nécessaires En est-il un qui prouve l'engagement
public, PAR LETTRE 1NSÉRÉE DANS LES JOURNAUX,de ne pluS
en voter Non tous gardent un silence prudent et
ils ont raison c'estune preuve de leur bonne foi.
Faut-il pronver encore? Au raois d'Octobre se dis-
cute habituellement le budget de la ville, A cette occa
sion, les administrateurs font connaitre leurs projets
avec les moyens d'y faire facë. Cette année on pré
sente le projet du budget en séance du 19 pour sa-
tisfaire aux prescriptions formelles de la loi maïs
on s'est empressé d'en remettbe la discussion jüsqu'a-
près les élections. ON A PEUR DE LANCER AVANT
L'ANGUILLÈ QUI EST SOUS LA ROCHE.
Questions dé détail, s'écriera encore 1 Progrès
Eh mon dieu, oui, questions de détail. Mais détail
qui a pour le moment une trés grande importance
et que l'électeur trouvera assurément plus intéres
sants pour lui que les banalités creuses des hommes
d'Etat qui émaillent de leur prose les colonnes du
Progrès.
Choses et antres.
Ah le bon billet qu'a La Chêtre 1
Le Progrès s'est emparé d'une phrase prise isolé
ment dans un de nos derniers articles et, comme il
est proiiablement fort embarrassé de répondre aux
accusations que nous avons portées contre ses pa
trons, il s'accroche a ce lambeau et nous fait dire le
contraire de cè que nouS avons é'crit. Cé procédé peut
être habile, il n'est pas loyal. Clèrical et liberal
sont des mots dont on a trop longtemps abusé,
avons-nous dit. Cela signifl,e-t-il qu'il faut faire li-
tière dés principes ïorsque des principes sont en jeu?
Nuilement. Car précisément quelques lignes plus loin
nous écrivons «Sur Ie terrain communal tous les ci-
lóyens animés d'un sincère désir de voir prospérer
Dotre ville natale et que n'aveugle pas un fanatisme
suranné ou une insatiable soif de domination, peu-
vent se donner la main sans honte, chacun conser-
vant inlactes ses opinionsses aspirations, ses croyances
dans le domaine politique et reïigieux.
II est étrange que la bonne foi si appréciée du Pro
grès ne lui ait pas fait un devoir de reproduire cette
seconde phrase qui commente et explique celle qu'il
nous a empruntée.
Nous voici placés, a la veille des élections, sur le
terrain exclusivement communalaucun principe
politique n'est en jeu pour le moment; il s'agit uni-
quement d'intérêts matériels travaux d'utilité pu-
blique, gestion des finances locales, aggravation des
impóts, etc., etc. Ce sont la autant d'intérêts com-
muns tous les habitants, dans Iesquels le clèrical
ou le libéral n'ont rien a voir. Nous allons plus loin et
nous soutenons que ceux qui cherchent a embrouiller
ces questions si simples de complications politiques,
sont animés de mauvaises intentions, qu'ils veulent
tromper leurs concitoyens, les diviser pour régner
plus aisémenl sur eux.
Toutes les fois que le Progrès a craint pour ses
candidats menacés, il a eu recours a des mots reten-
tissantset cléricaux, avancés, mécontents, brouillons,
républicains ont fait tour a tour les frais de sa lo-
gique, épouvantails destinés a effrayer et a leurrer
des gens simples. C'est ainsi qu'il en est arrivé a la
composition de ce conseil communal homogène, as
semble selon son coeur, dans laquelle ne se produit
jamais la molndre note discordante, le silence appro-
batif en étanl toute l'éloqueoce.
C'est contre ce trop long abus que le public désil-
lusionné s'élève aujourd'hui. Mais nous, avions-nous
tort de dire qu'oh avait trop longtemps abusé des
mots et de prèmunir les électeurs cootre le danger de
nouveaux entrainements? Le Progrès seul nous ré-
pondra oui.
Que les temps sont changés et comme les circon-
stances modifient les hommes 1
Le Progrès, ce Fier a-bras qui n'avait pas assez
d'invectives autrefois dans son encrier pour les lancer
a la tête de ses contradicteurs, se fait doux et humble
tout a coup, et c'est presqué le chapeau a la'main et
avec des supplications dans la voix qu'il vient de-
mander aux dissidents qu'il a méprisés, conspues,
honnis si longtemps, I'aumone d'un vote!
Dites done, petit, est-ce que vous auricz peur par
hasard
II nous semble cependant que quand on a grimpé
si haut sur ses échasses, on en devrait descendre
moins pileusement. Avoir la dignité de faire bonne
mine a inauvais jeu, cela ne nuit jamais.
Nous savons bien quede la part de l'adroitcoropère
ce n'est qu'un true et qu'il rira bien, la journée du
26 passée, de ceux qui seront assez niais pour le croire.
Encore n'est-ce pas un motif pour que nous soyons
dupes.
L'Association a rendu a Ypres dé si bons (sic)
services, i) dit-il de sa voix la plus insinuante.
Tartufe devait avoir une voix pareiile. Oh 1 oui,
compère, elie vous a rendu de si bons services a vous
et aux vótres elle a enrégistré successivement,
comme nous l'avons démontré maintes fois, toutes vos
volontés, déclarant la lutte contre les cléricaux im
possible quand florissait le compromis Malou-Vanden-
peereboom, Iuitant sournoisement quand l'heure de la
trahison avait sonné, accueillant tour a tour tous vos
hommes etlésmettant aux meilleurs posleS. C'est elie
quia remplacéM. Ern. Merghelynckse retirantdu Con
seil communal par son frère, M. Léopold Merghelynck
etce dernier, comme conseilleret comme échevin, par
son neveu, M. Gustave de Stuers. M. Gustave de
Stuers qui a couronné une carrière administrative
pitoyable par une retraite ridicule, M. Gustave de
Stuers définitivement jugé aujourd'hui 1
Oh oui, I'Association a rendu de si bons ser
vices.... votre familie, compère, et c'est tout juste
pour cela que le corps electoral qui n'a pas précisé
ment les mêmes intéréts que vous; refuse de porter
plus longtemps le joug. Au lieu de recevoir le mot
d'ordre, il s'apprête a le dicttr. C'est son droit.
Mais écoutez encore. Celte association qui a rendu
de si bons services n'est paS vue de bon ceil par tous
les libéraux. Fi 1 les ingrats 1 «On cherche a
l'amoindrir, a contester son utilité et son indépen-
dance. Se peut-il? Quoi! voici deux cents per-
sonnes formant une soeiété électorale de ces deux
cents personnes la moitié ne paie pas le eens, mais
elle est recrutée dans le personnel de loutes les admi
nistrations. Trente personnes choisies entreces deux
cents et occupant presque toutes des fonctions élec-
tives forment Ie comité. Ces trente personnes se ren-
dènt, a chaque nouvelle élection, le service de se pro
poser mutueliement aux suffrages des deux cents qui
les acclament et les imposent a leur tour a la masse
des électeurs. Et paree que ceux qu'on propose ainsi
pour candidats sont a la tête des administrations dont
les autres sont les employés, paree que la position, le
pain quotidien, l'avenir de ceux-ci est la merci de
ceux-la qui peuvent les briser du jour au lendemain,
on dit que I'Association n'est pas indépendante
Paree qu'une majorité de 120 ou 130 non-électeurs
fait la loi a tout le corps électoral composé de 2,400
individus, I'Association n'est pas vue de bon oeii I Cela
élonne et l'on s'explique difïieilement qu'il puisse se
rencontrer des libéraux avec le caractère aussi mal
fait! Une so'ciété d'admiration mutuelle si bien orga-
nisée devbait provoquer une admiration pour Ie moios
universelle!
Aussi he pouvons-nous, pour noire part, que faire
chorus avec Ie Progrès et engager tous les libéraux,
ihdépendants et autres, a marcher sous la bannière
de Ia familie, de Ia grande, de l'unique familie, la seule
qui soit au monde et en dehors de laquelle it n'est
point de salut pour eux. Qu'ils fassenl abnégation au
besoin, non-seulement de leurs sentiments, mais en
core de leur dignité personnelle, afin d'assurer le
triomphe d'une coterie qui seule peut faire le bonheur
de la ville, de ['arrondissement et du pays tout entier.
Ainsi soit-il
Ce n'est pas M. Alphonse Verschaeve qui regardera
I'Association d'un mauvais milni le Progrès non
plus. M. Verschaeve possède, dit ce journal, des
connaissances TRÉS VAR1ÉES. n
Nous est avis qu'un rire homérique a accueilli cette
déclaration. Franchement, nous croyons qu'en ap
pellant M. Alphonse Verschaeve, avec tout le monde,
un bravehomme, nousavions résumé tousscsmórites.
Qu'ilsoitexcellentbrasseur, trés-fort sur les pétards,
lesbombeset les chandelles romaines, nous ne lecon-
testons pas mais pour découvrir en lui un nouveau
Pic de la Mirandole, il faut la longue vue du Progrès
M. Verschaeve recevant du journal de la rue au Beurre
un certificat de science, voila un coup d'encensoir qui
casse lenez a celui qui le recoit, maisn'abuse personne.
D'ailleurs, si le candidat du Progrès est un esprit
transcendant, qu'il nous montre sesoouvres.
Depuis dix-huit ans c'est le Progrès qui parle
il fait parlie du comité el en toutes circonstances
il a douné de nombreuses preuves de dévouement a
l'opinion libérale.
C'est tout
Oui, c'est tout.
Parmi ces preuves de dévouement a l'opinion libé
rale, le Progrès citera sans doute on l'a déja dit a
I'Association le fait d'envoyer sa fille a Ia nouvelle
école communale. Cel acte, quelquelouable qu'il Soit,
suffït-il pour faire un conseiller capable?
Si le Progrès en fait un titre de recommandation
pour son candidat,nous lui defnandonss'il est disposé,
le caséchéant, a cömbattre ceux qui font Ie contraire
et nous lui désignerons notamment certain sénateur
et certain conseiller de ses connaissances qui ont retiré
leurs enfants de notre collége communal pour les
placer chez les jésuites. S'il ne prend pas eet engage
ment nous aurons le droit de lui dire que son argu
ment n'est qu'un piége électoral dont l'hypocrisie est
percée a jour.
La vérité est que M. Verschaeve est dévoué la
coterie. II l'a toujours été et son père est l'agent
électoral le plus actif de M. le commissaire d'ar-
rondissement. S il n'eut pas été d'un dévouement
absolu, il n'aurait pas fait partie du comité pen
dant dix-huit ans. Ce dernier titre, qui n'en est un
que pour ceux qui n'en ont pas d'autres a faire
valoir et qui parait néanmoins decisif aux yeux du
Progrès, est précisément l'un de ceux qui nons
rendent M. Verschaeve particulièrement suspect.
Mais le Progrès, qui a l'imagination fécondè, pos
sède une seconde corde a son arc.
L'Association en patronnant M. Verschaeve, a
voulu renforcer l'élément commercial au Gonseil.
11 est assez singulier de rencontrer eet argument
dans les colonnes d'un journal dont les patrons
oat de tout temps dédaigné l'elément commercial
mais enfin prenons les hommes tels qu'iis sont ou
plutót tels que les circonstances leur commandent
de paraitre et faisons de leur sincérité le cas qu'elle
mérite.
Est-ce que l'élément commercial a Ypres se com
pose exclusivement, aux yeux du Progrès, de Indus
trie de la brasserie?
Quelle nécessité de présenter pour le conseil deux
brasseurs h la fois et d'exclure toutes les autres in
dustries, tous les autres commerces Si, au lieu
d'être une créature, M. Verschaeve était un esprit
indépendant, le Progrès n'aurait pas assez d'encre
pour cömbattre cette double presentation.
Après cela, ces messieurs du Progrès brassent la
politique et peut-être est-ce l'amour du métier qui les
a jetés dans les bras de M. Alphonse Verschaeve.
Ypres, 22 octobre I860.
A M. l'éditeur du journal YOpinion d Ypres.
Monsieur,
J'apprends a l'instant qu'un bruit dont. on devine
faeilement ie but et l'origine, m'altribue une prétendue
demarche dans les bureaux du Journal d' Ypres a l'ef-
fet de m'entendre avec quelques membres du parti
catholique sur la composition d'une liste mixte poui-
l'éleciion du26. Je donnea cette assertion le démenti le
plus formel. Jamais je n'ai paru dans les bureaux du
Journal d'Ypres et il n'y aeu, a propos des prochaines
élections, aucun pourparler, soit direct óu indirect,
enlre un membre quelconque du parti catholique et
moi. Gette declaration que je tiens a rendre publique,
dans l'intérêt de la vérité, je porte le défi qu'on l'in-
firme.
Veuiilez publier eet lettre dans votre plus prochain
numéro, Monsieur l'éditeur, et recevez, etc.
J. Capron.
Correspondauce.
Nous recevons la lettre suivante avec prière
d'insertion
Poperinghe, le 17 octobre 1869.
Monsieur l'éditeur de YOpinion d'Ypres,
Le numéro 41 de votre journal, qui a paru le 10 de
ce mois, contient un article, siguè par mon ami Van-
coppernolle, au sujet des prochaines élections com-
munales de Poperinghe.
A en croire cette communication, le parti catho
lique serait menacé par la toute-puissante influence
de M. le représentant Van Merris, de devoir quitter
l'Hötel-de-Ville, oü il se prélasse si béatement depuis
1830.
J'ignore si les renseignements de mon cher compa-
triote viennent de bonne source, je ne le pense pas et
me sens tout disposé croire que son caractère guail-
jeur lui aura dicté cette plaisanlerie.
Loin d'opposer une liste compléte de candidats li-