JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Dimanche Septième année. - N° 47. 21 Novembre 1869. Paraissant le dimanche. CHRONIQUE. •5 PRIX IPARO.IXKIIGHT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX DES AiMOSCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes-. Lb tout payable d'avance. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensee. On s'abonne a, Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite d forfait pour „es annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent etre adressés franco au bureau du journal. ^'Association libérale, d'aprcs le P1106RÈS Le Progrès s'occupe, dans son numéro de dimanche dernier, de l'Association libérale et cherche a réfuter les accusations que nous avons portées contre cette société politique telle qu'elle est organisée et menée par quelques farceurs qui en ont fait Ie piëdestal de leur fortune politique. Peut-êlre le lecteur trouvera-t-il que la refutation du Progrès ebt été mieux en situation il y a un mois lorsque nous faisions ressorlir, a propos de l'élection communale, tous les vices de cette Association peut- être se dira-t-il qu'il eüt été plus opportun et plus courageux d'aborder Ie débat en face du scrutin au lieu de l'esquiver hypocritement. Mais que voulez- vous Chacun a le courage propre a sa nature et celui du Progrès consiste a fuir la discussion lorsque la lutte èlectorale lui donne la chair de poule, quitte a revenir japper le danger évanoui. En cela il tient beaucoup du roquet. Pour notre part, nous ne voulons en ce moment que nous en tenir strictement aux prétendues refuta tions du Progrès et élablir une fois de plus ce que nous avons ecrit. Nous reviendrons dans un prochain numéro sur l'organisation de l'Association libérale. La discussion que nous avons ouverte il y a quatre ans est restée jusqu'a présent sans replique du cóté des doctrinaires. Serons-nous plusheureux cette fois? C'est douteux, car prouver que l'Association est autre chose qu'un instrument dans la main de quelques ambitieux est fort difficile. Rien que les longues re flexions elles ont dure plus d'un mois, qu'il a fallu au Progrès pour mettre au jour l'article dont nous nous occupons, prouvent qu'il comprend lui- même combien la têche est ardue. Revenons a cet article Tout d'abord on est frappé du ton de suffisance qui y règne. On n'y rencontre que dénégations et affir mations sans aucune preuve a I'appui. S'il est vrai, comme l'a dit Buffon, que a le style c'est 1'homme, LE TROISIÈME DIMANCHE DE JUILLET. (Suite et Fin.) Ici Monsieur mon baron allemand sembla se fAcher tout de bon, et me dit avec une dignité rogue Pensez-vous, mon petit monsieur, être plus sage que tous vos compatrioles. Ne savez-vous pas qu'ailleurs encore qu'a West-Roosebeke, les fidèles se réjouissent chaque année de la défaïte de Ia populace gantoise qu'a Ypres, le premier dimanche d'aofit, les habitants fétent la délivrance de la ville, qui était assiégée, en 1383, par les rebelles et que toute la population y rernercie la Vierge d'avoir, par son intervention miraculeuse, chassé et dissipé les mutins. Oui, Monsieur le baron, mais je sais aussi que le premier dimanche d'aoüt, les paysans s'abstiennent de se rendre a Ypres, paree qu'un prophéte leur a jadis annoncé que cette ville doitpérir un jour, et que on y reconnatt bien le magister affirmant ex cathedra, l'homme orgueilleusement imbu de son infaillibilité et dédaignant de justifier ses assertions. Ainsi, a en croire ce monsieur, l'èlément non-élec- teur n'est représenté a l'Association que dans Ia pro portion de 11 non-électeurs sur 198 électeurs. Nous ferons remarquer d'abord que, tandis que nous avons pris pour base de nos calculs les membres de l'Association habitant Ypres, le Progrès, dans un but facile a comprendre, répartit ses chiffres sur la totalité des membres de cette Association. Nous ne lui laisserons pas le bènéfice de cette tactique par troppardon, habile. Nous avons sous les yeux leslistesde l'année 1867, les dernières que nous possédions et, coincidence sin- gulière, nous y voyons qu'a la fin de cette année l'As sociation se composait de 209 membres, preuve évi dente que depuis deux ans elle n'a pas fait beaucoup d'adhérents, puisque cechiffre est le méine que celui que le Progrès donne pour l'année 1869. Les 209 membres de 1867 se répartissent en 149 pour la ville et 60 pour les diverses localités de l'arrondissement. Sur les 149 premiers, 35 apparlenant pour Ia plu part aux diverses administrations, n'étaient pas élec teurs alors. Et quand a ces 35, toujours les plus assi- dus aux réunions, on joint les 30 membres du comité qui, occupant presque .tous une fonction éleclive quelconque, ont intérét conséquemment a se soutenir mntuellement, qu'on y ajoute les employés des admi nistrations qui sont électeurs et qu'on met le total en regard du nombre de ceux qui forment habituellement les assemblées, on verra qu'ainsi que nous l'avons dit, le choix des candidats est dicté au corps électoral par des individualilés qui n'y ont aucun intérêt, prêtent leur vote complaisant a d'autres qui ce qui est pire encore n'y ont que trop d'intérêt En veut-on la preuve? A la dernière reunion 50 membres seulement élaienl. présents. Le Progrès a dit 51. C'est une erreur plus importante qu'il ne ce jour, fixé par les dócrets du ciel, serait celui oü les habitants célébreraient ces abominables souvenirs de la guerre civile. Ce prophéte, Monsieur, c'est la con science publique.c'est le sensdroit du peupledes cam pagnes qui, n'étant pas perverti par les superstitions des théologiensou parlespréjugés descourtisans, leur dit que c'est chose impie de louer et remercier Dieu de la défaite et du massacre de nos frères. Tenez, Monsieur le curé, vous feriez bien, au lieu de chanter vos Oremus a la procession, de prêcher a vos ouailles l'abolition de cette cérémonie. Vous imi teriez une action louable qui vient de se passer, non en Belgique, mais en Italië. Jusqu'è ce jour, Gênes gardait, comme un précieux trophée de ses valeureux marins, et notam- ment de Conrad Doria, les chaines du port de Pise conquises en 1290. Les Génois les avaienl rompues et les fragments demeuraient suspendus aux portes de leur ville et de leurs principales églises. Des inscrip tions rappeiaient la mémoire de ces glorieux fails d'armes. Cetteannée ci, la municipalité deGêneseffaca lesinscriplions et rendit a Pise les chaines,témoignage d'antiques prouesses, ne voulant pas que le souvenir des luttes intestines d'autrefois fut conservé long- semble au premier abord et sur laquelle nous revien drons. Ce journal fait grand bruit de ce que depuis le 1or janvier, six membres ont donné leur démission a l'Association, tandis que huit nouveaux ont été re- cus. Ces chiffres nous paraissent sujets a caution et nous avons des motifs particuliere de croire que le chiffre des démissions est supérieur a celui avoué par le Progrès. Au surplus, si l'on veut être de bonne foi, ce n'est pas depuis le 1" janvier qu'il faut enre- gistrer les démissions, mais depuis que la scission a éclaté Jans le parti libéral. Quand on considère d'ailleurs que, dans ces der- niers temps, des démissions nettement motivées ont été envoyées par des hommes do ut le libéralisme con- stitutionnel n'a jamais été suspecté, par des hommes au caractère indépendant et aux convictions inébran- lables, dont le zèle pour le triomphe du libéralisme s'est affirmé en maintes circonstances, il est impos sible de n'êlre pas frappé de la signification de cet acte et six démissions de cette nature n'y en a-t-il que six données dans les circonstances actuelles, en disent plus que n'en pourraient dire cent autres dans un autre moment. Que valent après cela les huit nouvelles adhesions? Pour les apprécier, il faudrait les connaltre et Ie Progrès, sur ce point, imite de Conrard le silence prudent. Admettons pourtant les huit. II nous sur- prend même qu'il n'y en ait pas davantage. Quand les serres chaudes de l'administration font éclore des votes, c'est une vraie misère de devoir se contenter de huit adhésions en un an. Le Progrès prétend que Ie comité se montre trés difficile pour l'admission dans l'Association de non- électeurs qui, pour la plupart, dit-il, y ont été intro duits par nos amis. Voila un singulier raisonne- ment! En présence des difficultés que fait prétendue- ment le comité, nos amis ne peuvent avoir fait h l'Association que d'excellentes presentations et, loin temps dans la grande patrie italienne. C'est simple et naturel; c'est cependantbeau. Notre plus strict devoir, a nous, Beiges, serait d'effacer tout ce qui rappelle des temps malheureux oü Flamands contre Flamands Iuttaient au profit de la tyrannie et a 1'honneur d'un souverain étranger. Tout doux, me dit le bon curé, rien ne presse d'imiter des mécréantset des excommuniéscar vous n'ignorez pas que tous les Italiens, bien peuexceptés, sontexcommuniéscomme hérétiques. Veuillez ensuite faire attention que ce serait toucher au culte catho- lique que d'abolir une cérémonie pour laquelle notre saint père le Pape a créê des indulgences, comme vous lepouvez voir par les bullesde Clément XII, enl78l de Clément XIII, en 1768; de Léon XII, en 1828. Je ne vous dit rien des indulgences spéciales accordées en outre en 1838 par Son Eminence Mgr Francois René Boussen, évêque de Bruges, pour tous les fidèles qui réciteront certaines prières aux siations du par cours de la procession. Aussi, tandis que toute la chrétienté se disposait, il y a treize ans, a célébrer le nouveau dogme de l'Immaculée Conception, j'ai cru que, en un pareil moment, rien ne pourrait être plus

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 1