avec deux personnes qui avaient visité Razeiile. Tou-
tes deux disaient s'être livrées a une minutieuse en
quête sur les fails donl cette malheureuse petite ville
a été Ie théêtre l'une affirme que ce sont les Fran
cais qui ont provoqué les représailles des Prussiens.
L'autre tient de source non moins authentique que la
responsabilité de ces horreurs retombe lout entière
sur l'armée prussienne. L'histoire qui \erra clair
dans tout cela sera bien adroile.
Rien de nouveau dans notre politique intérieure.
Aujourd'hui même, la Chambre votera probable-
mentsans discussion, un nouveau crédit de dix mil
lions pour les dépenses de guerre. II est assez vrai-
semblable qu'immèdiatement après ce vote les Cham-
bres s'ajourneront de nouveau jusqu'au jour de leur
réunion ordinaire, a moins que les circonstances ne
nécessitent une nouvelle convocation, ce qui ne serait
pas impossible.'
On parle beaucoup, depuis quelques jours, d'une
brouille qui aurait éclaté entre M. d'Anethan, notre
ministre des affaires ètrangères et M. de Balan, l'en-
voyé de la Confédération du Nord. Je ne saurais vous
donner des détails précis, mais ce que je puis vous
assurer, c'est que M. de Balan reprocherait a notre
gouvernement d'avoir, dans un intérêt francais, man-
quèaux devoirs de la neutralite lors des événements
qui ont suivi la bataille de Sédan.
II paraitaussique l'attitude aggressive de la presse
cléricale vis-a-vis de la Prusse ne serait pas etran-
gereau mécontentemenl exprimé parM. de Balan.
bes étrangers affluent de plus en plus a Bruxelles.
Grace au beau temps, les boulevards et Ie Pare
deviennent, ehaque après-midi, Ie rendez-vous d'une
foule considérable; de Parisiens et de Parisiennes que
la perspective du siége a mis en fuile. Car ce sont
les réfugiés de Paris qui sont en trés grande majorite.
Quant aux Allemands, il ne me semble pas que Ie
nombre en ait augmenté.
Nous nous plaignions de n'avoir pas encore
recu de blesses. Si les transports continuent,
nous devrons bieotöt nous plaindre d'en avoir trop.
Heureusement que les locaux susceptibles d'être
transformés eu ambulances sont nombreux et, quant
a la charité, elle prödigue ses trésors comme s'ils
étaient inepuisables. Beaucoup de gons commencent
même a trouver que' cette charité tourne un peu a
l'engouement. Secourons les blessés, c'est trés bien,
mais que la pitié qu'ils nous inspirent ne ferme pas
notre coeura d'autres infortunes non moins dignes de
commiseration.
IL'liöte de Wilhelmshoehe.
Le Timesa recu la correspondance suivante, datée
du 18, au sujet des visites que recoit l'hóte du
chêteau de Wilhelmshoehe
<i Après deux journées passées au grand hölel
soient présentes a l'arrivee du poisson, quelle que
soit l'heure a iaquelieon l'apporte.
En France, la pêche de la sardine se fait surtout
sur les cótes de Bretagne entre Brest et Belle-lsle.
Prés de 2,500 chaloupes, jaugeant ensemble entre 9
et 10,000 tonneaux, y prennent part mais c'est a
Douarnenez que la pêche se fait sur la plus grande
échelle, puisqn'il s'y vend annuellemenl 2 millardsde
sardines. La flotte de Douarnenez se compose de prés
de mille chaloupes. Six cents appartiennenl au grand
port, trois cents a Triboni, petit village situéde l'autre
cóté de la rivière de Douarnenez. et cent a pen prés
a Saint-Jean, a un kilomèlre plus loin.
Les chaloupes de Douarnenez, admirablement
coustruites, mais non pontées, portent deux mats
penchcs en arriere et sont fines voilières. Ghacune
d'elles est montée par cinq hommes d'équipages, en y
comprenant le patron, ou par quatre hommes et nil
mousse. Ce patron est le plus souvent Ie propriétaire
de la chaloupe; il engage ses homines a part entière
ou a demi part, suivant leur habileté ou suivant des
conventions faite enlre eux. S'il est, lui aussi, engage
par un fabricant, il estégalement a ia part. La part
entière est d'un mille de poissons sur quinze mille.
Chaque semaine on donne aux hommes ce qui leur
Schombardt, la princesse Marie de Bade, duchesse
d'Hamilton, dont ma lettre précédente vous an-
noncait I'arrivée a "Wilhelmshoehe, nous a quittés
jeudi pour aller a Francfort. Elle a passé une grande
partie de son temps au p dais el a diné avec 1'Em-
pereur les deux jours. Sa suite se composaitde
M. de Leoprechting et de M1U de Gohauvin.
L'hospitalité dont a joui le prince LouisNapoIéon
en Angleterre paralt devoir se continuer a l'avan-
tage de Napoléon 111, car a peine la duchesse était-
elle partie que lady Cowley arrivait. G'est une
preuve touchanté du fait que I'estime dont a joui
pendant taut d'années lord Cowley aux Tuileriesen
qualité d'ambassadeur de la cour de St-James, et
l'étroite amitié qui s'est établie par suite entre la
familie impériale et la sienne, ne s'est pas évanouie
devant I'infortune qui pèse sur la dynastie impé
riale. Dans la situation critique ou se trouve 1'im-
pératrice Eugénie, elle fait appel a l'amitiè de lady
Cowley qui s'empresse de se constituer I'ihterme-
diaire entre la femme et le mari si éloignés 1'un de
l'autre aujourd'hui. Ainsi que je vous l'ai annoncé
par télégrapbe, la comtesse est arrivée le matin de
bonne heure. A peine descendue f> l'hótel, elle est
allée remplir sa mission auprès de Napoléon. Après
quelques heures passées au palais, elle a repris Ia
route de Francfort, sans s'inqoiéter de la fatigue
d'un si long voyage.
Quant a la vie que mène l'Empereur, elle ne
s'écarte pas de son uniformité. 11 fait régulièrement
ses promenades autour du palais. Uue fois seule-
ment, Ia semaine dernière, il a parcouru en voiture
la route qui Iraverse les villages voisins, Kirkditmold
et Uarleshausen. II est revenu par l'Allée-Rasen,
réservée précédemment pour l'usage de l'Electeur. II
était accompagné de neuf Francais, dont Raimbaut
a cheval en avant, et le comte üavillier a cóté de la
voiture.
o L'Empereur, avec le reste de sa suite, était
assisdans un char-a-bancs trainépar quatre chevaux.
Afin de rehausser son équipage on a envoyé, il y a
quelques jours, un carrosse de Berlin avec un
attelage de six beaux chevaux noirs.
A l'interieur du paiais se trouvent plus d'un
souvenir du passé. Dans la salie de billard est resté
celui de son rova| ancle avec les queues portant les
initiates J. N. (Jéróme Napoléon). Dans l'antichambre
oh sont merites sur des tableaux les régies du jeu
en francais, on voit sur en panneau de glacé, tracé
avec un diamant par quelque personnage de la Cour,
cette inscripliou Vive leRoi! et au dessous:
Le roi est disparu, vive l'Electeur
Extreme pauvreté des corporations
religieuses.
Les corporations religienses font tache d'huile sur,
la ville de Namurelles s'étendeut a l'infiui sur la
cité.
Aux nombreux el vastest immeubles que les
Soeurs de Notre-Dame possèdenl a Namur, elles
viennent. d'ajouter la magnifique propriété do la
familie Royer, qu'elles viennenl d'acquérir pour 110
mille francs. Elles possèdent maintenant les facades
est trictement nécessaire pour vivre, eux et leur
familie. Le compte général est fait par le syndic a la
fin de la campagne. 0:i voit par la que le pêeheur
gagne d'autant plus que la pêche est plus abondanle
el que le poisson se vend plas clier.
Le patron d'une chaloupe supporte des frais qui
lui sont particóliers. Indépendamment du prix de la
chaloupe tout armèe. qui est construite sur les
cbantiers mêmes de Douarnenez et qui lui coüte
1,500 fr.il faut estimer a 600 l'r. par an la somme
que nécessite l'achat ou l'entrelien des filets. Mais, ce
qui est surtout onéreux, c'est la rogue. Elle coütasl,
il y a quelques annees, 15 a 20 fr. la barrique; elle
coüte aujourd'hui de 70 a 80 fr Le pêeheur s'en
montre doncavare, ei le poisson, ayant moinsd'appêt,
vient en moins grande quanlité. C'est a ce fiit qu'il
faut probablement attribuer la pénürie relative de la
pêche de la campagne actuelle.
Parmi les cinq mille pêeheurs de Douarnenez,
quelqnes-uns sont mariés et pères de familie. Ceux-
la sont presque tous possesseurs de leur chaloupe.
Les hommes d'équipage sont des matelots engagés
pour la campagne. Les pêeheurs couchent presque
toujours dans leurs chaloupes après les avoir ten-
técs, e'est-a dire combiné avec les méts et les
entières de deux rues et une immense superficie de
terrains formant un carré de plus de trois hectares,
au centre d'une ville populeuse. Que l'on juge de la
valeur vénale de ces propriétés!
Cesgrandes accumulations de propriétés immobi-
lières entre les mains de corporations religieuses sont
une flagrante violation de l'esprit de la loi civile.
II saute aux yeux del moins clairvoyants que Ia
continuation per.dant un demi siècle du beau système
aelue! aura mis la plus grande partie de notre sol en
la possession des convents.
Les propriétés des citovens s'en vont se divisant
entre tous les héritiers legitimes.
Rien de semblable a l'égard des propriétés conven-
tuelles, qui, au lieu de se diviser, s'agglomèrent dans
une proportion vraiment effrayanle pour l'ordre
social.
A qui faut-il attribuer cette funeste prospérité
toujours croissante des corporations religieuses? Aux
Beiges eux-mêmes, qui, non contents de les enrichir,
leur coufient en outre l'éducalion de leurs enfants.
Grêce a eet engouement fatal, on tend a transformer
la Belgique pieuse et morale en une Belgique bigote
et superstitieuse.
Nous appeions sur ce travail I'attention des
hommes qui veulent le maintien de l'indépendance
nationale. Toutes nos corporations religieuses depen
dent de I'elranger; la est le danger pour Ie présent,
la est la ruine pour I'avenir. Organe de Namur.)
Lisle des Juris pour la 1" série du 4" trimestre 1870
de la Cour d'Assises de la Flandre Oocidenlale, donl
Couverture aura lieu le Lundi 17 Oclobre prochain,
sous la présidence de M. De Scbryver, Conseiller a
la Cour d'Appel, a Gand.
JURÉS TITULAIRES
MM. De Coninck, Emile, conseiller comm., Harlebeke.
Minne-Cruyt, Auguste, professeur, Bruges.
Stockman, Henri, ingénieur, id.
Jooris, Auguste, brasseur, id.
Jacqué, Edouard, notaire, ld.
Van Dromme-Leynaert, cult.,Westoutre.
Stas, Fr., brasseuret cons, comm., Lichtervelde.
Bossaert, Hector, avocat, Ypres.
Mahieu Wenes, Jean, boulanger, Bruges.
Van Biesebrouck, Edouard, secrétaire commu
nal; i.anghernarck.
Cauwe-Rodenbach, brasseur, Roulers.
Floor-De-Meulemeester, id.
De Vos, Francois, nég., Courlrai.
Van Gaillie, Edouard, notaire, Bruges.
Cardinal, Emile, notaire, Roulers.
Dierickx, Am., notaire, Thourout.
Thevelin, Benoit, bourgmeslre, Kemmel.
Van Leynzeele, Edouard, fab., Courtrai.
Gilliodts, Hector, cons, communal, Oostcamp.
Bonte, Benoït, secrétaire communal, Cortemarcq^
De Rvcker, Louis, rentier, a Bruges.
De Groote, Raymond, greffier, Dixmude.
De Zitter, Charles, prop Bruges.
Ronse, Alfred, id.
Vanlthem, Philippe, cons, communal, Gheluwe.
Nolf, Pierre, marchand, Ypres.
voiles une tente qui les abrite parfaitement. lis sont
ainsi fout prêls pour s'élahcer au premier signal, si
les bandesde sardines arrivent.
Le samedi, c'est tout autre chose. Suivant l'heure
de la marée, les pêeheurs rentrent au port entre une
heure et huit heures du soir. On ne pêche jamais le
dimanche. Ce iour-lè tous les pêeheurs se répandent
dans les rues de Douarnenez. Malheureusement, les
pêeheurs engagés qui n'yont pas leur familie remplis-
senl les debits de boissous etfont une ombre triste an
tableau, lis s'énivrentavecuneeau-de-viequ'eux seuls
peuvent boire. Cependant le lundi il regagnent tant
bien que rnal leurs chaloupes,et après quelques heures
de mer, ils redeviennent forcément sobres pour la
semaine.
La pêche est linie, nous diSons adieu, ou plulót au
revoir, a cette splendide baie de Douarnenez. De
ravissantes collines, qui prolongent jusque daus la
mer leur luxuriante vègétation, la bordent tout
autour. Elle a prés de vingt lieues de circonference.
Par un beau soleil et un jour de mer bleue, la baie de
Douarnenez est une secoode baie de Naples. II n'y
manque que Ie Vésuve pour que l'illusion soit com
pléte.
HENRI BUT AT.