Victor de la Hesbaye. moven de J'abandonne les lignes qui précèdenl a votre im- partiale appreciation, et vous prie, Monsieur l'édi- teur, de recevoir l'assurance de ma parfaite considé- ration. Un électeur libéral progressiste. Correspondaace particuliere de POWSIOM' Bruxelles, Ie 9 juillet 1870. Le Moniteur publie aujourd'hui même l'arrêtè royal qui prononce la dissolution des deux Chambres. L'Independence beige soulève, a cette occasion, la question de savoir s'il est constitutionnellement pos sible de dissoudre une Chambre dont les pouvoirs ne sont pas encore vérifiés.Onne peut pas, dit ce journal, dissoudre ce qui n'existe pas. Or, aussi Iongtemps que la Chambre n'est pas légalement constituée par la vérification des pouvoirs deses membres, elle est, aux regards de la loi, comme si elle n'existait pas. Je dois dire cependant que, même parmi les juris- consultes de la gauche, cette thèse de Vindépendance rencontre beaucoup de contradicleurs, qui sefondent surtout sur ce que le droit de dissolution étant absolu, sans limites dans le texte de la Constitution, ilnepeut étre soumis a aucune condition préalable de vérifica tion de pouvoirs. Mais ce n'est pas le moment d'examiner des theses de droit constitutionnel. Que la dissolution soit légale ou non, toujours est-il qu'elle est prononcée, que les nouvelles èleetions sont proches et que les élections décideront, peut-être pour de très-longues années, le sort du libéralisme. Les cléricaux sont pleins d'espoir, ils chantent d'avance leur triomphe. Véritablement je crois qu'ils ont raison si les libéraux se divisent comme ils se so'nt divisés le 14 juin dernier. Sur ce point, il n'y a qu'une opinion dans la presse libérale si nous voulons vaincre, nous devons nous unir. Mais comment nous unir Sur qu'elles bases la re conciliation peut elle s'opérer Je ne sais pas, quant a moi, d'autre moyen que de faire aux libéraux avancés des concessions sérieuses sur les personces, c'est-a-dire en leurdonnant une part de representa tion proportionnelle a leur influence électorale dans chaque arrondissement. Car, de leur faire des pro messes, et puis de repousser systématiquement leurs candidats, il n'y a pas a espérer que ce moyen réussisse. La lutte sera très-vive a Bruxelles. Le parti clérical est parfaitement décidé a opposer liste a liste, et tel est le tohu-bohu d'opinion qui règne ici, qu'il ne fau- drait pas trop vous étonuer si nos adversaires y ga- gnaient trois ou quatre voix. Cela défeudra en grande partie de l'attitude que va prendre 1'Association libé rale. Si I'association représente les treize représen- tants sortants, si elle ne fait pas acte de vigueur en éliminant résolument ceux que l'opinion publique désigne comme infidèles a leur mandat ou comme in- capables de le remplir, retenez bien ce que je vous dis, elle recevra une lecon terrible, car le nombre des mécontents est considerable ici el selon qu'ils se jet- teront a droite ou a gauche au dernier moment, nos élections seront catholiques ou libérales. Les journaux cléricaux ont donné un compte-rendu fort incomplet de la réunion de la droite qui a eu lieu mardi dernier chez Ie marquis de Rodes. Un point que je tiens a relever, paree qu'il est d'une impor tance capitale, c'est qu'en réponse a une interpella tion qui lui a été adressée par un membre de l'as- semblée, M. le général Guiliaume, le nouveau mi- nistre de la guerre, a formellement déclaré qu'il ne consentirait, quant a lui, ni a la reduction du contin gent ni a celle de son budget, attendu, a-t-il ajouté, que nos dépenses militaires sont descendues aujour d'hui a un minimum qui ne peut ètre dépassé sans compromettre gravement la sécurité publique. Les anti-militaristes de la droite ont baissé Ie nez et M. Coomans, leur chef, qui assistait la séance, n'en a pas moins donné, avec tous ses amis, un vote de confiance au cabinet. Le programme ministériel, qui paraitra dans peu de jours, tracera aux gouverneurs de province et aux commissaires d'arrondissement leur règle de conduite dans les élections prochaines. On leur demandera, parait-il, peu de chose .- leur simple abstention. Mais, dans la houche de M. d'Anelhan, les mots pnt un sens particulièrement rigoureux et l'on peut s'at- tendre a des destitutions pour peu que ces fonction- naires s'écartent du róle oü il leur aura été prescrit de se renfermer. Quant a la réforme électorale, on a de bonnes rai- sons de croire qu'elle se réduira a computer, pour la formation du eens électoral, les centimes additionnels payés au profit de Ia ville et de la province. Naturel- lement le programme ne s'en tiendra pas la; il par iera, dans des termes généraux, d'une extension du droit de suffrage realisable dans un avenir plus ou moins lointain et dont il aura soin, et pour cause, de ne pas préciser le plan. Mais tenez, pour ce moment, on n'a rien d'autre a proposer et que, pour l'avenir, on n'a aucune, mais absolument aucune idéé arrêtée. Une nouvelle qui mérite toutes les épithètes de Mmo de Sévigné. Une lettre des doyens de Ste-Gudule au Journal de Bruxelles annonce que les fameuses processions du jubilé du St-Sacrement des Miracles n'auront pas lieu. D'après ce qu'on dit, c'est sur Ia prière du roi que l'archevêque de Malines a interdit cette manifestation. Le roi y était si peu sympa- thique qu'il avait résolu de quitter Bruxelles pendant toute Ia période des fêtes. Bibliographic. Notre ami Petrus, cher aux lecteurs de la Chro- nique, vient de réunir en un fort beau volume ses comptes-rendus fantaisistes des séances de la Gbambres des représentants. Prises une a une, les séances publiées par Pétrus dans les colonnes de la Chronique ont eu un auccès que n'ont jamais obtenu ailleurs les comptes-rendus officiels. C'est que Pétrus, qui est a ['occasion doublé d'un homme grave, a su toujours faire parler a nos honorable un langage sincere et vrai, dépouillé des artifices de la convention. II connait sur le bout du doigt, pour les avoir pratiques depuis dix ans, tous les sérieux farceurs qui jouent, rue de la Loi, la comédie parlementaire, II sait le fort et le faible de chacun, il n'ignore aucune de leurs ficelles, aucun des mobiles secrets auxquels ils obéissent. Cette connaissance familière des hommes qu'iliavait a mettre en scène, aidée par une indépendance et une impartialité incontestables, a donné a toutes les fantaisies parlementaires de Petrus une saveur pi- quante, une plaisante originalité et une finesse pene trante qui ont été toujours hautement appreciées. I.'ironie et la satire ont souvent guidé la plume de Petrus, une vaillante et digne nature, et lui ont inspiré des trails parfois acérés; mais ces traits ont toujours eu du velours a la pointe, car la verve nar- quoise de Petrus s'enveloppe d'une bonhomie excel lente. Le lecteur, qui n'a pas oublié les heureuses es- quisses qu'il a lues en courant, dans notre feuille vo lante, les retrouvera avec plaisir rassemblees sous la forme du livre. Ce livre, Ia Chronique a la Chambre, est en vente dans nos bureaux, a 1'Office de Publicilé, chez M. Rozez, libraire, place de la Monnaie, et dans les bibiiothèques des gares de chemins de fer. A un livre qui est lui-même une spirituelle cari cature, il fallait en frontispice une caricature spiri tuelle. Félicien Rops, un des collaborateurs récemment acquis par la Chonique, s'est chargé d'illustrer la pre mière page du livre de Petrus. Et il l'a fait en artiste rare qu'il est rare par le talent, trop rare par les productions. ACTIES OFFICIELS. Par arrêtés royaux des 4 et 10 Juin, sont nomrnés Receveur des contributions directes, douanes et accises a Warnêton, M. E. Hocquart, actueliement receveur des douanes a Risquons-Tout. Par arrêté royal du 12 Juin, M. P. Vandercleyen, receveur de l'enregistrement et des domaines a Pope- ringhe, est chargé de remplir temporairement les fonctions de vérificateur. Par arrêté royal du 26 Juin, M. E. Guyot, commis aux écritures de 2° classe a Selzaete, est nommé receveur des douanes et des accises de 7° classe a la station de Touquet (Warnêton.) Le public est pré ven u que la circulation sera interrompue sur la route de Rousbrugge a Ypres, a l'entrée de cette ville, au passage a niveau de la route susdite par le chemin de ferd'Ypres a Pope- ringhe. Cette interruption durera deux mois a partir du 4 Juillet courant; la circulation pourra se faire par l'ancienne route pendant la durée de ['inter ruption dont il s'agit. FAITS B3VEBS. Dans la nuit du 7 au 8 courant, deux individus se sont évadés de la prison de Menin. L'un, le plus êgé, est l'auteur des nombreux vols commis a Poperinghe et a Gheluwe et devait être conduit vendredi passé devant le juge d'instruction a Ypres, l'autre est un jeune homme de Passchendaele. C'est au moyen de couvertures attachées ensemble qu'ils se sont laissé descendre d'une hauteur d'environ soixante pieds. Tout, dans cette évasion, dénote un sang-froid et une audace pen communs, car les fugitifs ont dü traverser trois cours, le bureau des messageries Van Gendt. et ont passé devant Ia chambre a coucherde M. le com- missaire. AIDE au COMMERCE.Trop souvent les Com- mercants qui, par insuflfisance de fonds de roulement, ne peuvent douner a leurs affaires l'extension qu'ils désireraient, ou qui, par suite de crise, de stok trop considérable de marchandises en magasin, ou pour toute autre cause, se trouvent enlravés par des difli- cultés momentanèes, se voient obliges, pour parer a ces difficultés et sauvegarder avant tout leur crédit, de se resigner a des sacrifices exagèrés. 'Le Mandataire commercial, 472, faubourg Saint- Denis, au coin de la rue Lafayette, a Paris, t'onde et dirigépar M. L.-F. Vigneron, a pour but de venir en aide au Commerce a des conditions peuelevées. Les operations du Mandataire commercial sont Avances d'espèces sur marchandises de toute nature et vente desdites marchaudisesau besoin realisa tion immediate. Avances d'especes sur toutes valeurs cotées fran- caises et ètrangeres, rentes, actions, obligations, etc. Ouvertures de crédit, avance de valeurs de banque sur references el sur simple engagement de payer aux échéances fixées Representation, Vente a commission et dépot de mar chandises de toutes sortes. Pour reuseignements et conditions, écrire franco a M. L.-F. Vigneron. YPRES Etal-civil du 1" au juillet 1870. NAISSANCES. Sexemasculin 7. Sexe féminin 5. MARIAGES. Baete, Francois, paveur, et Vanderheyden, Rosalie, dentel lière. PuyenbroecK, Frangois, caporal au 4« rég- de ligne, et Cuvelier, Charlotte, tailteuse.— Dethoor, Edouard, fondeur de fer, et Depuydt, Sidonie, dentellière. RÉCES. Verfaillie; Jérémie, 55 ans, journalier, époux de Lagron, Marie, rue de Thourout. Cressy, Catherine, 91 ans, sans profession, veuve de Cardinael, Ignace, St-Nicolas, lez-Ypres. Deiattre, Amélie, 67 ans, dentellière, épouse de Dufour, Charles, rue de Thourout. Cooren, André, 82 ans, sans profession, époux de Panneele, Thérêse, eue de Menin. spons, Marie, 75 ans, dentellière, épouse de Deeroix Pierre, rue du Lombard. Calmeyn, Rosalie, 77 ans, journalière! épouse de Soetaert, Léopold, St-Jacques lez-Ypres. Crock, Séraphine, 55 aus, dentellière, épouse de üecock, Louis, rue de la Douche. nfants au-dessous de 7 ans Sexemasculin l. Sexe féininin 2. IMUl'ERIAUill;. Elat-civil du Iau 8 juillet 1870. NAISSANCES. Sexe masculin 4. Sexe féminin 5. MARIAGES. Debacker, 19 ans, cordonnier, célibataire, et Messelyn, Jeanne-Thérèse, 44 ans, dentellière, célibataire.— Catteeuw Frédéric, 22 ans, cordonnier, célibataire, et Merlot, Pharïlde' 21 ans, dentellière, célibataire, Legrand, Julien, 21 ans' tisserand, célibataire, et Batheu, 19 aus, célibataire, ouvrière de fabrique. RycKewaert, Charles-Louis, 59 ans, journalier célibataire, et Lermytte, Rosalie,28 ans, ouvrière, célibataire'. RECES. Desuicx, Reine-Victoire, 72 ans, sans profession, veuve Jean D'amour, rue St-Micbel. Rebaene, Octavie-Sopbie 14 ans, sans profession, hópital. Enfauts au-dessous de 7 ans Sexe masculin 4. sexe féininin 0. ET AT indiquanl les quantités et le prix moyen des grains, fourrages et autres produits agricoles vendus le 9 juiillet 1870, sur le mwclte de la ville d' Ypres. NATURE DES MARCHANDISES VENDUES Froment. Seigle Avoiue Pois FOves. qUANTlTES PRIX MOYEN POlDs VENDUES. PAK Kilogrammes. 100 kilogram t'hectot. 26 5O0 29 25 MI-00 7,4:i0 22 00 73-00 400 25 50 44-10 1,000 25-00 8 -üö 1,400 26-00 81-00

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 3