VILLE D'YPRES.
to-oo
Toujours commedu sableécraser des corpsd homines,
Toujours du sang jusqu'au poitrail.
Quinze ans son dur sabot, dans sa course rapide,
Broya les générations
Quinze ans elle passa, futnante, a toute bride,
Sur le venire des nations
Enfin, lassed'aller sans finirsa carrière,
D'aller sans user son chemin,
De pétrir l'univers, et comme une poussière
De soulever le genre humain
Les jarrets épuisés, haletante et sans force,
Prés de flechir a chaque pas,
Elle demanda grAce a son cavalier corse;
Mais, bourreau, tu n'ecouias pas!
Tu la pressas plus fort da ta cuisse uerveuse;
Pour étouffer ses cris ardents,
Tu retournas le mors dans sa bouche baveuse,
De fureur tu brisas ses dents
Elle se releva: mais un jour de bataille,
Ne pouvantplus mordre ses freins,
Mouranle, elle tomba sur un lit de mitraille
Et du coup te cassa les reins.
BLASTS nivnESS.
La Bibliolhèque de Strasbourg, qu'un incendie a
dètruit, étaït la plus riche de France, après cel le de
Paris. Elle ne renfermait pas moins de 4 50,000
volumes. Les mariuscrils précieux y étaient en grand
noihbre, UDe collection inestimable de documents
relatifs a 1'histoire de la reformation la recommandait
aux erudiis. C'estdans sesarmoires aussi qu'on pou-
vait trouver les incunables provenant de la biblio
lhèque de I'ancienne commanderie de Saint-Jean de
Jerusalem. Au nornbre des trésors que conservait la
Bibliolhèque de Strasbourg on cilaii le manuscrit
de llerrade de Landsberg, abbesse de Sainte Odile,
inlilulé Hortus déliciarum, qui datait du xn° siècle
et dont les miniatures fournissaient a 1'histoire de
l'art et des costumes les plus utiles renseignements
un Eecueit de prières du vin0 siècle, sur vèlin, en
caraclères d'or et d'argent, un Misset aux armes de
Louis XII, la collection des constitutions de Stras
bourg, le poëme de la guerre de Troie, en 60,000
vers par Conrad de Würzbourg. 11 a sufii de quel-
ques bombes pour anéantir tout cela.
A l'exposition de 1867, la ville avail refusé 100,000
francs, qu'on lui offrait couime caution, si el la consen-
tait a envoyer ses plus beaux ouvrages A Paris. Elle
a preferé les garder, plutót que les exposer aux
chances du voyage.
Panoptès, de la Liberté, cite une aimable coutume
qui a cours, au moment des vacances, dans les pen-
sionnats du département du Nord
Pendant l'année scolaire les élèves sont invités a
adresser par écrit a la Yierge, a mesure qu'elles leur
viennent, toutes leurs secretes pensees, desirs ou
regrets, sentiments de joie ou de tristesse. Lesepitres,
soigneusement fermées, sont jetées dans une bolte
spéciale, dite la boite aux lettres de la Vierge. La
veille du premier jour des vacances a lieu la levée de
la boite en question, et voici de quelle ingénieuse
inanière La correspondance est déposèe sur un ré-
chaud placéau centre d'un autel a la Vierge tout garni
de fleurs et d'arbustes. Alors, tandis que l'orgue
résonne et que l'assistance entonne un eantique, Ie
feu est mis aux lettres, etc'est en furnee qu'elles ar-
rivent a ceile a qui elles étaient déstinóes.
Etant posée cette question Pourquoi la femme
vieillit-elle plus vite que l'homme? Comment rè-
soudre convenablemenl le problème?
Un savant francais, si le hasard ou l'étude lui eüt
faitdócouvrir cetLOi sur la difference d'Ages des sexes,
l'eütaussitöt répudiée coinme attentatoirea la'réputa-
tion de galanterie qui est l'apanage du caractère fran
cais en génèral.
C'est un savant autrichien qui a trouvé et formulé
cette loi; mais un savant autrichien n'est engagé a
rien sous Ie rapport de la galanterie nationale.
Ce qu'il y a d'élonnant, c'est que l'idée de cette loi
ne soit pas sortie du crane d'un Anglais, l'Anglais
passant a juste titre pour être envers les dames d'une
impolitesse proverbiale.
Le savant autrichien, M. Libarrik, formule ainsi sa
découverte
L'homme nait sous ('influence du soleilson Age
se chiffre par les mois el les annèes solaires. n
La femme natt sous l'influence de la luue; son
age se marque par les mois et les années lunaires.
Or, l'année solaire, qui est de douze mois, se com
pose de treize iunaisonsde sorte que, au bout de la
même période, Ia femme compte un mois d'Age de plus
que l'homme chaque année.
Quand l'homme aura vingt-cinq ans, la femme en
aura inévitablement vingt-huit.
Cependant la statistique nous démontre que dans
la totalité des décès imputés a la seule vieillesse, les
femmes sont deux fois plus nombreuses que les hom
mes l'Age étant compté comme d'habilude, pour
les deux sexes, par années solaires.
Que serait-ce si l'on établissait l'Age de la femme
d'après la loi du savant autrichien I
D'après le mémoire de M. Libarrik se trouvent
encored'autre choses non moinscurieuses.
Eritreautres, il est parvenu,après des mille et des
mille d'expèriences et des calculs transcendants, a
reconstruire les squelettes du père Adam et de la
mére Eve.
Le premier hornme, dit-il, avait une taille de
1 m. 75 c., et la première femme une taille de
lm. 73 c. depuis la plante des pieds jusqu'a la
racine des cheveux. Done, ajoute-t-il, Ie monde n'a
pas trop dégénéré depuis sa création, car la moyenne
des stalures actuelles se trouve être encore la même
aujourd'hui.
Groyez-en ce qu'il vous plaira.
JtBonogragilMe des cartes.
Sous ce titre, le Sport faisait récemment l'historique
du jeu de piquet qui, suivant ce journal, est basé sur
des allegories militaires et qui renferme des maximes
importantes sur l'art de la guerre.
En voici quelques-unes
As est un mot latin qui signifie une pièce de mon-
naie, par conséquent de l'argent, des ressources, et
les as au piquet ont la primaute sur les rois, pour
marquer que l'argent est le nerf de la guerre. Lors-
qu'un roi n'en a pas, sa puissance est faible.
Le trèfle, herbe commune dans les prairies, signifie
qu'un génèral ne doit jamais faire camper son armee
dans les lieux oü les fourrages peuvent lui manquer.
Les piques et les carreaux designent les magasins
d'armesqui doivent toujours être bien fournis. Les
carreaux étaient des espèces de flèches fortes el
pesantes qu'on lirait avee l'arbalète, et dont les fers
étaient carrés. Les caeurs reprèsentaient le courage
des commandants et des soldats.
David, Charlemagne, Alexandre. César, sont A la
tête de qualre couleurs pour justifier que, quelque
nombreuse et brave que soit une troupe, elle a besoin
d'un génèral courageux, expérimentè et prudent pour
la commander et pour vaincre.
Lorsqu'on se trouve dans un camp dósavantageux
et dans l'impuissance de disputer la victoire, il faul
perdre Ie moins possible. C'est ainsi qu'on doit se
garantir et lAcher de gagner le point. Si les as, les
quinto et les quatorze sont contre vous, il faut pré-
venir le pic et le repic, donner des gardes aux rois,
aux dames pourèviter capol.
Les qualre valets au piquet représentent la
noblesse, comme les dix, les neuf, les huil, les sept
representenl la foule des soldats. Le titre de valet
était anciennement honorable dans la chevalerie. Les
plus grands seigneurs les portaient avanl d'être che
valiers.
Les quatre valets: Ogier'et Lancelot, deux capi-
taines de distinction du règne de Charles VII, dési-
gnent done Ia noblesse.
L'anagramme d'Argine, dame de trèfle, est Ilegina
c'est la princesse Marie d'Anjou,femme de QharlesVII.
La belle Rachel, dame de carreau, c'est Agnès
Sorel.
La chaste guerrière Pallas, c'est la pucelie d'Or-
éans; dame de pique ou d'armes.
Judith, c'est lsabeau de Bavière.
David, roi de pique, c'est Charles VI!.
David, après avoir été longlemps persécuté par
Saül, son beau-père, parvint au tróne, mais il eut
la douleur de voir son fiis Absolon se révolter contre
lui. Charles VII, après avoir éte déshérité et proscrit
par son pére, reconqult son royaume, mais les der-
nière années de sa vie furenl troublées par l'esprit
inquiet et le mauvais caractère de son fils Louis XI,
qui fit la guerre et fut même la cause de sa mort.
Peu de gens se doutentqu'eu faisant un cent de
piquet, ils mettent sur le tapis des symboles, des
allègories historiques, des maximes de guerre et
des souvenirs de la jeune France. A ce litre, on
pourrait lui donner justeinent la préférenco sur les
jeux de hasard qui ruinent en abrutissanl.
La place de surveillant au pensionnat annexé
au Collége communal et A l'Ecole moyenne est
vacante en ce moment.
Les avantages attachés A cette place sont, outre
le logement et la nourriture, un traitement mini
mum de fr. 850.
Les aspirants sont invités A se présenter en per-
sonne a l'Autorité Communale ou en cas d'empè-
chement a lui envoyer leur demande avec les pièces
A l'appui dans le moindre délai.
Inutile de se présenter si l'on ne possède les
connaissances requises pour donner des cours
éléraentaires d'histoire et d'arithmétique.
YPRJES.
Etat-civil du 9 au 16 septernbre 1870.
KAISSANCES.
Sexe. masculin 5. Sexe féminin 2.
DÉCÈS.
Debrouwer, Napoléon, 60 ans. tonnelier, célibataire, rue
de Menin.—Wettelynck, Lazare, 65 ans, teinturier, époux de
Marie Deleu, rue de Menin. Debacker, Appolline, 73 aus,
dentellière, veuve de Jean Derille, rue de Menin.—Plancque,
Julienne, 19 ans, dentellière, célibataire, Saint-Jacques, iez-
Ypres. Clinckemaillie, Jeanne, 46 ans, dentellière, céliba
taire, rue de Lille. D'hondt, Colette, 69 ans, journalière,
veuve d'Augustin Moerman, rue de Menin.—Gentillie, Charles,
70 ans, sans profession, veuf de Jeanne Vandenbroucke, rue
des Chiens. Delbaere, Charles, cliarron, 26 ans, époux
de Marie Pynaert, rue de Menin.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 2. Sexe féminin 5.
POPEIBlSttBlIS.
Etat-civil du 9 au 16 septernbre 1870.
NAISSANCES.
Sexe masculin 2. Sexe féminin 2.
MARIAGES.
Tyberghen, Jean-Jacques-Charles, 62 ans,boutiquier, veuf,
avec Ackaert, Natalie-Rosalie, 50 ans, célibataire, sans pro-
fession.
DÉCÈS.
Cousin. Joseph-Corneille, 74 ans, tisserand, époux de Marie-
Thérèse Top, tisserand.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 6. Sexe féminin 3.
E TAT indiquant les quantités et le prix moyen des
grains, fourrages et uutres produits agricolesvendus
le 17 septernbre 1870, sur le marché de la ville
d' Ypres.
NATURE
»KS MARCHANDISES
VENDUES
QUANTITÉS
VEN DUES.
Kilogrammes.
PRIX MOYEN
PAK
100 kilogram
POiDS
MOYEN DE
l'liectol
Froment.
Seigle
Avoine
Vèvvs.
34.900
13/.00
2,100
700
400
28 12
19 00
20-30
21-50
23-50
23-48
00-00
12-00
3-90
l'operïiighe.
Prix moyen du marché du 16 septernbre 1870.
Froment, ['hectolitre29 06
Seigle15 00
Avoine11 00
Poinmes de terre, les 100 kilog10 50
Beurre, ie kilog. 3 90
Houblon, les 50 kilog. (Récolte 1870.) 45 k 50
Ongaent et Pilules Bïolloway.
Rhume, Toux, Diphtérile et Bronchite. Ces ex
cellents reriièdes sont infaillibles pour la guerison des
maladies de poitrine qui, lorsqu'elles sout négligees,
se tourneut en asthme permanent, ou eu maladie de
consomption. L'Onguentbien fricliounésur la poitrine
et le dos, pènètre la peau et passe a travers les pou-