JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONBISSEMENI
A
IT RES. f>i manche Huitième annéer=- N° 49, 4 Décembre 1870
Paraissant le dimanche.
A./V important.
M. Félix Lambin ayant cessé depuis long-
temps d'etre chargé de l'administration du
journal 1'Opinion, la direction de ce journal
prie instafflflTOnt les personnes qui auraient
des communications a lui faire, de vouloir
les adresser au Directeur du journal l'O-
PINION, rue de Dixmude, n° 59, a YPRES,
ou deles fairejeter dans la boite placée a la
porte d'entrée de la maison portant le même
n° et qui est indiquée par ces mots BOITE
DU JOURNAL l'OPINION.
La direction insiste d'autant plus sur
cette recommandation qu'elle sait que ré-
cemment plusieurs communications ne lui
sont pas parven'ues faute de porter l'a-
dresse susdite.
Elle rappelle aussi par le présent avis
que le journal l'OPINION TRAITE A FORFAIT
AVEC LES PERSONNES QUI FONT INSÉRER LES
ANNONCES SOUVENT REPRODUITES.
situation.
Laissez dire, laissez-vous blAmer, mais publiez votre pensee
PKIX B*ES ASSOSCES
ET DES RECLAMES
10 Centimes Is petite ligne.
Corps du Journal, 30 centimes*
Le tout payable d'avance.
PK1X IPAROllEMEHT
POUR LA BELGIQUE
8 francs par an; fr. 50 par semestre.
Pour 1'Etranger, le port en sus.
Uk Numéro 25 Centimes
t I
On s'abovne a YpresOn traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres
au bureau du Journalrue de Oixmude59. ou envois d'artjent doivent étre adressés franco au bureau du journal.
Les léiégrammes al,Iemands abondent sur Ia
bataille livrée le 30 novembre par l'armée de
Paris aux assiégeants. El les n'ajoutent aucun
détail a ceux que nous avions hier.
Quant a la délégntion de Tours, elle s'en est
tenue jusqu'a présent au télégramme arrivé dans
la nuit du 30 au 1".
Nous n'avons done aucun éciaircissement décisif
sur la contradiction qui éclate entre les deux ver
sions ennemies.
Toutefois, un télégramme de Versailles, an-
nongant qu'il n'y a eu aucun engagement pendant
Ia journée du 1« décembre et que les assiégés ont
demandé un armistice pour enterrer leurs morts,
nous ferait supposer que la sortie du général
Ducrot n'a pas eu le plein succès dont ont parlé
les dépêches frangaises.
Une nouvelle affaire, conséquence de cette
sortie, a eu lieu entre l'armée de la Loire et les
Allemands de von der Tann et de .Vlecklembourg.
Des deux cötés on s'attribue, cette fois encore, la
victoire. Seulemerit, il résulte des détails circoris-
tanciés et d'une précision absolue fournis par la
version frangaise, que c'est bien l'armée républi-
caine qui a eu Ie dessus.
L'affaire russe tourne décidément au Congrès.
II y a pourtant encore quelque tirage. La propo
sition prussienne de déférer la querelle a une
réuriion des grandes puissances a été acceptée, il
est vrai, par tous les intéressés. Mais l'Angle-
terre a fait une réserve elle demande qu'au préa-
lable la Russie s'engage a ne point modifier le
statu quo avant la décision du Congrès. La Russie
y conseritira-t-elle? On la dit fort rétive, surtout
depuis qu'elle est ouvertemeut assurée de l'appui
des Etats-Unis. Elle devrait d'autant moins
bésiter pourtant a faire la petite concession qui lui
est demandée, qu'elle sait pouvoir compter, de la
part du Congrès, sur une décision absolument con
forme a ses prétentions et que le prince Gortcha-
koff, dans sa réplique a lord Granville, a formel-
lement maintenu le droit, revendiqué par son
souverain, de se dégager, sans autre forme de
procés, des obligations du traité de 1856.
Jl y a de pires sourds que ceux qui ne veulent pas
entendre. Ge sont ceux qui, de parti pris, s'obstinent
a comprendre le contraire de ce que vous dites. De-
puis six ou sept ans que la question de la refornie
electorale est agitée dans le pays, vingt fois les libe-
raux progressistes ont eu l'occasion de s'expiiquer
sur Ie suffrage universe! et de declarer que, dans
l'etat actuel ue l'inslruction publique, ^application
de ce syslème serait un malheur ou, toul.au moins,
un immense danger peur la Belgique. Dans les mee
tings, dans la Chatnbre, dans la presse, dans tou'.es
les circonstanees oü iIs ont eu a exposer leurs vues
sur fa réforme électorale, ils ont nettement affirmé
que cette réforme ne pouvait être entendue que dans
le sens d'une extension du droit de suffrage en rap
port avec le deveLoppement incontestable de nos
moeurs politique? depuis quaranle ans et basée sur la
capacité, substituée comine fondement du droit, au
principe du eens électoral.
Qu'une réforme congue dans eet esprit soit desirable
etconstitue un progrès réel sur le régime électoral
actuel, nous admettons trés bien qu'on puisse discu-
ter la-dessus. Loin de fuir cette discussion, les pro-
gressistes l'appellent de tous leurs vceux, persuadés
qu'elle ne peut tourner qu'a l'avantage de leurs idéés.
Mais c'est en vain qu'ils sollicitent les vieux partis a
formuier leurs objections. Les vieux partis, feignant
de ne pas comprendre, s'en vont répéter parloul que
les progressistes prêc'nent le suffrage universe! et
qu'ils poussent la Belgique a la perte de sa liberie.
C'est ce qu'on vient de voir encore dans la discus
sion qui a eu lieu, Ia semaine dernière, a la Chambre,
sur la proposition de Al. Demeur. En vaiu les signa-
taires de cette proposition ont-ils protesté tour a tour
conlre le soupcon de vouloir introduire subreplice-
inent le suffrage universel dans notre legislation
électorale. Les vieux partis n'en ont pas moins
maintenu k-urs accusations, en dèpit des protesta
tions énergiquus de leurs adversaires.
Cette petite tactique, d'une honnêteté politique
assez contestable, a réussi très-longlemps aux vieux
partis; inais il n'est calomnie si habilement ourdie
qui ne finisse par s'user et le résultat des dernières
élections a dü montrer aux vieux sourds du Parle
ment que le pays a cessé d'êlre la dupe de leurs ma
lices. Ils ne veulent pas de la réforme électorale? Elle
se fera malgré eux el contre eux, paree que cette ré
forme est dans la nécessité des choses et qu'elle est la
conséquence logique, inéluctabte, de tous les progrès
moraux et matóriels que la Belgique a réahsés de
puis la proclamation de son indépendance.
B*rions, mes frères
Le Journal d'Ypres dont nous reeommandons
vivement la lecture aux amis de la gaité, a décou-
vert la véritable cause des malheurs qui affligent
le monde.
Ne cherchez pas, vous chercheriez en vain. La vé
ritable cause des malheurs qui affligent Ie monde,
c'est le péché.
Sans le péché, le monde présenterait le ré-
jouissant spectacle d'un vaste paradis terrestre. Tous
les hommes seraient bons et généreux toutes les
feinmes seraient charmantes. Malheureusement, il y
a l'ange exterminateur qui tourne comme le soleil
autour de ce malheureux globe, et voila pour-
quoi nous avons la guerre avec les iunombrables ca-
lamilés qu'elle traïne a sa suite,
Pourquoi le diable tourne ainsi autour de nous,
cnmme le soleil le Journal d'Ypres va nous le dire.
C'est a cause du grant! crime social que notre êge
a vu s'accomplir la rupture universeile des peu-
pies et de ceux qui les conduisent avec la royaulé
publique et sociale de Jesus-Christ, le divorce de la
société avec l'Ëglise, l'apostasie générale des gou-
vernements, audacieusement tentee et malheureu-
sement prés de s'accomplir. Ce qui veul dire, eu
simple prose, que si la guerre est dèchainée sur
l'Europe, c'est paree que Ie pape n'est plus roi de
Home.
S'il en est ainsi, la paix, tant désirée, n'est pas
aussi difficile a conclure qu'on l'imagine gèueralement.
II suffiraitde restituer a Pie IX les Etats qu'il a per
dus. M .yennant quoi, le diable serait bien forcé de
ne plus tourner autour de nous comme le soleil,
ce qui est, de l'avis du Journal d' Ypres, la véritable
cause des malheurs qui affligent Ie monde. Cette
solution ne serait peut-être pas du goüt de Victor-
Emmanuei, mais on n'y regarderait pas sans doule
de si prés pour assurer la paix.
Ce nest pourtant pas cette solution que cooseille
notre pieux confrère. Le remède qu'il préconise avant
lout, c'est la prière. o Notre confrere a l'intime
conviction que si nous prions beaucoup, nous obtien-
drons du Dieu des arinees qu il empêche le diable
de tourner comine le soleil autour de noire mal
heureux globe.
Prions done jseulement, il uous vient [un scrupule.
Noire pieux confrere est-ii bien sür que le soleil
tourne autour de la lerre? Si uous avons bonne sou-
venance, nous croyons avoir lu quelque|jpart que
e'etait la lerre qui tournait autour du soleil. Mais
nous aurons probableoieut lu cela daris quelquemau-