sont une marque et quand its ne Ie sent pas? II ne sufïit sans doute |ias que ces trails soient légers, comme le veut uu pen naïvement Ie rapport minis teriel. Ie plus ou moins de legèretè des traits depen dant de la main qui les trace. I ettr forme sera-t-elle plus conduanle? Mais, cette forme se modifie elle- même avec les mille caprices des personnes Les traits admis ouvrent, comme les initiates, une large porte a la fraude; ce sera un moven de marquer les billets qu'on pourra varier a I'infini Le 4 de l'art. 7 de la loi du 49 mai dit claire- ment a Sont nuls les bulletins portanl a l'intérieur du pli des marques, ra lures, signes ou énonciations de nature a violer le secret du vote. Des traits sont bien des marques, des signes. Mais it y a' ()lus. Le législaleur de 1867 élail tellement préoccupé de l'idce d'assurer le secret du vote que, pöur yftarvenir, il n'a pas hesilé a restreindre dans certain cas ia liberté de l'electeur. II a defendu de biffer des noms, malgré l'embarras que doit eprou- ver l'homme illeltré a qui l'on remet un bulletin sur lequel se tr uve inscrit le nom d'un candidal dont il ne veut pas. La loi lui défend de LiitFer ce nom et il ne salt pas écrire un nouveau bulletin Celte consi- dération n'a pourtant arrête personne, tant on etait décidé a combattre la fraude par tous les moyens Dans la séance du 17 mai, M. Alph. Vandenpee- reboom, alors ministre de l'intérieur, disail a ce sujet Un nom biffé doit être considéré comme ur.e ra lure, car c'est un sigrte dislinctif Interrompu, il ajoutaitQui veut la fin doit vouloir les moyens. Vous désirez que le secret du vote soit assuré, dés lors vous ne pouvez admetlre les bulletins ou se trouvent des noms btffes. Ces paroles s'appliquent a plus forte raison aux traits de plume au-dessous des noms. III. Pour tous ces motifs nous concluons que les sept bulletins annulés par le bureau de Poperinghe de- vaieut rester annulés et que M. le ministre de l'inté rieur en validant quelques-uns ne s'est pas conformé a l'esprit de la loi.Decetle phrase il ne faudrait pour tant pas inferer que i'imparlialilé de la députalion permanente nous inspire une bien grande confiance nous trouvons mêtne qu'en annulant un bulletin qui portait le nom de la femme place it la suite de celui du mari, malgré les termes formels de la loi, celte dépu- tation a émis un vote politique, tout comme la deci sion du ministère a eu un mobile politique. La depu tation eut peut-être slatuè tout autrement si la situation respective des compétileurs avail été in- tervertie; la même suspicion peul se produire légi- limement a l'egard du ministère. Aussi est-il regrettab'e que la loi ail confié a la deputation ia vérificalion des élections eommunales et au gouvernement le droit de statuer sur les con testations en dernier ressort. Corps poliliques tous deux, le ministère et la deputation subissent l'un et l'aulre les passions du parti qu'ils represententde la des decisions comme celle dont nous nous occu- pons. lit, chose pénible a constater, la deputation per manente a, dans I espece, l'esprit sinon le texte de la loi pour elle. Cela est facheux [>our le parti liberal non moins que de voir tous les bulletins marques a Poperinghe provenir d'èlecteurs liberaux. Vérilé a Poperinghe, erreur a Ypres. Le Progrès, dans un long article en réponse au Journal d'Ypres, sWupe de l'èlection de Poperinghe el naturellement, aux yeux de ce valet du ministère tout est pour le mieux daris la meilleure des poli- tiqoes. Ayant l'inteiition de revenir sur les consé- quences de l'arrêté du 18 décembre au point de vue du parti libéral a Poperinghe et dans l'arrondisse- ment, nous jugeons superflu de nous occuper aujour- d'hui de l'article du Progrès. Une seule reflexion pourtant. A propos des bulletins annulés par la députalion permanente et reconmis valables par le gouverne ment, ce journal dit Pai mi ces sept bulletins, un a été annulé paree qu il portait avant le premier nom l'abrevialion MM. et un autre paree qu'il portait les iniliales des pré- noms; or, il est de la dermère éyidence que ces deux EILLETS TOUT AU MOINS DEVAIENT ÊTRE VALIDÉS. Si telle est l'opinion du Progrès, comment se fait-il que M. le commissaire d'arrondissemenl, principal sinon unique rédacteur de ce journal, ait fait annuter aux elections du 26 octobre a Ypres un grand nombre de bul'etins portanl avant le premier nom la même abreviation MM-1 Voila une éirange contradiction ei qui s'explique- rait difficilement si l'on ne savail que les bulletins que le Progrès declare valables a Poperinghe portent Ie nom de son digne ami, M. Van Merris et que ceux que M le commissaire d arrondissement faisait an- nuler a Ypres poriaient les noms de ses adversaires. Or, pour employer l'expression même du Progrèsil est de la derniere evidence qu'il y a ici, dans l'un ou dans l'aulre cas, un acte de la plus insigne mau- vaise foi. Dzin... Dzin... Boum... Boiiui!!! Rien n'est plus dangereux qu'uu maladroit ami. De la vérité de eet ólage le Progrès fournit un nouvel exemple. Ce journal a cru devoir annoncer urbi etorbi que M. le baron Mazeman de Coulhove vient d'êlre nommé vice président de la commission des travaux publics du Sénat. Quel est le bul du Progrès en publiaul eette an nonce, a laquelle il fait les honneurs d'un entrefiht? Si c'est une reclame, il ne nous semblo pas qu'. lie puisse élever bien haut M. le baron Mazeman dans l'esprit de ceux qui se souviennent que VI. Charles Van Renynghe que le Progrès, dans un de ses der nier n°', appelle une oie (sir) a été plus d'une f>is vice-président et mêine president de l'une des sec tions ou des commissions de la Chainbre. En dèpit de tous les eflY ts du Progrès, l'arrondis- sement d'Ypres apprecie ses man lataires a leur juste valeur et il y a longtemps que, faute de grives, il s'est résigné a manger des merles. Le Progrès a tort de ne pas le comprendre. Si ce journal éprouve d'ailleurs l'insurmontable besoin de monter périodiquemenl sur les tréteaux, il devrait avoir assez de bun sens pour n'y pas entr.d- ner ses amis que son charlalanisme coinproinel. Enfin!!! Nous employons a dessein le mot favori de notre aimable bourgmestre, M. Pierre lieke, pour expri- mer l'admiration que nous ressentons en voyant le gouvernement se decider ENFIN a donner un collége échevinal a la ville de Wervicq II y avait plusiru's années que, dans l'espoir d'un reviremenl, le minis tère jouait la comédie avee M. le commissaire d'ar- rondissement Carton pour c<>mparse. ia nouvelle resolution qu'il vient de prendre peut être consideree comme un aveu d'impuissance, une sorle d'acte de découragement on de désespoir, ccmme on voudra, ayant loute la valeur d'une conversion in extremis. Mieux vaut tard que jamais Dans une des dernières séances de la Chambre, M. le ministre de l'intérieur a déposé plusieurs pro jets de loi qui, tout en apportant quelques modifica tions utiles a des :<>is existentes, donneront lieu, nous le craignons, dans qoelques-unes de leurs disposi tions, a l'arbitraire el aux abus de pouvoir. Voici d'abord un changement apporte a l'art 1" de la loi de 1846 sur la chasse. Desormais le gouverne ment pourra interdire la chasse même pendant les époques oü elle est ouverte, dans certaines circons- lances ou a cerlaines heures. Le gouvernement, d'après l'exposé des motifs, veut interdire la chasse pendant la nuit. C'est une bonne mesure. Maisquelles sont ces cireonslarices dont il se préoccupé1? 11 ne s'en explique pas. Mieux eut valu a notre avis les délerminer, les precise-, les énonrer dans le texie de la loi, de même qu'il aurait éle pré- ferable de dèfendre d'une manière absolue la chasse après le coucher du soleil, au lieu de laisser celle dé- fense a l'apprécialion ministérielle et d'ouvrir une nouvelle porte aux complaisances, aux faveurs, aux privileges, l'arbitraire. Le gouvernement veut modifier aussi quelques dis positions des lois communale et provinciale. Entre autres propositions touchaut cette dernière loi, nous trouvons le droit pour les commissaires d'arrondis semenl, droit qui n'appartient aujourd'hui qu'aux gouverneurs, de requèrir la force armée en cas de rassemblemenl tumultueux, de sédilion ou d'opposi- tion avec voies de fait a l'exécution des iois ou ordon- nances légales. On a beau présenter cette modification souslepré- texte séduisant d'assurer plus complétement en core le maintien de la tranqmllité et du bon ordre dans la province. La tranquillité n'a pas elé trou- blée a un tel degré de gravitè qu'une mesure si ex- ceptionnelle pour notre pays puisse sejuslifier. Les moyens de repression ne manquent pas en Belgique el ceux qui aiment le pouvoir fort, ie pouvoir a poignepeuvent aussi inscrire aux annates glorieuses de noire pays que nos chassepots ont fail m^rveille. La nouvelle proposition gou vernemen tale est une copie des plus mauvaises lois césariennes. Le droit de requèrir la force armée pour les gouverneurs, fonctionnaires haut places, agents poliliques respon- sables devanl l'opinion publique aulant que devant leurs chefs, on le comprend jusqu'a certain point, mais accorder ce droit a un commissaire d'arrondisse menl, a un commis aux ecritures, a une boite a lettres, ciimme on les a appelés, voila qui est exorbi tant. Et quand on con nail la parlialité, l'entêtement, les passions haineuses et violentes de certains com missaires, on doit s'attendre, si la nouvelle loi est adoptée par les Chambres, aux plus grands abus. Supposons, pour donner un exi niple, ce droit exisiant lorsque se produisail a Ypres, l'an dernier, la regrettable manifestation a propos de l'ecole de I.amulte; n'est il pas evident qu'au lieu de quelques attroupeinents, de que'ques cris elouffes dans le ridi cule aurait surgi un couflit ayant les consequences les plus déplorables? Un arrêté roval en date du 18 décembre, annulant la decision de la deputation permanente du conseil provincial de la Flandre occidentale, ordonne une enquête sur les èlecliuns comuiunales de Watou. Singulière contradiction! Deux jours avant eet arrêté, le ministère i.ommait un échevin dans la commune de Watou Correspontlaucc particuliere de IWIVIOI. Bruxclles, 30 décembre. Si le parti clérical a compte sur le Gonciie pour'se refaire un peu de popularite, il doit s'apercevoir qu'il pourrail bien s'être trompe. En depit des retentis- saiites reclames de ses joui naux, le monde n ste par- faitement indifferent aux deliberations de ceite as semblee et ne se soucie pas plus des résolulions qu elle s'apprêle a prendre que des neiges de l'an passé. C'est que le tempsn'est plus oü le dogmes'imposait par la force, oü l'on était brüle vif ou écartele pour avoir eu l'audace de douter de la presence réelle ou de 1 'intercession des saints. Le malheur des temps veut que les doux serviteurs de Dieu soietit obligés de s'en lenir a la persuasion el a renoncer au Lücher pour notie convaincre. Des lors, que nous font leurs conciles Le Pape sera ou non déclarè infaillible. Libre a nous d'en croire ce qu'il nous plaitL'essen- tiel est que nous ne soyons pas rdtis pour d ff'erer d'avis, en celle rrialière, avec le Bien Public el M. Veuillot. Tranquilles sur ce point, nous ne nous soucions guère du reste. Peu ou pointdenouvelles poliliques. NosChnmbres sont en pleines vacances el Ie ministère fourbit ses armes pour la grande ba taille qui va s'ouvrir sur la question du temporel des cuites. On assure que, pour faiie diversion a I'effet que celle discussion va produire sur le pays, une parlie de la droite, ayant a sa tète MM. Coomans et Delaet, est decidée a pro poser ei fin Ie proji t de reforme éleclora e dont Ie re presentant de Thurnout nous a entretenus depuis plusieurs mois deja dans la Paix, L'espoir de celle tactique serait de provoquer une scission dans la gauche, trés divisée, comme voussavez, sur la ques tion de la reforme. La difiicullè, c'est de trouver une formule qui puisse salisfaire égaleinenl la minorité de la droite. A gauche, on veul l'extension du droit de suffrage par la substitution progressive du principe de la ca- pacilé au principe du eens. A droite, oü cette théo rie est viveinenl combatlue, on ne songe pour aug- menter le nombre des electeurs, qu'a un abaissement du eens, par la raison bien naturelle que le eens abaissé assurerait trés probablement la mujorité a son parti. Concilier ces tendances diamélralement opposées n'est pas chose facile, assurement, et M Coomans ne nous a pas donné jusqu'a présent assez de preuves de son habiletè parlementaire pour quejecroie faci- lement qu'il la mène bonDe fin.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 2