de Ia peine de mort et que le ministère n'est pas op-
posé a Ia révision de la loi de 1842.
Qu'il nous soit permis de faire observer tout
d'abord que le ministère compte dans son sein un
homme qui, si M. de Bavay n'existait pas, serait le
plus chaud partisan de la peine de mort qui existêt
en Belgique. Faisons remarquer, en outre, que ce
même homme, M. Pirmez, puisqu'il faut 1'appeler
par son nom, est partisan de la contrainte par corps
et n'oublions pas de rappeler que le ministère a laissé
supporter a M. Bara seul tout le poids de la discussion
relative a ['abolition de la peine de mort. Ces faits
sont utiles a établir.
Mais il est un point sur lequel nous tenons a
revenir paree qu'il démontre a l'évidence que si le
ministère était, dans son ensemble, partisan des ré-
formes que nous venons d'énumérer, il était bien
plus grand partisan encore de la conservation du
pouvoir. Si, sur ces réformes, qui toutes ont un ca-
raclère constitutioneel, un caractèresocial, il avait
provoqué une dissolution des Chambres, comme il l'a
fait pour des questions bien moins importantes, la
question des droits de successions, par exemple, il
serait parvenu a vaincre l'obslination des Chambres.
11 ne l'a pas fait, e'est la une faute et une faute grave,
parce qu'elle accuse un manque de fermeté dans la
poursuite du bien. Non-seulement il ne l'a pas fail,
mais encore il a favorisé de loute son influence la
reelection des députés dont la presence dans nos as
semblees législatives doit ajourner indéfiniment I'execu
tion des réformes que le pays réclame.
Le ministère, dit-on, était animé des meilleures
intentions; 1'enfer, assure-t-on, en est pavé. Entre
une intention placide, inopérante, et une volonté
ferine, énergique, décidée a agir, il y a une grande
difference. Dans ces circonstances, le ministère n'a
pas su ou n'a'pas osé vonloir. G'est la, en partie, la
cause de sa chute, t
Le Moniteur d'hier publie un arrêtè royal qui"
prononce la dissolution des Chambres, convoque
les colléges électoraux pour le 2 aoüt et les Cham
bres pour le 16 aoüt.
Fallait pas qn'y aille
Le Journal d'Ypres se mettant a la remorque de
son Socie le Nieuwsbladlance une diatribe indignée
contre un certain sieur (sic) Demarets, secrétaire
communal de la commune de Dickebusch et préposé
a la caisse d'épargnede laBanque nationale aYpres,
et le traite de rustre parce qu'il a refuse, d'après le
dire de ce journal, de laisser passer la procession a
travers sa ferme.
II nous semble qu'en posant eet acte le propriétaire
n'a fait qu'user d'un droit dont font usage tous les
propriétaires qui se soucient médiocrement de crèer
des servitudes sur leurs terres. De quoi se plaint-on
alors? De ce que la procession ait été arrêlée dans sa
marche, de ce que le bon Dieu comme dit le
Journal d'Ypresait dü revenir sur ses pas. Mais le
Journal d'Ypres a sans doute une idéé assez haute de
la sagesse du bon Dieu pour être convaincu que
si celui-ci revenait sur la terre, il ne violerait pas, a
l'exemple de ses serviteurs, la propriété d'autrui, et
dès lors, si l'organe catholique éprouve le besoin d'ex-
haler sa mauvaise humeur, il doit s'en prendre a
M. le curé de Dickebusch qui a voulu imprudemment
faire passer la bon Dieu a travers une propriété pri-
vée, sans avoir au préalable demandé l'autorisation
au propriétaire.
a Le passage de la ferme est un passage public,
dit le Journnl d'Ypres, qu'il n'appartient pas au pro
priétaire de fermer. C'est ce qu'il faut démontrer.
S'il en est ainsi, nous ne saurions assez engager les
amis du Journal d'Ypres a faire valoir leurs droits
mais les grossièretés et les injures de son article,
outre qu'elles ne prouvent pas la bonté de sa thèse,
ne peuventen rien ternir la considèration dontjouit
a juste litre M. Demarets.
Al heete koeken!.. Al heet! Al heet!
Si l'on ne savait par les journaux que de nouvelles
élections sont imminentes, le tir qui a lieu aujour-
d'.iui a St-Sébastien le démontrerait aux plus incré-
Jules. M. Alphonse Vandenpeereboom qui n'avait
plus depuis longtemps donné signe de vie, offre des
prix a ses chers confrères. Pareille aubaine n'échet a
a la société que lorsque Ie bon chef-homme est dans
l'embarras. On concoit aisément qu'en présence de Ia
dissolution et de son passé politique M. Vandenpeere
boom ne voie pas l'avenir couleur de rosece qui se
concoit moins, par exemple, c'est qu'il s'imagine, au
moyen de quelques babio!es,de quelques poignées de
main, de qeulques sourires sucrés, effacer les sou
venirs d'autrefois. C'est pousser loin l'illusion. Si
enfants qu'on les appelle, il faut autre chose que des
jouets pour contenter les Yprois.
II est étrangeque les listes électorales ne soient pas
affichées au lieu habitue], sous le Nieuwwerk. L'ad-
ministration locale ne devrait pas s'affranchir de cette
pratique, surtout a la veille d'élections générales.
Un miracle!
Miracle!... La parole est rendue aux muets 1
Puissent l'ouïe être rendue aussi aux sourds et la vue
aux aveugles
Le Prcgrès qui nous avait honoré si souvent du
mépris de son silencepour nous servir de son
expression favorite le Progrès oubliant tout-a-coup
sa dignité, daigne nous répondre dans son n° du 7 cl.
Quel insigne honneur pour I 'Opinion que son nom se
soit présenté au bout de la plume du digne et respec
table rédacteur du Progrès.'
Maisquelle inconséquence aussi pour celui-ci après
les fières déclarations d'autrefois l!l Inconséquence
sur inconséquence, palinodie sur palinodie, il ne faut
au journal de la coterie doctrinaire que l'espace d'une
semaine pour soutenir blanc et noir. Après avoir pro-
clamé le droit des doctrinaires a rester au pouvoir
et la nécessité de me faire aucune concession aux pro-
gressistes, le compère en est arrivé de chute en chute
a demander un ministère d'hommes nouveaux et
jeunes, qu'aucun antécédent ministeriel ne lie.
Ne dirait-on pas que celui qui a écrit ces lignes si
souples se croit apte a servir tous les ministères
Et non content de cette nouvelle volte-face, Ie voila
qui constate l'existence de 1 'Opinion que personne ne
soupconnait 1 Est-ce la peur de la dissolution et des
dangers que va courir la réélection des patrons qui
donne le vertige ce bon apótre?
Quoiqu'il en soit, voici l'article du Progrès
L'Opinion ne cesse de faire courir, sur le compte
de notre bourgmestre, .'es bruits les plus absurdes et
les plus malveillants.
II y a peu de temps c'était a l'occasion de la re
prise de chemins de fer par l'Etat. Nous avons fait
alors bonne et prompte justice de ses allégations;
maintenant c'est a propos de la Suppression du droit
sur le sel.
Nous nous bornons a déclarer que cette nouvelle
assertion est aussi controuvée que la première. Cette
déclaration est d'ailleurs inutile, puisqu'il est de no-
toriétè publique qu'en acceptant la position de chef
de la commune, M. Beke a renoncè aux affaires com-
merciales et que depuis lors il s'est consacré entière-
ment a ses fonctions administratives. Du resle, la
question du sol est peu connue et nous nous propo
sons de l'étucider dans un prochain article.
Le Progrès se vante d'avoir fait bonne et prompte
justice de nos allégations a l'occasion de la reprise de
chemins de fer par l'Etat. Ce n'est pas la première
fois que le geai se pare des plumes du paon et nous
l'attendons encore cette bonne et prompte justice dont
il se largue. Nous le lui avons dit maintes fois et ne
saurions assez le redire de simples dénégations ne
suffisent pas et de sa part moins que de qui que ce
soit.
Cette fois encore il se contente de déclarer a notre
assertion controuvée. Eh bien ne lui en déplaise,
nous maintenons nos dires et, afin qu'il n'y ait point
équivoque, nous allons les reproduire ici. Nous affir-
mons done
1° Que M. Beke, bourgmestre soi-disant libéral,
est allé présenter ses hommages a l'évêque de Bruges
quand celui-ci fit son entrée a Ypres. Qu'il s'est rendu
dans ce but a la demeure de M. le doyen, accompagné
de ses deux écbevins d'alors, MM. Paul Bourgois et
Léopold Merghelynek. De ces faits il existe trop de
témoins pour qu'une dénègation soit possible.
2° Que M. Beke, quoique se disaut libre-échan-
giste, a défendu dans le sein du Conseil com
munal les règlements restrictifs du commerce de la
boucherie, et la taxe du pain. Quiconque a assisté
aux séances du Conseil le sait et nous nous rappelons
pour notre part avoir défendu contre lui dans nos
colonnes la liberté de la boulangerie.
3° Que M. Beke qui a voté l'abolition des droits
sur le sel en sa qualitó de représentant et qu'il est
entré comme saunier dans la coalition qui a eu pour
elfet de faire renchérir cette denrée si utile. Nous
ajoulons que M. Beke a renchèri son sel de fr. 0-12 le
kilogramme.
Répondre que M. Beke a renoncè aux affaires
commerciales pour se consacrer entièrement a ses
fonctions administratives est une mauvaise défaite,
un manque absolu de bonne foi. Car Ie négoce qui se
fait dans sa maison et sous la direction d'un de ses
plus propres parents, peu importe qu'il prête ou non
son concours personnel, il n'y est pas moins intéressé
et rien ne s'y fait sans son approbation. On ne fera
aceroire le contraire a personne. D ailleurs, si M. Beke
n a aucun intérêt dans les affaires de sa maison, a
quel titre est-il membre de la Chambre de commerce,
de quel droit la préside-t-il?
Le Progrès qui sait tant de choses, devrait bieu
encore nous expliquer cela. En attendant nous main
tenons toutes nos affirmations. Le Progrès n'en a dé-
truitetn'en détruira aucune, son rédacteur vécüt-il,
pour élucider la question si peu connue (sic) du
sel, l'ége de Mathusalem
I'ourquoi injurier.
II nous est revenu qu'un libéral poperinghois s'est
oublié au point d'insulter M. Mortier a propos de la
lettre insérée dans notre n° du 26 Juin.
Nous ne pouvons que regretter eet excès.
De deux choses l'uneou bien les dires de M. Mor
tier sont reconmis vrais, et en ce cas il faut recon-
naiire qu'il a fait acte de citoyen honnête etcourageux
ou bien on estime que ces dires sont faux, eten ce cas
ce n'est pas par injures qu'il faut procéder, mais par
plainte en ditfamation, au petit risque, bien entendu,
de voir admettre et fournir la preuve des faits allé-
gués.
Hors de la, il n'y a que violence stérile et irréflé-
chie, indigne de quiconque se prétend libéral.
On persiste a rópandreen ville Ie bruit que M. Car
ton a envoyé sadémission decommissaire d'arrondis-
sement. Nous ignorons si M. Carton sera révoqué
mais quant a se retirer volontairement oh I nous
le connaissons jamais!!.' II a servi Ie ministère
Dedecker-Nothomb, pourquoi ne servirait-il pas celui
de M. d'Anethan
6 Juiliet 1870.
Monsieur l'éditeur de 1 'Opinion,
Dans le scrutin du 14 juin dernier qui a donné la
victoire aux cléricaux, la part qui est faite aux libé-
raux progressistes dans le ministère d'Anethan est
nulle.
Comédie nouvelle de 1330, oü Ia révolution faite,
le parti ultramontain se rèserva la part léonine. Ce-
pendant sans les radicaux la journée du 14 au lieu
d'etre un succes eut été une défaite.
Quelle sera maintenant la conduite des libéraux
avancés? Si les coalitions sont possibles, (sous ce
rapport ce sont les doctrinaires qui nous en ont donné
l'exemple) c'est a condition qu'une fois l'obstacle
vaincu, chacun reprenne ses principes et sa voie.
L'ultramontanisme au pouvoir sous la pression des
nouvelles décisions du Concile, dont les Strossmayer
et les Dupanloup ont vainement cherché a empêcher
la proclamation, ne déclarera-t-il pas une guerre a
mort aux principes de la société moderne Cepen-
dant les radicaux ne doivent-ils pas être les plus
ardents champions de la liberté? La théocratie et la
démocratie peuvent-elles se concilier?
Les progressistes devrontdonc inévitablement cher-
cher d'autres alliés; car seuls ils ne peuvent rien
faire. Ces alliés, ce sont les libéraux moins avancés.
Mais pour tenter le rapprochement entre les diffe-
rentes nuances de la grande familie libérale, si pro-
fondément divisées a l'heure qu'il est, ne faudrait-il
pas un nouveau Gongrès, réunissant tous les athlètes
de Ia pensée, les adeptes des principes de 1789, qui
discuteraient au grand jour de la publicilé les ques
tions qui divisent, pour arriver a des transactions
honorables? On formulerait ainsi Ia charte du libéra
lisme régénèré avec laquelle nous marcherions uuis
au scrutin. Elle nous donnerait une victoire d'autant
plus certaine, que les cléricaux ne peuvent quelque
chose que par les divisions du parti libéral, ou par
l'appoint des intéréts particuliers coalisés.