concentre tous ses intéréts, la grande influence de
cet homme que nous noramons contre-coeur.
C'est sur lui que tombe cette fois, plus que jamais,
l'échec de mercredi. Pour le parti liberal, cette
élection est un insuccèi dont nous espérons bien le
voir se relever un jour; c'est un désastre, au
contraire, qui écrase sous son poids de plomb le
vaniteux personnage qui rêve de dominer la ville
de Poperinghe.
A propos des Elections provinciales, uou3 nous
sommes permis quelques réflexions qui, naturelle-
ment, n'étaient pas coraplétement moulêes sur le
calque politique des patrons du Progrès. Ces ré
flexions, nous les livrions, comme d'ordinaire, la
discussion, persuadês que nous sommes que quelque
sincère que soit une conviction, elle est sujette a
erreur, et que rien n'intéresse davantage celui qui
recherche franchement la vérité que la contro
verse. Pour toute réponse, le Progrès dans son
numéro suivant nous dit qu'il n'a que faire de
notre mauvaise humeur et qu'il se considère trop
haut placé pour se commettre avec nous. Si ce
n'est pas le texte, c'est au moins le sens exact de
ce qu'il nous répondit. üéja tant de fois l'organe
du libéralisme modéré, sage et progressif, s'est
blotti derrière ce subterfuge quand il se sentait
mal l'aise, que nous n'y primes garde, sachant
par expérience que cet argument n'élait que l'ex-
pédient d'un homme mordant tranquillement son
freio et qu'è Ia première occasion il aurait déposé
son air de dédain et aurait de nouveau brandi sou
sabre avec toute la désinvolture mesurée qu'y met
un jongleur peu sur de ses mouvemeuts. Nous ne
nous sommes pas trompés, tous les roquets,grands
et petits, aboient et fuient avec la mème facilité.
Ainsi, après cette retraite soleunelle, le Progrès,
dans son numéro du 24 juin, sort pour une
vingtième fois de sa niche et le ventre bien truffé
de la cordiale et sympathique hospitalilé regue chez
M. le bourgmestre Ricquieril s'écrie dans un lan-
gage rnousseux Que diront maintenant cer
tains organes de la presse, qui ont si souvent ac-
cusé nos amis de ne faire de cet important travail
qu'une manoeuvre électorale Cette interroga
tion s'adresse clairement nous notre modestie
ne saurait aller jusqu'a ne point saisir l'allusion.
Eh bien puisque les coryphées de l'intarissable
Progrès veulent bien descendre de leur hauteur
oiympienne jusqu'a nous, pour nous demander ce
que nous pensons, nous leur répondrons bien po-
liment que nous regrettons de ne pouvoir rien
retrancher de ce que nous avons déjè dit, notam-
ment dans notre numéro du 27 juin et que puis-
qu'il DAIGNE tourner ses regards vers nous, il
lui suffira pour ébranler notre manière de voir et
pour confondre notre audace, de nous expliquer
pourquoi Ie chemin de fer Ypres-Roulers s'est fait
sans tambours ni trompettes et pourquoi des hos-
pitalités cordiales et sympalhiques n'ont point pré-
iudé a l'inauguration d'un trongon qui devait
mettre en rapport des localités restées trop long-
temps séparées l'une de l'autre. Pourquoi tant de
bruit d'un cóté et tant d'abslention de l'autre
Le Progrès voudrait-il bien nous expliquer ce
mystère Au moins nous saurions quelque chose.
Chemin de fer de Dixmude a Ypres.
Nous complétons aujourd'hui les indications rela
tives au chemin de fer americain de Dixmude a Ypres,
que M. Edmond Julien demande l'aulorisation d'éta-
blir sur i'un des accotements de la route provinciale,
comme nous l'avons annoncé dans uotre numero du
43 juin dernier.
Le nouveau chemin de fer projeté part de la ligne
■de Lïchtervelde a Furnes, avec laquelle il sera rac-
cordé au passage de cette ligne sur la route de Dix
mude a Ypres, et viendra aboutir au bassin du canal
reliant les villes d'Ypres et de Nieuport. Toutefois, si
la section de Thourout a Ypres, de Ia ligne ferrée
d'Ostende-Armentières, s'exécutait dans un bref dé-
lai, comme le Progrès l'assure, le chemin de fer amé-
ricain de Dixmude a Ypres s'arrêterail a Boesinghe,
oü il serait raccordé avec la nouvelle section.
La voie américaine desservira de la manière la plus
satisfaisante, non-seulement les deux villes de Dix
mude et d'Ypres, ainsi que les localités situées au-
dela de chacune de ces villes, mais aussi toutes les
localités intermédiaires situées le long de la route
provinciale ou reliées a celles-ci Woumen, Clercken,
Merckem, Bixschote, Zuidschote, Reninghe, Oostvle-
teren, Elverdinghe, etc.
Toutes ces communes ont, avec les villes de Dix
mude et d'Ypres, UDe population totale d'environ
46,000 habitants. L'importance de la plupart d'entre
elles, au point de vue agricole ou commercial, est
suffisamment connu pour que nous n'ayons pas be-
soin d'y insister.
La demande en concession de M. Julien est un
véritable bienfait pour beaucoup de ces communes,
qui se trouvent en dehors de tous les tracés présentés
jusqu'a présent pour l'établissement de chemins de
fer perfectionnés. Aussi ne sommes-nous pas surpris
d'appreudre que toutes les administrations commu-
nales intéressées, y compris celles des villes de Nieu
port, Dixmude, Furnes et Ypres, ont vivement ap-
puyé la demande de M. Julien auprès de l'adminis-
tration provinciale.
Nous avons tout lieu de croire aussi qu'elle a été
favorablement accueillie par celle des ponts et chaus-
sées elle a, par conséquent, toutes chances auprès
du conseil provincial, dont la session ordinaire s'ouvre
mardi prochain.
Ajoutons encore, avant de terminer, que le projet
dont nous nous occupons ici est un premier pas vers
l'établissement d'un réseau de tramway sur les routes
de la Flandre, réalisant l'idée si souvent étnise des
chemins de fer vicinaux.
Encore une réforme dont la libérale Belgique aura
laissé l'initiative a l'Empire démocratique de dé-
cembre 1
On annonce que le conseil d'Etat francais va être
saisi d'un projet de lui tendant a rendre aux syffrages
de tous les commergants la nomination des juges des
tribunaux de commerce, qui appartient a des nota
bles choisis arbitrairement par ['administration. C'est
le retour au bon sens et l'équité. Les préfets décla-
rent la notabilitédescommercauts. G'étaitune legisla
tion qui se prêtait a de tels abus, que les hommes
favorisés par la designation administrative s'en mon-
traient assez peu fiers pour s'abstenir en grand nombre
de prendre part aux élections.
Nousdemandons, dit, a ce sujet, V Avenir national,
que le projet préparé par le conseil d'Etat soit un
retour pur et simple a la loi de 1848. II faut renoncer
a établir des catégories. L'intérêt est lemême, avoir
de bons juges, pour les petits comme pour les grands.
Une petite somme d'argent est aussi necessaire a un
modeste marchand qu'un million pour un banquier.
Tous veulent une bonne justice, tous en ont besoin.
C'est tous qu'il appartient de parliciperau choixdes
juges.
Renvoyé a M. Barbanson, avec l'art. 1781 et les
livrets d'ouvriers, après sa decision suprème dans
l'affaire de la contrainte par corps. Peuple Beige).
Nous devons signaler une nouvelle irrégularité du
service de la poste. Le n° de uotre journal du 19 juin
adressé a I'un de nosabonnés a Poperinghe, et déposé
au bureau de St-Josse-ten-Noode a été inséré dans
le paquet d'Ypres au lieu de i'être dans celui de
Poperinghe. Par conséquent il a subi dans sa distribu
tion un retard de 4 heures. Voila un fait qui se re
produit très-fréquemment, en dépit de toutes les ré-
clamations que nous n'avons cessé d'élever.
lie service
du cheuiin de fer de Ia Flandre occidentale.
Récemment un pli adressé par exprès a Ypres a
été déposé au bureau de la station de Bruges a 7 h.
45 du matin et remis au destinalaire a 4 h. 45 du soir.
Nous signalons le fait a qui de droit en faisant remar-
quer que le service eut éle plus rapide par piéton.
La Ligue de l'Enseiguement vient de publier son
2m" Bulletin 1868-69 en voici le sommaire
Les écoles d'adultesles écoles normalesles cumuls
interdits aux instituteurs circulaire du Conseil gé-
uéral aux membres de la Ligue. Documents offi-
ciels. Travail des enfants dans les mines et les
fabriques observation sur Ie discours du ministre de
l'intérieur, etc. Ecoles moyennes traitement du
personnel enseignant. Réorganisation de l'enseigne-
ment moyen lettre du Conseil général au ministre
de l'intérieur. L'enseignement de la lecture rap
port de M. J. Guilliaumesur la méthode de M. Capelle.
Conseil général résolutions diverses. Installa
tion du Cercle local de Namur. Installation du
Cercle local de La Hestre. Cercles locaux résolu
tions diverses cours, conférences, etc. Nouvelles
adhésions. Intérieur. Extérieur faits et ren-
seignements. Bibliothèque du Conseil général.
Correspondance particuliere de I'ÖPISIOS.
Kruxelles, 2 Juillet.
La fameuse question Que fera le ministère dont
la presse s'est tant occupée dans ces derniers jours,
est parfaitement résolue aujourd'hui. II est claïr main
tenant que le ministère ne fera rien et qu'il acceptera
en silence l'échec qu'il vient de subir, pour la troi-
sième fois, devant le Sénat, a propos de la contrainte
par corps.
En reculant devant la dissolution du Sénat, qui
pouvait compromettre sa majorité dans cette assem-
blée, le cabinet a fait preuve de prudence, personne
ne le nie mais il est des moments dans la vie des
hommes politiques oü l'audace réussit mieux qu'une
étroite prudence et, parmi les partisans les plus
dévoués du ministère, beaucoup sont d'avis que la
situation commandait plus de résolution et d'énergie,
surtout après que le ministère entier, prenant fait
et cause pour M. Bara, avait posé netteinent Ia ques
tion sur Ie terrain politique.
II n'y a pas a se le dissimuler la majorité qui
s'est prononcée au Sénat contre la proposition si mo-
dérée de M. Guillery est bien et düment une majorité
absolue. Les membres qui se sont séparés de la
gauche pour voter avec MM. d'Anethan et Malou ont
trés bien compris que leur vote allait mettre en péril
l'existence du cabinet. Si cette considération ne les a
pas fait hésiter, s'ils ont persisté néanmoins dans leur
opposition, il devient manifeste que le gouvernement
ne peut plus compter sur eux et que la majorité dont
il disposait au Sénat est compromise au point d'en-
traverou, du moins, de rendre extrêmement difficiles
ses rapports avec cette assemblée. Dans ces circons-
tances, il y avait lieu, semble-t-il, d'en appeler réso-
lument au corp» électoral, et bien desamis du cabinet
sont d'avis que cet appel aurait été écouté avec
faveur.
On a reparlé aussi, avec une certaine persistance,
de la prochaine retraite du cabinet. Les ministres
s'étaient réunis en Conseil sous Ia présidence du Roi,
et ce n'est, ajoutait-on, que sur les vives instances
deS. M. qu'ilsse seraienl décidés a resterau pou
voir, etc., etc.
Ces nouvelles sensation font assurément beau-
coup d'honneur aux journaux qui les répandeutelles
n'ont qu'un tort, c'est d'être absolument inexactes.
11 n'y a pas eu de conseil de ministres et, a aucun
moment de la semaine, il n'a été question, pour les
membres du cabinet, de se retirer devant Ie vole du
Senat.
Est-ce a dire qu'une homogénéité parfaite de prin
cipes et de vues règue entretous nos ministres? C'est
ee que personne ne s'avisera de soutenir mais, j'ai
déja eu souvent l'occasion de vous le dire, il s'est
établi entre M. Pirmez et ses collègues, un accord
complet sur les questions qui pouvaient provoquer
entre eux des dissentiments et rien ne s'est produit
jusqu'a présent, dans leurs rapports, qui donne lieu
de croire que cet accord ait cessé d'exister. Ainsi de
mème que vous avez vu, il y a un an, M. Pirmez
défendre, a lui seul et sans le concours de ses collè
gues, son nouvel arrêté sur les écoles d'adultes, de
mème nous avons vu MM. Frère et Bara s'associer
dernièremenl pour poursaivre i'abolition de la con
trainte par corps, dont leur collègue de l'intérieur
n'est pas partisan.
Le ministère ne se retirera done pas, cela est bien
certain. Toutefois, il ne serait pas impossible que
M. Bara donnêt sa démission. On dit le jeune ministre
de la Justice trés affecté de l'opposition personnelle
qu'il a rencontrée au Sénat, opposition qui s'accen-
tuera probablement encore davantage dans les ses
sions suivantes et qui lui laisse peu d'espoir de faire