torales elle établira la large indulgence dont a fait
preuve M. le ministre Pirmez pour les bulletins fa-
vorables a M. Van Merris.
La députation permanente avait annulé un bulle
tin sur lequel l'un des candidats étail désigné par un
prénom autre que Ie sien. M. le ministre, il est vrai,
ne valide pas ce bulletin il a trouvéailleursle chiffre
qu'il cherchait, neanmoins il declare cetie annulation
trés contestable. Or, voici ce que disait M. Tesch
qui, dans la seance du 25 juillet 1866 dêfendail le
projet de loi en qualitè de ministre'de la justice.
Bevenant sur une declarati n anlerieure, M. Tesch
s'exprimait ainsi Je dis que si le prénom n'est
pas celui du candidal, il doit y avoir nullite sinon,
nous ouvrons une porte Irès-large a la fraude. Et
cependant M. Pirmez trouve I'annulation d'un s'em-
blable bulletin thès-contestabi.e 1
Une fois sur la pente de I'indulgence, nous nous
étonnons qu'on ne soit pas allé plus loin. Pourquoi
n'avoir pas validé aussi les bulletins porlant le mot
zaakhandelaar? Les prétextes n'auraient pas manqué
pour colorer cette validation et déja soutient cette
those le journal qui, Ypres, se fait le champion de
toutes les mauvaises causes, le dofenseur en litre de
ioutes les injustices, le próneur de toutes les affaires
véreuses.
lei, de deux cboses l'une
Ou la decision mioistérielle devait être impartiale
et, dans ce cas, s'en tenantstrictement a I'esprit de la
loi lei qu'il ressort de I'exposè des motifs, du rapport
dela section centraleet des discussions des Charnbres,
il fallait annuier tous les bulletins marquéset peut-
ètre recornmencer l'éleclion au moins pour la nomi
nation de deux conseillers.
Ou cette décision était un coup de parti et, dans ce
second cas, il fallait avoir le courage de la logique, il
fallait proclamer élu M. Felix Rommens en même
temps que M. Van Merris. L'interêt du parti, si e'est
lui seul qu'on a eu en vue, I'exigeait. Mais est-ce bien
eet intérêt dont se préoccupent le plus nos politiques?
Croirait-onqu'a M. Van Merris et a ses puissanls amis
d'Ypres Ie progrès des idéés libérales irnporte beau-
coup pourvu que ces messieurs salisfassent leurs
convoitises, pourvu qu'ils soient gorges de places et
d'honneurs
Quelle lecon pour les hommes convaincus qui
s'attèlent au char de pareils cuistres! Ils consenlent
a accoler léurs noms a celui de M. Van Merris et,
quand le moment est arrivé de faire valoir son
influence, celui ci les abandonee 1 II court, il intrigue,
il postule, mais e'est pour se sauver lui-même du
naufrage et sacrifier ceux qui ont lutte avec lui il
s'accroche seul, avec un égoïsme febrile, aux dernières
épaves electorates Homme a idees ètroites, a calculs
mesquins, d'une anbition insatiable, intrigant et rusé
comme tous les doctrinaires, M. Van Merris, a eu
croire quelques bavards, était le Messie qui devait
régénérer la ville de Poperinghe. Le liberalisme a-t-il
fait un pas dans cette localite depuis que eet homme
est representant et èchevin 1 Au consed provincial il a
été remplacé par un catbolique, sans que les libèraux
aientose lutter au conseil communal l'an passé, un
eatholique encore l'a emporle sur l'un des meilleurs
et des plus dignes candidats que le parti liberal y
puisse présenter aux suffrages des electeurs el cette
annèe, aux elections du mois d'octobre, toute la liste
libérale écboue, y compris le Messte lui-même, qui
ne surnage que grêce a la corde que lui jette le
ministère.
Si cependant malgró un échec si rude, M. Van
Merris est nommè echevin a Poperinghe, quelle auto
rité, que! prestige y exercera-t-d TAucun.
Seul de son parti, sans appui dans le conseil, sans
racines dans le corps éleeloral, on ne comprend pas
que la dignité d'un homme politique s'accommode
d'une semblable situation. Aussi si de cette dignité il a
le moindre souci, sisesvisées n'ont pas pour unique
but un siége a l'hötel-de-ville, s'il est convaincu,
comme ses amis le lui fout dire, qu'une éleclion nou
velle lui donnerait une écrasante majorilé, peut-on
être certain que loin de se pavaner dans sun fauteuil
d'èchevin, M. Van Merris s'empressera, en donnant
sa démission de conseiller communal, de se soumetlre
a nouveau au jugement de ses concitoyens. G'est le
seul aioyen pour lui de se relever d'une chute qui l'a
considerablement meurtri et qui a amoiqdri avec lui
tout le parii doctrinaire dans l'arrondissemeot.
Dans une circulaire qn'il adressait le 24 mai 1868
aux electeurs, M. Van Merris disait
On m'aattaqué dans tnes moeurs, calomniédans
mon honneurJe ne m'abaisserai pas a relever de
pareilles turpitudesil est des fails qui ne se discutent
pas et je crois pouvoir m'en réferer au verdict que
demain, réunis souverainement dans vos cornices,
vous êles'appelés a rendre. Ce verdict, je n'en doule
pas, me vengera de toutes les injures et de toutes les
calomnies qu'on a dirigées contre moi.
Electeurs, j'ai passé ma vie entière parmi vous
mieux que d'auires vous meconnaissez et, en renou-
velant mon mandat, vous me donnerez une nouvelle
preuve de votre conflance, en même temps que vous
couvrirez de confusion ceuxqui m'ont si indignement
oulragé.
A cette époque nous avons protesté contre la pré-
tention de M. Vau Merris de constituer le corps elec
toral juge de sa moralite, une question delicate pour
laquelle les électeurs ne possédaient pas et ne pou-
vaientposséderdeséléments suffisants d'appróciation.
Nous avons soutenu que l'electeur n'èlait ni apte, ni
appelea trancher souverainement dans ses cornices
ces sortes de questions, mais sim piement des questions
politiques et administratives et que consequemment
la lutte électorale nepouvait être placée sur le terrain
glissant choisi par le candidal. Nous n'avons pas
modifie nos convictions a eet égard.
M. Van Merris n'a l-ii pas non plus modifie les
siennes Dans cette hypothese, comment expiique-
l-il son échec du 26 octobre
Si, sur les 392 volants qui ont pris part a cette
élection, «au milieu desquels il a passé sa vieentière
et qui il le declare lui-mêmele cmnaissant
mieux que d'autres, si sur ces 392 votants, 195,
en renouvelant son mand.it, o l'ont venge de toutes
les injures et de toutes les calomnies qu'on a dirigées
contre lui, s'ils ont couvert de confusion ceux
qui l'ont si indignement oulragé, r 197 autres, «au
milieu desquels il a également passé sa vie entière
et qui, pour ce motif, «ne leconnaissentapparemment
pas moins bien que les premiers, ont done, par leur
refusde «renouveler son mandat, o déclaré l'inverse
des premiers et couvert de confusion M. Van
Merris lui-même
Celui-ci rejette sansdoute énergiquement cette con
clusion. C'est pourtanl a cette consequence logique
que mène fatalement sa circulaire elle prouve tout
au moins combien sont dangeureuses les prétenlions
émises par lui. Mais, en tous cas, il n'est pas possible
desortir de ce dilemme ou la circulaire du 24 mai
1868, était une oeuvre sérieuse et M. Van Merris qui
a lui-même choisi ses jugt-s doit aujourd'hui accepter
leur verdict quelqu'il soit, ou il recuse a juste titre,
comme nous l'avons fait, la compétence des electeurs
en cerlaines matières, mais alors il avoue implicite—
ment que la publication de cette circulaire a etó un
acte de charlatanisme. 11 va de soi que nous lui
laissons le soin de choisir celui de ces deux termes qui
lui convieut le mieux.
Eloge du petit verre.
Je ne suis pas curieux, non! mais je voudrais
bien savoir pourquoi nos venerables pères cooscrits
en veulent tant aux cabarets.
En criant harol sur les cabarets, nos sénateurs
espèrenl-ils nous faire croire qu'ils sont insensibles
aux séductions du petit verre? Ce serait par trop
naïf. lis auront beau se livrer pendant les séances
publiques a une prodigieuse consommation de verres
d'eau sucrée, on ne se laisse plus prendre a ces ap-
parences trompeuses. La trogne empourprée qui
illumiue la face de la plupart d'entre eux les trahit.
On n'a pas de nez pareils quaud ou ne caresse pas la
bouteille.
X
Et que nos séniles mandataires ne crient pas a la
calomnie. La goutle qui les cloue tous, tour a tour,
dans leur fauteuil, les dénonce. Je gagerais volontiers
la calotte de M. Vanderdonck contre les lunettes d'or
de M. Lebeau que, toute proportion gardée, il y a
plus d'adoraleurs du di'eu Bacchus parmi nos séna
teurs que parmi les manouvriers et les valets de
ferme.
X
Cela étant, n'est-il pas vrai qu'au lieu de chercher
augmenter le prix du genièvre de raanière a le
rendie presque inabordable au peuple, nos sénateurs
feraient chose sensée en abolissant les droits sur
l'entrée des vins et en supprimant les droits d'ac-
cises sur la fabrication des bières? Le vin et la bière
sont incontestablen ent des boissons plus saines que
le genièvre, et l'ouvrier ne demanderait pas mieux
que d'en boire si le prix en était a la portée de sa
bourse.
X
Après cela, il n'est pas bien prouvé que le petit
verre soit si malfaisant qu'on l'assure. Un médecin,
homme de sens et d'expérience, disait hier a ce pro
pos Sont-ils bons, ces sénateurs qui prétendent
priver le peuple de sa petite consolation I Le peuple
ne demande pas mieux que de boire du Madère ou
du Malaga, le matin, du Bordeaux pendant ses re-
pas, du Bourgogne ou dn Champagne au dessert
s mais comme ses moyens ne le lui permettent pas,
il s'en passe et s'en lierit au petit verre. Quand on
n'a pas ce que l'on aime, il faut se contenter de ce
qu'on a, dit le provnrbe.
Et quelle excellente panacée que le petit verre 1
Avez-vous du chagrin, un petit verre vous rèjouit
lecoeur; êtes-vous d'une gaité par trop folie, il
o vous alourdit le cervèau avez-vous faim et n'a-
vez-vous rien a mettre sous la dent, il vous coupe
l'appétitque si vous éprouvez des embarras
d'eslomac par suite d'une trop grande absorption
de liquides ou de solides, il fucilitera votra diges-
lion. Avez-vous soif, il vous désaltérera; avez-
vous froid, il vous réchaufferaavt-z vous chaud,
rien de meilleur pour vous ralfraichir, el si votre
i) femme vous troinpe, il vous donnera la dose de
philosophie voulue pour supporter ce léger dé-
boire. b
X
Le discours de ce médecin m'a plóngé dans un
ablme de reflexions. Or, je crois avoir decouvert dans
cel abime, que les senateurs veulent avoir seuls le
droit de se dunner une perruque. C'est dans ce but
qu'ils cherchent a empêcher le peuple de se mettre
eu goguette. Mais qu'ils prennent garde 1 Le peuple
est bon enfant, il est patientseulement, il ne faut
pas qu'on touche a sa boisson favorite!
X
Vous souvient-il de i'émeute qui a failli éclater a
Bruxelles lorsque quelques cabaretiers s'avisèrent
d'augmenter d'un centime le prix du verre de faro?
L'indignation des farocrates était a son comble, et si
les cabaretiers promoteurs de la hausse n'avaient
immediatement fait amende honorablec'en était
peut-être fait duTróne, de la Constitution et de notre
Nationalité 1
Eh bien, je le dis avec une conviction sincère, en
augmentant le prix du genièvre, nos sénateurs met
tent le pays a deux doigls de sa perte, car, encore
une fois, le peuple est bon enfant, il est patient, mais
gare si l'on a le malheur de toucher a son petit
verre
«rails
Une large et trop génereuse distribution de YEcho
du Parlement est faite depuis quelques jours dans
tout le pays. Sur la bande qui enveloppe chaque
numéro, au dessus de l'adresse de l'heureux dt-siina-
taire, on lit, tracés en grands caraclères, ces mots
appat jelé pour attraper les goujons
GRATIS.
Les personnes qui prendront un abonnement, a
partir du 1" du mois prochain, recevront le journal
gratis jusqu'a cette epoque.
Décidérnent la prose ministérielle, comme les in
dulgences, se dorme au ra ba is.. Aïe, aïe, aïe M
Quand M. Alph. Vandenpeereboom était chef au
département de l'intérieur, l'habitude s'était iutro-
duite de fermer la chasse a la perdrix le 31 decembre.
C'était une excellente mesure qui, sans contrarier
personne, car quel est le chasseur qui s'avise de
tirer des perdrix au mois de ianvi r? contribuait
largemeut a la conservation du gibier. II est regret
table que le ministre de l'intérieur actuel n'ail pas
suivi les mêmes errements, cette annèe surtout que
le gibier est peu abondanl paftout.
A propos de chasse, il parait que nous ne sommes
pas seuls a nous mèfier du but que poursuit le mi
nistère en sollicitant le droit d'interdire la chasse dans
cerlaines cir Constancesmême pendant les epoques
oü elle est ouverte. Voici ce qu'écrit a ce sujet a YEco-
nomie de Tournai son correspondant de Bruxelles
Voila done la Chambre en vacances. Elle n'a pas
eu le temps de voter un projet de loi qui présente
cependant un certain caractère d'urgence la nou
velle loi sur la chasse.
b D'après cette loi nouvelle, très-nouvelle, Ie