JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Dimancbe Septième année. N° 29. 18 Juillet 1869 PRIX D'ABOXREIIGMT POUR LA BELGIQUE francs par and fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX RES A.MOICES ET DES RECLAMES .- 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes-. Le tout payable d'ayance. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laïssez-vous blèraer, mais publiez voire peneèe. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, rue de Dixmude, 59. On traite d forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois dargent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Aares habcnt et non audinnt. II fut un temps ou les hommes au pouvoir prè- taient une oreille attentive aux manifestations de l'opinion publique. M. De Decker ne se retira-t- il pas devant [''attitude hostile de la commune?... Des indices défavorables et concordants, se re- produisant de courts intervalles, amenaienl inévitablement, et nous aioutons logiquement, la retraite du cabinet dirigeant. C'était strictement conforme l'esprit de nos institutions. Que voyons-r.ous aujourd'hui?.. La presse indépen- dante, de toute couleur et de toute nuance celle qu'aucune attache budgétaire ou autre ne rive au ministère et a ses prophètes est hostile; de tous les points du pays partent, du fond de l'urne électorale, des protestations contre le doc- trinarisme, contre les défenseurs hypocrites de Ia loi de 1842, des priviléges du prêtre et autres marqués du sceau de la réaction, de la peur, du reculOstende proteste, Ypres proteste, l'Asso- ciation libérale de Gand fait table rase et de- mande un corapte sévère a ses représentants St-Josse-ten-Noode secoue le joug... Et voici qu'au cceur même de la Belgique, en face du ministère, aux portes de l'assemblée qui l'avait décrété d'ostracisme, Albert Picard, le compéti- teur de M. Watteeu, moute au fauteuil de Ia présidence du Conseil provincial du Brabant Messieurs les ministres daigneront-ils enfin com- prendre? Est ce assez clair La dignité leur commande de quitter le pou voir sans une heure de retard... Et si un doute leur restait sur le jugement du corps electoral, qu'ils aient done le courage de le consulter; le résultat, sinon immédiat, tout au moins certain dans un avenir trés proche, c'est la mort du doc- trinarisme. Ainsi soit il! C'est aujourd'hui qu'arrive dans nos murs, empanaché, enguirlandé, argenté corame un fai- sanet suivi d'un nombreux état-major, M. le colonel de Sorlus, chef d'état-major, ip- specteur-génèral des gardes civiques du royaume, délégué advitam ceternam par feu le général d'Hoogvorst. Des salves bien nourries et le soa de toutes les cloches ont annoncé, dès la veille, la fète du lendemain aux Yprois heureux et fiers de posséder dans leurs murs cette grande illustration militaire. M. de Sorlus vient inspeeter la garde civique et le corps des sapeurs-pompiers... Par exemple, on n'a jamais pu savoir pourquoi.... Enfin, on ne raisonne pas avee les hommes..... supérieurs et M. de Sorlus est un.... supérieur. Comme tous les grands guerriers, M. le colo- nel-inspecteur-général a gagnè ses titres sur les champs de bataiile. DéjS de son vivant, ses con temporains lui ont décerné le surnom glorieux de terreur des truffes, et l'histoire impartiale confirmera devant la postérité cette appréciation culinaire des mérites du général Hochepot. Elle dira que, dans les plus longues et les plus terribles mêlées, ce brave soldat ne porta jamais qu'un couteau en guise de sabre et qu'une four- chette pour baïonnette et qu'avec ces deux armes en appajence si vulgaires et pourtant si utiles dans ses mains exercées, il taiila en pièees tous ses ennemis. A l'occasion de la fète civique d'aujourd'hui, que quelques-uns, toujours mécontents, osent appeler une scie patriotique, Ie corps d'officiers a décidé qu'il n'offrirait pas de banquet M. l'in- specteur-gênéral. Celui-ci reviendra-t-il l'année prochaine P.-S. Au moment de mettre sous presse, nous apprenons qua M. Alph. Vandenpeereboom offre a diner M. de Sorlus, a tous les officiers des pompiers et k quelques officiers de la garde- civiqueM. l'inspecteur reviendra. Un avis de I'état-major de la garde-civique par lequel il informe les amateurs que le tir aura lieu k Wimbledon (Angleterre) les 14, 15 et 16 de ce mois est inséré dans les n°' du 11 juillet du Progrès et du Journal d'Ypres. II nous parait que cette communication arrive bien tard et ce n'est pas sans raison que les tireurs se plaignent du peu de temps qu'on leur accorde pour faire leurs préparatifs. Espérons qu'une prochaine fois l'état-major y mettra plus de diligence. Nous lisons dans le Journal du Jeudi Le Conseii communal de la ville d'Ypres, qui, il y a deux ans, se déclarait en parmanence pour arrê- ter le programme des fêtes données l'occasion de la visite de S. M. le roi Léopold II, se trouve encore au jourd'hui dans la plus grande perplexité a l'occasion d'un autre programme a arrêter, celui de la pro chaine kermesse. II s'agit de savoir 1° si le tir la cible qui doit faire partie du programme des réjouissances sera lo cal ou international2° si Ton accordera des subsides pour un concours de vélocipèdes. Sur le premier point, nous nous garderons d'é- meltre un avis; car, en pareil cas, rien n'est plus juste quo ['application, par chacun, de la théorie du chacun chez soi, chacun pour soi, et c'est avec raison qu'on dit que les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Quant audeuxième point, si la commune réserve, dans sa munificence, des prix pour fes vainqueurs des jeux de palets et de grosse balie et des tirs a l'arc, nous ne voyons pas trop pourquoi elle ne compren- drait pas les vélocipèdes dans la répartitioncar si cfe ces fivers exercices, il en est un qui puisse avoir quelque but utile, c'est a coup sêtr celui du véloci- pède dont les sectateurs méritent par conséquent d'êlre encouragés. CondainnaÜon jndiciaire. Nous lisons dans la Flandre Par arrêt de la Cour d'assises de la Flandre oriën tale du 8 juillet, le nommé De Coninck, sacristain et inslituteur a Sinay, a été condamné a <5 années de réclusion pour le crime le plus ignoble en même temps que le plus odieux. De Coninck était un digne élève du curé De Muynck, de scandaleuse mémoire. s Quand done nos enfants cesseront-ils d'être ex posés, de par la loi de 1842, aux attentats immondes d'instituteurs formés par le clergé Nos gouvernants qui sacrifient les voeux du li béralisme au désir d'une conciliation impossible com- prendront-ils cependant que leurs tergiversations les rendent responsables des souillures imprimées a des enfants sans défense par un agent de l'administra- tion Croquignoles. Ceci date d'hier le prêtre, d'après la doctrine sia- moise des disciples-législateurs de Voltaire et de Loyola, doit être exempté du service militaire, paree que écoutez bien ceci paree que l'Eglise a hor reur du sang abhorret a sanguineC'était effeclive- ment l'avis de Saint Dominique, des Innocent, de Bo niface el de Borgia, qui ont illustré de leur mansué- tude le tróne de Pierre... le pêcheur. Horreur du sang... oui-da? En ce moment même, l'Espagne nous en apporle un nouveau et consolant témoignage Le curé de Léon s'est fait expéditeur de fusils. En Navarre, les oints du Seigne.ur chantent ses louanges, armés jusqu'aux dents. En descendant les marches de l'autel, un revolver, faisant fonctions de chapelet, caché dans les profondeurs de la soutane du curé de Tudela, se dé charge et en voie le pauvre diable tout saignant en paradis. Des ministres du Dieu de Paix sont impliqués dans l'assassinat du maire de Santa-Cruz.... Et l'on voudrait mettre le mousquet aux mains de ces brebis 1... Brigadier, pardon I M. Frère vous avez raison II y a bien aussi St-Génois, qui éclaire la question d'une grosse lumière, et qui aurait pu donner a réflé-

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 1