JOURNAL D' PRES DE L' ARRONDISSEMENT YPRES, Uiiiiancbe Huitième année. N° 14. 3 AYriLl870. Lk tout pat able d'avance. PE6S.Y W'ABOMEMEST POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; fr. 50 par semestre. Pour I'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes PK1X DES AISOXCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes-. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensee. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour .es annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal. l-.cs progressistes a IBrnxelles. Ainsi que cela n'était que trop facile a prévoir, la fraction progressiste de l'Association libérale de Bruxelles a essuyé une défaite compléte. A la ma- jorité de 149 voix contre 148, la grave assemblée a décidéque tout était pour le mieux sous le meil- leur des gouvernements possible et que ceux qui parlaient de progrès réaüser et de réformes a poursuivre n'avaient pas le sens commun. C'est bien fait. Car, enfin, était-ce chose sensée ces progressistes d'espérer que le parti doctri naire, tout-puissant dans l'Association, prèterait bêtement les mains a des projels évidemment dirigés contre lui Pour ne parler que de la re- forme électorale, comment ont-ils pu croire un seul instant, ccs progressistes naïfs, que les vieux doctrinaires allaient se laisser prendre, commedes étourneaux a ce grossier traquenard Hè, par- bleu ces doctrinaires savent trés bien que, du jour oü un plus grand nombre d'électeurs serait appelé au scrutin, ils courraient la chance d'ètre renversés du pouvoir. Or, comme le pouvoir leur plait et qu'ils y font merveilleusemeut leurs af faires, quoi de plus naturel qu'ils restent inébran- lablement attachés au régime électoral dont ils profitent si largement et qu'ils envoient promener ceux qui leur parient de la réforme. Aussi n'en voulons-nous nullement a la majorité doctrinaire de Association libérale. En repous- sant les modifications que la minorité avait essayé d'introduire dans un règleraent qui a assuré, jus- qu'a présent, sa prépondérance dans les élections, elle n'a fait, en dêfinitive, qu'obéir a la loi de sa conservation bien entendue. On cherchait a l'af— faiblir elle a résisté encore une fois, il faudrait avoir le coeur bien mal placé pour lui faire un grief de n'avoir pas tendu le cou a ceux qui vou- laient l'égorger. Si quelqu'un mérite ici des reproches, ce sont bisn piutót les progressistes. Qu'avaient ils besoin d'allera l'-dssoci'attonPN'élaient-ilspas assez forts, assez nombreux, pour constituer, en face du club doctrinaire, une association vraimentbibéraledont l'influence aurait bientót contrebalancé celle de sa rivale Mais non. Ils ont préféré entrer en masse chez leurs adversaires, dans l'espoir puéril de les convertir un jour a leurs opinions. Les doc trinaires leuront ri au nez, eUfranchement, c'était leur droit. Maintenant que les dernières illusions sont tombêes, les progressistes de Bruxelles vont-ils enfin se décider a arborer carrément Ie drapeau de ['opposition Nous osons a peine l'espérer. Trés audacieux, trés entreprenants en paroles, ils se sont montrés jusqu'a présent si timides dans faction, que nous ne sommes pas sans inquiétudes sur les decisions auxquelles ils vont s'arrêter. Abandonneront-ils, n'abandonnerons-ils pas Mi Association Sur ce point, ils n'ost prendre cooseil que d'eux-mèmes. Ce qui noussemfile im possible, c'est que, dans l'une comme dans i'autre hypothèse, ils continuent se laisser trainer la suite du parti ministeriel, après la dernière avanie que celui - ci leur a fait subir. Le temps est venu ou les choses parient si clairement d'elles-mèmes que les sourds doivent les entendre. Devant la re sistance obstinêe, persistante du doctrinarisme toute pensée de réformes, l'opposition a le devoir de s'nffirmer nettement et de répudier toute espèce de solidarité avec un parti dont elle n'a que trop longtemps subi l'empire. C'est ce que nous avons fait, pour notre part. Puisse notre exemple ne pas ètre inutile aux progressistes bruxellois Faehense reminiscence. Chacun a pu constiter par soi-même la froi- deur avec iaquelle ont étê accueillies, dans le pays, les grandes réformes éconoraiques annoncées par M. Frère-Orban. Quelques journaux peine, encore appartenaient-ils a la presse dévouée l'avance, ont osé prendre sur eux, taut ['indiffe rence publique était grande, de mettre dehors leur prose des grands jours pour célébrer la gloire du ministre qui, du ministre dont, etc. Tout er. applaudissant a ces réformes, la plupart ont cru devoir entourer leurs éloges de certaines réserves, de certaines mitigations qui ont dü sonner d'au- tant plus désagréablementauxoreilles de M. Frère- Orban, qu'il s'attendait, au contraire, uu ho sanna universel. M. le ministre des finances n'a pas réfléchi une chose c'est qu'en matière de cadeaux, les peoples, comme les particuliers, sont plus sen- sibles a l'intention de celui qui donne qu'a la valeur de l'objet donné. Si, il y a une dizaine d'années, quand on demandait de toutes parts l'abolition du droit sur le sel et l'uniformité de la taxe des lettres, M. Frère-Orban avait eédé de bonne grftce a ces réclamations, nul doute que la reconnaissance publique se serait manifestée avec éclat envers le ministre HbêraT a qui elle aurait été redevable d'un pareil bienfait. Mais attendre la veille des élections pour faire ce cadeau au pays et !e lui donner un moment oü il n'y comptait plus a force de l'avoir vaine- ment attendu, en vérité, c'était montrer trop long Ie bout de l'oreille. Aussi le pays ne s'yfest-il pas laissé prendre il a accepté le cadeau, qui a sa valeur, mais il a refusé de remercier, comme de juste, le but intéressé du donateur étantsi évident qu'il crevait les yeux aux plus aveugles. Le Progrès ne veut rien voir, lui. II est tout entier a son enthousiasme et tel est le délire de sa joie que nous ne serions point du tout étonnés si, un de ces jours, il proposait dérigerjjune sta tue son idole, M. Frère-Orban. Une statue, cela ne suffira pas. II en faudra deux, car notre confrère vient de découvrir que M. Alphonse Yandenpeereboom, un autre fétiche lui, a droit, lui aussi, la reconnaissance du pays pour l'insistance qu'il a mise aj'réclamer la reduction de la taxe des lettres a dix centimes. Notre confrère évoque la, qu'il nous permette de le lui dire, un souvenir bien malheureux de la carrière parlementaire de M. Yandenpeereboom. Oui, notre représentant, a son entrée la Charn- bre, s'est mis a la tête du mouvement qui poussait la réduction de la taxe, et personne, a Ypres, n'a perdu la mémoire des nombreux discours qu'il a prononcés pour arracher cette réforme a M. Frère-Orban. Mais on avait oublié, et voilé que la malencontreuse adulation du Progrès nous le rappelle, que son éloquence s'est trouvée subite- ment tarie du jour oü il est arrivé au ministère et que, depuis lors, plus une parole, non, plus une senle, n'est tombée de ses lèvres en faveur d'une réforme a Iaquelle il semblait avoir voué une si vive sollicitude. M. Vandenpeereboom était apaisé. Décidémeut, le Progrès a la mémoire malheu- reuse. Un de ces quatre matins, il est capable, propos d'une question d'enseignement primaire, de rappeler l'affaire Lagache ou une autre du même genre, dans Iaquelle M. Vandeupeereboom figurera comme ayant défendu avec dignité les droits de la liberté de conscience et tenu tête a l'épiscopat. Pour plus de süreté, la place de son cliënt, nous corrigerions ses épreuves. Aux habitants de l'arrondissement d'Ypres. Les habitants de la ville de Menin viennent d'adres- ser a M. le ministre des travaux publics une péti- tion afin d'obtenir le rétablissement de la coincidence des trains a la station de Courtrai entre Ia ligne de Poperinghe et celle de I'Etat. Les pétitionnaires rappelleut que depuis une année trois correspondences de Courtrai Gand et trois ft.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 1