, les produits des
fouilles, la construction d'un tunnel entre la France
et l'Angleterre,avec nos moyens actuels, demanderait
quelque chose comme cent elqualre-vinglsans: a peu
prés deux siècles.
Et encore on ne serait pas bien certain d'éviter
l'infiltration des eaux.
Allez done proposer aux financiers et aux i ndustriels
de notre temps, de constituer uneSociété dans le but
d'entreprendre eet immense ouvrage avec la pers
pective d'en retirer des a vantages incertains au
vingt-et-unième siècle
L'idée d'un tunnel étant abandonnée, restait celle
d'un pont et c'est sur ce point que se concentrè-
rent tous les travaux, toutes les études de M. Boutet.
Enfin, après dix années d« reeherches, d'essais,
d'expériences, de labeur incessant, notre ingénieur
put exclamer a son tour VEurèka victorieux des in-
venteurs. Son pont était trouvé
Les plans de M. Boutet et ses modèles sont exposés
chez lui, 40, rue de Ghabrol. G'est la que je les ai
visités et que l'inventeur m'a donné avec une lucidité
parfaite des explications délaillées, completes, que je
vais essayer de résumer ici.
La première chose a trouver c'était Ie moyen d'a-
dosser le pont a des culéesassez fortes pour le soute-
nir. Ici la conformation naturelle géologique des cótes
anglaises et francaises vint en aide a l'inventeur. 11
trouva eneflèt prés de Calais le cap tilanc-Nez, point
culminant de la cóte, forme d'une montagne de craie
dure coupée a pic par la Manche et s'elevant a 140
mètres au-dessus du niveau de la mer. Cettecolossale
culéeest d'aulant plus solide qu'elle forme l'extrémite
d'une chatne monlagneusequi se relie auxmontagnes
du Jura. Voila done une longue et forte assise.
La rnême conformation géologique se reproduit a
l'autre cóté de la Manche el la Shakespeare Cliff est le
pendant exact du cap 'Blanc-Nez.
Pour approprier complétement ces deux culées na
turelles, il suffira de les revêlir d'un perré pour éviter
les détériorations et d'y creuser les chambres oü s'a-
mai reronl les grands cables du pont.
De ce cóté done, peu de difficultés et de dépenses.
La distance exacte entre ces deux caps est de
29,700 mètres. En y ajoutant 150 mètres de chaque
cóté pour les talus et la rentrée des culees, on obtient
38 kilometres coinrne longueur totale du tablier du
pont.
Les sondagespratiqués entre les deux caps ont dé-
montré qu'a eet endroit le lit de la mer est trés régu
lier et très-solide, forme de terrains crayeux, com-
pacles qui reposent sur des couches d'argile, decail-
loux roulès, de craie dure et de grès vert.
Sur la traverséedu pont,'Ia profondeurestau maxi
mum de 48 mètres. Aux endroits désignés pour l'é—
tablissement des piles, cette profondeur est générale-
ment beaucoup moindre.
La soliditédes points d'appui, culées et de fonda-
tion étant établie, le problème était déja simplifié.
Restaient les difiïeultés de construire un pont d'une
grande portée (30 kilomètres),au-dessus d'un élément
toujours agité, difficultés qui jusqu'ici avaient paru
insurmontables.
C'est ici que s'est ré vélé le génie inventif de M.Boutet,
qui, laissant loin derrière lui les systèmes de con
struction usités jusqu'a ce jour,a créé un mode de con
struire les ponts entièrement nouveau et applicable
du reste a tous les ponts possibles, de courte ou de
longue portée.
II est fort difficile, sans entrer dans de très-longs
détails et sans avoir recours a des démonstrations
techniques dont je me déclaredu reste incapable
de donner une idéé tout-a-fait complete des moyens
découverts parM. Boutet. Qu'il me suffisede dire que
ces moyens ont été soumis a l'appréciation et la dis
cussion d'une foule d'iugénieurs de divers pays, qui
tous en ont reconnu la valeur théorique et l'efficacité
pratique Ceci estconstaté par de nombreux rapports.
Les malériaux employés sont la fonte, le fer et les
fils de fer réunis en cóbles, lesquels sont ensuite re-
liés les uns aux autres par differents systèmes de
tresses.
M. Boutet, fort de sa conviction et des résultals de
ses études, avait d'abord proposé de construire un
pont d'une seule arche, qui aurait eu ainsi une lon
gueur phénoménale de S0 kilomètres.
C'était attaquer le taureau par lescornes. La seule
objection qui püt être présentée a ce projet était l'é—
normité de Ia dépense.
L'inventeur dut se résigner a ne pas produire
cette demonstration éclatante et monumentale de son
système et présenta un second projet, comportant
neuf piles, e'est-a-dire dix arches ou travées de SOO
mètres chacune. Ces piles sont construites non sur
place, au milieu de la mer, mais tout simplement
sur Ia plage, a l'abri des caprices des flots. Elles
ont la furme d'une pyramide a jour et contreboutée
par de solides jambes de force jedemande grace pour
ces mots techniquesquisecomprennent d'eux-mèmes.
La base de cette pyramide de fer et de fonte re-
présente un rectangle de 80 mètres sur 120. Un sys
tème de bouées, proportionnées au poids de la pile,
disposé autour de celui-ci, lui sert de flotteur. En
laissant pénétrer la marée montante dans les docks de
construction, la mer enlève d'elle-même la pile on y
attèle un remorqueur et on la conduit a l'endroitoü
elle doit être immergée. L'ingénieuse disposition de la
bouée principale permet de couler lentementet gra-
duellement la pile jusquesur le sol solide, oü sa large
base prend une assiette d'autant plus iuébranlable
qu'un système de vis permet en outre de faire péné
trer dans le terrain de gigantesques tire-bouchons,
appelés pieds a helices. Ceux-ci servent a fixer défi-
nitivemenl la pile et a rectifier le niveau pour le cas
oü le fond de la mer serait accidenté. L'immersion de
chaque pile n'exige que trois heures de travail. Ge
socle, quidépasseleniveaude la mer,étant bienétabli,
il suffit d'amener de la même manière le restant de la
pile qu'un simple boulonnage vient alors relier au
socle. Toule la pile estcomposée de croisillons en fer a
claire-voie, neprésentant que trés peu de surface aux
lames. Done pas de travaux sous-marins, pas de clo
ches a plonger, pas d'appareils a air comprimé, etc.,
dont l'emploi, si chanceux cependant, avaitelé regardé
comme indispensable.
Les neufs piles sont placées de cette facon sur la ligne
et aux endroits indiqués par des bouées-jalons a l'a-
vance et reliées toutes a un cóble immergé dans le
genre du cable transatlanlique.
Quant aux pieds a, helicesil faut remarquer qu'ils
ont déja fait leors preuves avec succès pour la cons
truction de phares éle vés au-dessus de sables mouvants,
notaminent ceux de Cork en Angleterre et de Walde
en France.
Nos piies étant construites, il s'agit maintenant de
les relier entre elles pour Ie tablier du pont. Comment
établir un échafaudage sur la mer G'est ici que de
nouveau s'est révélé l'esprit inventifde M. Boutet qui,
domptant toutes les difficultés, a combiné un système
dont le résultat, au dire des hommes compétents, sera
de faire une révolution dans l'art de la construction
des ponts.
Nous dirons, dans un prochain numéro,
d'après le rapport d'un ingénieur francais, en quoi
il consiste.
Variétés.
Touchant kepf.ntir. Troublé par des remords de
police correctionnelle et des repentirs de faillites, un
malheureux s'élait jeté dans les bras de la religion,
clémente et miséricordieuse il se confessait.
Mais, mon fils, lui dit le prêlre qui connaissait
ses antecedents, vous ne parlez pas du septième
commandement.
Le septième commandement mon père.
Oui, n'avez-vous pas.... volé quelquefois?
Ahl voler, c'est bien facile a dire, mon père, il
faudrait trouver ['occasion.
Chronique religiegse. Certain colonel en garni-
son dans une des grandes villes du pays, a cru. de
voir mettre a l'ordre, qu'il était permis aux soldats
et aux officiers de son régiment de manger du beurre
par dispense spéciale le jour du vendredi-saint. Si ce
régiment ne va pas droit en paradis, officiers en tête,
ce ne sera pas la faute de son colonel.
La scène représente un confessionnal.
Mou père, dit le pécheur a l'air contrit, je m'ac-
cuse d'avoir pris une demi-voie de bois.
Mon fils, Dieu vous pardonnera si vous vous
repentez de ce vol.
Ah tenez, mon père, interrompt le penitent,
pendant que nous y sommes, mettez que j'ai pris la
voie tout entièreje dois aller chercher l'autre moilié
au sortir de l'église.
Onguent et Pilules Ilolloway.
Pas une familie ne devrait être dépourvue de ces
Pilules qui, par leur pouvoir efficace, si souvent mis
i'épreuve pour faire cesser les dérangemenls de
l'estomac, stimuler les intestins et purifier le sang,
ont acquis une renommée impèrissable dans le monde
enlier. Si grave que soit la rnaladie, il suffit de quel-
ques doses pour arrêter les premiers symplómes et
procurer du soulagetnentpuis elles passent en re
vue minutieusement toutes les fonctions dérangées,
stimulent la paresse du foie, chassent le trop plein de
la rate, désobslruent les rognons, facilitent l'assimi-
lation des aliments, assainissent le sang et rendent
au cerveau et a chaque organe la vigueuret l'activité
naturelles, et une regularite salutaire. Dans les cas
d'indigeslion, trouble de la vue, mal de tête, apathie
mentale et physique, ces Pilules reslauratives agissent
comme un talisman. Elles chassent les rhumalismes
et la goutte et guérissent infailliblement les affections
particulières aux femmes.
YPRES
Etal-civil du 23 au 30 avril 1869.
NAISSANCES.
Sexe masculin 4. Sexe féminin 5.
MARIAGES
Rosseel, Pierre, meunier et Bonden, Reine, couturière.
Caenen, Félix, fendeur de lattes et Petyt, Virginiejournalier.
DÉCÈS.
Bollaert, Colette, 49 ans, journalière, épouse de Louis Van-
denbussche, rue de Menin.Lamaeire. Rosalie, 47 ans,
saus profession, épouse de Louis Devos, Sl-Jaeques lez-Ypres.
Leman, Barhe, 84 ans, sans professionveuve de
Frangnis Declerck, Rarché au Bétail. Lecornte, Louis, 60
ans, inarchand, eélibalaire, S' Nicolas lez-Ypres. Sauvagc,
Franfoise, 75 ans, sans profession, veuve de Bernard l)eu-
ninck, rue de Lille. Jessen, Franjoise, 75 aris, sans pro-
fession. veuve de Jean Devers, rue de Lille. De Burck,
Sophie. 69 ans, sans profession, épouse de Pierre Boedt, rue
de i'Etoile.—Perny, Adolphe,25 ans,brigadier a l'école de ca
valerie, eélibalaire, rue des Bouchers. Gisquière, Diouise,
46 a us, sans profession, célibataire, roe St Jacques. Didier,
Pharaïlde, 88 ans, sans profession, veuve de Pierre Dubois,
rne de la Boule.
Enfanls au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 0 Sexe féminin 2.
Etal-civil du 23 an 30 avril 1869.
NAISSANCES.
Sexe masculin 6. Sexe féminin i 5
DÉCÈS.
Waeles, Pierre-Joseph, 69 ans, couvreur, veuf de Barhe
Vergelde, höpital. D'liulst, Louise, maréchalferrant,épouse
de Eugénie Delbecque, rue d'Ypres. Hauspie, Jean-Benoit,
56 ans, ouvrier agricole, époux de Susanne Everaert, hips-
hoek Bossue, Antoinette, 55 ans, célibataire, fileuse. rue
Croix-Notre-Dame. Rainaut, Adelaide, 72 ans, raénagère,
épouse de Frangois Dekeerle, rue de Cassel.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 1. Sexe féminin 2.
E*0]»cring!ie.
Prix moyen du marchédu 30 avril 1869,
Froment, l'hectolitre21 20
Seigie15 00
Avoine10 50
Pommesde terre, les 100 kilog6 00
Beurre, te kiloga 60
Houblon, les 50 kilog60 Oo
ET AT indiquanl les quanlités el le prix moyen
des grains, fourrages et autres produits agricoles
vendus le 1" mai 1869, sur le manche de la ville
d'Ypres.
NATURE
QUANTITES
PRIX MOYEN
POIDS
DES MAnCHANBlSES
VENDUES.
PAR
310VEN DE
VENDEES.
Kilogrammes.
100 kilogram
l'heclol.
Froment.
35 100
26 00
80-00
Seigie
4.700
20 57
73-00
Avoine
000
24 50
44-00
1 400
24 00
80-00
Féves.
1 2Ü0
25 00
80-00
Ghez l'imprimeur Félix LA MB IN, libraire, rue de
Dixmune, n° 59, a Ypres, oü l'on s'abonne l'Es-
piègle a la Lanterne, au Microscope, a la Saison,
a la Mode Illustrée et oü l'oo procure toutes les
publications beiges et étrangères.