Le iumède.
peuvent se proüoncer publiquement pour la révision
de cetleloi; mais lorsque l'beure de cetle revision
aura sonné, ils serout tous eotrainés par le mouve
ment.
Nous ne voulons pas trop faire ressortir ici quelle
iriste opinion ce raisonnement donne de Ia fixité d i-
Jèes des candidats qu'on nous propose et de leur
franchise. Mais nous dirons que si M. Alph. Vanden-
peerebooni ne veut pas de la révision de la loi de
1842, rien ne doit l'empêcher de le dire, comme il
n'y aurait non plus aucun déshonneur pour lui a te-
connaitre loyalement que ses idéés se sont modifiées
avec les eirconstances. Personne n'a la pretention
d'imposer ses opinions a M. Vandenpeereboomnous
demandons seulement au nom de la loyaute, avec tous
les électeurs libéraux, que notre vote soit éclairé.
A qui avons-nous affaire? A des partisans ou a des
adversaires du programme liberal? Voila ce qu il
nous importe de savoir. Pas de declarations ambi-
guës, pas de faux-fuyants, surtout pas de silence com
mode que plus tard ou tnterprêtera a sa guise! Les
chauve-eouris poliliques ont fait leur temps.
Nous avons dit que la loyautè exige une déclara-
tion Nous avons un exemple a citer a ce sujet.
M. Oris se trouve, pa rail il, dans une situation ana
logue a celle de M. Alph. Vandenpeereboom. Comme
ce dernier, il n'est pas partisan de la révision de la
loi de 1842 mais, repoussant toute equivoque, M.
Orts conïesse sa repulsion et il-preud Kengageruent
eorit qu'a l'exemple de M. Ch. de Brouckere, il
dounera sa dèmissiun de représentant le jour oü cetle
révision sera proposée par un ministère.
Nos candidats prennent-ils le même engagement?
On ditaussi que si ceux-ci ne font aucuue declara
tion c'est que l'Association manque a ses devoirs et
paree qu'au lieu d'interroger ces candidats, on y vote
comme un troupeau de moutons.
On ne saurait plus carrément convenir de ce que
nous avons toujours souteuu l'inutilité de l'Asso
ciation, telle qu'elle est organisée, au point de vue
du progrès et des idéés libérales.
Mais paree que «ette socièté ne comprend pas ses
devoirs, paree qu'elle accepte un róle effacè, est-ce
une raison pour que le parti lout enlier se mette a
sa remorque? Est-ce de l'Association seulement ou
de tous les électeurs libéraux que les candidats sol li—
citent un mandat? D'ailleurs le silence de l'Associa
tion el le manque d'interpellations n'onl pas empê-
ché M. Alph. Van lenpeereboom d'y prendre la pa
role dans la dernière reunion, non malheureusement
pour une declaration catégorique, mais puur dire
qu'il continuerait de marcher dans la voie du libé
ralisme sage et modéré qui avail élè celui de toute sa
vie. b Vieille rengaine 1 Nous la connaissons celle-
la!
Verba et voces, praetere aque nihil.
Enfin, le grand argument, celui qu'on répète a
chaque nouvelle élection et qui n'en est pas meilleur
pourcela! De l'eleetion de nos trois députés depend
le sort du libéralisme en BelgiqueOuf! que le
leeteur au moins n'éclate pas de rire.
En quoi done, s'il vous plait cette élection peut-
elle décider du sort du libéralisme? Si les partis s'e-
quilibrent a peu prés a la Chambre par suite de Se
lection du 2 aoüt, il est évident que les convictions
incolores, la politique indécise de nos trois ex-repré-
sentants ies feront constamment pencher, comme ils
ne l'ont que trop faildéia, du cólé de la réaction si,
au contraire, la majorité libérale est nombreuse,
comme il s'agira de meltre en pratique un pr ogramme
auquel ils n'ont pas adhéré, ils metlronl des batons
dans les roues et seront pour la majorité un obstacle
d'autant plus embarrassant qu'un nouveau et plus
épais vernis les couvrant, il sera plus difficile de dis-
tinguer leur couleur réelle. Dans aucun cas, leur no
mination ne saurait être utile au nouveau parti libé—
ral qui se forme.
Telles sont, passéesaucriblede l'examen.quelquos-
unes des raisons avec lesquelles on s'efforce d'expli-
quer une situation inexplicable. 11 en est d'autres,
plus piloyables encore, que nous ne croyons pas
devoir rencontrer ici. Puis viennent les promesses
oubliées le lendemain du scrutin, les flatteries et les
poignées de main, monnaie courante de la veille de-
monétisée le lendemain, les intimidations qui font
hausser les épaules, les menaces, odieuses toujours,
ridicules quand on a perdu la puissance de nuire,
De la seule chose qui intéresse réellernentla ligne
politique adoptée par les candidats, pas un mot.
My tére et equivoque, ruse et duplicilèUn syslème
politique pour la campagne, l'opposé pour laville!
D'une part, réorganiser l'enseignemeut primaire
est la pretention des avancés, des dómolisseurs, de
l'autre, la loi de 1842, loi cléricale, doit être révisée
On avoue d'ailleurs cyniquement cette politique a
double face. Notre arrondissement est lel, dit-on,
que si l'on y faisait consister Ie libéralisme en autre
chose qu'en cette maxime banalele bourgmestre a
rtJótel-de-Ville et le cure a l'Ég Use, aucun libéral ne
serait élu.
Nous prolestons énergiquement, pour notre part,
contre cette calomnie qui ne tend a rien moins qu'
representee les électeurs comme un troupeau de cré
tins et nous ajoutons qu'il n'est pas un seul arron
dissement, même dans la Flandre, oü l'on cache son
drapeau. A Bruges, a Dixmude, a Furnes, partout
les candiJats out adhéré au programme de Bruxelles.
L'arrondissement d'Ypres esl-il done le dernier de la
Belgique? Eu entendant le raisonnement que nous
combattons, il faudrait le croire. Encore une fois,
nous protestons contre cetle insulle iinméritee, in-
ventée pour les besoins de la cause et pour servir de
masque a de houteux tripotages.
Nous nous résumons en deux mots.
Ou notre coterie doctrinaire, dont M. Alph. Van
denpeereboom est le porte-drapeau, pretend suivre
ses anciens erretnenls et continuer de faire du libé
ralisme a ia facon que l'on sail;
Ou, adoptaut Ie nouveau programme libéral, elle
veut marcher avec toules les associations du pays.
Dans I'un comme dans l'autre cas. les électeurs ont
!e droit de connaitre les intentions. Ss renfermer dans
un mulisme absolu n'est ni digne ni loyal. Et ceux-
lct ont intérêl a se taire qui cachent une arriere-pen
see de duperie.
La conclusion deces reflexions se présente d'elle-
móme; elle renferme en même temps le retuède a la
déplorable situation que nous combattons.
Pourquoi Ie libéralisme resle-t-il stationnaire dans
l'arrondissement d'Ypres? Pourquoi les idéés n'y
ont-elles point progressé depuis vingt ans?
Parce que les électeurs n'exercent aucun contróle
sur les élus. Parce qu'on n'a égard qu'a la person-
nalité de ceux qu'on èlit, sans se preoccuper de leurs
asp;rations ou de leurs actes poliliques.
Qu'est-ce qui a fait le réveil de l'opinion libérale
en Belgique? La défaite relative et momentanee du
14 juin. Sans elle le parti liberal serait encore plongé
dans la lorpeur. Eh bien, nous nous adressons ici
specialement aux électeurs intelligents, a ceux pour
qui la politique n'est pas de l'hebreu; nous leur di
sons A vous de sauver l'idée libérale dans l'arron
dissement d'Ypres. Faites a votre tour votre 14 juin.
Non qu'il faille aller jusqu'a éliminer les candidats de
l'association de l'Aigle; telle n'est pas notre pensee.
Mais que les electeurs expriment simplement leur
mccontentement et si le resultat.de l'élection pouvait
seulement donner a ces candidats une faible majo
rité, vous verriez dés le lendemain la politique yproise
prendre des allures plus decidees.
fl'renez mon ours.
II devient oiseux, apres Particle qui prècède, d'é-
numórer les votes tt d'exposer les aetes clericaux po-
litiques el administratifs emis ou posés par M. Alph.
Vandenpeereboom, les contradictions politiques et
économiqu 'S de M. Pierre lieko. Et quant a M. Van
Merris dont la trop grande celebrilé l'empêche d'être
classédans aucun parti, contonlons nous de dire quo
les meneurs coljiortent cette candidature de maison en
maison comme ferait un brocanteur d'une marchau-
dise avarièe. Vains elf >rts! lis ont beau crier, rniau-
ler, piauler, braire, sillier, chanter sur tous les lous
prenez mon ours, l'electeur reste insensible. Le notn-
bre de ceux qui, l'an passé, a Ypres, ont rejeté avec
indignation cette candidature iniposèe a l'arrondisse
ment par les intéréts prives de quelques Poperin-
ghois sera considerabletnent accru cetle année en
depit des efforts de MM. Vandenpeereboom, Beke,
Carton et tulli quanti. II n'en est pas de la po'itique
comme du droit internationalla le pavilion necouvre
pas la marchandise. Et les élecleurs yprois possèdent
a un trop haut degré le self-respect pour adopter celui
qui, aux elections communales d'octobre dernier, fut
repoussé par sa ville natale.
Nous lisons dans le Progrès du 28
a Les élecleurs qui voudraient avoir des rensei-
gnements plus détaillés sur M. Biebuyck, candidat
clérical, pourront utilement consulter les jour-
naux, etc., de 1846, et notamment le Progrès d'Ypres
des 20 el 27 mars et celui du 8 juin de cette an
née.
II est regrettable que nous ne puissions, a cause
de la nature parliculière de ces articles, rendre au
Progrès le service de les reproduire. Mais puisqu'il
renvoie le leeteur a sa prose éhontee d'aulrefois, nous
l'engageons a la rééditer. II fuut avoir toujours Ie
courage de ses opinions, düt-on même s'exposer au
banc correctioneel.
Mister Carton for ever!.. Hip!.... Hip!....
Hourrah!
Jamais pitre forain ne débita sur ses tréteaux un
boniment plus cocasse que celuique ressasse le Progrès
dans l'espace de trois pages. La démission ou la des
titution, comme on voudra l'appeler, de M. Carton,
voila ce qui preoccupe exclusivemenl ce journal.
Tout Ie monde disparait a ses yeux. I.a politique,
les candidats, leurs principes, leurs idoes n'existent
plus. M. Carton a tout absorbe et l'élection du 2 aoüt
est transformée en un vote de sympathie pour M.
Carton 1
Est- ce assez plaisanl
Taut d'éinotiou s'explique aisément.
Organe de M. Carton, rédige par M. Carton, le
Progrès prêche pour sa chapelle. Cicero pro domo.
Premier article Destitution de M. Henri Carton,
imprimé en grandes capitales, comme s'tl s'agissait
d'un événement grave, d'un malheur public, de na
ture a émouvoir toute l'Europe! Puis une circulaire
a MM. les électeurs de l'arrondissement d'Ypres, ap-
preuant a l'Univers consterné que M. Henri Carton
n'est plus commissaire d'arrondissemeut
Hypocrisie et mensonge, s'écrie M. Carton. La
destitution d'un fonctionnaire est une mesure brutale
qui répugue au sentiment public.
M. Carton a lu sans doute ie charmant apologue
l'Curs et l' Amateur des jar dins. A l'exemple de Mar
tin, il lance aussi sou pavé. Doos sa colère olym-
pienne il oublie que sou prèdécesseur, M. Deneckere,
fut destitué pour avoir soutenu ses amis politiques
au pouvoir et parce que ie parti cathoüque fut vaincu
aux élections de 1847, qu'il fut deslilue par les amis
de M. Carton au profit de celui-ci. L'adresse, a dèfaut
de la pudeur, faisait a M. Carton une loi de s'en sou
venir dans ce moment.
Du reste, quand on écarté ici toute fantasmagorie,
on doit se dire qu'après tout M. Carton decide a sou-
tenir ses amis, aurait èté plus digue en se démettaul
lui-même de ses fonctions au lieu d'affioher l'outre-
cuidante pretention de travailler contre le gouverne
ment tout en continuant de manger au ratelier du
budget.
Mais M. Car Ion ne peut se faire l'idée qu'il n'est
pas indispensable. Toute une colonne de son journal
est cousacrèe a l'éuuméralion de ses innombrables
services. C'est lui qui a construit les pavés, pro-
bablement a\ec ses denier», lui qui a détruit la
misère des Flandres, lui qui a fait prospérer et fleu-
rir l'agriculture. C'est tout naturel. N'est-il pas pré
sident de l'Association agricole et la culture de la ca-
rotte ne lui est-elle pas familière? II oublie toutefois
d'ajoutersachons-lui gré de cette modeslie que
c'est lui, lui encore, lui toujours qui nous donne la
pluie et le beau temps et qui fait pousser nos mois-
sons.
Aiissiécoutezune foule d'habitants, parmi
lesquels on a remarqué beaucoup de catholiques (IH),
des bourgmestres, des notables et des habitants de
toules les classes (sic) ces habitants doivent être
mieux logés dans leurs classes que les Lapons dans
leurs hutles sont venus pleurer avec M. Carton
sur le malheur qui le frappe. Dans l'expansion de
leur douleur, ils out proclamé M. Carton roi, un roi-
pcètel I e lyrisme du nouveau monarque ne connait
déja plus deborneset toujours se parlant a lui-même,
comme dans ces farces de foires oü tous les róles sont
remplis par le même acteur, le pouvoir, s'écrie-t-il,
Le pouvoir vous proscrit
Le peuple vous couronne.
Espérons que le tröne d'Araucanie pourra occuper
bientót les loisirs de M. Carton.
Une phrase particulièrement navrante et qui arra-
cfcera des larmes aux plus insensibles est celle dans la
quelle M.Carton annoncequ'il n'a aucun droit a la pen
sion. II y a de quoi en faire pleurer les veaux. Je ne sais