l'ombre et dans le silence. Sic transit gloria mundi! Le jeu valait-il réellement la chan- delle et n'est-ce pas un pen le cas du bonhomrae Qu'en sort-it souvent Du vent. X Eendue elle-même, I'Eglise a remis nu four- reau le sabre a Dieu le père et cetle bonne mère, qui tond en toute saison le troupeau confiè a sa garde, a pieusement repris ses ciseaux les mieux effités. Le doctrinarisme, lui, a califourchon sur cetle ineptie legislative appelée loi sur les fraudes électorales, se gratte l'oreille et essaie de digérer Bochart, dur, hélas corame le cnir qui la vu naltre; les jeunes poussent la tète au- dessus de i'eau, et, crainte de riceud-coulant, narguent la corde qu'on leur tend du vieux bord la-bas maitre Yan Schoor lèche la proie pour l'ombre.... Trop tard, cher sénateur, trop tard; l'oiseau s'est envolé de sa cage et Dieu sait quand il reviendra. Reviendrait—il Peut êlre bien, mais armé de bec et d'ongles et médiocrement disposé a parer de ses plumes, les geais. X Prodiguez done, pour l'allécher au piége, oü il a laissé sa queue, les poulettes les plus do- dues; a la portée de maitre Renard.... il court encore X Ce pauvre chéri Non, tout n'est pas rentré dans l'ordre naturel, et la fièvre d'octobre tient encore de tristes victimes. II est tel ministre d'Etat, que les palmes du scrutin, remportées dans sa bonne ville, ne mettent pas en joyeuse humeur. Au contraire. II sait chiffrer le grand homme, et, passé maitre en l'art des coalitions, voici comme il rai- sonne l'avenir II n'est pas de forteresse au monde capable de résister un assaut opiniètre et bien combiné, et Ie canton oil je demeure calfeutré formidable bastion pour la badau- derie est complétement la merci d'une conversion quelconque. Or, combien de temps faudra-t il encore mes féaux-sujets, pour en acquérir la certitude et renverser Ie chéteau de cartes?... That is the question. X Et rien de fantasmagorique comme les calculs de probabilité ils assaillissent, terribles cauche- mars, le plus désagréablement du monde le che- vet illustre du député ministre d'Etat. Au milieu de ces tortures, le patient soupire ces tristes aveux Ah si l'opposition connaissait seule- ment l'école de bataillon, c'en serait fait de nous Avis aux intéressés. Les libéraux et l'enscignement clerical. Nous avons eu plus d'une fois l'occasion de faire ressortir l'inconséquence de ces libéraux qui, tout en maudissant l'influence funeste des congrégations religieuses, envoient leurs fils dans les colléges de Jésuites et leurs ülles au Sacré- Cceur. Le Courrier des Ardennes se livre sur le mème sujet des reflexions qu'il nous pa rait utile de placer sous les yeux de nos lecteurs Lorsqn'on souge au grand nombre de fils et de filles, apparlenant a des families libèrales qui vont peupler annuellement les couvents et l'université de I'Alma mater, on se dit que t'éducalion du parti libe ral est !o n d'etre faite. En effet, conlrairement a ce que beaucoup des nêtres semblent croire, il ne suiïit pas, pour être des partisans du progrès, d'aller depo- ser dans l'urne un bulletin en faveur de tel ou tel candidat non patroné par l'évêché; non. Sans doute c'est déja que'que chose que de voter pour un liberal mais la ne doit pas s'arrêler l'opposition que nous voulons faire aux rétrogrades; il faut de la logique jusqu'au bout; notre conduite doit être d'accord avec nos paroles. Comment I d'une part noussoulonons que le clergé dupe, explode le monde; que toutcequ'on en- seigne el pratique dans les corporations religieusesest mauvais; nous nous réjouissons quand dame Themis parvient a mettre le grappin sur quelque congréga- niste, qui a commis l'une ou l'autra peccadile; et d'autre part c'est dans cette même lie monacaleque nos enfants se vautri nt; c'est cette même atmosphère viciée que nous leur faisons respirer; ce sont ces antres de corruption que nous subsidions Allons, de la logique, de la logique Que devons- nous penser de ces parents qui, bien qu'ils n'ignorent pas les turpitudes en usage dans les couvents, y en voient leurs filles? Comment doit-on les accueillir lorsque, les larmes aux yeux, ils vous annoncent que leur unique enfant est en train de faire son novi- cial Assurémenttoules les jeunes filles ne se laissent pas séduire par les attrails du cloitre. Mais qu'elles res- tent au couvent ou qu'elles en sortent, peu importe. Ne sont-elles pas toutes imbues des idees les plus arriérées? Ne sont-elles pas fanatiques jusqu'a la plante des pieds N'appartiennent-elles pas corps et ême a leur confesseur Et lorsque plus tard elles au- ront el les mêmes a soigner l'èducation de leurs enfants, a qui les confieront-elles car quel est le rnari qui, s'il n'a pas des convictions bien arrètées, aura le cou rage et ['energie de résister aux doleances de sa moi- tiè, et qui a force d'être harcelè,ne finira pas par dire Eh bien, soit, envoyons nos marmots chez soeur Bri gitte, chez frère Pancrace, et même, s'il le faut, chez frère Smaelbrock. I El voila comment, nous libéraux, nous favorisons le clergé, dont nous ne cesssons de critiquer et de dcplorer l'influence. Occupons-nous maintenant de nos fils, bons logi- ciens que nous sommes; nous en ferons des crétins. Les petitsfrères nous renverrout chez nous de grands nigauds qui ne parleront que scapulaires, pèlerinages et autres choses de ce genre. Admettons même que les fils reviennent aux opi nions que professenl le pere. Pourquoi, dans ce cas, les faire d'abord confire dans l'eau benile? Pourquoi d'abord les imprégner de Todeur de sacristie, dont ils ne parviendrout jamais, malgré tous leurs efforts, a se degager completement Nous le répètons De la logique, do la logique. Corre.xpomlance particuliere de l'OPI.VIOH. Bruxelles, 4 décembre. E'Association libérale s'est réunielundi dernier pour délibérer sur les propositions de modifications de son réglement qui lui ont etè soumises a la suite de son échec du mois d'octobre. Tout l'intèrêt de cette séance se résumé dans le discours prononce par M. Van Hum- beik, discours trés chaleureusement applaudi et qui peut être considéré comme le programme politique de l'opposition modérée. Je dis l'opposition modérée, car il s'en faut de beau coup que les avancés de VAssociation se déelarent sa- tisfaits de ce programme, el M. Néchelput a ète bien plus dans leurs sentiments quand, prenant a partie le ministère, il a fait remonter jusqu'a lui la responsa- bilité des divisions qui règnent aujourd'hui dans le parti libéral. M. Van Humbeek parviendra-t-il a rallier ces mé- contents autour de son drapeau? Je n'en crois rien. Le jeune représentant de Bruxelles n'a, dans le carac- tère, ni la souplesse ni Ténergie indispensables aux chefs de parti. Homme d'intelligence et d'etude, mais nature molle et sans resistance, ce n'est pas tout a fait sans raison que le surnom de Pierre l'indécis lui a été donné. Aussi. je le repète, n'y a-t-il pas a compter sur lui pour mener a bien Toeuvre de fusion a laquelle il est chargé de présider. La Chambre a remis jusqu'après la discussion du projet de loi sur la leltre de change, Ie second vote de la loi de milice. Ce second vole va rouvrir un nouveau débat sur la question des exemptions ecclésiastiques. On entendra de nouveau, a la file, MM. Dumorlier, Coomans, Jacobs et les autres orateurs ordinaires de la droite, revendiquant, au nom du droit diviti des priviléges surannés et ridicules. Après quoi, ce 'sera absolument comme s'ils n'avaient rien dit, car bien cerlainement la gauche ne consentira ti aucune con cession nouvelle sur ce terrain, oü beaucoup de libé raux lui reprochent de n'avoir déja que trop cédé. Le correspondant d'unjournal deLiëgëa parléd'une reunion des membres de la droite qui aurait eu lieu dernièrement a Bruxelles a l'effet de donner son avis sur le projet de réforme electorale que M. Coomans se propose de soutnellre prochainement a ia Chambre. Mon confrère a etó mal infurmé. Quelques membres de la droite se sont réunis, il est vrai, la semaine der- nière, mais il n'a été question, dans cette reunion, que de Tattitude a prendre, par le parti catholique, dans la discussion du budget de la guerre. La ques tion de la réforme électorale n'a pas été abordée. On s'altend tous les jours a voir paraitre au Moni- teur la nomination de nos nouveaux échevins. On designe MM. Orts, Fontainaset Lemayeur comme de- vant succéder a MM. Goffart, Devadder et Watteeu. MM. Fanlainas et Lemayeur appartiennsnt tous deux au parti libéral progressiste. L'Etoile met en doute que le projet de loi sur la milice soit adopté par ie Sénat si la Chambre ne fait aucune concession a la droite sur la question des exemptions ecclésiastiques. Je ne pense pas, pour ma part, qu'il y ait des craintes sérieüses a éoncévoir a ce sujet. Le Sénat a vote la loi des bourses d'ètudes. qui froissait bien plus vivement les interêis du parti ciérieal. II votera de mème le projet de loi sur la mi lice, ne fut ce que pour faire preuve de eet esprit de moderation qu'il aime tant a étaler dans ses discours ofiiciels, a dèfaut dc le mettre en pralique dans ses actes. L'Association libérale de Dixmude a fait c'uoix de M. de Breyne-Dubois pour reinplacer M. de Coninck a Ia Chambre. La lutte, dil-on, sera trés animée néanmoins, les libéraux ont le plus grand espoir de voir triompher leur candidat. A propos de M. de Coninck, des journaux ont dit que c'était la defaite de ses amis poliliques aux der- nières elections communales qui avail decide ce re presentant a se retirer de la Chambre. II n'en est rien, paratt-il. M. de Coninck a donné sa démission tont simplement paree que Tevêque de Bruges a refusé de consenlir au déplacement du cimelière avoisinant Ie chateau habité par Thonorable représentant de Dix mude. Ajoutons, pour être juste, que M. de Coninck, qui ne se pique pas d'être un homme politique, n'a- vait acceptè son mandat parlementaire que par pure deference pour son évêque' el qu'il ne Ta jamais con sidéré que comme une charge parfaitemenl désa- gréable a porter. A Mons, les progressistes semblent décidés a com- battre l'éleclion de M. Sainctelette. Leur candidat se rait, dit-on, M. Alfred Lebrun, notaire a Lens et con- seiller provincial. Reste a savoir si le parti clerical ne cherchera pas a profiter de celte division pour passer un candidat de son choix. On remarque avec plaisir l'assiduité de la Reine au theatre de Ia Monnaie. On en augure que S. M. est entièrement remise dc Taffection qui a si longtemps altérè sa santé. Quant a la princesse Charlotte, son état est resté a peu prés le même depuis ces derniers mois. II de- vient, du resle, extrèmement difficile de se procurer des renseignements exacts sur la situation de la ma- lade, défense formelle ayantété faile a son entourage de fournir a eet égard la moindre nole aux jour naux. Une bonne réflexion de Vindépendance au sujet de la nouvelle croisade prêchée contre la presse libé rale

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 2