mence l'appel nomina!, qui constate la préseuce de 56 membres seulement. M. le président (a part).G'est toujours comme ca quand je preside. Pas de chance! (Haul). Dites done, de^ Thuin, j'ai bien envie de lever la séance, moi. Qu'en pensez-vous? M. de Thuin. Bah! il fait un temps atroce dans la rue. Nous nejsaurons que faire. M. Ie président. Allons, j'attendrai encore cinq minutes, mais c'est tout. De toutes parts. II est 2 heures 35 minutes. Le réappel! l ereappel! M. Ie président. —I! est inutile de crier si fort. Je ne demande pas mieux. Failes Ie réappel, M. de Thuin. M. de Thuin commence Ie réappel. M. Ie président. Eh! bien? M. de Thuin. Nous ne sommes que 61, M. le président, li manque deux membres. M. le président. Lèverais-je la séance, de Thuin? M. de Thuin. 11 pleut a verse. A voire place, j'atlendrais encore un peu. M. Ie président. Soit, de Thuin, mais pensez bien que c'esl par considèraliou pour vous. il. de Thuin (a part). Comme il est done ai- mable aujourd'hui, Moreau! On voit bien qu'il s'en va. M. le président. 62. Lelièvre vient d'entrer. II est mouillé comme une soupe. Plusieurs voix. A demain 1 a demaiu il. le président. !l ne manque plus qu'un mem- bre pour que la Chambre soit en nombre, Messieurs. Encore une minute de patience. Plusieurs voix. Non I non! a demain M. le président. Oü voulez-vous aller par ce chien de temps? N'est-ce pas, M. Lelièvre qu'il fait mauvais dans la rue td. Lelièvre. Abauminapel Jesuis tout fréche! M. Kervyn (pensif).FrêcheFrêche I Ce doit être du gallo-romain, cela. Un huissier. M. le président, M. Van Merris monte 1'escalier. (Sensation). M. le président. Allons, taut mieux, (Entrée de M.Vau Merris, très-rougeet très-essoufflé). M. Beke (a part). Qu'est-ce que Van Merris peut bien avoir pour être rouge comme ca! II aura peut- ètre eu des ruses avec Alphonse. il. le président. La séance est ouverte. La pa role est a M. le secrétaire pour donner lecture du procés-verba! de la séance précédente. M. Beke (a M. Van Merris, pendant la lecture du procés-verbal). Et! bien, est-ce que vous 1'avez? M. Van Merris. Oui, je I'ai. Mais je n'ai pas même eu le temps de le lire, Alphonse eiait d'une hu meur de dogue... par rapport a sa goutte. Pourvu quejesache le lire, a présent! il. Beke. Etle mien, pour quand sera-t-il prét M. Van Merris. Je n'ai pas seulement osé lui en parler. M. Peke. Sacrebleu M. Van Merris. II m'a dit, comme ca, quec'était bon pour une fois, mais que nous n'avions doréna- vant qu'a nous tirer d'affaire nous-inêmes et que c'était deja assez embêtant pour lui de faire les dis cours de Mazeman pour le Sénat. M. Beke. II a dit embêtant? M. Van Merris. II a dit embêtant. M. Beke. - Et qu'est ce que vous avez répondu M. Van Merris. Moi? rien du tout. J'étais bien trop pressé. Je n'ai fait que courir de chez lui jus- qu'ici. M. le président. L'ordre du jour appelle la dis cussion du crédit de quinze millions ouverl aux de- partements de l'intérieur et des travaux publics. La parole est a M. Zerézode Jattaté... (Hilarité) de Téjada, veux-je dire. M. Zérézo. M. le président me permeltra de lui dire que son caletnbour,. M. le présidentLe président de la Chambre ne fait pas de calembour, M. Zerezo. La lanaue in'a fourche, voila tout. M. Zérézo. Dans ce cis, vous ni'ob'igerez de dire dorénavant M. Zérézo tout court. M. le président. Soit. Vous avez la parole, M. Zérézo tont cout. (Sourires et murinures.) M. Zérézo (ii part). Manant! (Haul). Messieurs, j'ai demande la parole dans l'espoirde vous iulóresser au sort de la grande Nèthe, dont Ia situation est vrai- ment digne de commissération. La Grande Nèthe aeu des torts, je le reconnais, mais ses torts sont ceux de la faiblesse humaine. Le gouvernement se montrait si empressé, si persuasif, si éloquentII allait, disait-il par la bouche de M. Jamar, verser des flots d'or dans son lit. La Grande Nèthe a eu la faiblesse de croire aux promesses de M, le ministre des travaux publics, a la sincérite de ses intentions. Et aujourd'hui qu'elle se trouve dans une position particulièrement intéressante... (Mouvement). M. Jamar. Je ne puis pas permettre a M. Zérézo de continuer sur ce ton. M. Zérézo. Je ne dis que la vérité. En ce mo ment même, je l'affirme, la Grande Nèthe est grosse... (Rumeurs.) M .Jamar. Pcrmettez... M. Zérézo (s'animanl) Je le sais, je l'ai vu, de mes yeux vu, et j'ajoute que si quelqu'un doit être tenu pour responsable de ses dèbordements, c'est M. Ie ministre des travaux publics. (Nouvelles ru meurs.) M. Jamar. Je proteste... M. Zérézo. Vos protestations sont vaines. Tout le monde sait dans la Campine que la Grande Nèthe reccit dans son lit... M. Jamar. Mais au noin du ciel, M. Zérézo, dites done a la Chambre que vous parlez d'une rivière (Hilarité générale). M. Zérézo. Sans doute que je parle d'une ri viere. De quoi voulez-vous que je parle? Du grand Turc? (Nouvelle hilarité). M. Biesveal (a part).Une rivière? Je n'y suis plus du tout. M. Zérézo. Je termine en conjurant la Chambre d'avoir égard a la situation que je viens de lui dé- crire et qui ne peut se prolonger sans exposer a la ruine les populations que j'ai l'houneur de représen- ler dans cette euceinte. A droite. Très-bien. M. le president. La parole est a M. Van Merris. (Mouvement générai de curiosité). M. Van Merris (lisanl), Je prie la Chambre de vouloir bien m'accorder quelques moments d'inten- tion... d'atlention, veux-je dire. (A part). Quelle fi- chue écriture! (Haiit.) L'objet dont je dèsire I'entre- tenir est digne de toutesa multi... sollicitude. (Apart). Je n'arriverai jamais a lire ca jusqu'au bout. M. Beke (a part).Si Van Merris m'avait laissé lire Ie discours, j'en serais mieux sorli que lui. M. Van Merris. Je veux parler, Messieurs, de la question de l'Yser, si souvent avor... porlèe devant vous et restée jusqu'a présent sans pol... sans solu tion definitive. (A part). Que le diable emporte Al phonse, d'écrire comme cat M. Bieswal. Très-bien 1 très-bien M. Van Merris. Le problème a résoudre n'est pourlant pas bien difficile a résoudre. II s'agit tout simplement de régler le cours de I'Yser de facon a facihter les inondations d'hiver, qui sont très-utiles a la pisci... a I'agriculture el a empécher les inonda tions d'été, qui lui sont des plus fatales. lilarité). M. Bouvier. Ca, c'est I'histoire de la fameuse pommade qui fait tomber les cheveux gris et qui fait pousser les noirs. (Nouvelle hilarité). M. Van Merris (a part).Sacrebleu! Je n'avais pas prèvu les interruptions. (Haut et continuant sa lec ture). J'aime a... j'aime a... M. le président. T^Ne le dites pas, M. Van Merris, si c'est trop difficile a dire. M. Van Merris. J'aime a... croire. (A part).Norn denom! (Haut.) que Ie gouvernement prendra en sérieuse attention les bourdes... les courtes considé- ralions que je vfens d'avoir l'honneur de lui sou- mettre. M. Bieswal.Très-bienl très-bienl très-bien! De toutes parts. A demain I La séance est levée a cinq heures. On raconte c'est a peine croyable que le Comité de 1'Association dite libérale, dans sa réunion de samedi dernier, a proposé comme candidat au Conseil provincial, en remplacement de M. Merghe- linck décédé, devinez qui? Nous vous le lionnons en cent... Vous n'y êtes pas! Eh bien, c'est.... c'est Monsieur le chevalier de Sluers. Ne sortons pas de Ia familie! On verra par l'extrait suivant de 1'Économie de Tournai que toute la presse doctrinaire ne partage pas l'admiration du Progrès pour la fameuse carte-correspondance Revenons un peu sur cette innovation que M. le ministre des finances a I'intention d'iniroduire dans notre système postal. Les avis différent beaucoup dans le Journal de Gand, notre excellent ami Bertram a célébré pres- qu'avec enthousiasme Ie prochain avénement de la carte-correspondance ce sera, selon lui, une sorte de lélégramme postal appelé aux plus brillantes destinées et dont on devrait étendre 1'application a tout le royaume. D'autres journaux estiment, comme nous l'avons fait déja, que cette invention aulrichienne présente de nombreux inconvénients dans la pratique et qu'elle ne rendra pas au {public de services bien remarquables. Jusqu'a preuve evi dente du contraire, nous persistons partager cette seconde manière de voir. L'Indépendance nous donne quelques détails sur la carte-correspondance C'est une feuille de carton, d'un décimètre carré a peu prés, de la dimension ordinaire des cartes de concert. Le timbre-poste est imprimé, et non pas collé sur la carte, du cêté oü s'écrit l'adresse du destina- taire. Le verso est réservé aux communications qui delerminent l'emploi de ce tèlégramme postal. II va sans dire que, vu l'exiguité du contenant, le contenu de la lettre doit être rédigé aussi brièvement que possible. Cette innovation simplifiera singulièrement les formules de politesse, et fera baisser de cinquante pour cent les innombrables variétés du salut final Veuillez agréer, etc... Ces cartes sont jetées Ia poste sans bande. L'Indépendance ajoute Nous croyons devoir prevenir les personnes qui seraient tentées d'utiliser ce moyen de correspon dence pour échanger a bon marché des communica tions d'une fonne par trop désagréable, que les cartes- correspondances seront impitoyablement jetèes au panier si elles sont revêtues de communications inju- rieuses. On sait que le tèlègraphe ne recoit pas da- vantage les injures. Ceux qui tiennent absolument a s'ècrire des grossièretés, sont priés d'en rester a la lettre sous enveloppe. La rèforme n'est pas faite pour eux. On voit dés le début, a quelles difficultés, a quels désagréments on se heurte avec la nouvelle inven tion. Voila d'abord les employés de poste forces do lire toutes les cartes afin de voir si les communica tions qui y sont inscrites sont ou ne sont pas inju- rieuses. Fort bien. Mais qui déterminera, de facon bien nette, la limite oü l'injure commence? Sup- posons qu'a une demande saugreriue qui lui est adressée, un monsieur confie a la poste une réponse ainsi concue Monsieur, vous êtes un muffle! Y a-t-il injure suffisante pour jeter la carle au pa nier? Tel employé dira ouite! autre peut avoir du destinataire une mauvaise opinion, eslitner qu'on n'insulte pas eet individu en l'appelant muffle et laisser passer le carton gou vernemen tal. Et quelle ressource pour les mauvais plaisanlsl Voici un homme grave, austère, d'une fidélité conju gale a toute épreuve; il dépouille Ie matin sa corres pondence et trouve, au milieu des lettres et des journaux, une carte avec ces quelques lignes, oeuvre d'un farceur quelconque Mon gros loulou, Plante-la, ce soir, la pie-grièche de femme. Je t'attendrai sur la Grand'PIace, a 9 heures. Apporte- moi de l'argent pour payer mon terme. ii Ta Métella, qui t'adore. Voyez-votts d'ici l'ahurissement de l'homme grave et la colère bleue de Madame son épouse... sans pre judice des commenlaires desdömestiques qui n.iturel- lement auront eu soin de lire ia carte avant leur maitre. Voila pour le cóté plaisant. Le cóté sérieux main- ter.ant. La poste, nous dit-on, arrêtera les commu nications injurieuses. Mais il n'y a pas que les injures qui soienl a craindre. Tel telegramme postal pourra contenir, en termes fort convenables, des accusations infames, des révèlations scandaleusesd'ignobles calomnies de nature a porter atteinte a la consideration des per sonnes, jeter le trouble dans des families tout en- tières, etc. Arrêtera-t-on aussi ces saletés anonyraes ou signées d'un nom de fantaisie?

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 2