Clérieaux ct doctrinaires,
ou
Bonnet Itlaiic et Itlanc bonnet,
COMÉBIE EN UN GRAND N MBltü d'aCTES.
Nous venons d'assislerel Ie public avecinous
specialeur impassible, it line curieust! polémique entre
le Journal d'Ypres el Ie Progrès. II s'agit <lu molle de
distribution de secours aux indigents par leibureau
de bienfaisance. L'organecaliiolique accuse nettemeut
M. le président de ce bureau d'exclure impiioya-
blement des lisles de secours les pauvres les plus
honnêles, les plus dépaurvus de ressources el les plus
surcliargés de familie, dont les enfanls «froquentent
l'école des Frères» et mêtne de mettre brutalement
a la porte de la chambre des pauvres la pauvre mère
qui implore justice el pitié. Pour ceux qui ont vu,
comme nous, nos petils lyranneaux, qui onl pu con-
templer de prés leurs pielres procédés, leurs mes
quines passions, leur arrogance avec las fatbles et les
petils, leur bassesse devant lesgrandsetlespuissants,
pour ceux qui savent que le raisonnemeut, la persua
sion n'est pas l'arme qu'ils manient le plus d'exlre-
ment, ntaisque c'estau contraire en les frappant dans
leurs intéréts malériels qu'ils subjuguent les popu
lations, les procédés fletris par le Journal d'Ypres
n'ont rien de surprenant. Constatons en outre que
'M. Ie président du bureau de bienfaisance directement
.misen,cause n'a pas trouve un mot pour-sa justifica
tion. Ge silence est éloquent.. Aussi tuut lecteur impar
tial tiendra-t-il pour fondées les accusations, a moms
qu'une refutation sérieuse et avec prouves a l'appui
de l'intèressé ne vienne les detruire.
Tel n'est pas a coup sur te but qu'atteinl le Progrès
dans sesrépliques. Jamais on n'a.rien vudeplusfaible,
métne dans les colonnes de ce journal ce qui n'est
pas peu dire. II ne rèfule absolumenl rien. II se con
tente d'une malveillante insinuation a l'égard d'une
malheureuse qui ne devrait inspirer que la pitie.
Une pauvre femme, dit-il, sans instruction, coqi-
parait et reparait devant une administration chari
table et paree qu'elle n'obtient pas satisfaction com
plète, au gré de ses désirs, on reproduit comme litié-
rales toutes les conversations qu'elle attnbue a eet te
administration. Cette femme est v.raisemblablement
honnète nous ne la connaissons pas; peul être
n'a telle jamais men li. De quel droit, messieurs du
Progrès, le soupconnez-vous Vous ne portez pas
contre elle une accusatipn loyale, franche, appuvee de
fails, non, vous n'avez pas ce courage vous glissez
dans voire fumier littéraire une insinuation infame
seule chose dont vous soyrz capabies. Est-ce bieu a
vous de laxer quelqu'on de laussete, vous dont toule
la puissance, tous les succes n'ont eu de|iuis vmgt-
cinq ans d'autre base que le tnensonged'hypocrisje cl
t'asluce? Salir autrui afin qu'ori u'aperc me pas voire
propre verniine, cl vous croyez que le pubac sera
dupe d'une pareille lactique
La question d ailleurs se r.ipelisse singulièrei'nent
aux ycuxdu Progrès Ccrtcs, nous ne utons pas plus
aujourd'liui que hier, dil-il.que le bureau de bienfai
sance duive exereer uu pouvoir lutelaire sur les indi
gents |iour faire doniier a leurs enfanls une iostruc-
tionqu'il croil b >nne;mais de la a les brusquer el a les
mettre ou les pousser a la porte, il y a uu ablnic que
les administrateurs de notre bureau de bienf,usance
n'ont jamais frauchi.
Ainsi, a eótéiies brutalités'de fortne qu'il nie, il y
a au fond des refus de secours qu'il avoue et la pres-
sion despotiqueau profit de l'enseignement communal,
o Nos adversaires font dc même en faveur de l'ccole
des Frères el de leurs congregations, s'ecrie le Progrès
el le bureau de bienfaisance est eertes assrz justifie
paree qu'il est en cas de légilime defense, lorsqu'il
protege un établissement iaïque contre les foudres de
l'eglise et contre les persecutions de ses minis-
tres.
C'est la doctrine des représailles dans tout son cy
nisme, c'esl la peine du talion appliquée en matière
administrative. Mais de quel droit protestez-vous
centre l'oppression cléricale, contre les usurpations
de pop voir du clergé, lorsque, de voire cólé, vous
cxerccz une oppression non moindre? La secularisa
tion de la bienfaisance publique, l'un de nos prin
cipes modernes, a eu suriout sa raison d'êlre paree
que l'imparlialité de I'églisé dans la distribution des
aumónes est a bon droit suspecte, mais que dire de
vous, administrateurs laïques, qui ne savez pas vous
'"over au-dessus de mesquines considerations ni
voir dans (ons les pauvres sans distinction aulantde
malheureux ayant un droit égal aux secours 1 Nous
disons droit. En effel, ces secours ne vous appartien-
nent pas, vous en étcs les depositaires ces deniers
ne sont pas les vótres, mais ceux des indigents, et le
pauvreenles reccvanlde vos mains ii'implorepas une
faveur dont d vous iloive être reconnaissant, tl use de
Son droit ce palrimoine est a lui.
Voic: poui lant ou en arriveot des administrations
qui s'inspirenl des intéréts de parti plus que des
principes .de iberiéet de justice.
Le Journal d' Ypres accuse le bureau de bienfaisance
d'abuscrdeson autorite pourcoiitruimire les pauvres,
par le refus de secuurs, a envoyer leurs enfanls a
l'ucole communale.
Le Progrès, de son cólé, porie la n.éme accusation
contre leclerge agissanten faveur de l'école des Freres
et des congregations.
Nous cmyons que tous deux ont raison et il est
vraimeiit facheux, pour ([edification du public, que
chacun deux n'apporte p»s contre son conlrad.cteur
les pieuvesdont il dit avoir les mains pleiues. Nous
en apprcriiJrioiis de Lelies I
En attendant, une conclusion logique ressorta toule
evidence de la poléuiique du Journal d'Ypres avec le
Progrès C'est que clericaux et doctrinaires n'invo-
quent.la liberie que pour Ics.hesoins de Leur cause
qu'au fond leurs agissements sant les mèines.
Aplatissemeot des caraetères el oppression des
consciences, au nom du ciel, au profit des p.etits
Frères et des J suites. Aplatissemeot des ca aoteres
et oppression des consciences, au nom de i'a Iminis-
traiion disiribuant ses faveurs, au profit des u frères
et amis de la doctrine.
C'est bonnet blnnc et b'anc bonnet.
fl.ocriaiia.
o Ofi alli'ü-voiis, monsieur Itabbé
Voos allez vous casser le ncz
Le village de Locre po-sede uri cure mais un
dróle de cure, un curé qui a un exterieur temaiqua-
blemcnl plaisant cc village [lossede egalement une
societe de Saint-Séhastien, dont f.mi partie les geus
les plus honorable# de I'enJroit. Or, voiei ce qui s'est
passé :très-dró!e 1
La societe s'adresse au cure pour obtenir
moyennant payer une messe eri l'honneur du pa
tron. La messe est accotdee, nnnnncée et, le jour
venu. on se rend a l'eglise. Jusqu'ici tout est bien.
Mais le saiui liomme li'avait pu prevoir que chaque
membre de la confrérie aurait eiè accoinpagné d'une
femme. La f mme poor lui, cotntne pour les Pères
du concile dé l'rente, esl un élre rnaudil
Eli bien, elle y etail, la femme et le curé ne s'en
aperc it qu'au moment öu. ayant distribuè l'off ande
aux hummes, le sexe t'.iilile s'est présenté pour em-
brassersa patene Geoi.elait Irop fort. Comment!
des femmes ici. painii vous! Son indignation ne se
Coniim p us sa pertuque se diessa sur sa tète; ses
y.ux lancerenl des foudres et sa bouche l'anathème.
Les p us grossières injures s'enlrecroisèrent sur ses
levi es II rry put lenir 'Uu liomme emportequoi I
Tantes ees l'e.nines lui pnrurenl des è'.res afiVeux
-semdue/en .qui feraient inieux de soiguer leurs en-
laiits a ia m iisoii, de lus orner de scapulaires -.et de
ro-aires, enfin de les preparer pour Ie Seigneur.
Aprés leur avoir verlcmeiii fait la lecon, il inarcha
vers I'aiitel p uir contineer le saint sacrifice.; mais ce
spectacle l'clouffait. Son eoeur indigne saignail en-
.core et le sang un r. Qua sur le cueur. Arrivé a l'au-
tei, il voulul recominencer son discours qu'il avail
trouve insullisaiii, el, de plus bel e, reprit sa haran
gueLe Saint-Esprit s'en caclia la tète sous les
ailes les confrères quitlèrent l'eglise, en cortege
cinweiiant leurs epouses el laisserent Mons curé
cocune dans Lr chanson, seul avee son deshan-
ncur. Quelle yff,ure 11
l es plus grands ma.heurs s'abaltront sans nul
doute sur le village. Mais, en attendant, les membres
de la societe se sont donnés de I'avance au banquet
qui suivil la ceremonie religieuss
El l'art. 2
MM. les Commissaires d'arrondissement....
sont chargés de l'exécution du présent arrêlé, dont
des exemp'aires leur seront adressés, pour être pu
bliés.el afficliés, conformement a l'art. 1" de l'arrêté
royal du 28 janvier 1832.
En même temps que paraissait cetarrêté de M. Be-
noit Vrambout, M. le cornmissaire de district d'Ypres
faisait afficher une pancarle ainsi congue
SERVICE
des
ROUTES.
-» Lc cornmissaire do l'arrondissement d'Ypres,
président des commissions administratives des routes
communales, failasavoir que toutes les barrières éta-
blies sur les dite.s routes, sont ferinées jusqu'a in
formation ultèrieure, et ce a partir du 1" levrier
1870, a minuil,
Messieurs les bourgmestres sont priés d'en in
former immediatement les gardes champêlres ainsi
que les percepieurs des barrières qui sont etablies
sur e lerritoiie de leur commune.
Ypres. le I" fevrier 1870.
l.e cornmissaire de ('arrondissement,
n Henri Carton.
Devant l'arrêté du gouverneur, d'une part, et l'ar-
rêuquel autre mot employer? du oornmissaire,
d'autre part, nos a immistrateurs coinniunaux se
sont trouves dans une grande perplexite. lis se de-
tnandaicut qui du gouverneur ou du cornmissaire
avail Ie dr n d'onluum r la formelere des barrières
sur les routes communales
Nous reconnftissons que le cas a dCt être embar-
rassaut pour des administrateurs communuux.
Encore, est-il heurenx que gouverneur el corn
missaire aient fermé leurs barrières a la même
hem e I
Du resle, nous ne faisons que constater un fait,
laissant a ceux qui en out le devoir, le soin de don
net- des inslructions aux administrations locales, afin
qu'a l'avenir elles sachent a quel fonctionnaire il leur
faut piêter l'ureille.
(•ouverueur el com siissalre.
Au dernier degel, M. le gouverneur de la province
de la Flandre Occidentale publia un arrête dont l'art.
1 portail
s Les barrières seront fermées a partir de ce jour,
le' de ce mois, i) minuil, et le roulage sera suspendu
sur toutes les routes pavées el empierrées dans cette
province, tant sur celles de l'Elat, que de la province
et des communes.
Un journal de Bruxelles, la Chronique. a repro
duit, tl y a que'ques jours, une communication trés-
intéressante d'un negociant de liruxelles, sur le prix
élevo du transport des petils paquels, dils articles de
Messayeries, par le cliemin de Ier la note en ques
tion prouvait que le prix de ces transports a aug-
menté de 20 a 30 centimes, depuis la convention pas-
sée entre l'Etat et la socielé Van Genrl.
II résulle de celte convention que l'adminislralion
Van Gend, qui faisait autrefois concurrence a l'Etat,
est main'enant son associée que pariant elle ne tient
pas plus que I'adnnnistration du cliemin de fer a
donner des avatitages au commerce, que les prix de
transport ctant fixes de comrnun accord entre ces
deux colossesqui rnneonnent lescommercants comme
bon leur semble, il s'en esl suivi I'augmentation dont
on se plaint avec raison.
En ce qui concerne Ypres, nous pouvons afifirmer
que tel petit paqnet qui cofjlait, il y a qualre aus,
50 centimes régulièrement pour vemr de Bruxelles
Ypres, coüte niainlenant 70 80 el 90 centimes.
A qui profile celle augmentation A la compagnie
Van Gend. (lit I'un; a l'Etat, dit 1'aulre peu importe
it q.u.i telle profilele fait esl qu'elle est payee par les
commercants de détail, dont plusieurs voient ainsi
leu'S depenses de ports augmentées annuellement
dans des proportions considerables.
Ainsi, pendant qu'on accordait aux voyageurs une
diminution sur les parcours, on infiigeait au com
merce une augmentation sur les transports.
II y a la une anomalie, pour ne pas dire une injus
tice. qui ne peul durer; que la convention Van Gend
(con vent ion que beaucoup trouvent detestable et qui
ne piofite, dit-on, qu'aux actionnaires de celte puis-
sanle sociète) soit la cause du mal, c'est a examiner,
mais en allendanl nous recommandons la chose a
notre chambre de commerceelle, qui réclame en
vain tant declioses, devrail bien se rendre aux vceux
de lous el .faire les démarches voulues pour obtenir,
en faveur dn commerce de detail, la taxe uniforme
des petils colis a 50 centimes, comme cela existait
autrefois.
Chemins «Ie fer de Dnnker«|iie a Furncs et
de flluzebroiiek a Foperiaglic.
Nous avons reproduit le trxte de la convention in
ternationale entre la France el la Belgique relative-
ment a rélablissernent de ces deux chemins de fer.