JOURNAL D'YPRES DEL'ARRONDISSEMENT YPRE$, Di manche Septième année. N° 24. 13 Juin 1869. 1 PUIX U'iBOXIEHElT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX DES AANOACES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous bI4mer, mais pubiiez votre pensêe. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Oixmude39. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent dtre adressés franco au bureau du journal. AVIS IMPORTANT. Nous savons que des irrégularités dans l'expê- dition de noire journal se produisent habitueile- ment par le fait de ('administration des Postes. En consêquence, nous prions instamment les per- sonnes dont le journal serait en retard, de vouloir nous en informer en adressant la bande notre bureau, rue de Oixmude, 59, a, Ypres. C'est pour nous le seu! moyen de faire cesser cet abus. Tous les abonnés a VOpinion, aussi bien ceux de la campagne que cux des villesdoivent rece- voir leur journal le DIMANCHE. Ees clévïco-docêriisaires el la ba!orJise. On sait que la Charabre a rejeté dernièrement, dans la discussion du projet de loi sur la milice, un amendement avant pour objet d'exernpter du service militaire l'enfant naturel unique, indispen sable soutien de sa mère. Un journal clérical de Verviers, 1 'Echo de la Vesdre, apprécie en ces termes la portée et la si gnification morale de cet amendement Les mèmes hommes qui proposent d'obliger les prêtres a servir comme miliciens, ces mêrnes hom- mes veulent exempter, dans certains cas, les en- n fants naturels. II y a cependant assez de logique dans celle double proposition. On favorise Ia batar- dise et on combat le clergé qui moralise, qui s'ef- force de faire régner partout les bonnes mceurs. Tout cela c'est au profit de l'iminoralité, et par conséquent de l'irréligion. lrréligion et immoralilé se donnent Ia main, elles sont respectivement l'une envers l'autre effet et cause. L'homme immoral est presque toujours irréligieux, paree qu'il veut tuer ses remords, le cri de sa conscience a force d'im- piété. L'impie est également presque toujours im- moral, parce qu'il n'a plus de frein a mettre aux révoltes du coeur, aux mauvaises passions. Arrêter le recrutement du clergé, favoriser les enfants na- turels n'est done, en définitif, qu*une seule et méme chose. L'Echo de la Vesdre nous donne beau jeu en mettant en para|,lèle la mission moralisatrice du clergé et les tendances contraires du libéralisme. Que de scandales, que d'infamies sans nom ce parallèle imprudent évoque dans les esprits! Faut- il rappeler 1 'Echo de la Vesdre cette longue sé rie de hontes, de turpitudes bestiales qui ont tout jamais déshoaoré l'enseignernent clérical aux yeux des honnêtes gens? Et, sans mettre le pied dans cette fange immonde oü grouillent pêle mêle toutes les imaginations les plus épouvantables de la débaucbe en délire, n'aurions-nous pas le droit de lui dire que si quelque chose au moride favorise ie dêveloppement de la bètardise, c'est 1'institution contre nature du célibat des prêtres? Mais il nous répugne toujours de remuer ces immoridices, moins d'y être contraints, et nous n'avons pas besoin de tels arguments pour faire toucher du doigt l'erreur grossière oü tombe notre contradicteur. L'Echo de la Vesdre voit dans l'amendement une faveur accordée a la mère coupable. Quelle faveur? Celle de ne pas mourir de faim, car ramendement est forme! point d'exemption, s'il n'est démontré que l'enfant est I'indispensable soutien de sa mère, c'est-è-dire que celle ci n'a d'autre moyen de subsistance que le travail de son fils. L'Echo veut done que, parce qu'une jeune fiile a commis une faute, il y a vingt ans, elle soit h tout jamais privée de moyens de subsistance et qu'elle meure ae misère? Car, qu'il ne vienne pas nous dire que la charité privée ou publique vien- dra au secours de cette malheureuse. La charité, dans son système, aura exactement le mème ré- suitat que l'amendement. Elle aussi favorisera la débaucbe, elle aussi sera une prime d'encourage- ment offerte a la bètardise. Au point de vue oü il se place, nous défions notre contradicteur d'établir la moindre difference entre la prêtendue faveur de 1'exemption, qui permet a cette femme de vivre du travail de son fils et celle de la charité, pu blique ou privée, qui vient a son secours et lui donne du pain. L'Echo y a t-il réfléchi? Si, dans les conditions, de l'amendement, 1'exemption de l'enfant naturel peut être envisagée comme un encouragement l'immoralité, que faut il penser des asiles que la piété offre aux filles repenties? A Dieu ue plaise que nous blêmions le zèle et le dévouement qui se consacrent la réhabiütation des malheureuses que Ia misère a poussées dans le vice! Mais le rai- sonnement de 1 'Echo doit nécessairement l'amener a condamner ces institutions, qui sont, au mème titre que l'amendement, des stimulants de ia prostitution. Pour que son raisonnement soit juste, en effet, il faut supposer que la coosidération de 1'exemp tion éventuelle de l'enfant qui pourrait riaitre de sa faute a pesé pour quelque chose dans I'incon- duite de la mère; sinon, tout son échafaudage croule par la base. Or, si le bon sens de 1 'Echo ne recule pas devant l'absurdité d'une telle suppo sition, il doit admettre aussi que beaucoup de jeunes filles s'abandonnent la prostitution en considération de I'asile qui leur sera ouvert, le jour oü elles trouveront h propos de se repen- tir? Et cette perspective sera bien plus immorale encore que l'autre, car la faveur de l'amendement n'existe qu'en cas de naissance d'un enfant mêle et elle cesse si la mère en a plusieurs, tandis que I'asile lui est ouvert quels que soient le sexe et le nombre de ses enfants. Mais laissons lè YÈcho et son absurde raison nement. La vérité est que l'amendement se justi- fiait par des considérations d'humanité auxquelles la Chambre pouvait céder sans aucun péril pour la morale publique. Elle ne l'a pas voulu. Cette fois encore, nous avons vu se former, pour repousser une réforme vraiment libérale, car le libéralisme n'est autre chose que l'application des lois de i'humanité la législation positive, cette vieille coalition clérico-doctrinaire que toute nouveauté effraie et qui menace, si l'esprit public ne se réveille bientót, de nous reléguer au dernier rang des nations fibres. Le Journal de Péruicelz se livre, a propos de la naissance du jeune comte de Flandre, a des considérations fort justes et que nous livrons aux mêditations du Journal d'Ypres La naissance d'un prince royal est un événement épouvantab e pour nos évêques. (1 y a quelques mois, a la mort du jeune duo de Brabant, comte de Hai- naut, ils se firent oracles pour tromper la crédulitó des masses, et représentèrent la mort de l'héritier présomptif de la couronne comme un chatiment de Dieu, qui voulait éteindre la dynastie nationale pour punir le peuple d'avoir nominé des représentants li- béraux. Or, a peine ont-ils parlé, que la comtesse de Flandre donne le jour a un prince qui affermit et consolide la dynastie. Si Dieu était en colère contre le peuple beige, son courroux s'est vite apaisé, et ce qu'il y a de re- marquable, c'est que ce courroux, révélé par les évêques, s'apaise précisément après que la Chambro a iuscrit a son ordre du jour la loi sur le lemporel des cultes, et presque le jour même ou tous les libé- raux sincères font des efforts pour bannir de nos lois de miüce l'inique privilege qui dispense les élèves théologiens de la conscription. Puisque les évêques nous enseignent a voir Ie doigt de Dieu dans tous les evénements, il est impos sible qu'ils no reconnaissent pas que Dieu est a vee les liberaux. Puisse cette considération avoir quelque in fluence sur l'esprit du très-révèrend père de Brouc- kere, ainsi que sur celui du pieux et girouettant M. Pirmez. Variétés. M. Beke, nolro digne bourgmestre, (style du Pro- grèsvienl de prononcer un nouveau discours a la I

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 1