JOURNAL D'ÏPRES DE L'ARRONDISSEMENT
1PRES, Fli manche
Huitième année. N° 3,
16 Janvier 1870.
Le tout payable d'avance.
Paraissant le dimanche.
PISIV UanOIlEHGilT
POUR LA BELGIQUE
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Ypres, li Janvier ssso.
Le moniteur de la coterie doctrinaire, dont l'imagi-
nation, comme on sait, ne brille pas précisément par
l'invenlion ne trouvant plus personne a mettre sous
la dent a Ypres, s'est attaqué aux libéraux de Rou-
lers. Nous crpyons qu'il n'aura pas a se louer de son
entreprise. car la réponse ne s'est pas fait attendee
et elle s'incrusle, brülante comme un fer rouge, dans
les épaules de ses pairons.
Allons, hardi, roquet, kiss, kiss, kiss, ii faudra
aboyer plus fort que jamais pour avoir raison cette
fois... Mais, tenez, un bon conseii.... Sauvez-vous
plutót lestemenl, la queue oü vous savez; ce sera
plus prudent.... On ne sait ce qui peut suivre.
l,e PROGRÈS el 1'éleeÜon dc Roulers.
Le commensal de M. Van Merris a I'humeur d'un
jaune, mais d'un jaune.... Ecoulez ceci Les élec-
teurs de Roulers, appelés a élire un sénateur, ont com-
mis l'irrévèrence de ne pas consulter sur leur choix,
la Socièté en nom collectif, Van Merris-Carton -Van-
d.enpeereboom et Ce, et leur sosie, I'Association dile
libérale d'Ypres. Quoi 1 dans Ie cénacle Van Merris,
il soffit d'un coup de verge sur la roche pour faire
jaillir des marguilliers-sénateurs en partie double, ré-
gulièrement fardés de libéralisme a la veille de com-
parailre devant le scrutin, des séides du père Chop-
pinet, dont les idéés libérales et progressives abou-
tissent a la création des écoles d'adultes, et les avan
cés de Roulers dédaignent de puiser a ces sources
généreuses, ils voient d'un oeil indifferent la venue
d'un fils de Loyola, au naturelLe confrèrea raison
de s'indigner, mais les avancés de Roulers au-
raient-ils lort
Entre M. Van Merris, M. le baron Mazeman de Cou-
thove, sènateur-tnarguiHier, imporlateur d'ossements
sacres. entre l'homme-lige des compromis, l'instru-
ment des doctrines les plus retrogrades, et M. Sol-
vyns, du Bien Public, existe-t-il une ligne de demar
cation bien accentuée
M. Solvyns endosse carrément la livrée de Rodin,
il dit ce qu'il est, pratique ce qu'il dit. Et les
autres? f
Que le Progrès repgaing ses alarmes quand les
siffl'-ls du parterre aqront fait justice des comédiens
noirs et jaymes, quand les questions de personnes, de
coterie, d'ambition, dé domination et d'exploitation
doctrinaire, libérale ou eJéricale auront cédè le pas
aux intéréts du principe de liberie et de justice, quand
le m isque sera complétement arrache et l'heure
est prophe les avancés de Roulers feront leur de
voir. Mais ils n'ont pas la païveté de coopérer a
l'ceuv.re liberticide du pouvoir fort, C'esl la un jeu
de dupes les jésuites libéraux sont, a le'urs yeux,
aussi néfastes que les Lpyola eet titre, avee la fran
chise en moins.
Obéissant sa nature essentiellement iocrissienne,
le Progrès émaille sa mercuriale bien innocente,
aureste-^du petit mot pour rire. Malheureusement,
quand le compère goguenarde, il lui arrive toujours
la mésaventure de l'ane de la fable, r— Nous, les
próneurs de MM. Van Merris et C®, égosillert-il, nous
ne sommes pas des avancés avec moins de modes-
tie il eut pu ajouter, sans que personne trouvêt a
redire mais incontestablement faisandés.
Pour n'être pas écrite, la verité ne se sent pas
moins.
K'Ecole de Becelaere.
VEtoile beige, en résumanl les faitsque nousavons
dénoncés dans notre n* de dimanche dernier concer-
nant l'écolecommunale de Becelaere, ajouteen manière
de réfiexion finale Tout cela nous parait bien
difficile a croire et aurait, par conséquent, grand
besoin de confirmation.
Nous comprenons parfaitement les scrupules de
YEtoile beige, a moins de connatire les frères et
amis i) comme nous les connaissons, on imagine dif-
ficilement, en effet, que des hommes qui affichent
de si hautes prétentions au libéralisme conspirent
ainsi laruine del'enseignement laïque, qu'ils ont pour
premier devoir de protéger. Nous-mêmes, qui les
voyions de prés, n'avons-nous pas été pendant bien
des années, dupes de leurs protestations et de leurs
promesses? L'Eloile beige, en exprimant ses doutes,
nefailqueceque nons aurions fait nous-mêmes quand
une expérience journalière ne nous avait pas encore
ouvert les yeux sur la sincérité de nosgrands faiseurs.
Quoi qu'il en soit, nous mainlen'ons l'exaclitude des
fails dont YEtoile demande la confirmation et cette
confirmation, peut-être la feuille bruxelloise la trou-
vera-t elle dans le silence obslinédu Progrès, si bien
en situation, pourtant, pour nous confondre, si nous
en avons imposé a nos lecteurs.
La leltre suivante nous est parvenue trop tard
pour trouver place dans notre numéro du 9 jan
vier
Poperinghe, le 7 Janvier 1870.
Monsieur le rédacteur de 1'Opinion,
En lisant l'article que vous avez publié dans votre
numéro de dimanche dernier au sujet de nos éleclions
communales, je n'ai pu me défendre du désir de vous
communiquer les observations que cette lecture m'a
inspirées et que je vous prie de bien vouloir accueillir
dans vos colonnes.
Après avoir discuté d'après votre manière de voir
le résultat du scrutin de Poperinghe, vous concluez
que les sept bulletins annulés par le bureau électoral
et par la députation permanente devaient rester an
nulés, et que M. le ministre de l'Iutérieur, en validant
quelques uns de ces bulletins, ne s'est pas conformé
a l'esprit de la loi.
Pour arriver a cette conclusion générale, vous
examiiez un a un les bulletins contestés, et, sans
émetlre une opinion sur les quatre bulletins portant
zaakhandelaar pour désigner un notaire, vous vous
bornez a condamner les trois autres, comme si la ré-
probation de ceux-ci düt entrainer oelle des premiers.
Dans eet examen critique vous commencez par
répudier le bulletin portant les iniliales des prénoms
des eandidats, sous prétexte que, l'initiale une fois
admise, on peut réaliserpar son moyen une foule de
combinaisons ingénieusas.
Si ces combinaisons éventuelles avaient été mises
en oeuvre, je serais des premiers. Monsieur, a partager
vos scrupules mais de ce qu'un seul bulletin a été
tracé de cette manière on ne peut inférer que son
auteur ait été mü par une intention frauduleuse, car
il ne pouvait savoir si, ce qui était assez probable,
d'autres bulletins formés dans lemême sens neseraient
pas venn déjouer cette intention. Ge n'est qu'en
intervertissant l'ordre des initiaties sur un nombre
donné de bulletins et d'après des combinaisons calcu-
lées, qu'on pourrait rationnellement être taxé de
fraude. Or, on peut bien mieux faire des combi
naisons au moyen des prénoms écrits en toutes lettres
qui, outre qu'ils sont d'ordinaire multiples, peuvent
encore étre écrits en deux differentes langues. Aux
dernières élections pour les Ghambres une masse de
billets portaientAlp. Vandenpeereboom, P. Beke
J. Van Merris ou Ch. Van Reninghe, sans que per
sonne ait songé a élever la moindre réclamation, et je
pourrais citer des villes et des communes oü, le 26
octobre dernier, l'indicalion des prénoms par les
inialiales faisait plutöt la règle que l'exception.
D'ailleurs l'admission de l'initiale est une garantie
pour l'èlecteur qui n'est pas toujours censé connaitre
Ie prénom du candidat dont l'orlographe méme du
nom, qui a aussi donné lieu a des contestations a
Poperinghe, ne lui est souvent connue que par sa
signature,etsi l'auteur dubillet portant Charles Valcke,
au lieu de Casimir Valcke, avait eu la bonne idéé de
mettre C. Valcke, eonformément a la signature de ce
candidat, il ne se serail pas exposé a se voir enlever,
comme ses compagnons d'infortune, son droit de vote
ou son droitde citoyen. Qu'on ysongebien, cettepéna-
lité, semblable celle édictée par l'art. 12 de la loi
contre les condamnésaunepeine infamante,estsévère
et peuenrapportavecledélit. Non seulement le délin-
quant, mais six hommes honorables et toute une po
pulation innocente en ont subi la rigueur.
Vous pourriez m'objecter, Monsieur, que la loi
n'exige pas l'énonciation du prénom pour les eandidats
généraleraent connus comme tels mais une candida
ture peut surgirau dernier moment, et alors comment
l'èlecteur distinguera-t-il le nouveau candidat de ses
homonymes, s'il ne connait de son prénom que l'ini
tiale C'est ainsi qu'on a essayé decontester des bul
letins portant simplement le nom de,M. Vantours qui
est devenu, a l'insu des calholiques, notre sixième
candidat la veille de t'élection.
L'abréviation MM. placée devant le nom du premier
candidat, et non prévue par le législateur, ne me
parait pas devoir être plus considéré comme une
fraude que l'initiale du prénom, et si quelque chose
pouvait paraitre étrange ou insolite a l'endroit de
cette énonciation, ce serait plulót son omission
devant des noms honorables Toutefois il faudraitque,
pour l'admission ou le rejetde cette marque... d'hon-
nêteté, la règle fül générale, et je blamerais plutót
ceux qui jusqu'ici l'ont accusée que ceux qui l'ont
approuvée.
Quant aux deux légers traits qui terminaient un
des bulletins contestés, il est a remarquer que le légis
lateur admet une distinction entre ces sortes de mar
ques, puisqu'il ne condamne que celles qui sont de