vais livre inspire par l'esprit d'erreur et de mensonge.
A présent que nous y pensonsbien, nous nous rappe
lons même queGalilée un petit freluquet de libre-
penseur fut condammé par la trés sainte Inquisi
tion pour avoir soulenu publiquement cette thèse
hérétique. Décidément, le Journal d'Ypres a raison
le soleil tourne autour de la terre, et c'est paree que
Pie IX a perdu ses Etats que la France, qui fut tou-
jours son appui, est battue par les Prussiens.
Nous lisons dans VEtoile beige:
Si le pays désirait la revision de la Constitution,
il le diraitil ne dit rien, c'est évidemment qu'ilne
désire rien.
Quand sur une population male et majeure de
1,400,000 hommes que compte la Belgique, il y aura
sur le bureau de la Chambre 50,000 signatures sett
lement demandant la révision dela Constitution, nous
pèserons ces signatures pour voir ce qu'elles valent
et nous nous ferons par la une idee des voeux du pays.
Jusque la, nous maintenons que tout ce qu'il demande,
c'est une extension du droit de suffrage, et encore
ne la demande-t-ii pas avec beaucoup d'énergie.
Nous y avons mis, pour noire part, beaucoup plus
d'instance que lui.
Le pays ne dit rien, done il ne veut rien.
Ce raisonnement est faux.
Si le pays n'a rien dit, en cette occurence, la faute
en est aux auteurs de la proposition Demeur. lis
devaient provoquer d'avance I'attention publique,
distraite par les evéuements exterieurs soyez assu
res que nos vieux doctrinaires n'y auraieut pas
manqué, eux, s'ils avaientétè sürs d'obtenir dans la
nation, la majorilo que les cléricaux leur ont procuré
a la Chambre.
II aurait suffit a VEtoile de voir 50,000 signatures
sur le bureau. Eh 1 bien, nous sommes certain que si
les jeunes députés de la gauche avaient seulement
averti leur amis de leur intention de deposer, des le
débul de la session parlementaire, une proposition
de révision des art. 47 et 56, ils se seraient vu ap-
puyer par dix fois plus de petitionnaires que VEtoile
n'en demande.
On sait assez combien Ie régime doctrinaire a
désabitué le pays d'exprimer ses voeux, toujours re-
poussés systemaliquementcombien surtout il lui a
fait prendre en mepris le droit de petitionréduit
par Ie mauvais vouloir des Cbambres a un vain
mot.
Cumiilard.
Le cumul dans les fonctions publiques met parfois
des gens fort mal a I'aise car I'opposilion d'inlérêts
oblige les cumulards a des démarches contradic-
toires,
L'honorable M. Pierre Brka, par exemple, ne se
trouve t-ii point gêné, en ce moment, de réunir en sa
personne les qualites de bourgmestre d'Ypres, de
président de la Chambre de Commerce d'Ypres et de
Dixmude et de comraissaire de la Socièté de chemin
de fer d'Ostende a Armenlieres?
La qualilé de comraissaire de 1'Ostende-Armen-
tières impose a M. Heke de soigner les intéréts de
cette sociélé et, d'après une opinion assez gèuéra-
lement recue, de 'pousser au changement de tracé de
la section de Thourout a Ypres et a ce que la Socièté
soit déchargèe de construire celie d'Ypres, par Mes-
sines, a Armentières.
Comme bourgmestre d'Ypres, M. Beke peut fort
bien, d'accord en cela avec le commissaire de l'Os-
tende-Armentières, demander la ligrie par Dixmu le;
mais il ne lui est pas permis, en sa qualite' de premier
magistrat d'Ypres, do tolérer que le commissaire de
l'Ostende-Armenlières pousse a decharger cette so
cièté de construire la section par Messiues.
Le président de la Chambre de Commerce n'est pas
non plus autorisé a donner son consentement a la
suppression de cette section.
En cette occurence, que va faire M. Beke? Ou-
bliera-t-il qu'il est commissaire, pour ne se souvenir
que du bourgmestre et du président? Ou bien n'agi-
ra-t-il que comme attaché a l'Ostende-Arrnentières?
Nous ne ferons pas M. I'ex-représentant de l'ar-
rondissement d'Ypres l'injure de dire qu'en ces cir-
Constances il trompera ses devoirs. Nous ne voulons
pas supposer non |>lus qu'il imitera les maitres du
doclrinarisme qui, dans pareille occasion, cherche-
raient plus grand intérêt de leurs personnes et, fesant
des démarches voyantes en haut lieu pour demander
la chose en tel sens, travailleraient sous cape a duper
Ie public et crieraient sur les toits qu'ils ont travaillé
comme des esclaves en sa faveur et que, s'ils n'ont
pas oblenu ce qu'ils désiraienl, la foute en est aux
pelés, aux galeuxadversaires politiques qui ne
savent que faire tort a un chacun une (romperie
electorale, quoi
Nous aimons mieux croire que, devanl une opposi
tion dé devoirs, M. Beke, ayant souci de sa dignité,
et il ne l'aura qu'a cette condition, se retirera
de l'une ou l'autre fonction, de celle de bourgmestre,
de celle de commissaire ou de celle de président.
C'est ce que nous attendons.
Nous constatons avec pluisir que nos récentes ob
servations n'ont pas élé perdues et que -les voitures
de chemin de fer sont mieux chauffees depuis quel-
que temps. Nous espérons qu'on tiendra la main a
cette arnélioration indispensable.
Une autre remarque concerne ('exactitude dans les
heures d'arrivée des trains. Mercredi, le dernier train
est entré a Ypres avec plus d'une demie-heure de
retard. Depuis quelque temps, il y avait une notable
arnélioration dans le service des lignes de Ia Flandre
occidentale. Peut être les irrégularités plus fréquentes
dans ces derniers temps sont-elles imputables a
l'Etat plus qu'a la Société d'Exploitation.
La Ligue de l'Enseignement a approuvé, dans sa
dernière assetnblée genérale, le compte des recettes et
des dépenses de l'exercice 1869 1870, montant en
recettes a la somme de fr. 6,923-38 non compris
les recettes effecluées par les Cercles locaux, qui at-
teignent environ les 8,000 francs eten dépenses a
celle de fr. 4,073-62. Boni fr. 2,849-76. Dans la
même assemblee a été arrêté le projet de budget pour
l'exercice 1870-1871 en recettes a fr. 8,499-76 et en
dépenses fr. 5,290-00. Excédant des recettes sur
les dépenses fr. 3,209-76. Ces chififres démontrent la
prospérité toujours croissante de la Ligue de l'Ensei
gnement.
On assure que le domaine de Merxplas est défini-
livemenl vendu a l'Etat au prix de 650,000 francs.
Si ce bruit se confirme, il y aura lieu d'être surpris
de ce marchéaprés l'énergique opposition faile par la
minorité cléricale au projet de loi jadis présenté par
M Bara. II est vrai que la société des propriétaires
du domainede Merxplas compte dans son sein autant
de eatholiques que de libéraux et l'on sait qu'
II est avec le ciel des accommodements 1
A !>on enteniletir... satïH
Le Journal de Bruges fait les judicieuses réflexions
que voici
L'ignorance rend in just e; ainsi ceux qui payent
maintenant le se! plus cher qu'avant l'abolition des
droit", ignorent que c'est la coalition des sauniers
qui en est cause et que si M. Frère n'avait pas cédé
a leurs doléances en leur accordant jusqu'au 1" jan
vier, ils n'auraieut pu se liguer conlre le consomma-
teur.
II ajoule que lorsqu'au commencement de l'année,
les droits sur le sel seront abolis el que conséquent-
ment son prix diminuera, on persuadera au peuple
qu'il doit la réforme aux cléricaux et que le renché-
risse'ment temporaire étail le fait do M. Frère, tandis
qu'il était uniquementdü a la coalition des sauniers.
Ces paroles doiveut être recommandées lout par-
liculièrement a la mèditation de nolre ex-député-
saunier et de tous ceux qui ont été assez aveugles ou
assez égoïstes pour compromeltre l'intérêt de leur
parti dans un but de lucre.
L'Illustration européennedont nous avons annoncé
l'apparition. a promplement caplé la faveur publi
que. Elle en est seulement a son troisième numéro,
et déjet elle compte plus de 10,000 abonnés.
L'Illustration européenne est venue combler une
lacune au moment oü los événements nous privent
des journaux illustrés de Paris et cette lacune elle l'a
comblé de fa^on a coDtenter les plus difficiles, lant
pour le choix des articles que pour Ie soin donné aux
gravures.
On s'abonnechaussée de Louvaio, 1, a Bruxelles
et dans tous les bureaux de poste. 10 fr. par an.
C'est a partir du 1" janvier prochain que l'Etat
beige va entrer ert possession des lignes de la Société
d'Exploitation reprises en verlu de la convention du
25 avril 1870. Parrni ces lignes se trouve celle de
Courlrai h Denderleeuw.
Espérons que la reprise par l'Etat des lignes de la
Flandre occidentale qui apparliennent encore a la
Sociélé d'Exploitation ne se fera plus Iongtemps atten-
dre. Un vaste pétitionnement s'organisedit-on,
dans ce but.
Coi'respondnncc particuliere tic l'OI*IÜIOÜT
Bruxelles, 1« Décembre 1870.
Les dernières nouvelles que nous recevons sont
désaslreuses pour la France. L'armèe du Nord est en
pleine déronte et celle de la Loire vient d'essuyer
une défaite dont elle ne se relèvera pas. Dans cette
situation, il ne parait guère probable que Paris songe
a prolonger encore Iongtemps sa résistance. Cette
résistance se comprenait quand Paris pouvait croire
a la possibilité d'une diversion opérée par l'armée de
la Loire. Aujourd'hui que cette dernière espérance
vient de lui être enlevée, on ne voit pas dans que!
but il per^isterail a se raidir dans une resistance qui
ne peut évidemment aboulir qu'a accrollre ses souf-
frances et celles de la France toule entière. L'héroïsme
est uné belle chose lorsqu'il a pour mobile Une pen-
sée utile a l'humanilè. L'héroïsme inutile et qui con-
sisle a donner sa vie... pour rien, n'est que de la
folie pure. -
Le Times lance une grosse nouvelle que confirme
jusqu'a un certain point une correspondance de
Londres. Un traité de paix serait signé entre la
Prusse el l'ex-empereur des Francais.
Ce traité aurait pour base la renunciation de l'AI—
lemagne a la Lorraine, moyennant le demantèlement
de Metz et l'abandon de i'Alsace par la France, la
Prusse ayant laissé entrevoir que I'Alsace pourrait
être ultérieurement neutralisée par le congres appelé
a consacrer le nou vel élat territorial.
Je ne puis croire, pour ma part, a l'existence d'un
traite, quels qu'en soient les lermes, qui implique la
restauration du gouvernement imperial. Les droits
de la victoire ne vont pas jusqu'a permetlre au vain-
queur d'imposer a la France une pareille humiliation,
plus dure, plus cruelle que tout ce que l'on pourrait
imaginer, Cependaril le Times donne ses informations
d'une manière trés catégorique et parle sur un ton
qui donne a croire qu'il est trés bien renseignè.
Nous saurous bienlót a quoi nous en tenir.
La proposition Demeur a eu, a la Chambre des re
présentant*, le sort qu'elle devait allendre. On a été
étonné cependant du grand nombre de voix qu'elle
a recueiliis. Au debut, elle avait réuni a peine une
douzaine d'adhèrents. Elle a trouvó, a la clóiure de
la discussion, 23 voix pour voter la prise en considé-
ralion et, bien cerlainement, parrni les membres ab
sents, tels que MM. Nolhomb et d'Hane, un certain
nombre se serait joint a la minorité. Ne preoons que
25 rèvisionnistes en tout. C'est deja un chiffre consi-
dérable el bien des idéés qui avaient commencé
sous de moins bons offices ont triomphé peu de temps
après.
Après le vole du budget des voies et moyens, dont
la discussion n'a donne lieu a aucun incident digne
de remarque, la Chambre a immédiatemenl abordé
l'examen du budget des finances, qui sera probable-
ment lerminé aujourd'hui. On croit que la discussion
politique ne s'ouvrira qu'a propos de la loi sur la ré
forme électorale, dont Ie gouvernement presse, autant
qu'il peut, l'examen dans les sections.
La majorité prépare a la proposition de M. Funck
sur l'enseignement obligatoire un enterrement de
première classe. Sauf une, toutes les sections l'ont