Fèves.
haute fantaisie a propos de quelques protestations
qui ont suivi,a Bruxelles, la proclamation du scrutin.
Que s'est-il passé pourtant de si grave Une cen~
tainede jeunes gens, suivis, cornme toujours, d'une
foule innombrable de curieux sonl allés chanter
sous les fenêtres du collége Saint-Louis et, après
avoir chanté, ont cassé quelques malheureux car-
reaux qui n'en pouvaient rien. Cinq ou six agents de
police sont accourus, ont dispersé le rassemblement
et tout a fini de celte facon.
II ne parait qu'a Anvers et a Gand, les manifestations
aient revêtu un caractère plus grave. La, conitne
chez nous, il a sufïi de l'intervenlion de quelques
agents de police pour faire rentrer tout dans l'ordre,
Un arrêté royal, qui parait aujourd'hui même au
Moniteur, acceple la démission de M.Tack. et nomine,
en son remplacement, le ministre des travaux pu
blics, M. V. Jacobs.
Ainsise trouvejustiflé.unefois de plus, le reproche
d'insuffisance adressé a M. Tack par la presse libé
rale, reproche contre lequel les organes du clérica-
lisme ont si energiquement proteste. M.Tack. avait
défendre devant les Chambres les étranges mesures
financières par lesquelles il a inaugure sou entree au
pouvoir. II se sauve au moment critique et, en se
sauvant, il se juge lui-même.
Nous regrettons vivement que l'exiguité de
notre format ne nous ait pas permis jusqu'ici de
publier les documents suivants. Nous réparous
aujourd'hui cette omission forcée.
Association beige de secours aux militaires blessét
en temps de guerre, sous le patronage de S. M.
Leopold II, Boi des Beiges.
COMITÉ CENTRAL.
Bruxelles, le 50 Juillet 1870.
Messieurs,
Les événements se pressent, bieulót des Hots de
sang vont couler nous nesaurions trop nous hater de
des secours en faveur des malheureuses victimes de
la guerre.
Représenlants d'une Association beige existant
depuis six années, et en rapport avec les associations
analogues de la plupart des Etats d'Europe, nos pre-
miersdevoirs, encas d'éyentualités fScheuses, seraient
de porter des secours aux militaires blesses de notre
pays, de veiller au soulagement de leurs maux, de
cohtribuer par nos soms, par notre dévouement per
sonnel, leur rëtablissementde faire en faveur de
leurs families tout ce que l'etendue de nos ressources
nous permettrait. Mais, si le caractère de notre Asso
ciation est beige, elle fasten même temps partie d'une
fédération de Sociétés unies, dans l'Europe entière,
par les mêmes sentiments de fraternité et de charilé
universelle. C'est l'expression de ces sentiments qui
a portè les hautes puissances a signer la convention
du 22 aoüt 1864,oü est consacré la neutralité du mi
litaire blessé sur le champ de balaille, des médecins,
et, en général, de teutes les personnes qui portent des
secours aux blessés, avec l'extension de cette neu
tralité aux ambulances, y compris leur matériel, et
aux hópitaux militaires.
Comme lien moral, les associations de secours qui
se sonl reünies deja trois fois en Conférences inter-
nationales, a Genève en 1863, a Paris en 1867, a
Berlin en 1869, et dans lesquelles la Belgique a èté
représenlée, on, instilué a Genève, villeoü cette forme
d'association a pris naissance, un Comité international
publiant tous les trimeslres un Bulletin international.
En dehors des denonciations ci-dessus, oü le mot
international est a sa place, on en ferait abus en l'ap-
pliquant a des Sociétés beige, francaise, allemande,
hollandaise italiënne, etc., dontla reunion seule cons-
titue plutótune fédération qu'une association interna
tionale
Par deux circulaires en date du 18 et du 22 juillet,
le Comité international de Genève a rappelé aux co
mités centraux des divers pays les termes mêmes
d'une proposition introduite dans la Conference de
Paris en 1867, et dèfinitivement adoptée dans celle
d'e Berlin, en avril 1869: En cas de guerre, le
Comité international veillera a ce qu'il se forme, dans
une localité convenablement choisie, un bureau de
correspondance et de renseignements, qui facilile, de
toutes manières, l'échange des communications
s> enlre les comités et la transmission des secours. n
En vertu de celte decision, le Comité international
a choisi la ville de Balie pour être, dans les conjonc-
tures actuelles, le siége de l'agence susdile, et il a dé-
légué un de ses membres pour ('installer. Communi
cation nous a été donnée de la composition de cette
agence et du lieu oü sont établis ses bureaux et un
magasin central. Elle a pour attributions, d'abord, de
servir d'intermédiaire ofïicieux entre les Sociélés de
secours des nations belligérantes. Il est très-pro-
bable que ces Sociétés seront désireuses, pendant la
durée de la guerre, de se Iransmettre des avis et de
se tendre en quelque sorte la main, dans l'intérêt des
malheureux confiés a leurs soins dans l'impossibilité
de le faire directement, l'agence de Bale, mise a leur
disposition pour tout ce qu'exigera le succes de leur
oeuvre, quant a leurs rapports réciproques, aura a
ce titre sa raison d'être.
En second lieu, l'agence de Bêle servira de bureau
central pour la correspondance entre les belligérants
et les non-belligérants ou neutres. Les résolutions
de la Conférence de Genève, en 1863, portent, en
effet, que les comités des nations belligerantes peu-
vent solliciter le concours des comités appartenant
aux nations neutres. Or, si le besoin d'un tel
appui se fait sentir, on concoit qu'un office général de
renseignements sera fort précieux. Pour les belligé
rants, d'abord ce sera une grande simplification de
n'avoir a s'adresser qu'a un seul endroit, et pour les
neutres, il a aura avantage a connaitre simultané-
ment tous les bosoins, pour se guider dans la reparti
tion des secours qu'ils auront a leur disposition.
Ainsi, dans rbypothèse de secours a distribuer, les
comités nationaux, désireur d'oblenirdes renseigne
ments sürs et d'éviter de doubles emplois, ponrront
s'adresser a l'agence internalianale de Bale, qui s'em-
pressera de transmettre les indications qui lui seront
parvenues.
En troisième lieu, la circulaire du Comité interna
tional de Genève fixe noire attention sur l'activilé
qu'elle déploieet sur la direction qu'elle donne a ses
travaux. Nous ne nous acquitterions que trés im-
parfaitement, porte cette circulaire, de la tache
qui incombe, si, au travail de bureau dont nous ve-
nons de parler nous ne joignions pas un déploie-
mentd'activitè d'une utilité plus immédiate, c'est-
a-dire si nous n'offrions pas nos services pour
l'envoi de secours de tout genre aux comités des
belligérants. A eet effet, nous allons créer a Bêle un
dépót de matériel, ainsi qu'une caisse centrale, oü
nous recevons des dons, soit en argent, soit en na-
tare, avec ou sans destination spéciale, au profit
des militaires blessés. G'est une facilité que nous
offrons aux personnes ou aux sociétés de tous pays
d qui n'auraient pas de meilleur moyen pour faire
a parvenir leurs offrandes sur le théêtre de la guerre.
Au milieu de l'èpouvantable confusion qui accom-
pagne les évenements de guerre, il est indispensable
d'inlroduire autant que possible une organisation
dans la repartition des secours. Si nous nous sommes
mis immédiatement en rapport avec l'agence interna
tionale de Bêle, c'est afin d'avoir un mode d'écclairer
nos actions, notre intervention. II est a craindre
peut-être que les armées belligérantes se portant sur
un point plus rapproché de notre territoire, nous
n'ayonspasa faire transisler nos envois par la France,
pour les faire diriger sur la Suisse, et de la être ré-
parlis entre les victimes des deux grandes nations
belligérantes. Lesconflits, les rencontres peuvent se
rapprochés de nous que le contre-coup des événe
ments se fasse sentir jusqu'au cceur du pays, que nos
ville fiontières, celles de l'inlèrieur, reen vent (ce
qu'a Dieu ne plaisel) des centaines, des milliers de
blessésmais en presence d'un effroyable inconnu,
notre devoir, Messieursest de vous adresser un
énergique appel, de vous conjurer de ne pas resler
insensibles a des maux qui, en partie, peuvent re-
tomber sur nous, sur nos populations. Que Dieu pro
tégé la Belgique, tnais que nos cceurs aussi ne res-
tent pos insensibles aux souffrances de ceux qui,
esclaves du devoir et vicdmes innocentesseront
tombés a peu prés sur nos yeux et imploreront des
secours et de suprêmes consolations
Dans une audienceque S. M. le Roi a bien voulu ac-
corder aux membres de l'Association, nous avons
exposé a Sa Majesté nos plans, le but de nos efforts,
nos premiers devoirs, le cas ècfièant, envers nos sol-
dats, la solidarité qui unit tous les hommes pour les
secours a donner aux malheureuses victimes de Ia
guerre, a quelque nationalite qu'elies appartiennent,
et le Roi a bien voulu applaudir a nos efforts.
S. M. la Reine a daigne aussi accorder son haut pa
tronage au Comité des dames qui veulent bien coo-
pérer avec nous a cette oeuvre sainte d'bumanita. et
d'abnégation. Sous la presence d'honneur de la Reine,
le Comité des dames de Bruxellïs rivalise d'effotts
pour recueillir des dons ou des offrandes en argent
ou en linge, vêtements, objet de pansement, médica-
mentï, en général tous les objets en usage dans les
hópitaux ou les infirmeries, pour l'entrelien ou le
soulagement des blessés et des malades. La Reine de-
mande que l'on n'épargne rien de ce qui pourra con-
tribuer a adoucir leur sort. Indépendamment des
pansements, des soins hygiéniques donnés aux mala
des, quelle consolation pour eux de trouver une per-
sonne qui procure de leurs nouvelles a leurs families,
qui leur accorde quelque parole de sympathie, de
ces paroles qui leur rappellent une mère, une soeur,
une épouse
O nos frères, accourez done notre aide; que,
dans les chefs-lieux de provinc, dans les localités po-
puleuses il s'ètablisse des comités sectionnairesqui se
mettent en rapport avec nous Que, notamment, des
comités de dames s'ètablissent partoutla charité
leur est chère et répond a leur caractère, leur voca
tion. Demain peut-être il sera trop tard pour se met-
tre en mesure de reunir des dons, de collecter les
moments sont urgents... Dans peu de jours le sang
aura rougi les plaines del'Allemague ou de la France,
des milliers de malheureux, les membres fra cassés,
sans uu verre d'eau pour se desaltèrer, dans l'ago-
nie du désespoir, allendront peut-être en vain pen
dant plusieurs jours une main secourable qui pansa
leurs blessures,... et que dirait notre conscience si
nous n'avions rien fait pour adoucir leurs souffrances,
pour taeher do leur sauver la vie
Nous recomrnandons done vivement notre oeuvre a
toutes les times compatissantesnous savons com-
bien il y a de l'écho en Belgique pour toute proposi
tion noble ou généreuse. Mais que l'on songe quelle
sera l'étendue des maux a soulager, combien de vic
times il y aura, quelle reconnaissance nous exciterons
dans une foule de cceurs!
Le Comité central de secours aux militaires blessés:
Le Secrétaire général, Le Président,
D' H. van HOLSBEEK. Aug. YISSCHERS,
Ancien délégué, avec pleins
pouvoirs, aux Conférences
internationales de Genève
de 1864 et de 1868.
N. B. On est prié d'adresser n° 7, Montagne de
1'Oratoire, a Bruxelles, oü l'on en délivrera récépissé,
les dons Sn argent ou en linge, vêtements, objets de
consommation, médicaments, objets de pansement,
etc., destinés aux victimes de la guerre.
Les plus grands soins seront pris pour faire parve
nir, par une voie süre, ces dons a leur destination.
YPRES
Etat-civil du 29 juillet au 6 aoüt 1870.
naissances.
Sexe raasculin 5. Sexe féminin 8.
Debuf, Henri, serrurier, et Coppens, Félicie, dentellière.
Beeren, Joseph, soldat au 10» régiment de ligne, et Gilliard,
Marie, dentellière.
DÉCÈS.
Verhaeghe, Marie, 67 ans, dentellière, veuve de Frangois
Brison, rue de Menin. Ramskindt, Stéphanie, 29 ans, den
tellière, cétibataire. Nouveau Chemin St-Martin. Vitse,
Natalie, 65 ans, dentellière, épouse de Charles Plancke, rue
du la Boule. Simon, Pierre, 72 ans, journalier, époux de
Clémence Debrouwer, rue Longue de Thourout.
nfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 5. Sexe féminin 5.
POPEieit'ttSin.
Etat-civil du 29 juillet au 5 aoüt 1870.
NAISSANCES.
Sexe masculin 4. Sexe féminin 3.
MARIAGES.
Heuvel, Charles-Corneille, 25 ans, ouvrinr agricole, céliha-
taire, avec Aioslery, Stéphanie-Nalalie, 22 ans, dentellière,
célihataire. Desagher. Frangois-Auguste, 29 ans, dornes-
tique, célibataire, avec Decaesleker, Marie-Thérèse, 57 ans,
servante, célibataire.
DÉCÈS.
Beddelem, Geneviève, 75 ans, ouvrière, veuve de Frangois
Breyne, Hellioek. Coustenoble, Anne-Thérèse. 76 ans, cul-
tivatrice. veuve de Jean-Baptiste Delava, Hagebaerthoek St-
Jean. Degros, ilarie-Thérèse, 79 ans, ménagère, veuve de
Pierre Vanhoueke, rue de Boeschepe. Kiecken, Louis-
Cliarles 69 ans, cordonnier, veuf de Mélanie Vermeulen, rue
de Boeschepe. Clabeau, Pierre-Jacques, 42 ans, sans pro-
fession, époux de Barbe Debruyne, hópital.
Enfanls au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 1. Sexe féminin 1.
E T AT indiquanl les quantités et le prix moyen des
grains, fourrages et autres produits agricoles vendus
h 6 aoüt 1870sur le marché de la ville dYpres.
NATURE
QUANTITÉS
PRIX MOYEN
POIOS
nes MARCHAND1SES
VENOUES.
rA«
MOVEN DE
VENDEES
Kilogra inmes.
100 kilogram
l'liectol.
Froment.
18 50°
29 50
*0-00
Seigle
2.5 0
20 50
75-00
Avoine
400
24-50
44-10
700
24 i,0
f. -00
100
25-50
81-00