vouer la misère, non-seulement pendant plusieurs semaines, mais pour plus longtemps encore, car la familie aura dü faire des dettes, et l'orsqu'on n'a que juste ce qu'il faut pour exister, comment payer un arriéré 1 Nous ajouterons encore que beaucoup de miliciens, au retour du camp, trou vent leur place prise l'ateiier et qu'un nouveau chómage suit ainsi pour lui celui qui lui a été imposé par le gouvernement. En rappelant les hommes mariés de la classe de 186-4, on fait une mauvaise action toute gratuite, car nous ne croyons pas que leur presence au camp soit indispensable, Chemin de fep Ostende- Armentières. En réponse aux observations conlenues dans un des derniers bulletins financiers de VEcho du Parle ment, M. le directeur-gérant de la Société du chemin de fer d'Ostende a Armentières a adressé au rédacteur en chef de ce journal une lettre dans laquelle il in- forme les porteurs d'obligations de cette société a 4° Que le service des intéréts et de l'amortisse- ment des obligations d'Ostende a Armentières est ga rand jusqu'a l'exécution compléte de tout le réseau. d 2° Que les qualrième et cinquième sections sont sur le point d'être achevées, et qu'elles ont été con- slruites dans des conditions exceptionnelles de bon marché, qui compenseronl largement le prix élevó qu'a necessity la construction de la première section. 3° Que s'il est permis de dire que Ia section d'Ostende Thourout est une des bonnes sections de la ligne, il est cependant incontestable qu'elle n'ac- querra sa valeur productive, que le jour oü la Com pagnie d'Ostende a Armentières, grace a l'achèvement de son rcseau, cessera d'être exclusivcmenttributaire de la Compagnie d'exploitation, et puisera son trafic, notamment, dans la ville si industrielle d'Armentières et dans le houiller du Pas-de-Calais. II est incontestable, en effet, quo la Compagnie générale d'exploitation a combine des mesures propres a acheminer voyageurset marehandises venantdeses lignes pour Ostende, par sa section de Thourout a Ilruges, paree que la recette afferente cette section lui revient en totalité, landis que sur la section d'Os- tence a Thourout le système de prix a bail étant dif férent, elle doitdonner la moitié des produits bruts la Société concessionnaire. 4° En examinant avec impartialilé les produits acluels du troDcon Ostende a Thourout, exploité dans des conditions anormales par une Compagnie qui a des intéréts concurrents et contraires, il faut bien reconnaitre que pas un seul des chemins de fer con- cédés, même parmi les meilleurs, n'a fait pendant sa première année d'exercice la moitié des sommes né cessaires a son service d'obligations, et cela est telle- ment vrai que dans les entreprises de chemins de fer on prévoit, pour les premières annèes d'exploitation, une insuffisance de recette annuelle, qui est supportée par le capital de premier établissement. Dans notre numéro du 5 septembre, nous disions qu'il était impossible d'óraettre un bon jugement sur les valeurs Ostende-Armentières, avant de connaltre le coüt kilométrique de la ligne. Nous ne pouvons que répéter la même chose. M. Ie directeur-gérant assure que les 4m* et Sme sections sont construites dans des conditions ex ceptionnelles de bon marché, qui compenseront lar gement le prix élevé qu'a nécessité la construction de la première section. Nous pensons avec la Finance qu'il y a convenance d'appuyer les dires sur des chiffres et que Ja Société d'Ostende a Armentières devrait faire o connaitre au public le coüt exact de la section construile et le coüt au moins approximatifdes sections qui restent a con- slruire, avec indication du nombre d'obligations affe rent a chacune d'elles. Une fête réellemenl touchanle a eu lieu le 17 aoüt a Courlrai. En dépit de l'administration communale, en dépit du clergé et des couvenls, une école laïque et gratuite pour filles a été érigée, dans cette ville, depuis le commencement d'Avril. Tout ce qu'on peut imaginer d'intrigues, de me naces, de oalomniesa étédirigè contre cette école et contre les parents qui voulaient y envoyer leurs enfants. Sur cent inscrits, quarante a peine ont osé resler ii l'ecole. Ce sont ces quarante petites filles de six a sept, ans que l instilutrice a produites it un examen public, après quatre moisd'école. C'était la plus belle réponse qu'elle put donner a toutes les calomnies dont on avait accablè l'institution naissante. Mais aussi, quel triomphe a couronné ses efforts et sa patience A Courtrai on n'a pas idéé d'une fillc du peuple qui sacho lire, écrire et calculer. Dans les écoles den- tellières, et il n'y en a pas d'autres, on promet l'en- seignement de ces connaissances après Ia première communion. Aussi, un grand nombre do dames ont voulu s'assurer, par leurs propres yeux, qu'on pou- vaitapprendrequelquechose, en quatre tuoisde temps, des filles si jeunes. Tout a été surprise. L'entrée dans la salie de ces petites filles, conduites successivement par lours mères, disposait déjêt tout le monde en leur faveur. Avec une simplicité toute naturelle elles allaient saluer leur institutrice, lui lui donner la main et attendre de ses yeux ce sou- rire de bienveillance qui inspire la confiance et la sympathie. Elles n'étaient. plus en présence de la soeur du couvent devant laquelle il faut baisser les yeux et la tête en signe de soumission et d'hu- militó. Les prières et les lecons de cathéchisme ont été dites avec une clarlé qui démontrail que l'esprit tra- vaillaitde commun accord avec la langue. La lecture s'est faite avec un aplomb remarquable maisquaud il s'est agi de venir écrire sur la planche ou calculer sur le boullier compteur, toutes les petites mains se levaient a la fois pour obtenir cette faveur. Onaurail dit un nid de petits oiseaux qui tendaient le cou pour reccvoir la bccquée de leur mère. Plusieurs des plus jeunes se suivent successive ment a la planche noire et de leur petite main, qui lient peine la craie, écrivent sous la dictee de la maitresse, les autres chacune sur son ardoise. Au milieu de tout cela les exercices d'intelligence trouvent leur place le premier objet tombant sous les yeux, une chaise, uncanif, est analisé, décomposé, compare a d'autres objets et recomposé ensuite avec d'autres éléments. Les hommes applaudissent, les dames pleurentd'al- tendrissement. Enfin les mères se retirent avec leurs enfants, rassurées, heureuses et fières, chuchotant entre elles Les soeurs du couvent ont beau de dire, cela n'est pas une mauvaise école. Une transformation si grande n'est pas un miracle e'est le simple effet du tact, de ['intelligence, de la bonté de cceur et du dévouement de Mademoiselle Marie Waelput, de Gand, élève diplómée de l'école normale, dirigée par Mademoiselle Hofman et ex-ins- tilulrice chez Madame Willequet. Cel hommage lui revient. A l'occasion de cette fête, M. H. Vanbrabander a retrace, dans un discours éloquent, les efforts faits et les résullats obtenus par le Comité pour t'encoura gement de l'instruction gratuite a Courtrai, dont il est le président. Adjudications. Prochainement, au gouvernement provincial, a Bruges, entreprise des travaux a exécuter pour le recreusement de l'Yser et la créalion, sur la rive gauche de cette rivière, d'une diguette de halage, de puis un point pris a 750 mètres en amont du pont d'Elzendamme jusqu'a une distance de 2,700 mètres en amont de cetouvrage. Estimation fr. 15,450. Gautionnement fr. 750. Le 24 juiilet, a midi, a la station, a Louvain, entre prise des travaux que comporte ('établissement d'un pavilion pour latrines et urinoirs dans la station de Louvain. Estimation fr. 8,835-75. (Extraitdu Moniteur des intéréts matériels.) Aloss que nos représentants et notre sénateur obtiennent 15,450 fr. pour l'Fser, un Qeuve, Louvain obtient 8,835 fr., rien que pour latrines et urinoirs. Correspondance particuliere de l'OPiïlOü. Bruxelles, J0 septembre. La maladie de l'empereur des Francais a produit une èmotion considérable dans toute l'Europe. Ce n'est pas seulemenl la France qui envisage avec ter reur le lendemain de l'événement redoutable dont elle se sent menacée. L'inquiétude est générale, elle a gagné toute l'Europe et se traduit sur les marchés les plus éloignés par des fluctuations qui attestent, mieux que tout autre signe, Ie profond ébranlement des esprits. II est extrêmement difficile, pour ne pas dire im possible, de se fixer un peu netlement sur la gravité du mal dont Napoléon III est atteint. Tant de gens sont intéressés a l'exagérer, mais aussi tant de gens sont intéressés a l'atténuer! Au milieu des rensei- gnements contraires qui nous viennent des uns el des autres, le sentiment public flotte incertain, et cette incertitude elle-même n'est pas un des moindres maux de la situation. Que ce soit a tort ou a raison, une chose incontes table, e'est qu'en ce moment, a Paris, on considère l'état do l'empereur comine absolument désespéré. Les journaux officieux ont beau multiplier leurs notes les plus rassurantes; les Parisiens, qui ne sont payés pour les croire, refusenl d'ajouter toi a des declara tions venant d'une source qu'ils jugent a bon droit suspecte. lis veulent que l'empereur soit a toute extrémité et s'enlêlent dans leur inquiétude comme d'autres s'accrochent a une dernière espérance. La mobilité du caraclère parisien est proverbiale. Qui sait? Au moment oü je vous écris, peut êlre un revirement s'est il produit. Je ne serais pas étonné, pour ma part, si une confiance excessive venait tout- a-coup a succéder a ce grand émoi. Que, profitant d'un instant oü son mal lui laisse quelque répit, l'empereur se monlre sur les boulevards avec un visage souriant, il n'en faut pas davantage pour dé- terminer a l'instant même un retour de confiance illimitée. Mais préeisément paree que l'empereur, qui doit connaitre, mieux que nous, l'excessive impres- sionabilitó du peuple de Paris, ne recourt pas a ce moyen, nous pouvons en conclure qu'il en est abso lument empêché, et ce fait en dit plus, a lui seul, que toutes les rurneurs alarmistes des. boulevards. La situation doit donner a réflóchir aux théoriciens de la force, aux partisans du coup-d'Etat. Après dix- sept annèes de gouvernement fort, la France se re- trouve exacternent dans la même situation que la veille du 2 dêcembre vis-a vis des problèmes redou- tables posés par la Revolution de février. Le coup- d'Etat, et e'etait la seule excuse qu'il put alléguer pour justifier ses violences, le coup-d'Etat s'était donné pour mission de raffermir l'ordre ébranlé, d'imposer silence aux mauvaises passions, n comme il disait alors, et d'asseoir sur des bases désormais inébranlables un gouvernement a la fois fort el li- béral. Eh bien I voila que la mort semble avoir louché du doigt l'homme en qui s'incarnait cette idéé et Pon s'apercoit aussitöt, a l'épouvante qui s'empare de tous, que l'oeuvre poursuivie pendant dix-sept an nèes par eet homme est une pure chimère et que cette force immense que la France avait remise entre ses mains n'a rien fondé l'ordre n'a pas été raffermi, les mauvaises passions sont plus ardenles que jamais, et le gouvernement définitif qu'il devait inau- gurer se trouve si faible que, l'empereur mort, per- sonne n'ose plus croire a sa durée. La polémique engagée dans Ia presse au sujet de la surveillance des couvents a dit son dernier mot. Sous l'impression produile par l'horrible drame de Gracovie, l'opinion publique avait d'abord accueilli avec une faveur marquée la thèse présenlée par VEcho du Parlement. Mais la réaction ne s'est pas fait attendre. On a bienlót compris que cette sur veillance, sous couleur d'une garantie deslinée a faire respecter la liberlé individuelle, n'était, en réalilé, qu'un attentat a la liberté; car, malgré tout ce que VEcho du Parlement a pu dire pour justifier son opinion, il n'en resle pas moins avéré que la liberté surveillee n'est plus la liberté, et que si l'on doit admeltre que l'inspection des couvents ne porte au- cune atteinte a la liberté d'association, il n'y a pas de raison pour que l'on considère un jour l'inspec tion des imprimeries de journaux comme une insti tution conciliable avec la liberté de la presse. C'est ce que Vindépendance, VEtoile et la Chronique n'ont, pas eu de peine établir. Aussi le revirement esl-il aujourd'hui si complet, que VEcho du Parlement a publié une dernière lettre dans laquelle, reconnais- sant que les couvents ne sont ni plus ni moins que des associations ordinaires, l'auteur se borne a demander que le port des noms conventuels soit soumis cer- taines mesures de police, ce qui est parfaitement

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 2