Tie nous setitons pas le courage de continuer. Libre au Progrès de prendre ses lecteurs pour des crétins. Nous estiraons trop les nótres pour croire que nous ayons besoin de nous défendre contre de pareilles accusations. Le public aura appris avec plaisir par le n° 301 du Monileur d'Ypres, qui ne se trompe jamais, que la compagnie du cbemin de fer d'Oslende a Armenlières aura probablement terminè ses qualre sections dans un avenir peu éloigné. Nous croyons nous rappeler, a ce sujet, qu'un pro- jet de chemin de fer vicinal enlre Ypres et Dixmude a été adoptó l'année dernière par le Conseil provin cial. Le gouvernement est depuis lors saisi de celte im portante affaire, dont la portee considerable, au point de vue des intéréts mercantiles et agricoles de deux arrondissements de celte province, ne saurait échap- per a personue. S'i! est vrai que des démarches aient été faites pour obtenir l'exécution prochaine du chemin de fer en question, a quoi faut-il atlribuer Ie peu d'empresse- ment que l'on met a y donner suite? Nous ne pouvons comprendre ce qui peut faire differer Ia concession de la nouvelle voie de commu nication qui nous occupe et dont l'etablissement cons- lituerait un bienfait inappréciable pour les arrondis sements d'Ypres et de Furnes-Dixmude. Nous serions heureux de connaltre les motifs qui s'opposent a ce que le gouvernement fasse droit aux nombreux intéréts qui réclament la prompte exécu- tion du projet qui lui est soumis depuis si long- temps. Le concessionnaire ne serait-il pas prêt, ou bien a-t-il renonce a son projet? Nous avons pu constater avec plaisir que la régu- larité du service des trains de voyageurs sur la ligne de ia Flandre occidentale a fait de notable* progrès depuis quelque temps. 11 n'en est pas encore de même du service des merchandises. Fréquemment des plaintes nous parviennent. II y a huit jours nous si- gnalions des marchandises expédiées par grande Vi tesse qui avaient mis trois jours pour venir de Bruxelles a Ypres. Depuis, un paquet expédiè dans les rnêtnes conditions de Gand est reslé en route aussi pendant trois jours, et un autre paquet expèdié de Marche le 2 courant, par service accélêré, a été re- mis a d stinalion a Ypres le 6. Peut-être, dans ce dernier cas, la faute n'en est-elle pas a la Société' d'exploitationen tous cas, le retard mérite a'être signalé. Les accidents non plus n'ont pas tout-a-fait cessé sur notre ligne. Le 4 un train de marchandises était arrêté Hollebeke et il a fallu envoyer de la station d'Ypres une locomotive de secours. Mercredi un waggon a déraillé a l'entrée de Ia sta tion c'élait a l'heure de midi et nous serions bien étonnés que les trains de voyageurs n'en eussent eprouvé aucun retard. Heureuseinent il n'y a aucun malheur a déplorer. Espritsa courte vue! G'estunavenir quigerme; c'est un monde qui èclót. X Deux grands problèmes pendent sur le monde: la guerre doit disparattre et la conquête doit continuer. Ces deux nécessités de la civilisation en croissance semblaient s'exclure. Comment satisf.ure a l'unesans inanquera l'autre?Qui pouvaitrésoudre les deux pro blèmes a la fois, qui les résolvait La tribune. La tri bune, c'est la paix, et la tribune, c'est la conquête. Les conquéles par l'épée, qui en veut Personne. Les peuples sont des palries. Les conquêtes par l'idee, qui en veut? Tout le monde. Les peuples sont l'humanité. Or, deux tribunes éciatantes dominaient les na tions, la tribune anglaise, faisant les affaires, et la tribune francaise, créant les idéés. La tribune fran- (j.iise avait èlaboré, dès 89, tous les principes qui sont l'absolu politique, et elle avait commoncé a éla- borer, depuis 1848, tous les principes qui sont l'ab solu social. Une fois un principe tiré des limhes et mis au jour, elle le jetait dans le monde armé de toules pièces et lui disaitVal Encore Ia Poste Les irrégularilés du service de la Poste deviennent de plus en plus fréquentes... Deux de nos abonnés nous envoyent leurs réclama- tions avec les bandes des journaux égarés. Le pre mier journal mis a la boile a Bruxelles, le 19 mars, en destination de Poperinghe, est arrêté a Wervicq le 20, a 9 h. du matin, et arrive a destination a midi. Le second porte le timbre de Bruxelles du 26 mars, passe par Ingelmunsier le 27 mars a 10 h. du matin et parvient a Poperinghe Ie même jour a 10 h. du soir. Ditnanche dernier encore les n" de notre journal adressés a notre bureau a Ypres, ont elé expédiés Poperinghe. Nous ne les avons recus conséquemment qti'a midi au lieu de les avoir a 9 h. du matin. Nous ignorons a qui incombe la responsabililé de toutes ces irrégularilés qui nous font le plus grand tort et se répétent assez fréquemment pour que nous ayons le droit de nous plaindre. Malheureusement toutes les enquêtes que l'administration supérieure a ordonnées chaque fois. nous devons le constater, avec le plus grand empressement, toutes ces enquêtes n'ont pas jusqu'a présent porté remèdeau mal. Chemin de fep Ostende-Armentières. La Finance publie le communiqué suivant .- La Société générale d'exploitation do chemin de fer a intentéa la Sociétédu chemin de fer d'Ostende a Armenlières un procés en réalisalion du contrat d'exploitation, avec dommages et intéréts. Qu'y a - t-il de vrai dans cette nouve le de la Finance C'est ce quenoussauronsbienlót, l'assemblée générale ordinaire de la Société Ostende-Armetuières devant avoir lieu le 19 de ce mois. Si ceqbedit le communiqué de la Finance est vrai, il faut s'atlendre a de nouveaux retards dans la mise en exploitation de la section Comines-Armenlières- Déja l'on nourrissail Vespoir d'installer cette section le 1 e. juin prochain, mais on ne songeait point aux conlre-lemps, ni surtouta un procés en résiliation de contrat d'exploitation. Que ce procés ait lieu, et notre arrondissement devra se réjouir s'il a l'installalion en janvier 1871. Depuis que'que temps differents vols ont été com- mis a Poperinghe vols de peu d'imporlance mais qui denolent chrz leurs auteurs une grande audace. Ainsi ils se sont introduits dans une maison pauvre, ont allumé le feu, la lumiè-e et fait du cafe, puis ils sont parlis emporlant quelqucs metres de denlelles coupés au métier. Dans une autre maison, oü ils avaient pénétré, Ie va el-vient d'une garde-malade leur a fait prendre la fuite. Enfin, la semaine der nière, après avoir force la porte de derrière du bureau de la Poste, ils v ont allumé le gaz, ont fouiUé toutes les lettres et emporlé quelque menue monnaie. Le résultat de ces effractions n'est pas jusqu'ici bien con idérable; mais quand on songe a la bardiessede Fexccuiion et au mode d'introduction par les jardins, en franchissant plusieurs murs el cours voisines, on Le principe conquérant entrait en campagne, ren- ccntrait les douaniers a la frontièreet passait malgré les chiens de garde; rencontrait les sentinelles aux portes des villes et passait malgré les consignes; pre- nail le chemin de fer, montait sur le paquebot, par- courait les continents, traversait les mers, abordait les passants sur les chemins, s'asseyait an foyer des families, se glissait entre l'ami et l'ami, enlre le frère et le frère, entre l'homme et la femme, entre le mai- tre et l'esclave, entre le peu pleet Ie roi; etaceux qui demandaient: Qui es-tu? il répondaitJe suis la Véritè et a ceux qui tui demandaientD'oü viens-tu il répondait Je viens de France. Alors celui qui l'avail queslionné lui tendait la main, et c'étail mieux qu'une province, c'ètait une intelligence annexée. Désormais entre Paris, métro- pole, et cette homme isolé dans sa sollicitude, et cette ville perdue au fond des bois ou des steppes, et ce peuple eourbésous le joug. un courant de pensée et d'amour s'élablissait. Sous l'influence do ces courants certaines nationalités s'affaiblissaient, certaines se fortifiaient et se relevaient. Le sauvage se sentait moins sauvage, le Turc moins Turc, le Russe moins Russe, le Hongrois plus Hongrois, l'ltalien plus Ita- croit avoir Ia une association de malfaiteurs décidés. Aj'outez a celaqu'a Roulers et a Mouscron, des vols se sont perpétrés de la même facon et l'on pourra soup- conner, tout au moins, l'existence d'une bande ayant des relations assez ètendues pour donner quelqu'in- quiétude. Espérons que les actives recherches de la justice finiront par mettre la main sur les auteurs de ces méfaits, avant que nous n'ayons quelque crime a déplorer. Sommaire de la neuvième livraison de VUarmonie sociale, dirigée a Bruxelles par M. Godimus, professeur et membre de la Société beige d'économie politique I. Economie sociale Les societés de secours mu- luels en Brlgique.Les grèves, leurs maux et leurs remèdes, par M. P. Limbourg. Le socialisme en Espagne. Enquête sur la situation des ouvriers des mines el usines métallurgiquês en Belgique. Aux jeunes gens a marier, par Emile Goliignon. Les Artisaus réunis. Les intelligences el lesgénies perdus. Le docleur Elisabeth Brackwall. La mi sère a Londres et a Paris.L'exécution des condam- nès a mort. II. Economie politique Le travail et la loi, par M. Vermeire-Magis, president de la Société indus- trielle de Saint-Nicolas. Projet abolissant l'impót du sel, le droit d'entrée sur le poisson et abaissant la taxe des lettres. La preponderance industrielle de l'Angleterre. III. Divers Stalistiques. Assurances de capi- taux differés, Plusieurs articles sur ['instruction gratuite et obligatoire. Commerce. N.-B. Publication mensuelle de 32 pages in-8", au prix de 6 francs par an pour la Belgique. S'a- dresser Monlague-aux-llerbes-Potagères, 9,Bruxelles. ACTES OI FICIF.I.K. Par divers arrêtés royaux, en date du 31 Mars, les nominations suivanles ont lieu dans les differentes arines, savoir Dans le service de Santé. Médecin de batadlon de 2" classe. Le médecin- adjoint: L. Tedesco, de l'infirmerie d'Ypres. Dans l'Elat-Major des Places. Colonel commandant de place de 2e classe. Le lieutenant-colonel P. Fissette, du 10? de ligne. Dans infanterie. Capitaines de 2° classe. E. Dehaena, des grena diers, aide de camp du lieutenant gèneral baron Goe- thals. Sous lieutenants. Les adjudants sous-officiers J. Berben, du 10* de ligne; R. Theunis, du même corps. Par rrrètéroyal du 1" Avril 1870estnommé sous- lieutenant d'infanlerie, S. Laheyne. EABTH MBAEEES. Mardi soir, vers 8 lieures, Ie ciel était magnifique- colorè au Nord de teintes pourpréesbeaucoup de personnes croyaienla un incendie.C'élait une magni- fique aurore boreale qui illuminait ainsi le firmament. lien. Lenlement et par degrés, l'esprit francais, pour progrès universel, s'assimilail les nations. Grace a celte admirable langue francaise, composée par la Providence avec un merveilleux equilibred'assez de consonnes pour être prononcêe par les peuples du Nord, et d'assez de voyelles pour êlro acée par les peuples du Midi, graa- I „cue langue qui est uue puissance de la civilisation et de l'humanité, peu a peu, et par son seul rayonnement, cette haute tribune centrale de Paris conquérait les peuples el les faisait France. La frontière matériellè de la France était ce qu'elle pouvait; mais il n'y avait pas de traités de 1815 pour la frontière morale. La frontière morale recu'ait sans cesse el allaits'élar- gissanl de jour en jour, et avant un quart de siècle peut être on eütdil le monde francais comme on a dit le monde romain. Voila ce qu'était, voilace que faisait pour Ia France la tribune, prodigieuse turbine d'idées, gigantesque appareil de civilisation, élevant perpéluellemenl le niveau des intelligences dans l'univers entier, et dé- gageant, au milieu de l'humanité, une quantilé énorme de lumière. Victor HUGO.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 2