de leur en faire un grief, Ie Progrès devrait les en fé- liciter, s'il n'avait en vue toute autre chose que le développement du libéralisme. Bahil ne s'agit pas de cela, mais bien de l'influence personnelle de ses patrons. Nos amisont siégé assez longtemps dans le comité pour en connaitre les intrigues. La vérité est qu'ils n'ont cessè de protester contre ['admission des non- électeurs; i!s ont même proposé un nouvel article au reglement pour interdire cette admission. Leur pro position a été rejetèe. Par contre on soulevait des diffi- cultés interminables contre l'admission d'èlecteurs ayant toujours appartenu au parti liberal, mais dont Ia docilitè aux volontés des maitres n'était rien nioins que sure; on leur suscitait loutes sortes de chicanes, quoique le reglement stipulót formellement qu il sufïit a un electeur, pour devenir membre de I'Association, d'en signer les statuts. Pareille conduite était-elle dictée par le sentiment libéral ou par un intérêt per sonnel? Que le public juge. Le Progrès nie qu'un magistrat non-électeur a Ypres ait pris parL au vote dans la réunion de 1'Asso ciation du 18 octobre. Comment peat-il le savoir puisqu'on vote pêle mêle a l'Association, sans appel nominal, sans contróle aucun? Nous maintenons avoir entendu ce magistrat declarer, au sortir de la séance, qu'ii était venu en ville tout expres pour voter en faveur de M. Verschaeve. D'autres l'ont entendu comme nous. Ou ce magistrat que le Progrès compte parmi ses amis, s'est rendu coupable d'une fanfaronnade ridi cule ou le Progrès ment. Lequel de ces deux termes devons nous prendre Qu'il choisisse. Non-seu!ement on a vu a l'Association designer les candidats au conseil communal d'Ypres par des hom mes habitant une autre localité; mais on a même trouvé dans l'urne plus de bulletins qu'il n'y avait de votaDts. 51 volants, dit le Progrès. Erreur, 51 bulletins, 50 votantsCe n'est pas la première fois que cela arrive, et c'est afin de mettre un terine a ce scandaleüx abus que nos a.-nis a l'Association n'ont cessé de réclamer l'appel nominal. Ou le leur a con- stamment refusé. Pourquoi La demande était rai- sonnable pourtant et de plus elle est de droit dans toute assemblée délibérante. Pourquoi? Paree que ceux qui défendent l'abus en vivent, paree qu'ils ont intérêt a tricher 1 Voilé ce que nous répondons au Progrès. Si ce que nous disons n'est pas exact, s'il n'est pas vrai, par exemple, que dans les reunions peu nombreuses de l'Association, l'élément non-électeur domine par le nombre, ce journal a un moyen infaillible de nous c mfondre. Qu'il publie la liste de tous ceux qui com- posent l'Association. Chacun appréciera. Faut-il que nous répondions pour la millième fois a cette vieille et banale accusation de vouloir autre ch se que le régime constitutionnel? Nouspourrions défier le Progrès de trouver dans toute ia collection de 1 'Opinion une seule thèse anti-constitutionnelle. Mais a quoi bon? II le sail aussi bien que nous et cepen- dant nous ne pourrions lui en arracher l'aveu. Sa bonne foi ne va pas jusque-la. Cette accusation est le digne pendant desgracieuses épithètes dont il nous a maintes fois gratifies. Bfouil- lons, mécontentspleutres, gens de sac et de corde, ré- publicains, sont autant de synonymes dans sa bouche, ayant pour but unique d'injurier ceux qu'il ne peut agréable au Ciel et plus utile aux hommes que de rap- peler les vertus de notre Sainte Image. Cette pensée m'a fait écrire mon livre. Enfin avez-vous réfiéchi que ce que vous proposez aurait sans doute poureffet de larir cette source fecor.de de miracles qui ne s'èpuise jamais? Car ce ne sont pas de ces vieux miracles que la rouille des siècles a recouverts, et qui font sourire de pitié les incrèdules et les mal peasants. Ce sont miracles tout frais, brillanls comme le soleil. Ainsi, par exemple, tandis que mon livre était encore sous presse, il vint d'un village voisin une femme aveugle. II lui suflit de laver ses yeux èteints avec de l'eau de la fontaine qui coule prés de l'endroit oü jadis se tronvait la statue de la Vierge. Elle fut aussitót guérie de sa cécité et aujourd'hui elle voit aussi clair que M. le baron et moi. Deux ans auparavant, une femme demeurant non loin de West-Roosebeke, avait, une maladie des yeux qui n'avait cédé a l'emploi d'aucun remède. Elle se lit apporter de cette eau merveilleuse; après en avoir humecté a plusieurs reprises la partie malade, elle fut parfaitement guérie Tous mes pa- roissiens pourraient vous certifier la vérité de eet événement. subjuguer. II est des injures dont on s'honore, quand on en pénètrela source et nous sommes fiers de par- tager celles du Progrès avec les personnes les plus honorables de notre ville. Aux invectives d'un porte- faix aviné on répond en haussant les épaules et l'on passe son chemin. Alonsieur Brid'oison. Nous avons signalé dernièrement certain ma gistrat qui, habitant un canton éloigné oü il n'est pas même électeur, était venu prendre part au poll de l'Association d'Ypres pour la désignation des candidats aux élections communales. Le Progrès nie que ce personnage ait pris part au vote. Cette négation est facilemais ce qui ne peut être nié, c'est la présence du monsieur l'assemblée. Or, a qui fera-t-on accroire que cette présenee n'avait d'autre raison qu'un simple motif de curiosité? II est bien vrai que lesoies couvenl toujours a la mare, mais cette explication manque ici de sulfisance, et notre aüégation demeure entière. II nous est revenu depuis que ce même petit monsieur continue sa campagne, et s'en va débla- térant contre notre journal et contre nos amis. Peu soucieux de ses appréciations et sachant d'oü lui viennent les exemples, nous lui dirons uniment qu'alors même qu'il aurait assez d'esprit pour juger sainement n'importe quoiil serait sans capacité aucune pour juger la politique de céans. Ce n'est pas quand, chaque semaine, on vient se platventrer devant les dieux de la localité aux fins d'obtenir un avancement que Ia plus aveugle des faveurs justifierait seule, qu'on peut se croire apte a discourir sérieusement sur les choses de la politique. II faut pour cela de l'indépendance et ce sentiment particulier de dignité et de justice que connaissent peu oil point les ambitieux qui ont besoin de protecteurs. Dans une situation pareille Ia discretion est d'excellent conseil, et, dél'aut d'avoir l'esprit de se taire, il conviendrait au moins d'en avoir la pudeur. Tolerance doctrinaire. Un arrêté ministeriel du 13 octobre, nomme les sieurs Vandermeersch Désiré et lvveins Storm, mem bres de la commission administrative de l'école pro- fessionnelle et de l'Académie des beaux-arts de cette ville. Nous ne voulons pas faire remarquer que M. lweins- Storm est noramé membre d'une administration dont son père fait partie, quelque étrange que cela puisse être. Une autre parlicularité plus digne d'atlenlion en core c'est que les combinaisons primitives désignaient pour cette commission un autre candidat qui, lui, avait rendu de grands services a notre école profes- sionnelle. Mais celui-ci a donnó depuis une preuve irrecusable de grande indépendance. L'independance, Ce discours me convainquit tout fait de la puis sance miraculeuse de la Vierge adorée a Roosebeke. Comme je n'aime pas a faire étalage de mes sentiments de dévotion, je m'éloignai de mes deux savants inter- locuteurs, et, dès que je fus hors de la portée de leurs regards, je me précipitai a genoux et j'implorai en ces termes la bonne Vierge de Roosebeke a Siinte Mère de Dieu, vous qui rendez la vueaux aveugles, guerissez de leur myopie nos Gumpenberg et autres pères jésuites qui, humbles admirateurs des nobles de race, ne comprennent pas que les vrais nobles, ceux que vous regardez avec le plus d'amour, ce sont les hommes qui, en quelque bas degré qu'ils soient nés, sacrifient leur vie pour repousser l'invasiou étrangère. Ceux-la, ce sont de chères victimes que, loin d'accabler, vous voudriez défeudre et protéger toujours. Sainte Mère de Dieu, ouvrez les yeux de vos pasteurs qui prennent les demons pour lesanges, qui vous figurent, vousqui êtes toute bonté, comme une divinilé sanguinaire, l'appui des princes et des puis- sants, tandis que vous êtes la protectrice des humbles et des afïligés. Guerissez ces esprits aveugles qui écri. on Ie sait, est un crime qu'on ne pardonne pas a Ypres. Aussitót tous les plans out été modifies. Qui sera le plus attrapé dans toute cette affaire? L'école professionnelle qui se trouve privée du concours d'un homme compétent. En donnant un nouveau cours a leurs mesquines rancunes, nos meneurs ont prouvé une fois de plus que leur amour-propre froissé et leur domination universelle est leur plus constante pre occupation. domination iterative. Nous lisons dans le Progrès de dimanche der nier MM. De Decker et Deschamps viennent d'adres- ser a VEcho du Parlement des lettres par lesquelles ils déclarent que voulant rester fidèles aux engagements pris, ils ajournent leurs explications jusqu'au mo ment oü la justice sera appelée a se prononcer sur la responsabilité respective des gérants, administrateurs et commissaires-voyers. Cette déclaration satisfera-t-elle l'opinion pu- blique? nous en doutons fort; elle nous parait un nouvel échappatoire qui déguise assez mal un grand embarras. Puisque le Progrès revient sur les affaires de M. Langrand-Dumonceau, il nous permettra bien de lui rappeler que, lui aussi, il a un petit rompte a régler avec l'opinion publique. Le compère n'a pas toujours été hostile aux opérations de M. Langrand. II fut un temps oü il les appuyait dans ses colonnes et oü il prenait la défense de l'habile financier contre les ca- lomniateurs qui osaient critiquer ses hautes conceptions financières. Mais il est arrivé qu'un jour tout le puissant édifice construit par l'habile financier s'est bruyamnaent écroulé, entrainant après lui la ruine et le désespoir d'une foule de braves gens qui avaient donné en plein dans les réclames du Pro grès. Vous croyez que celui ci s'est humilié ou que, tout au moins, il a eu la pudeur du silence Ahque vous le connaissez malDès le iendemaiu de la chute de M. Langrand, le compère fesait volte-face et jetait la boue a celui qu'il encensait encore la veille de ses écceurants parfums. Nous avons eu maintes fois l'occasion d'interpel- ler le Progrès a ce sujet. Le compère a toujours fait la sourde oreille. Nous pensons cependant que des explications claires et nettes ne seraient pas de trop, et que ses lecteurs les liraient au moins avec autant d'intèrêt que celles de MM. De Decker et Deschamps, auxquelles le compère pa rait attacher taut d'importance. On lit dans I'Organe de Namur On nous assure de bonne source que beaucoup de membres de la gauche sont decides a marcher de 1'avant et feronl en sorte qu'une question politique trés caractérisée soit discutée dans la présente ses- vent un fatras de sottises injurieuses pour vous, croyant exciter ainsi la ferveur des hommes. Sainte Mère de Dieu, soyez surtout secourable notre pauvre etcher frère Eudore Pirmez, ministro de l'intérieur, qui s'imagine voir autour de lui un peuple èclairé, grêce aux millions qu'il sème chaque année pour instruire nos concitoyens, et qui ne s'a- percoit pas qu'après un quart de siècle de dépenses el d'efforts de la part du gouvernement, les généra- tions successives lisent encore, sans éclater de rire, les fantasques imaginations de M. le curé et de M. le jésuite, et vont, après cette lecture, croyant, Sainte Vierge, vous faire hommage, vous insulten avec leurs prières, leurs offrandes et leurs actions de graces. d Ce n'est pas, je Ie sais, un miracle ordinaire que d'ouvrir les yeux a un minislre, constitutionnel ou non, a un prêtre fanatique ou a un réverend père Gumpenberg mais, Sainte Mère de Dieu, votre pou- voir est si grand que, bien que Ie miracle soit el rare et difficile, j'ose néanmoins vous prier de le tenter. Revue de Belgique.) Max Veydt.

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 2