JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEIENI VP HES, Dimancbe Huitième année. N° 43. 23 Octobre 1870. Le tout payable d'avance. PSBÏX O'AKOSSKMEST POUR LA BELGIQUE francs par an; A fr. 50 par semeslre. Pour l'Etranger, Ie porl en sus. Un Numéro 25 Centimes. Paraissant le dimanche. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois d'aryent doivent être adressés franco au bureau du journal. A v i w important. M. Félix Lambin ayant cessé depuis long- temps d'etre chargé de l'administration du journal 1'Opinion, la direction de ce journal prie instamment les personnes qui auraient des communications a lui faire, de vouloir les adresser au Directeur du journal l'O- PINION, rue de Dixmude, n°59, a YPRES, ou deles fairejeter dans la boite placée a la porte d'entrée de la maison portant le même n° et qui est indiquée par ces mots BOITE DU JOURNAL l'OPINION. La direction insiste d'autant plus sur cette recommandation qu'elle sait que ré- cemment plusieurs communications ne lui sont pas parvenues faute de porter l'a- dresse susdite. Elle rappelle aussi par le présent avis que le journal l'OPINION traite a eoepait La situation. Une dépêche de Tours, en date du 15, conte- nait ces ligries On croit plus que jamais qu'il y a des pour- parlers officieux pour la paix. Seulement le peuplede Pari* est énergique- ment opposé a toute paix basée sur une cession de territoire ousur l'humiliation de la nation. On n'a pas pris assez attention a cette dépêche, paree que fori s'est trop habitué a ne chercher dans les informations télégraphiques que les faits revêtissant un earactère précis, sinon authentique. D'ailleurs, parler de négociations pacifiques sem- blait; hier encore, si peu en harmonie avec l'en- semble de la situation, telle que Ia faisaient voir les documents ofliciels publiés tant en Allemagne qu'en France, qu'on n'a guèresongé a s'y arrêter. On né réfléchit pas toujours a tout immédiate- ment, sans quoi on se serait dit qu'il ne part de Tours que des dépêches officiel 1 esque cel le—ci en était partie après l'arrivée de M. Gambetta, et que, par cela même, elle avait sa signification. Qu'il y ait des pourparlers engagés de nouveau, et plus sérieusement qu'au moment des entrevues de M. Jules I^avre avec M. de Bismark, c'est un fait acquis maintenant. Un journal semi-officie! de Berlin, la Correspondance provincialele constate elle-même, tout en donnant a la note qu'elle y consacre une tournure ultra-dubitative.Ce journal, sous prétexte de metlre ses lecteurs en garde contre les bruits répandus a ce sujet, nous apprend, par dessus le marché, qu'il y a un essai de médiation de la part des puissances neutres. C'est aussi ce que l'on écrit de Londres Vindépendance. La Russie aurait pris l'initiative d'une intervention pacifique, et elle serait appuyée par l'Autriche. L'Angleterre cependant hésiterait encore, Mais cette hésitation ne pourrait guère durer en présence d'une trés vive accentuation qui se manifeste, de ce cóté, dans l'opinion publi- que et dans !a presse, en faveur non-seulement d'une prompte conclusion de la paix, mais de conditions acceptables par la France. En somme, ce qui est certain, c'est qu'il est réellement question de la paix; que les armées allemandes commencent a la vouloir plus encore que la France, paree que la maladie les décime devant Metz et commence les attaquer devant Paris; qu'une campagne d'hiver, dans ces condi tions, leur semble impossible et qu'il s'agit seule ment, de l'autre cóté, de savoir pour qui ou contre qui l'on traitera. Le traité fait voguer la galère! Et si la guerre civile éclate, ce qui serait inévitable, si l'on trailait en dehors du gouvernement républicain et dans le but de détruire la république, M. de Bismark estimera que cela lui vaut bien l'Alsace et la Lorraine, auxquelles personnellement il n'a jamais tenu En fait de nouvelles, les ballons qui pleuvent sur la Belgique nous en ont bien apporté quel- ques unes, mais si peu qu'on ne s'y arrêteraib guère si elles ne contredisaient d'une fa?on absolue les télégrarames prussiens qui nous affirment depuis trois semaines qu'il n'v a rien d'important sous Paris. Des rapports officiels publiés par le Journal Officiel francais rapportent avec de grands détails tous les incidents d'une sortie faite le 13, et la suite de laquelle les assiégeants ont perdu assez de monde, 1,200 hommes, dit on, pour demander le lendemain un armistice (accordé) de cinq heures, a cette fin de relever leurs morts. Aucune dépêche prussienne n'a soufflé mot de cette affaire, ni de l'armistice. Mais les faits étant affirmés par le général Trochu, signataire du rapport, il n'est pas permis de les révoquer en doute, surtout si l'on songe que les dépêches du camp adverse qui les nient, sont absolument ano- nymes. On n'a point de nouvelles de M. Gambetta et Ie but de son voyage demeure encore raystérieux. Mais on en a de M. Laurier, qui s'est rendu, dit-on, en Angleterre, pour y nègocier un em- prunt/ Un empruntBeaucoup de politique» se disent que ce ne peut-être que pour continuer la guerre et que, par conséquent, la mission de M. Laurier n'a rien de pacifique. Mais qu'ony réflêchisse bien. La France aura bien plus besoin encore d'un em prunt pour la paix que pour la guerre. II y a l'in- demnité qu'elle devra verser l'Allemagne et dont le premier terme devra, sans doute, être payé au comptant. Pourquoi done ne négocierait- elie pas en Angleterre eet emprunt de Ia paix, dont le placement serait coup sur plus facile que celui d'un emprunt de guerre Au surplus, les doutes que l'on a, et qui se comprennent bien, ont pour fondement la dé- fiance que l'on a des visées du maréchal Bazaine, qui jone le premier róle dans toutes les rumeurs de négociations pacifiques. On craint toujours que Bazaine ne veuille traitsr qu'au nom du gouver nement déchu, en répudiant {'autorité du gouver nement actuellement établi en France. Nous ne savons rien des intentions du commandant de 1'armée de Metz, mais nous croyons, quelles qu'aient pu être précédemment ses vues et ses projets, qu'il ne songe plus a ne point tenir compte de la modification profonde qui s'est accoraplie dans l'état politique de la France. Nous tenons sinon pour certain, du moins pour infiniment pro bable qu'il y a, en ce moment, entre son action et celle du gouvernement provisoire, un accord dont un avenir prochain nous dira le secret. Et voici, a l'appui de notre opinion, de notre conjecture, si Ton veut, une petite chronologie assez intéressante; 24 septembre, sortie du général Bourbaki de Metz 4 octobre, retour du même sur le continent 5 octobre, lettre du frère du maréchal Bazaine déclarant que celui ci ne tient pas pour l'Empire, mais pour la France et n'est pas ennemi de la République; 6 octobre, arrivée du général Bourbaki Arlon, d'oü il pousse une pointe vers fa frontière; daus la direction de Longwy, et cessation immé- diate de manoeuvres bonapartistes qui se prati- quaient activement sur ce point 14 octobre, arrivée du général Bourbaki a Tours, et du général Boyer, aide de camp de Bazaine, a Versailles PRIX DISS AJSOSCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes» Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensee AVEC LES PERSONNES QUI EONT INSERER DES ANNONCES SOUVENT REPRODUITES.

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L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 1