JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
!-PfUE£n Diuiaucbe
Septième' année. - A" 39. 26 Scptembrc 1869.
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paesx ivABORnGHEiv
POUR LA BELG IQÜE
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au bureau du Journalrue de Dixmude59.
On traite a forfait pour „es annonces souvent reproduites. Toutes lettres
ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal.
Ypres, 35 Septciwlirc <sso.
L'audace de i'imposture s'élève, dans les co
lonnes du journal clerical d'Ypres, des propor
tions épiques.
Notre pieux confrère avait affirmé qu'une or-
donnance de non-iieunva.it reconnu la compléte
innocence des carmélites de Cracovie. Nous avons
rectifié ce metisonge, pavé des meilleures inten
tions, en dém'ontrant que le tribunal s'était borné
a ordonner la mise en liberté provisoire des pré -
venues.
Le Journal d'Ypres, pris en flagrant délit de
contravention au 8me commandement de Dieu,
cherche a s'excuser en alléguant qu'il a pris ses
renseignements dans desjournaux qui Pont trompé.
Soit, mais qu'il rie UóuS reproche pas alors d'avoir
cacbé nos lecteurs une pièce qu'il reconnalt lui -
mème ne pas' exister.
11 nous reproche encore d'avoir tronqué le sens
de son dernier article. Nous avion» dit
Le Journal est bien forcé de reconnattre
qu'il en a audacieusernent imposé ses lec-
teurs. Mais il soutient que la mise en liberté
provisoire équivaut, dans le fait, a la procla-
niation juridique de l'innocence des Carmélites
de Cracovie.
Je n'ai jamais prétendu cela, s'écrie le Journal,
on ne ment pas plus impudemment.
C'est par trop fortAvec des efirontés pareils,
il n'y a plus 5 discuter. Nous nous bornerons done
h mettre sous les yeux du public le passage entier
de Particle que le Journal nous accuse d'avoir
travesti. Ce sera notre dernière réponse. Voici ce
passage
L'Opinion, qui toujours se montre pleine de haine
et do fiel contre les institutions chréliennes, a, comme
toute la presse libérale, parlé des Carmélites de Cra
covie de la manière la plus calomnieuse, Maintenant
que la vérité s'est fait jour et que l'évidente fausseté
posée a tout le monde, 1'Opinion s'efforce encore de
maintenir contre elles les plus odieusescalomnies. Elle
a commencé par passer soigneusement sous silence
toutes les rectifications les mieux établies et les
mibüx autorisées; aujourd'hui, la méme outouthomme
de bon sens trouve une présomptiond'innocence, elle
prétend trouver, elle, le contraire s'il fafiait l'en
croire, la mise en liberté provisoire d'un détenu prou-
verait que le tribunal le tient pour coupable plutótque
pour innocent, surtout quand ce détenu est accuse
de fails infames I 11 parait cependant qu'il
n'entre guère dans les usages judiciaires de rendre a
la liberté, mèrne provisoire, lesinculpés dont IHnfamie
est prés d'êlre demontrée. Mais que voulez-vous,.il
s'agit ici de pauvres religieuses S'il s'agissait de
libres-penseuses, que I 'Opinion raisonnerail diffé-
remment 1 t>
Et maintenant, que nos lecteurs disent ce qu'il
faut penser d'un journal qui ose nous accuser
d'avoir impudemment menti pour avoir dit
que, dans sa pensee, l'ordonnance qui a mis
les Carmélites de Cracovie en liberté provisoire
équivaut la proclamation juridique de leur
innocence.
Ou écrit de Vienne, 18 9eptembre, Vindé
pendance
Je vous avais annoncé que la supérieure et les
deux socurs coaccusées avaient été réintégrées dans
leur couvent et que le tribunal, par l'entremise du
ministère des affaires étrangères, s'était adressé. a
l'autorité suprème, a Rome, pour demander au géné-
ral de I'ordre, si Ia. supérieure AVencyk avait dit.la
vérité en affirmant sous serment qu'elle n'avait agi
que d'après ses ordres, en faisant subir a la malheu-
reuse religieuse Ubryk, pendant plus de vingt ans, le
traitement cruel etaffreux dont la découverte a causé
une si vive sensation dans toute l'Europe. Le général
de I'ordre a déclaré, lui aussi sous serment, que la
supérieure Wencyk avait indiguement menti, et qu'il
n'avait jamais rien su de la religieuse Ubryk.
On s'altend prochainement a voir les trois accu-
sées traduites devant la cour, qui prononcera son ar-
rét coniormément a la loi.
Que pense de ceci !e Journal d'Ypres
Progressistes et doctrinaires.
L'article suivant, que nous einpruntons au
Progrès de Vervier», caractérise on ne peut plus
nettemenl la situation des libéraux progressistes
vis-è vis du parti doctrinaire.
11 est intéressant, dit notre confrère, de voir ma-
noeuvrer 1 'Echo du Parlement, te Journal de Liége et
1'Union libérale, a propos de la coalition doctrinaire
que nous avons refusee. Pendant les pourparlers, ils
uous disaient d'une voix pathétique O progres-
sistes, si vous êtes réellement amis des lumières et
des réformes, prouvez-le en nous tendant la main
pour traverser les électjons prochaines 1 t Depuis
que nous leur avons répondu que nous ne voulions
pas faire de coalition d'aucun cóté, la musique est
changée. Les grands papas de 1 'Union disent que le
parti doctrinaire comme le parti clerical se ferait plus
de mal que de profit en acceptant une coalition avec
les progressistespour quelques voix radicales. dit
le Journal de Liége, on s'aliène unequautité considé-
rable d'électeurs bien pensants. Les deux grands par
tis cotiser va teurs doivent refuser les avances de ces
affreux brouilions.
L,1 Union assure, de son cóté, qu'en refusant ('al
liance des doctrinaires, nous protestons de nouveau
avec énergie contre toute idéé de coalition avec les
cléricaux, contre ces alliances moustrueusesces
tristes compromis oh vont se perdre i'honueur des
partis et Ia dignité des hommes mais que notre con
duite n'est que de l'hypocrisie et de la sournoiserie
Rasile donne la main a Tartuffe. Notre conduite enfin
est, d'après 1'Union, marquée au coin de la passion el
de la mauvaise foi.
Toute cette avalanche d'injures et de sottises,
paree que nous refusons de nous coaliser pour faire
réélire les doctrinaires
Le renard de la fable s'était contenté, dans une
position analogue a celle de nos adversaires, de dire
lis sont. trop verts et bons pour des goujats
Les doctrinaires sont de singuliers personnages.
Quand il s'agit de l'application des principes de pro
grès, iis votent contre, la main dans la main, avec les
vieux cléricauxils disent aux progressistes mécon-
tents Allez-vous eD, brouilions, nous n'avons pas
besoin de vous, Mais lorsquq les élections approchent
et que leurs positions sont menacées, ils nous pro
posent sans vergogne de nous coaliser avec oux pour
les aider a se faire réélireet paree que nous leur
disons Passez votre chemin, bonhomme, on ne peut
rien pour vous, ils nous injurient comme ces men
dianis qui étalent de fausses infirraités, et qui, sur
le refus des passants, se redressent t'insulte et la
menace a la bouche. Qui complent-ils tromper par
de pareils moyens 1
Hé mon Dieu, confrère, c'est bien facile a
dire Ils comptent tromper les simples, les can-
didesceux qui, sur la foi d'une étiquette faila-
cieuse, s'obstinent voir dans le parti doctrinaire
les représentants du vrai libéralisme. Heureuse-
ment, les rangs de ces crédules s'éclaircissent de
jour en jour. La lumière a été longtemps se
faire, mais elle s'est faite enfin, et les clameurs
du doctrinarisme aux abois ne sauraient plus en
obscurcir l'éclat.
I.a lettrc du B*ère (lyaeEuthe.
La lettre du Père Hyacinlhe, dit avec raison la
Meuseesi la plus éloquente protestation qui ait été
faite contre les projets insensés de ces hommes qui
veulent amener un divorce entre la religion calho-
lique et la société moderne. En Belgique surtout, oü
nous voyons ces détestables doctrines prêchées avec
une audace sans exemple par les évêques, dans leurs
mandements, et par la presse cléricale tout entière,
cette énergique protestation de l'orateur le plus émi
nent de notre époque, causera une vive et salutaire
impression.
A ces pharisiens du catholicisme qui prétendent
que leur religion répudie toutes les libertés que notre
siècle s'honorera a jamais d'avoir conquises, voila un
prêtre intelligent et courageux qui crie Vous con-
duisez la religion vers un abimes'il existe aujour
d'hui une grande anarchie morale dans le monde,
c'est vous qui en êtes seuls coupables c'est la facon
dont vous ccmprenez et pratiquez la religion
Le Père Lacordaire et M. de Montalembert l'avaient
dit bien avant le Père Hyacinthe; M. de Decker i'a
répèté en Belgiqne et la grande majorité de la nation
DES ABOMINATIONS REPROCHÉES A CES RELIGIEU3ES S'EST IM-