JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT V WIES, Dj manche Huitième année. N° 28. 10 Juillet 1870. PRIX D'littOXXDHEXT POUR LA BELGIQUE g francs par an; *4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etran|er, le port en sus. Un Kühêro 25 Centimes, MUX I9KS AflMO'ftlCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes» Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. On s'abonne a Ypres, On traite a forfait pour les annonces souvent reproduitesToutes lettres au bureau du Journal, rue de Dixmude, 59. ou envois d'aryent doivent ëtre adressés franco au bureau du journal. La journée du 14 Juin. Tout le monde est d'accord aujourd'hui part deux ou trois journaux doctrinaires dont l'opinion intéressée importe peu que la journée du 14 juin a été la condamnation formelle de Ia politique ministérielle. Le ministère lui-mème Pa reconnu, puisqu'il a donné sa démission immédiatement après les élec- tions. Sur ce point, pas de doute. Mais Ie pays, pour condamner la politique du ministère, a eu des raisons. Ces raisons, quelles sont-elles? Les journaux cléricaux disent que le pays, profondément atta ché la foi catholique, a vu avec douleur, avec indignation, les attentats réitérés du ministère la liberie religieuse et que la journée du 14 juin est la reconnaissance, par le pays, de la légilimité des griefs invoqués par les catholiques. Quels griefs? Nous les cherchons vainement. Le ministère n'a pas touché a la loi de 1842. Au contraire, il a augmenté les droits de l'autorité ecclésiastique sur l'enseignement en lui dormant la surveillance des écoles d'adultes. Le ministère a laissé debout sans la modifier sur un seul point, l'aucienne législation sur les cimetières. On réclamait a grands cris la révision de la loi sur le temporel des cultes. Le ministère avait pré senté un projet. II en a retiré la plus grande par- tie pour faire plaisir au clergé et ce qui en est resté a été voté a Vunanimité par la droite. L'opinion publique demandait que le clergé cessêt de jouir, en matière de milice, de certains priviiéges contraires l'égalité. Ls ministère a combattu les amendements proposés dans ce sens et fait triomjpher le principe de l'exemption des séminaristes. Quels sont done ces fameux griefs, dont on parle et qui auraient soulevé le corps électoral contre Ie ministère Encore une fois, nous n'en voyons pas le moindre. Le ministère a fait les affaires des catho liques beaucoup mieux que ceux-ci n'auraient osé les faire eux-mèmes. Mais si le ministère a fait les affaires des catho liques, il n'a pas fait celles des libéraux, et c'est ce qui l'a perdu. Les journaux doctrinaires auront beau s'inscrire en faux contre cette affirmation. II demeure constant aux yeux de tous que la véri- table cause de la chute du ministère, c'est l'oubli de ses promesses, ce sont les complaisances qu'il n'a pas cessé d'avoir pour les cléricaux, ce sont ces compromis perpétuels, qui, en dêcourageant les hommes de conviction sincère, ont permis au parti clérical de profiler de leur découragement pour ressaisir le pouvoir. Voilé la vérité. Tout le monde le comprend maintenant. Mais n'est-il pas trop tard pour que cette lecon nous profite? C'est ce qu'un avenir prochain nous apprendra. D'aprèsla JournéeM. Alphonse Vandenpeere- boom, dans un diner, donné a Ypres chez M. Ie sénateur Mazeman, aurait proclamê avec chaleur la nécessité, pour le parti liberal, de se réorganiser en vue d'imprimer a sa politique en mouvement franchement progressiste et démocratique. Notre confrère veut parler du banquet offert par M. Mazeman a l'occasion de ['inauguration d'une nouvelle raaison communale a Proven. Des bruits nous étaient parvenus de divers cótés sur le toast de M. Alphonse Vandenpeereboom même on nous assurait que eet homme d'Etat, sortant des généralités banales et vagues dans lesquetles il semblait depuis longtemps se complaire, avait spécifié entre autres réformes a réaliser immédia tementla révision de la loi de 1842 sur ('in struction primaire la radiation de l'enseignement religieux du programme des écoles primaire et moyenne la diminution du budget de la guerre et la répartition plus équitable des charges mili— tairesenfin une large extension du droit de suf frage. Nous avons refusê de nous faire l'écho de ces bruits abeurdres; car, quoique nous ayons tou- jousr combattu la politique de M. Vandenpeere boom, nous n'en estimons pas moins son caractère et nous ne pourrions, moins de preuves, nous résigner voir en lui un jésuite qui, a l'aide de promesses fallacieuses, cherche h capter des suf frages et formule, en vue d'une réélection, une profession de foi toute pleine de réticences et de restrictions raentales. Quoi! Partisan de la révision de la loi de 1842, celui qui a dit de cette loi qu'il n'en connaissait pas de meilleure et que si elle n'existait pas, il la faudrait créer, celui qui a organisé les écoles d'adultes d'après le régime de cette loi! QuoiPartisan de l'exclusion de l'enseignement religieux des écoles, celui qui voulait faire ensei- gner le catéchisme a des jeunes geus de vingt ans, refusant même les subsides du gouvernement aux communes qui ne se soumettaient pas cette prétention audacieuse! Partisan de l'enseignement laïque, celui qui cherchait a fusionner a Ypres les deux colléges, en concédant Pévêque de Bruges bien plus que la convention d'Anvers de néfaste mémoire QuoiAdversaire de l'intervention du prêtre dans 1 école, celui qui a blêmé l'instituteur de Nimy paree qu'il refusait d'obéir aux injonctions du curé! Adversaire d un lourd budget de la guerre, l'un des principaux organisateurs de la honteuse expé- dition du Mexique! Partisan de la répartition équitable des charges militaires, après avoir voté 1 exemption de la conscription des capucins et des carmes! Allons doneII est inadmissible qu'un homtfte, quelle que soient d'ailleurs son amour du pouvoir et son ambition, oublie ce point sa dignité et le respect de soi-même. Quand on est M. Alphonse Vandenpeereboom avec ses antécédents, ses actes et ses tendances politiques, on ne saurait être autre chose. Non, M. le ministre d'Etat n'a rien dit, rien pensé même des idéés qu'on lui attribue. II ne le pouvait pas et si, par impossible, il s'oubliait ce point, s il descendait un jour jusqu'a donner pareil soufïïet a son passé, ses paroles seraient vaines, ses peines perdues, car nul ne le croirait. Le ministère doctrinaire est tombé pour ne se relever jamais. Nous ne tenons pas revenir sur les fautes nombreuses qu'il a commisesnous les avons relevées assez souvent. Mais nous voudrions que l'on renoncèt reproduire ce misérable argu ment, dont nous avons taut de fois fait justice: les chambres ne permettaient pas aux ministres de marcher; les ministres ont essayé vainement d'introduire dans notre législation des réformes démocratiques. Voici, ce propos, queiques réflexions fort justes du Peuple Beige antérieures a la chute du ministère Les journaux doctrinaires font grand bruit et grand étalage des queiques propositions libérales que le ministère a formulées aux Chambresetque celles ci n'ont pas admisesils partent de Ié pour affirmer que le ministère était animé des meilieures intentions et que s'il n'a pas réalisé toutes 'ies réformes qu'on était en droit d'attendre de lui, c'est paree qu'il en a été empêché par la majorité de nos assemblees lègis- latives. G'est tout au plus plaider les circonstances atténuantes. Ges journaux rappellent quele ministère Frère-Bara a proposé ('abolition de l'article 1781 du Code civil, la suppression de la contrainte par corps, que M. Bara a éloquemment defendu Ia suppression Laissez dire, laissez-vous blfimer, mais publiez votre pensée 5Le liberalisme dn ministère Frèrc - Orban.

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L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 1