Le remède. Le remède, il appartient a une assemblee intelli gente de la rechercher; mais ce n'est pas trop du dé- vouement et des lumières des plus intelligents pour y parvenir. Aussi longlemps que le premier article du code d'un conseiller bien en cour sera le silence ap- probalif, toujours nous resterons embourbés dans la même ornière et il en sera ainsi tant que le corps électoral n'aura pas sérieusement scruté la valeur de ceux qui briguent ses suffrages. Aujourd'hui que se passe-t-il? Les candidats sont choisis en petit comité et, dans le choix, on a plus égard aux convenances d'une fa milie qu'a l'intérêt public. Une association qui, de bonne foi, se croit libérale, acclame ce choix et le corps électoral tout entier se laisse imposer par cette association, dont la majeure partie n'est pas méme électeur, des candidats sur le mérite desquels il n'a pas été appelé a se prononcer préalablement. Du reste, jamais la moindre discussion on ne s'inquiète pas de savoir quelles sont les idéés de ceux que nous chargeons de représenter, de défendre nos intéréts les plus vitaux, ni même seulement s'ils ont des idéés, a G'est un brave homrne, dit-on et, pourvu que le candidal donne quelques coups de chapeauet quelques poignées de mains, pourvu qu'un monsieur en placeaccorde quelqueinsignifiante faveur ou fasse, de sa voix la plus caline, quelques fallacieuses pro messes qu'il oubliera avec le plus grand empresse- ment aussitót i'élection passée, tout est parfaiton est satisfait et l'on accepte, sans y réfléchir davantage, le bulletin de vote que les intéressés colportent a domi cile. Cela durera aussi Iongtemps que les élecleurs sépa- reront leur intérêt privé de l'intérêt commun et qu'ils croiront faire un bon calcul en se désintèressant des affaires publiques pour obtenir nous ne savons quelle miserable faveur particulière. Dans eet ordre d'idées et afin de réagir contre des tendances funestes a tous en général comme a chacun de nous en particulier, nous avons signalé aux suffra ges des électeurs yprois trois noms également recom- mandables, capables, chacun dans sa spécialité, de rendre de grands services la chose publique. Qu'on ne se méprenne pas cependant sur nos in tentions. Nous ne prêchons pas l'opposition systéma- tique et ne désirons infliger aucune humiliation a per- sonne; mais nous disons qu'en présence du mauvais état des finances communales et menacés, comme nous le sommes, de nouveaux impóts, un conlróle ef- ficace est indispensable. Nous nous inclinons devant les positions acquises, quoique tous les conseillers ne nous inspirent pas une égale confiance mais nous soutenons que lorsqu'il y a des vacatures dans le con- S 'il, il les faut remplir par des hommes assez intelli gents, assez instruits, pour appuyer de leur influence et de leur parole ceux qui émettraient de bonnes propositions et assez fermes, assez indépendanls pour s'opposer aux mesures mauvaises. Loin d'être un ob stacle, ces hommes seraient un appui et un encoura gement pour les administrateurs. Cette vérité est admise par la plupart etc'est avec une grande satisfaction que nous voyons accroitre journellement la faveur marquée qui a accueilli de prjme abord les trois noms signalés par nous. L'un d'eux est devenu, en même temps que le nótre, le candidat du comité de l'Association qui a trouvé bon de prendre pour son second candidat M. Alphonse Verschaeve. Loin de nous la pensée de vouloir dire du mal de ce second candidat. G'est un brave homme ou, comme l'on dit plus familièrement, un bon garcon. Nous ne soutiendrons même pas que sa place ne sera jamais marquée au conseil. Mais ce choix est-il bien opportun en ce moment? M. Alphonse Verschaeve est-il I'homme qui convient aux circonstances? Sans nul doute il se recommandera par un absolu dévoue- ment aux volontés de ceux qui ont invenlé sa candi dature; maisil ne faut attendre de lui ni une discus sion bien lumineuse, ni un contróle bien sérieux. Notre conviction a eet égard, nous en sommes certain, est partagée par tout Ie monde. Nous publions, pour le plus grand amusement de nos lecteurs, l'articie sui vant extrait du Progrès 'JOpinion vient de publier un supplément, dont le but semble être de préconiser les candidatures de MM. Rabau, Bossaert et Cornette, pour les prochaines éleclions communales. Nous ne voulons pas, pour le moment, nous occuper de ces candidaturescomme par Ie passé, nous nous abstiendrons d'émettre une opinion et d'engager la polémique, aussi longtemps quel'assetnblée générale n'a pas prononcé. Mais nous demandons cependant si ces messieurs ont été con- sultés et s'ils ont accepté la candidature del'Opinion? S'il en était ainsi, l'Association, comme ou le com- prend bien, ne pourrait leur accorder son appui; il y a la une question de franchise, de loyauté pour tout Ie monde et de dignité pour l'Association, laquelle ne pourrait accepter, d'après nous, des candidats qui se poseraient comme les représentants d'un organe, qui conspue tout ce que le libéralisme compte d'honorable en notre ville. Chacun, en le lisant, aura fait la seule réponse qui con vient a cet article. Aussi la nótre sera-t-elle courte. Nous voyons d'abord que Ie Progrès et ses patrons s'arrogent le droit de produire seuls des candidatures et de les imposer auxélecteursetque quiconque serait appuyé par 1 'Opinion, fut-il le meilieur des candidats, deviendrait indigne, par le fait même de ce patronage, tout cela pour le beau motif que nous n'avonspas l'heur de plaire aces messieurs du Progrès. Nous savions du reste qu'il n'y avait que haine et rancune dans cette race; il n'en est pas moins utile que Ie Progrès le confesse, afin que nul n'en ignore plus. Nous remer- cions ce journal de sa franchise et prenons la respec- tueuse liberté de lui dire que nous appuyons les can didats qu'il nous plait, sans qu'il entre dans nos convenances, pas plus pour l'avenir que pour le passé, d'aller prendre le mot d'ordre dans ses bureaux. Quant a ceux que nous conspuons, pour nous ser- vir de son expression, nous ne leur trouvons rien de commun avec le libéralisme. Ge sont des charlatans qui se servent d'une fausse enseigne pour écouler leurs marchandises frelatées; ce sont des ambitieux qui n'ont soif que de places et de lucre et qui rêvent, pour eux et leurs proches, la domination de la ville et de l'arrondissement. Ceux-la, nous les conspuons, oui, et nous continuerons de les conspuer, n'en dé- plaise au Progrès, jusqu'è ce que nous ayons lacéré complétement leur masque et exposée nue aux re gards de tous leur hideuse hypocrisie. L'articie que nous reproduisons d'après le Progrès n'a d'autre but que d'amener nos amis, même par d'bypocrites menaces, désavouer 1'Opinion et a les enchainer, après les avoir compromis par cette fai- blesse, au sort de la coterie. Le piége est trop gros sier pour que quelqu'un s'y laisse prendre. Mais le fait seul d'avoir osé le lendre, avec espoir de succès, est une grossière injure au caractère franc et loyal des honorables personnes dont les noms ont été imprimés dans nos colonnes. En dépit de l'assertion contraire du Progrès nous mainlenons qu'il est serieusement question de la re traite de M. Messiaen. Un monument qu'il serait difficile de désigner par un nom propre a été enlevé, de par ordre de l'auto rité, de Ia rue de l'A. B. C. oü il se trouvait. On ra- contesur les causes de cette disparition des histoires tellement risibles que nous hésitons a nous en faire l'écho. Disons seulement que cet enlèvement nous paralt une idéé malheureuse. Ces sortes d'objets doivent se trouver surtout dans les petites rues laté- rales, proximité des arandes artères, et la rue de l'A. B. C., qui est peu fréquentée, était un emplace ment particulièrement convenable. Aujourd'hui, a la place du monument enlevé, il y a un réceptacle d'or- dures. G'est bien plus sale et plus indecent qu'au- paravant. Le malheur des temps. Quelle sera l'attitude des gouvernements et des Sdèles en face du Concile Telle est la question que se pose, dans son numéro de samedi dernier, le bon apótre qui rédige le Journal d'Ypres P Quant aux fidèles, le pauvre cher homme n'a pas la moindre crainte II est évident, dit-il, qu'il ne peut y avoir pour eux d'autre alternative que Ia soumission et une soumission absolue. Ainsi done, voilé qui est entendu Quoi que le Concile décide, en n'importe quelle matière, dé- fense aux fidèles de soulever la moindre objection. Perindè ac cadaver. Loyola triomphe Reste a savoir ceque feront les gouvernements. Le bon apótre du Journal d'Ypres croit s'aperce- voir qu'ils ne sont pas disposés a se soumettre absolument aux volontés du Concile, et il s'en in digne. Quel prétexte peut-on alléguer, s'é- crie-t-ilpour entraver la liberté de l'Eglise Entraver la liberté de l'Eglise est magnifique Supposons, par exemple, et e'est ce qui arrivera probablement, que le Concile abroge.de sa propre autorité, la disposition législative qui veut que le mariage civil précède la bênédiction nuptiale le Journal d'Ypres entend que l'autorité civile courbe le front, et si elle refuse, si elle fait poursuivre ceux qui contreviennent cette disposition, il ap- pelle cela altenter aux libertés de l'Eglise 1 On n'est pas plus amusant, sur l'honneur Le bon apótre regrette que les gouvernements ne se fassent pas représenter dans la grande assem ble catholique. Hé! pardieu, confrère, que vou- lez-vous que les gouvernements aillent faire dans cette galère? En quoi les décisions qui en sortiront les intéressent-ils Décidez ce qu'il vous plaira, rétablissez l'Inquisition, si cela vous fait plaisir, qu'est-ce que cela nous fait Seulement, cher con frère, prenez garde a une chose, vous et les vótres Respectez la loi, celle que nous avons faite et que nous voulons maintenir, entendez- vous Car, si vous vous avisiez de l'enfreindre, il y a des gendarmes et des tribunaux qui se char- geraient de vous la rappeler, tout oint du Seigneur que vous soyez. Oui, cher ami, voila le malheur des tempsII est encore possible de réunir des conciles, comme au moyen-óge ét de formuler pompeusement des décrêts de mort. Seulement, il ne faut plus comp ter sur le bras séculier pour mettre exécution vos rêves sanguinaires. St-Thomas d'Aquin, Ie doux prêtre qui envoyait au bucher les gens qui n'étaient pas de son avis; St-Bernard, qui vou- lait qu'on leur brisót la bouche avec des bètons, seraient bel et bien traduits en cour d'assises et condamnés comme de vils gredins pour peu qu'il leur prit fantaisie de mettre en pratique leurs di- vins préceptes. C'est extrèmement fècheux, nous le savons, cher ami mais, voyez-vous, a cela, il n'y a nul remède, et vous réuniriez dix conciles a la suite l'un de l'autre que vous n'y changeriez absolument rien. Ne vous êtonnez done plus, rédacteur bérii du Ciel, si les gouvernements ne se font pas re présenter au Concile. Que leur importe les déci sions que vous y allez prendre Yous pouvez en core troubler la conscience des imbéciles, mais la force ne vous appartient plus, et gare vous si vous essayiez de la reconquérir Correspondance particuliere de I'OPKIOI. Bruxelles, 15 oclobre. II y aura lutte a Bruxelles pour les éleclions com munales, c'est certain, mais il ne m'est pas prouvé jusqu'è présent que cette lutte sera sérieuse, et n'é- taitqueje ne me soucie nullementde me mêler a un débat qui ne peut intéresser d'aucune facon vos lec teurs, je dirais que tout me porte a croire qu'elle ne le sera pas. Ainsi que je vous Ie faisais pressentir dans une précé- dente correspondance, VAssociation libérale représen- tera lescandidatssortants.ycdmprisM.Watteeu. Quant a l'oppositionelle n'a pas encore arrêté sa liste. On ci te, parmi les noms qui paraissent rencontrer les sympa thies les plus nombreuses dans ses rangs, fort peu homogènes, du reste, ceux de MM. Patte et Bochart.

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 2