JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
d'Alexandre GENDEBIEN, l'un des eon-
YF11ES, ilimanche Huitième année. - 5» 30 Janvier 1870.
Le tout payable d'avancb.
PSSH.V SVABOTOESIEüT
POUR LA BELGIQÜE
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Un Numéro 25 Centimes
l'ltl.V »KS AilWOACES
ET DES RECLAMES
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La Redaction Fr. 20 00
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Mlle Hélène Duménil2 50
M. Fran§ois Rabau3 00
L'ne poiilre dans l'eeil du PKOGStESÜ!
Après le fier cartel aux avancés de Roulers,
nous avioris la bonhomie de croire que les bou-
ches ouvertes par les sages du doctrinarisrae
yprois daigneraient parler. Illusion!... Le
Progrès a eu héte de rentrer ses cornes. Se serait-
il souvenu a nouveau, que le silence est d'or?...
C'est fècheux. Quand des procédés de discussion,
aussi distingués par le fond que par la forme, ont
assigné la polémiqne d'un journal Ia première
place dans la presse beige la bonne, s'entend
quand on représente aussi énergiquement la
fidélité au drapeau libéral, quand on a enrichi Ie
Parlement de M. Van Merris, a-t-on bien le droit
de fuir un débat que soi-même, de son plein gré,
par amour de la vérité, sans doute, on a sou-
levé.
Nous comprendrions chez.une feuille bien ap
prise, toujours de blanc gantée, parfumée de con
venances,l'horreur des questions de noras propres;
ce genre de pugilat, le Progrès l'abhorre, nous
le savons, et nous pourrions en fournir une mul
titude de preuves; mais il s'agit.dans l'occurence,
d'un principe le libéralisme n'a pas le droit de
déserter le champ du combat; coute que coute,
quand Ie clairon clérical sonne...rarme au bras!..
Siuon, !e Progrès
a Fend Ia nue et foudroie!...
Les avancés de Roulers ont ri, il est vrai, au
nez du forban de la rue au Beurre. Mais le Pro
grès est en mesure d'appuyer sou portez armes!»
sur un passé immaculé, et il ne reste d'autre issue
aux brouillons que de courber honteusement
le front et d'adorer le grand journal
Oui, il appartient au pasteur des pasteurs de
ramener au bercail la brebis égarée.
Oui, Progrès! depuis votre naissance, vous
avez vécu de sacrifice et de dévouement au libé
ralisme.
Oui, vous ètes le progrès, la vérité, la justice
vous êtes l'incarnatiou du Congrès libéral, daus
la presse, au Parlement, au Séuat, l'FIótel de-
Ville, a Becelaere... partout!
Au lieu d'affronter le grand combat, niai-
serie d'avancésvous avez biaisé, trahsigé, com
promis, traité; mais vous régnez, Césars, bénis
par la coterie et fépiscopat....
Maitre, recevez nos excuses!
Seulement, ces choses, nous eussions voulu les
lire dans vos propres colonnes il leur manque le
relief de votre plume courageuse. Voulez-vous
que nous-mêines nous achevions la démonstration
de nos torts?.. Que notre aplatissement soit com
plet et la coupe vidée jusqu'a la lie!
Ne sont-ce pas les hommes du Progrès, qui,
tout-puissants déjè, et a deux reprises différentes,
en 1848 et en 18,59, ont donnè leur libéral appui
a la candidature episcopale de M. Charles Van
RenyngheP
Ne sont-ce pas ces mêmes hommes qui, mal-
gré la décision de l'Association libérale, ont sou-
tenu cette rnême candidature cléricale contre la
candidature libérale de M. Désiré Vanden Bo-
gaerde PP
N'est-ce pas vous, messieurs du Progrès, qui
de 1850 a 1859 avez été les complices du pacte
Malou- Vandenpeereboom
N'est-ce pas votre rédacteur principal, grand
fonctionnaire, grand libéral, qui, en 1857, lors-
que le parti clérical veuait de succomber sous
la loi des couvents, refusa la candidature
offerte contre M. Malou sous prétexle qu'après
deux ans, il eut pu ne pas étre réélu, et que, n'é-
tant plus.... grand fonctionnaire, il ne serait
plus rienPPP (Sic.)
Ah! mes beaux messieurs, vous faites la le^on
aux avancés de Roulers? Croyez-m'en, soyez
moins pressés l'avenir, continuez votre petit
métier lucratif a Ypres, et ne mettez plus le nez
dans les affaires d'autrui. Ce sera plus prudent.
Nous sommes certains que M. Van Merris
est de notre avis.
A Messieurs les Electeurs.
Permetlez a un manouvrier qui pendant sa jeu-
nesse a été valet de ferme, de soumettre a VV. ER.
quelques humbles et timides observations au sujet du
système electoral qui nous régit? Je serai aussi poli
que peul I'être un homme qui, comme beaucoup
d'autres, n'a pas eu I'honneur d'étre élevé sur les ge-
noux d'uue duchesse.
La Constitution proclame que tous les pouvoirs
émauent de la nation.
El cependant, de par la Constitution, je ne con
cours pas au cboix des rnandatairesdu pays?
Et pourqooi cela, s'il vous plait? Est-ce que par
hasard je ne ferais pas partie de la nation? Ne suis-je
pas Beige comme vous et tous les Beiges ne doivent-
ils pas être égaux devant Ia loi
Suis je plus béte que M. Bouvier?
Moins incorruptible que M. Delaet?
Moins vertueux que M. Van Merris?
Plus mal peigné que M. Van Iseghem?
Nonmon crime c'est que je ne paie pas a l'Etat
42 fr, 32 c. d'impót direct. C'est a en couper le filet a
M. Dumortier.
Mais vous, respectable cretin, qui n'avez euque la
peine de nuitre pour être favorisé de ia fortune; mais
vous, consciencieux épicier qui n'avez eu qu'a frela-
ter vos marchandises pour avoir pignon sur rue mais
vous, fonctionnaire modèle qui avez cédé a toutes les
tentatives de corruption; mais vous, usuriers, qui
avez spóculé sur la misère d'autrui; mais vous, agio-
teurs de haut el bas étage qui avez exploité la bêtise
buroaine, la loi vous reconnait les capacités nécessai
res pour procéder au choix judicieux des rnandataires
de la nation. Vous payez a l'Etat 42 fr. 32 c.! Cela
suffit.
Ayez done fait de brillantes études, soyez avocat
ou médecin, professeur ou savant, ayez élargi le do-
maine de la science; ayez enrichi I'humanité de ces
précieuses découverles qui sont l'orgueii de l'esprit
humain, si vous ne payez pas le eens étabii par la
Constitution, vous êtes exclu du sein de Ia nation et
devez subir la loi que vous impose Ie censitaire.
Comme cela est logique! Comme cela est moral!
Comme celadépeint bien l'état de notre société!
Voyezcapersonnage qui marche dans la rue avec
la gravité d'un ane qui porte des reliquesil va dé-
poser dans l'urne électorale un bulletin de vole qu'il
ne saurait pas lire et qu'il a fait écrire par un ami ou
qui lui a été remispar un courtier d'éléction. Ce per-
sonnage ignare est électeurDérisioni..
Avouez, Messieurs les électeurs, et je ne m'adresse
qu'a ceux d'entre vous qui ont quelques notions de
bon sens,que notre système electoral est absurde, in-
tolérable; il est grand temps qu'on y apporte de sé-
rieuses réformes.
II est incontestable que dans Ie siècle oü nous vi-
vons, c'est a ['intelligence que revient le premier
róiel'argent doit être relégué au second rang
Le premier pas a l'argent pour aller au marché,
mais pour tout cequi a trait a ce que j'appeilerai la
vie intellectuelle et morale, place ('intelligence!..
Vous souvient-il d'une des charmantes fables de La
Fontaine La tête et la queue du serpent? La queue,
ennuyée d'être toujours trainée a la reuiorque de la
téte, sollicita Jupin Ie bon Dieu s'appelait alors
Jupin— I'insigne faveur de pouvoir imposera la tête
toutes ses fantaisies et de prendre la tête de la co
lonne lorsqu'il lui plairait de niettre le corps en mou
vement. Jupin eut la cruelle bonté d'accéder au désir
de la queue. La voila done toute joyeuse et loute fré-
tillante qui se met en marche, mais la pauvrette
n'ayant pas, comme les hommes a queue de Pourrier
un oeil au bout de cettecomment dirai-je?.... aii
bout de cette extrémité, el les allèrent, la tête et elle,
se briser contre un rocher.
Que concluez-vous de la, que direz-vous? C'est
qu'en continuant a confier la direction des affaires pu-
POUR UN MONUMENT A ÉLEVER A LA MEMOIRE
DATEURS DE LA NATIONALITY! BELGE.