JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENI 9 YPRES, Dimanche Huiticme année. N° 1. li Janyier 1870. POUR LA BELGÏQÜE francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour I'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes Paraissant le dimanche. Pltl.Y D' IKOH1EHG1T PSSIX DES ASiOSCES ET DES RECLAMES 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes'. Le tout payable d'avance. Laissez dire, laissez-vous bldmer, mais publiez votre pensee. On s'abonne a YpreiS, au bureau du Journalrue de Dixmude59. On traite a forfait pour „es annonces souvent reproducesToutes lettres ou envois d'argent doivent être adressés franco au bureau du journal. Ypres, Janvier t»so. II s'opère en ce moment, clans un grand nombre de nos associations liberates, un travail de transformation trés curieus a observer. Fatigués du röle de dupes qu'ils jouent depuis vingt ans, éclairés enfin, après cel te longue ex perience, sur la sincérité des promesses ministé- r iel les, decides a arracher le corps electoral a la domination des frèies et amis de la doctrine, les libéraux progressistes s'élèvent, de 'toutes ports, contre les règlemenls despotiques qui gonvernent ces associations et cherchent a y introdnire des modifications en vue d'arriver, par les éleiLonS.è une représenlation plus sincère et plus libre des véritables sentiments du p ys. Tont en applaudissant de toutes nos forces a ce tardil' réveil du libéralisme, uous doutons fort que ses efforts, dirigés dans ce sens, aboutissent au résultat espéré. Le travail de rénovation que nos amis out commencé pon va it être fructueux, il y a ciriq ou six ans; nousmêmes nous l'avous ent repris, a eet te époque, dans une série d'articles oü nous démontrions la nécessilé, pour l'Associa- tion d'Ypres, de modifier profondémeut son rè- glemei t d'ordre intérieur. Mais le temps a marché depuis lors, et les choses nous semblent tellement avancées aujourd'hui, qu'une scission fracheet nette peut seule nons débarrasser de la lèpre doc trinaire qui nous rouge. Supposons que les libéraux progressistes de Bruxelles, de Liége, de Yerviers, etc., plus heu- reux que nous, parviennent It faire accepter leurs idees par la majorilé. Les associations cadoques qu'ils auront amsi restaurées n'en seront pas plus solides [lourcela, et eiles resteront frappées de la même impopularité qu'auparavant. C'est une faute qu'un habile commer§ant ne commettra pas de reprendre une maison dont les affaires périclitent. II sait trop bien qu'i! lui pn coüterait plus de peine et d'argent pour la rétablir sur sou ancien pied que pour en fonder une nouvelle. L'estampille doctrinaire, que portent ces associations, est tom- bée aujourd'hui dans le plus complet discredit. A quoi bon la reprendre, au risque de pètir soi-mème de la mauvaise renommee qu'elle s'est i'aite? Que les libéraux de Bruxelles. surtout, méditönt eet avis, eux qui s'occupent en ce moment, avec tant de zèle, a nettoyer les écuries d'Augias de I'Alma Maler du doctrinarisme. lis auront beau faire, notre avisl'écurie restera l'écurie et leur travail herculéeo n'aboutira rieu qui vaillc. Correction dn scrulin, a I'ojieringhe. I. Un arrété rny il en date <lu 16 décemhre vient de staiuer sur les elections communa'es de Poperinghe, conformem-nt a un rapport soumis au roi par M. le ministre de l'intérieur. Cet arrété proclame élti M. Van Merris que la deputation permanente avail écarté et écarté VI. Hubert Van Renynghe qua la deputation avait proclame. II faüait s'y ai tend re Expnsons d'abord les fails en ce qui concerne les candi lats au sujet desqu ls la contestation s'était élevée. Le 26 octobre il y avait a Poperinghe 392 votants; un billet blano et sept bulletins anuules reduisaient la majorite ab«olue a 191 voix. De plus, sept bulle tins étaient conlestés. En presence de ce résultat le bureau élecloral de Poperinghe a proclamè cinq conseillers et remis a la deputation permanente le soin de decider au sujet de la sixieme place vacante. La deputation mainlonant l'annulation des sept bulletins conlestés, annuiaut en outre deux aulres bulletins l'un paree qu'il doone a VI. Valcke le nom de Charles au lieu de Casunir; l'aulre paree qu'il joint au nom de deux can li bus le nom de leur femme, arrive au scrulin que voici MM. Van Merris. 192 voix. Billiau 196 Rommens 191 Van Renynghe. 195 Les sept bulletins conlestés se divisent en quatre categories 1° Quatre portent la qualification de 'Laakhande~ laarpour designer un notaire. 2" Un porte les initiates des prénoms des Candi da Is. 3° Un porie les noms précédés de l'abréviation MM. 4° Un. enfin, deux legers traits, dit le rapport, a la plume, au-dessous du dernier des noms in- scrits. Comment a procédé M. le miuistre de l'inté rieur M. le gouverneur de la province avait demandé d'annuler les élections ou tout au moins de declarer élus MM. Van Merris et Rommens. Pour l'annulation il se basait sur ce double motif d'abord sur ce que les listes électorales contenaient les noms de 23 per- sonnes qui ne payaient pas le eens requis pour être élecleurs; ensuite, sur re que des bulletins porlant une designation qui a fail antiuier des bulletins sem- blables dans Ie premier bureau onl ete valides dans le second. Le premier motif, l'arrêté nous semble l'écarter a bon droit au nom du principe de la permanence des listes. Le second meritait a noire avis un examen plus sèrieux. II est etrange, en effet, que des bulle tins concus d'une facon identique puissent èlre tour tour valables dans un bureau et nuls dans un autre. C'est ici le cas cependanl et cela prouve pour le moins une regrettable lacune dans les dispositions de la loi de 1867. Nous ne pouvons adopter les appreciations de M. le ministre sur le second des motifs invoqués et, dans tons les cas, l'annulation des élections de Poperinghe, comme le demandait M. le gouverneur, était la solu tion la plus dèsirable au point de vue moral, la plus juste, la plus éqoitab.e, onmme aussi la plus digne pour les parlis et les candidats en présence. II. Choisissant un moyen terme, s'arrétant a une solution qui ne peut satisfaire personne, M. Pirmez préfère épiloguer sur les mots. II maintienl l'annulation dps quatre bulletins avec la qualification de zaakhandelaarmais il valide celui qui porte les initiales, celui oü les noms sont pre cedes de l'abréviation MM., celui enfin qui présente deux traits au dessous des noms, sous prélexte que rien de ces bulletins ne porte la trace d'une fi aude. Qu'en sait-il Ne peut-on pas dire, au contraire, que lessrrutaleursdu bureau, au faitdesparticularités locales qu'ignore M. le ministre, sont mieux que lui a même de juger si ou non ces bulletins ont eu pour résultat de violer le secret du vole Et n'est il pas évident que l'iniliale du prénom une fois admise, on peut réaliser par son moyen une foule de combinai- sons ingenieuses Prenons pour exemple la lettre J. Gette lettreu'est pas seulement l'iniliale du prénom Jean, mais aussi de Jacques, de Joseph, etc.et si en place de cedernier prénom on peut eciire J, pourquoi ne pourrait-on pas aussi melire Jo ./os? Ces divers modes de tracer qiie!ques prenoms se rencontrent. Nous en avons une preuve journalière sous les yeux. Noire représentant ne signe pas A. Vandenpeereboom, mais Alph. Vandenpeereboom. Nous signalons le fait sesamis afin qu'a l'occasion ils ne négligentpas une combinaison fertile en bidets marqués, D'ailteurs si l'onconsidère que le legislateur a voulu par la loi du 1ü mai 1867 ernpêcher les fraudes élec torales, que dansl'art.6 il a énuméré toutes les desi gnations permises, il devient évident que l'esprit de la lui veut que cette énumératiou soitd'interpretation stricte et qu'on n'y peut rien ajouter ou modifier, sinon le législateur l'eut dit; or, la première lettre d'un prénom n'est pas un prénom c'est une initiale. On ne saurail done confondre; il suffit d'ouvrir un dic- tionnaire pour ne cocserver aucuti doote a cet egard. Pour rendre notre pensée bien claire, nous ne pou vons mieux faire que reproduire textuellementle pas sage du rapport de la section centrale qui a trait a l'art 6. Cet article, y esl-il dit, est LIMITATIF, c'est-a dire qu'il indique les designations autorisées, et les bulletins qui en renfermer aient d'autres sont declares 'nuts par la disposition suivante En un mot, le but des art. 7 el 8 (devenus dans la loi 6 et 7) est de prohiber les indications SUPLRFLUES ou EXCEPTIONNELLI S, trop souvent employees pour contraindre les volontés. t> Ces arguments s'appliquent également a l'abrévia- fion MM. Quantê ceux qui s'élèvent contre la validation du bulletin ayant deux traits au-dessous du dernier nom, ils ne sont pas moins nombreux. En effel, comment déeidera-t-on quand les traits

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 1