I JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPllES, DimaBche Iluitième année. 9. -t 27 Février 1870. PII1X B'ABOSSEMEIT POUR LA BELGIQUE g francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour 1'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX RES ASÜOSCES ET DES RECLAMES 10 Centimes Is petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes-. Le tout payable d'avance. Paraissant le diiiianche. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez voire pensee. On s'abonne a Ypres, ctu bureau du Journal, rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour „es annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Souscription Grendebien. Montant des listes précédentes Fr. 38 50 La rvforme electorale. Sur la proposition de M. Ie ministre des finan ces, le Sénat a décidé qu'il aborderait, dèssa ren- trêe, la discussion du projet de loi sur la reforme électorale voté par la Chambredes représentants, il y a prés de trois ans. Franchement, nous croyions ce projet mort et enterré pour toujours. II avait fait si piteuse mine h la Chambre, ce malheureux projet; l'opinion publique lui avait fait un accueil si dédaigneus, les satisfactions qu'il offrait aux partisans du droit de suffrage étaient si manifestement illusoires et dérisoires, que l'idée nous était venue, comme a beaucoup d'autres, que le ministère ne devait pas tenir le moins du monde, au contraire, l'arrac'ner sa moississure. Eh bien nous nous étions trompés. D'ici trois ou quatre semaines leSénat sera appelé a son tour a délibérer sur le projet émané de la sagesse de M. Frère-Orban.et le discernement politique, l'esprit liberal dont l'auguste assemblée a donné si souvent des preuves, principalement dans ces dernières années, ne permettent pas de douter qu'eile se rallie avec empressement au système proposé par le grand pontife de la doctrine. Au fond, cela nous est fort égal. Que le projet soit voté ou non, quand l'beure de la grande réforme aura sonné, ce ne sera pas cette mince barrière qui arrètera le courant. C'est pourtant de cette illusion sénile que se bercent nos gouverne ment», lis comptent que, la loi votée, le mouve ment en faveur de la réforme électorale se ralen- tira et fimra par s'éteindre complétement. Nous sommes assurés qu'ils se trompent. Le mouvement, on pouvait le nier, il y a trois ans, quand le projet du gouvernement a vu le jour. A partquelques résolutions votées dans des meetings et quelques pétitions adressées a la Charobre, le sentiment public en faveur d'une large extension du droit de suffrage ne s'était pas manifesté, et nous mêmes nous n'avons pas déguisê, h cette époque, la tristesse que le spectacle d'une telle indifférence nous fesait éprouver. Les choses ont singulièrement changê depuis. Le mouvement s'est agrandi dans des proportions considérables. Ce ne sont plus seulement quelques meetings et un petit nombre de pétitionnaires, c'est la presse libérale presque toute entière, ce sont les associations politiques de Ia plu part de nos grandes villes qui s'élèvent avec énergie contre le système gensitaire et qui récla- ment impérieusement des modifications radicales dans le régime électoral qui nous gouverne. Aveugle qui ne voit pas que la réforme électorale a fait depuis trois ans un pas immense et qu'eile s'impose aujourd'hui comme une question dont la solution ne peut plus être ajournée sans exposer Ie pays un bouleversement. S'imaginer que, quaad le Sénat aura voté le projet du gouvernement, le pays se déclarera sa- tisfait, quelle ridicule espérance Ce que veut le pays, ce n'est pas une réforme dérisoire, une ré forme pour rirecomme celle que propose le cabinet. C'est une rébrme sérieuse et libérale qui fasse entrer dans l'exercice du droit élec toral tous les citoyens que la loi actuelle en exclut sans aucune espèce de raison, c'est la substitution du principe de I'égalité au régime de privilége sous lequel nous avons vécu pen dant prés de quarante ans c'est un système qui consacre, avant le droit de la propriété, celui de l'intelligence. Cette réforme, il nous la faut, et nous n'attendrons pas le cinquième acte pour l'obtenir. Au besoin, nous saurons la prendre. Toutes les personnes qui se sont trouvées en rap port avec M. l'ingénieur Andries ont appris avec regret qu'il nous quitte. II se rend dans un arrondis sement oü les travaux ont une importance plus grande que ceux de nos conlrées plaies. Quand on réfléchit cependant a ceux qu'exige la defense de nos coles, on s'ètonne de voir M. Andries appelé dans une autre province, lui qui, de l'aveu de tout le monde, possède des connaissances spéciales pour ce genre de travaux, précisément au moment oü le gouvorne- ment va demander a la legislature des crédits consi dérables pour l'amèlioraliou des cötes, et l'on se de- mande si le ministre ne s'apercevra pas unjour qu'il a agi avec trop de precipitation. Mais est-ce bien l'intérêt phblic qui a motivé le changement de M. l'ingénieur Andries? Tres faciunt collegium. Pendant que de toutes parts on réclame cor et a cri le développement de ['instruction, la création d'écoles comme l'instrument le plus efficace pour la moralisation des classes populaires et l'amélioration de leur sort, nos sénateurs qui n'aiment pas l'école et pour cause demandeut l'augmentation de la gendarmerie. Bravo 1 pères conscrits, voila qui est bien parlé; votre franchise vaut son pesant d'or! Le chassepot, le gendarme et Iesénateur, trois puissants moyens de civilisation qui feront merveille! Dans sa séance du 19 février, Ie Conseil communal a nommé M. Heyninx architecte de la ville. Nous ne voulons certes pas préjuger le mérite du nouvel ar chitecte avant de l'avoir vu a l'ceuvre; nous admet- tons même, si l'on veut, que Ie Conseil, contraire- ment a ses habitudes, a eu la main heureuse cette fois. II n'en est pas moins fort étrange qu'il ait cru devoir mettre un étranger la tête des travaux de la ville, quand il avait sous la main des architectes jeunes, capables et qui avaientfait leurs preuves. Encore une barrière... abolie nous nous trom- pons maintenue! Preuve évidente de la sollicitude de nos matadors pour les intéréts de l'agriculture et du commerce l La commission administrative de la chaussée vicinale d'Ypres a Zillebeke est autorisée continuer la perception du droit de péage établi sur 'a dite chaussée PENDANT UNE PÉRIODE DE DEUX ANNÉES. Le Progrès se dit en mesure de démentir les bruits qu'on avait fait courir au sujet de deux soldals de notre garnison morts la salie de police, bruits qu'il attribue a la malveillance (sic), tant l'habitude de ju- ger les autres d'après lui-même est invétérée chez lui. Ce démenti nous parait incomplet et il eut dü nous dire par Ia même occasion si aucun soldat n'a été in- disposéa la suite de son séjour a Ia salie de police pendant les froids rigoureux que nous avons subir. Lasociété desecours mutuels les Léopoldistesfon- dée a Roulers depuis 1860. vient de publier le rap port de sa gestion pendant l'exercice écoulé. Le nombre des membres, honoraires et effectifs, qui était en 1868 de 823 s'est élevé a 862 en 1869. Les recettes ont été de fr. 4029-87, les dépenses de fr. 2669-21. Reste un boni de fr. 1360-66 qui, joint aux excédants des comptes antérieurs, forme un total de fr. 4494-09, somme dans laquelle ne sont pas compris le mobilier et la bibliothèque estimés un minimum de 700 francs. Cette bibliothèque est en pleine voie de prospérité. Le nombre des volumes qui s'est accru dans le cou rant de l'année est aujourd'hui de 673. En 1869, 1810 ouvrages ont été donnés en lecture 85 mem bres. Les écoles du soir ne sont pas moins fréquentées que la bibliothèque, grêce a l'impulsion et au puissant concours du cercle des Sans nom, non sans cceur. Enfin, la caisse d'épargne instituée pour servir d'intermédiaire entre l'ouvrier et la caisse d'épargne nationale, dans le but de recevoir les sommes les plus minimes depuis 10 centimes jusqu'a 1 fr., cette caisse ouverte a tous les habitants de Roulers, a recu de 34 personnes un total de fr. 770-25, quoiqu'elle ne fonc- tionne que pour la première année. Yoila certes une situation brillante et qui permet- tra a la société des Léopoldistes de rendre des services de plus en plus signalés aux ouvriers de Roulers. II serait a souhaiter que des sociétés de secours mutuels fussent créées partout. 2>

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L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 1