Mais depuis quelque temps ils sont abandonnês,
au grand prejudice des intéréts qu'ils sont appelès a
satisfaire.
vail pour aller endosser la casaque militaire et, au
besoin, se faire êcharper
Quoi n'est-ce pas une injustice rêvoltante,
compère, que celle que nous vous signalons, el
faut il insister pour vous faire sentir tout l'odieux
d'un système électoral qui la tolère, qui l'excuse,
qui la légitime Mais nous perdons notre temps.
Le compère fait la sourde oreille. Que lui importe,
d'ailleurs, le sort des miliciens? Ses patrons sont
riches et trouveront facilement acheter un rem-
pla^ant pour quelques centaines de francs, une
misère. Le reste ne vaut pas la peine qu'on s'en
occupe.
C'esl da ^ord que nous vicni uujourd'hui
la lumière...
Ostende inflige une le^on en règle a la politique
hybride, masquée, torturée, cauteleuse, herma
phrodite, dont s'accomode si bien la doet* ine et si
peu l'honnêteté et Ia franchise politiques. La-bas,
tout comme a Ypres, règne et gouverne un alter
ego des Yandenpeereboom politiques, sous les
traits suaves de messire Jean Van Iseghern
un libéral trempé au meilleur feu, ramage la
hauteur du plumage et cette devise de preux
Tout pour les petits frères, qui honspillent ma
candidature... et le reste pour les libéraux, qui
m'envoient la Chambre... Maistre Jean et le
grand ministre d'Etat, ne dirait-on pas deux
frères Siamois 1 Et voyez Ia similitude de leurs
destinées glorieuses et constellées de loyaux com
promis presqu'è la mèrne heure, retentit sur la
joue respective et respectée des deux comperes, un
éclatant soufilet. MM. Valcke et Rabau, sautent
a pieds joints par-dessus la barrière doctrinaire et
prédisent aux coteries d'Ostende et d'Ypres de
prochaines funérailles. Taut il est vrai que le bon
sens public, longtemps berné et leurré, finit par
reprendre son empire et restitue Rollet son vrai
nom.
■lésultat des elections provinciates.
Les élections provinciates du 24 mai ont été bonnes
pour le libéralisme avancé. Pour ne parler que des
Flandres, a Gand, M. Willeq-uet, déja vainqueur a
['Association libérale de son compétiteur doctrinaire,
a éleélu sans opposition. A Ypres, M. Louis Rabau a
obteuu 477 voix sur 501 volants. A Ostende, ('Asso
ciation libérale, créée par des libéraux francs et indé-
pendants, le libéralisme entraiten latte pour la pre
mière fois. Son candidat, M. Valcke, a triomphé de
sou concurrent M. Charles Van Iseghern, échevin de
la viile. Ce dernier était appuyé par M. Jean Van Ise
ghern, représentant et bourgmestre d'Ostende, l'apótre
de la transaction et de la conciliation, le protecteur
des petits-frères, l'inearnatioQ du jésuitisme doctri
naire, clérical a Ostende, libéral a Bruxelles, l'ême du
népotisme, le Vandenpeereboom de l'endroit. Malgró
cela il n a obtenu que 207 voix contre 326 données a
M. Valcke.
Nous reviendrons sur ces rósultals trés importants,
en même temps que nous ferons au Progrès. a l'occa-
sion des quelques lignes insérees dans son t,° de jeudi
dernier, la rèponse qu'il mérite, c'est a dire que nous
lui arracherous pour la centième fois le masque der
rière lequel il abrite son ignob e face.
Cor respondance
Ii parait que depuis la modification des tarifs de
noire chemin de fer il y a de singulières anomalies.
Ainsi une letlre nous signale cette singularite qu'on
paie d Ypres a Gand, par Audenarde, 7 fr. en pre
miere, tandis que par la ligne de I'Etat, pour un par
cours plus long, par conséquent, on ne paie que 5 fr.
90 c. Mais il y a plus. Quand on se rend d'Ypres a
Bruxelles par Audenarde on paie, toujours en pre-
mière,6 fr. 85 c. elquandon revient par la même ligne
de Bruxelles a Ypres, on ne paie plus que 6 fr. 35 c.
Notre correspondant en conclut qu'il y a plus loin
d'Ypres a Bruxelles que de Bruxelles a Ypres.
Cela ne nous élonnerait pas. N'y a-t-il pas aussi
plus ktin de Peulecóte a Paques que de Paques a Pen-
lecóte
La jeunesse intéresse presque
toujours....
(PlGABLT LEBRUN.)
Parvenir a faire représenter un vaudeville par des
enfants de dix a quajorze ans quand ces enfants
sont de pauvres campagnards qui n'ont jamais quitté
la chaumière paterneile n'estcertes pas une chose
facile! Entreprendre ce travail et le mener a bonne
fin mérite éloge el encouragement.
L'inslituteur de la commune de Westoutre offrait
lundi dernier a ses coucitoyens une recreation at-
trayante en même temps que Poccasion de faire une
bonne ceuvre.... II avail utilise ses loisirs a mettre a
la portee de ses élèves un petit vaudeville fiamand
De Schoenmaker, et a leuren inculquer ledebit. Une
première représentation en fut donnée lors de la dis
tribution des prix en son école; et le succes fut com
plet. Enhardi par ce succès, il vient de donner une
seconde représentation, a l'occasion de la kermesse
communale. Cette fois au profil des pauvres.
Ajoutonsici que, bon musicien, il enseigne le chant,
et que ses élèves ont montré qu'ils profitaient de ses
lecons. Us jouaient, ma foi, avec entrain leur diction
était animée et facile, leurs couplets coulaienl genti-
ment et leurs gestes appropriés venaient a point.
Un choeur avait ouvert la séance. Un duo trés bien
rendu avec justesse et beaucoup d'aplomb a
suivi ie vaudeville. Enfin, un choeur final, sur l'air
de la Brabanconne, a clóturé la fète.
Les entr'actes étaient remplis par l'exécution de
morceaux de musique exécutés par l'Harmonie de
"Westoutre, dont le généreux concours est acquis a
toute idéé de progrès.
La foule était compacte. Les autorités communales
et les habitants les plus honorables, ainsi que bon
nombre d'étrangers, avaient tenu a rendre hommage
a i'instituteur intelligent et courageux. Cette jour-
née restera longtemps un souvenir agréable pour tous
les assistants uoe étape dans la vie pour ces jeunes
enfants dont la timidité vaincue vient de s'évanouir
au soleil libre de la sociabilité.
Pourrait on s'imaginer qu'il se trouve encore
des hommes pour s'opposer a ces efforts, a cette ému-
lation, les blêmer et les enrayer?...
II s'en trouve, oui et ce sont précisément ceux-iè
qui, a cause de la mission dont ils se disent chargés,
devraient être les premiers a encourager les bonnes
oeuvres. Et certes, parmi ces bonnes oeuvres, celles
dont nous nous occupons enseigner les ignorants,
secourir les pauvres, tient le premier rang. Mais
qu'importent les actes les plus méritoires si l'on ne
consent a devenir un docile instrument dans les mains
du clergé? M. le curé de Westoutre et M. son vicaire
se sont chargés dans leurs prêches de répondre une
fois de plus a cette question. Personne ne s'en plaint
assurément; car l'originalité de ces bons pasteurs est
si justement apprèciée qu'il suffit d'un de leurs ser
mons pour assurer un plein succès a ceux qu'ils at-
tiquent.
Allons, messieurs les pasteurs, par charité, encore
un petit sermon, s'il vous plóft, bien assaisonné de
grosses injures et d'épithètes ronfiantes. A votre
voix, ceux qui ont eu le mérite de rèsister a vos ridi
cules prétentions sentiront redoubler leur courage et
le pubüc, toujours un peu gouailleur, sera enchanté
de s'amuser une fois de plus vos déptns.
II nous est parvenu depuis quelques jours une
lettre qui examine et discute les differentes observa
tions présentées par M. Pierre Beke a la Chambre des
représentants pendant la discussion du budget des
travaux publics. L'étenduede cette lettre,qui prendrait
a peu prés toute la place dont nous disposons, ne nous
permet pas de la publier tn extenso nous y revieu-
drons cependant a loisir et dès a présent nous en dé-
tachons quelques réflexions pour les résumer.
L'auteur fait ressortir la brièveté et la sécheresse
de la réponse faite par M. le ministre des Travaux
publics aux observations parfois judicieuses de M. P.
Bekeetil se demande s'il faut trouver dans la forme
de cette réponse Ia preuve du peu d'importance que le
gouvernement accorderaaux réclamationsdu nouveau
représentant yprois, sachant fort bien que quoiqu'il
arrive, M. Beke sera toujours content. Cette appréeia-
tion est de sa nature un peu délicate une chose cer-
taine cependant c'est que M. Jamar n'a rien discuté,
rien refuté des assertions de M. Beke et qu'il a fait
beaucoup de vagues promesses, sans prendre auctin
engagement positif. En un mot, M. Pierre Beke a été
inondé d'eau bénite de cour et a pu se rasseoir satis-
fait.
II est dans les paroles de M. Beke, reproduites par
les Annales parlementair es, une phrase qui mérite une
attention toute spéciale.
On se rappelle les inondations périodiques occa-
sionnées par le débordement de l'Yser, inondations
qui ont causé des dommages inappréciables a l'agri-
culture et dévasfé plus d'une fois les communes de
Rousbrugghe, Beveren et autres. Les habitants de ces
localités n'ont cessé de faire réclamations sur réclama-
tions depuis un grand nombre d'années. Enfin quel
ques fonds furent volés et les travaux commencés
non pas dans l'arrondissement d'Ypres d'abord, mais
dans un arrondissement voisin. Aussitót le Progrès
etM. le commissaire d'arrondissement, son rédacteur,
entonnèrent leur Te Deum a les entendre, a M. le
commissaire était dü tout le succès il avait fiit les
démarches, exposé les motifs, prononcé les discours,
peu s'en fallut qu'on ne dit que, dans un mouvement
de générosité habiluelle, il avait pris les fonds dans
sa poche. Le grand commissaire régénérait la contrée
de l'Yser comme il avait précédemment régenéré son
arrondissement, ce Neptune improvisé arrêtait d'un
geste les flols menacants de l'Yser. Mortels prosler-
nez-vous. Jamais les mouches du coche ne bourdon-
nèrent si fort.
Sans l'heureuse coopérhtion de M. Carton, l'univers
n'existerait pas. C'est convenu.
Voila du temps de tout cela et les travaux sont
probablement fort avancés aujourd'hui.
Hélas Ecoutez M. Beke
Depuis quelques années, des crédits figurent au
budget des Travaux publics pour travaux d'améliora-
tion a l'Yser. Ces crédits sont spécialement destinés
aux travaux d'amélioration a exécuter enire Rous-
brugghe-IIaringhe et le hameau de Enocke, afin de
rendre cette partie de la rivière navigable en toute
saison.
Ces travaux sont adjugés et ont recu un commen
cement d'exécution.
Cela est clair.
M. Beke versant un soeau d'eau glaeée sur ['en
thousiasme de parade de M. le commissaire et dé-
montrant naïvement coram populo que les foudres
ronfiantes du Jupiter tonnant ne sont ni plus ni moins
puissants qu'une vieille casserole fêlée, n'est-ce pas
du plus haut comique?
L'auteur de la lettre que nous analysons loue aussi
M. Beke, non sans raison, d'avoir réclamé la taxe uni
forme des lettres a 10 centimes. En ceci M. le bourg
mestre suit les traces de M. Vandenpeereboom qui
avail fait de cette question le pivot de toute sa poli
tique. M. Alph. Vandenpeereboom se vantait volon-
tiers en ce temps quantum mutatus ab illoavec
ce petit air de satisfaction qui lui est propre, qu'il ne
se tairait pas avant d'avoir mené cette question a
bonne fin et saus doute afin de prouver l'invariabilité
de ses convictions, il récitait chaque année sur cette
question le même discours. Or, aujourd'hui il. Beke
marche dans les pas de son parrain politique et
M. Alph. Vandenpeereboom reste muetsurson banc.
Notre correspondant s'en montre fort étonné.
Qu'il nous permette nourtant de le lui dire, son
étonnement nous parait un peu bien naïf. Depuis
l'époque oü M. Alphonse Vandenpeereboom récla-
mait la taxe uniforme a 10 centimes il a été ministre
et, s'il est vrai qu'on voit au pouvoir les choses au-
trement qu'ailleurs, M. Vandenpeereboom qui est
doué a coup sür de la double vue propre aux grands
hommes d'Etat, a dü trouver dans son portefeuille
ministériel bien des choses qu'un simple mortel n'y
chercherait roême pas.
Correspoudance particuliere de l'OPIHIOU.
Bruxelles, 28 Mai.
La question de la contrainte par corps est toujours
la grosse affaire du moment. Que la Chambre des re
présentants maintienne son premier vote si le gou
vernement persiste repousser toute transaction,
c'est, ce qui n'est pas douleux pour personne. Mais il
est non moins certain que, de son cóté, Ie Sénat ne
voudra pas se déjuger. Les choses se retrouveront done,
après cette seconde épreu ve, exactement dans le même
elal qu'aujourd'hui, sauf que le cabinet tout entier
ayant as«uraé la responsabilité d'une situation d'abord