Ie clan ministériel s'ossifie et rend des points aux six Malou... Done, tout est pour le mieux dans la meilleure des doctrines et Ton se demande, étant donnée cette situation luxuriante, pourquoi MM. les commercants troubleraient de leurs im portunes clameurs la béatitude libérale? César a bu, qui oserait encore se permettre d'avoir soif I Depuis des années, la chambre de commerce de Verviers, pour ne citer que la plus éclairée, la plus démocratique, la plus intelligemment dévouée aux principes économiques qu'elle défend avec un talent qui n'est égalé que par son énergique persistance dans la lutte contre le dédain admi- nistratif, la chambre de commerce de Verviers revient sur des vceux, qu'on ne daigne pas discu- ter, parce que 1'on se sent impuissant a les com- battre avec 1'arme de la raison. Ainsi, en atten dant la suppression compléte des douanes dans l'intérèt du commerce Suppression des droits sur les fils de laine, de lin et de coton. Suppression, 4 cause de la cherlé de la vie animale, des droits de douane sur toutes les den- rées alimentairesnotamment le poissonle beurre, etc. Suppression des droits d'accises sur le sel, dans l'intérél de I'agriculture Réduction, en attendant leur suppression, des droits d'accises sur la bière, dans l'intérèt de la classe ouvrière tt de 1'industrie de la brasserie. Génèralisation du timbre-poste et son applica tion aux colis envoyés par chemin-defer et aux lettres expres. Réduction dix centimes du port de lettres pour tout le royaume et 5 centimes des lettres pour l'intérieur des villes. Suppression des barrières sur les routes pro- vinciales et communales. Application immédiate a toutes les distances du tarif des voyageurs de 1866. Application aux chemins de fer concédés des tarifs adoptés sur les iignes de l'Etat pour le transport des voyageurs et des marchandises. Adoption par le chemin de fer, en vue de la simplification du service, du système des coupons de voyageurs d'aller et retour. Suppression des entraves a la liberté des ventes publiques de marchandises. Réduction des frais de protèt, suppression fa cultative au gré du lésè de l'acte de protêt. Loi d'organisation de sociétés a responsabilité limitée (limited-leability.) Abrogation de la loi sur les livrets obligatoires d'ou uiers. Limitation du travail des enfants dans les ma nufactures. Suppression du travail des femmes dans les mines. Révision de la loi de 1868, sur le régime postal. Révision du règlement relatif a la fermeture des barrières sur les routes en temps de dégel. Voila les principaux voeux du négoce et del'in- dustrie la chambre de commerce de Verviers eut pu ajouter Suppression des coups de cra- vache... Que fait le gouvernement et que ré- pond-il II renforce la loi de 1842, crée de nou- veaux et d'odieux priviléges en faveur du prêtre, qu'il fait semblani de maudire; le deruier mot de sa politique de progrès et de liberté, c'est....réac- tion. CorrespoEidiiuce particuliere de I'OPIÏIOV, Bruxelles, 29 oclobre. Le résultat de nos élections a surpris tout le monde, les vainqueurs au moins tout autant que les vaincus. II avait bien élé question, daug ces derniers jours, d'une opposition sérieuse a la réélection de M. Watteeu; on avait vu aussi se réunir, coup sur coup, de nombreux meetings oü les actes de l'admi- nistration communale et, notamment, la manière dontelle a conduit les affaires de l'assainissement de la Senne, avaient été appreciées avec una violence voisine de l'injuslice; inais, certes, ni parmi ceux quUriomphent, ni parmi ceux qui succombent, per- sonne ne pouvait prévoir ce qui est arrivé. Les journaux catholiques vont chanter victoire. G'est leur droit. A coup sur, ils ne devaient pas s'at- tendre a un pareil succès. Trois des leurs entrant d'emblée dans le Gonseil communal de Bruxelles, de la capitale du pays, il y a la de quoi flatter leur amour- propre et éveiller parmi nos adversaires bien des espérances. N'allez pas pourtant vous imaginer que nous soyons aujourd'hui plus catholiques que nous ne l'étions hier. Qu'une élection purement politique ail lieu demain, et je vous réponds bieo qu'aucun candidal catholique, sous quelque masque qu'il se cache, n'aurail la moindre chance de succès. A quoi done faut il attribuer l'échec, car e'en est un, du parti libéral duns nos dernières élections'? Eh! inon Dieu, personne ne I'ignore ici d'abord aux griefs plus ou moins légitimes, que la question de l'assainissement de la Senne a soulevés autour de l'administration communale et ensuite au pessimisme d'un grand nombre de libéraux résolusd'en finir avec la politique d'atermoiement perpétuel qui règne dans les conseils du gouvernement. G'est unfait incontes table que l'abstention de beaucoupd'électeursau scru- tin du 26 octobre n'a pas eu d'autre raison que le découragement produit par la politique ministérielle. Le mainlien du nom de ML Watteeu sur la lisle de l'Association libérale n'a pas peu contribué aussi a dépopulariser la liste de cette socièté. Le libéralisme pouvait difficilement pardonner a M. Watteeu son attitude dans la discussion du projet de loi sur la con- trainte par corps el l'acharnement avec lequel il a combattu pour maintenir ce moyen de répression a l'égard des journalistes. On n'avait pas oublié non plus les circonstances élranges, pour ne pas dire plus qui avaient assuré le triomphe de M. Watteeu lors de sa lutte a l'Association avec M.Albert Picard. Les électeurs ont saisi cette occasion de prendre leur revanche, et comme il arrive souvent en ces sortes d'occasions, beaucoup d'innocents ont été enveloppés dans leur ressentiment. Un homuie heureux, c'est Bochart. Lui seul a Bruxelles croyait a son triomphe et il y croyait fer- mement. Aussi quand le president du bureau central a proclamé son nom, n'a-t-il paru nullement surpris. Ne prentz pas, d'ailleurs, Bochart pour ce que les petits jour naux satyriques voudraient en faire. Si ce n'est pas an aigle, c'est encore moins un imbécile, et je puis vous assurer, moi qui l'ai vu souvent a l'oeuvre dans les meetings que beaucoup en parlent dedaigneusementqui ne le valent pas. Quant a MM. Christiaens, Walravens et Gisler, élus avec M. Bochart, quoique patronés par le Journal de Bruxelles, je crois pouvoir vous assurer que 1'un d'eux, au moins, M. Ghristiaens, n'est rien moins que catholique. Enlre autres faits connus, on sait que ce candidal a repoussé dernièrement comme une injure le reproche de faire partie de la Socièté de St-Vincent- de-Paul. Quoi qu'il en soil, les elections du 26 octobre ont jeté le désarroi dans noire administration communale et il semble bien difficile qu'en prèsence de l'echec èprouvé par trois des échevins, tout le collége ne donne pas sa demission. Hier deja, le bruit etait re- pandu en ville que MM. Anspach, Vandermeeren et Funck. avaient rèsolu de résilier leurs fonctions, mais, jusqu'a présent, ce bruit ne s'est pas confirmè. A An vers, la cession des terrains de la citadelle du Sad a produit un effet tout opposé a celui que le gou vernement en attendait. Du moment, se sont dit les Anversois, oü le gouvernement accorde a 1'opposition ce qu'il a refusé si longtemps a ses propres amis, nous aurions bien tort de ne pas persister dans notre ligne de conduite, et ils ont résolument voté pour la liste du Meeting. 4 Les luttes électorales, a Anvers, ont révélé un fait passablement scandaleux. 11 résulte d'une Iettre pu- bliée la veille des élections, par les journaux libéraux d'Anvers, que M. Ybry s'était engagè vis-a-vis du bourgmestre, M. Van Put, a prendre pour 20,000 fr; d'actions dans le journal 1 'Escaut, s'il obtenait l'adju- dication des terrains militaires. Or, vous n'êtes pas sans savoir, je pense, que 1 'Escaut est l'organe offi- cieux de l'administration communale d'Anvers. La condition imposée M. Ybry, dans ces circonstances, ne constitue pas précisément un pot de-vin dans la rigoureuse acception du mot, mais convenez que cela y ressemble beaucoup. Que dirait-on, par exemple, si le gouvernement, avant de céder a M. Stronsberg les terrains de la citadelle du Sud, avait fait promettre a celui-ci de prendre pour vingt mille francs d'actions dans 1 'Echo du Parlement? Mais il paratt que dans la patrie de MM. Delaet el Cooremans, on juge ces cho- ses-la d'une toute autre facon. Les journaux ont annoncé qu'un individu de Lou- vain avait été arrêté sous la prevention d'étre 1'au- teur du crime de la rue de Brabant. A en croire les rumeurs qui circulent et que je ne vous livre, d'ail leurs, que sous toutes réserves, eet individu serait en aveu, mais il nierait toute préméditation. II se serait rendu chez les dames Vandepoel, a qui il devait une assez forte somme d'argent, pour en oblenir un délai de paiement. Mn° Vandepoel lui aurait refusé ce dé lai et une querelle s'en serait suivie dans laquelle M11" Vandepoel lui aurait donne un soufflet. Lui, fu~ rieux, se serait alors jeté sur elle et l'aurait ótranglée. La fille morte, il aurait tuó également la mère pour assurer le secret de son premier crime. Encore une fois, je ne vous garantis pas l'exactitude de ces renseignements. Le fait est qu'ils sont colportés partout par des gens qui se piquent d'être parfaite- ment informés. ir Le théalre de la Monnaie reprendce soir le Prophéte avec des costumes et des décors lout neufs. La direc tion compte sur un grand succès. Ce n'est pas encore certain. Le Prophéte est un chef-d'osuvre, mais il a le tort, pour le public, d'être terriblement connuet, lei que je connais nos amateurs de théêtre, j'aurais plus de confiance, moi directeur, dans uue nouveauté d'une valeur médiocre que dans un chef-d'oeuvre rabattu dont les moindres détails sont connus de tout le monde. Le conseil général de la Ligue de VEnseignement ayant reconnu l'utilite de donner de la publicité en Belgique a la législation qui organise 1'enseignement primaire a l'ètranger, a fait insérer, dans Ie cinquième bulletin de l'année 1867-68, le texte comparé des lois en vigueur dans les Pays Bas, en France et en Bel gique. II publie aujourd'hui le texte de la loi qui vient d'être promulguee en Autriche, en faisant ressortir les dispositions de cette loi qui creusent un abiine entre l'Autriche et la Belgique par la consécration des principes suivants Obligation pour les parents de faire fréquenter l'école par leurs enfants, de six a quatorze ans obli gation pour les chefs d'iudustrie d'ériger des écoles spèciales destinées aux enfants qu'ils emploient Admission dans les écoles, soit comme élèves, soit comme professeurs, de tous les citoyens, sans dis tinction de croyance religieuse; Subordination de l'enseignement religieux a ['or ganisation générale des ecoles Adoption des livres d'enseignement et de lecture par l'autorité civile Soumission du choix du directeur el des professeurs des écoles normedes privées a l'agrégation des autori tés scolaires. fc-AÏ'g'!* B&IWEÏS5». Dimanche a eu lieu Ie banquet par souscription de la Société agricole. 80 persoones y assistaient. Cette' cérémonie avait été prècédée de la distribution des médailles aux lauréats des divers concours.

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 3