JOURNAL
D'YPRES DE L'ARRONDISSEHENT
YPRES, Di manche
Huitième année. N° 50.
11 Pécembre 1870.
Paraissant le dimanche.
.A/vis important.
M. Félix Lambin ayant cessé depuis long-
temps d'etre chargé de 1'administration'du
journal 1'Opinion, la direction de ce journal
prie instamment les personnes qui auraient
des Communications a lui faire, de vouloir
les adresser au Directeur du journal l'O
PINION, rue de Dixmude, n°59, a YPRES,
ou de les faire jeter dans la boite placée a la
porte d'entrée de la maison portant le même
n° et qui est indiquée par ces mots BOITE
DU JOURNAL l'OPINION.
La direction insiste d'autant plus sur
cette recommandation qu'elle sait que ré-
cemment plusieurs communications ne lui
sont pas parvenues faute de porter l'a-
dresse susdite.
Elle rappelle aussi par le présent avis
que le journal l'OPINION traite a forfait
xV'i
K1
PU1X D'ABOXIEMEHT
POUR LA BELG1QUE
8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre.
Pour l'Etranger, Ie port en sus.
Un Numéro 25 Centimes
PRIX RES AIXOVCES
Eï DES RECLAMES
10 Centimes It petite ligne.
Corps du Journal. 30 centimes»
Le tout payable d'avance.
Laisser dire, laissez-vous bldmer. mais publier votre pense»
On s'abonne a Ypres,
au bureau du Journal, rue de Oixmude59.
On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres
ou envois d'aryent doivent etre adressés franco au bureau du journal.
AVEC LES PERSONNES QUI PONT INSERER DES
ANNONCES SOUVENT REPRODUITES.
I jït s-ïi.S ssïiI souo
Le prince Rouge, comme les Allemands
appellent le vainqueur d'Orléans, n'entend
pas laisser de répit a l'armée frangaise de la
Loire, ou du rnoins tient ne pas lui laisser
espérer qu'il ne poursuivra pas contre elle son
mouvement offensif. II a jeté un corps d'une
dizaine de mille hommes sur la rive gauche de
la Loire.
Le général d'Aurelles de Paladine, a Ia suite
du décret qui a institué une commission d'enquète
pour rechercher la cause de la défaite d'Orléans,
a résignê sou commandement, en refusant d'en
accepter aucun autre. II n'u pas été remplacé
encore comtne général en chef.
Des combats se livrent chaque jour, du cóté
de la Loire, entre les Allemands et les Frat Qtis.
Ceux ci n'y sont pas heureux, mais ils font payer
cher la victoire a leurs adversaires. Mercredi et
jeudi on s'est battu avec un acharnement extréme
sur la route de Blois, point vers lequel se dirigent
actuellement les Allemands l'armée du grand-
duc de Meeklembourg, d'après les dépêches alle-
mandes, est demeurée victorieuse, mais elle a
éprouvé, de I'aveu de sou propre état-major, des
pertes considérables.
Du cóté de Paris, on est rentré dans un calme
relalif, depuis que le général Ducrot a repassé la
Marne. Une proclamation de ce général fait
d'ailleurs présumer qu'il n'y aura pas, dorant
quelques jours, d'attaque sérieuse de la part des
assiégés. II y est dit, en effet, que l'impossibilité
de rénssir a forcer les lignes allemandes, du cóté
par oü ont eu lieu les dernières attaques, est
constatée, et que des préparatifs se font pour
tenter le sort des armes sur un autre point.
Pas d'autres informations du théfttre de la
guerre.
Les i ou velles de France ont produit en An-
gleterre le plus défavorable effet. Aujourd'hui
plus que jamais on désespère de sa force de
résistance. Tous les journaux anglais sont d'ac-
cord pour declarer toute espérance évanouie, et
le Standard lui-même, qui dans les plus mauvais
moments n'a jamais regardé la partie comme
perdue, suit aujourd'hui le courant. A peine s'il
exprime encore quelque confiance dans l'armée
de Trochu.
On ne sail pas encore !e sentiment de Paris.
Cependant, d'après ce qu'écrit de Versailles Ie
correspondent du Timesrapportant l'opinion des
prisonniers fails dans la deriuère affaire, la popu
lation de Paris semble bien décidée a se défendre
jusqu'au bout. On fera des sorties tant qu'il
restera un homme, aurait dit un de ces pri
sonniers. Reste a savoir l'effet que produira la
nouvelle de la défaite de l'armée de la Loire.
Quant a présent, ii semble que la France soit
découragée paree revers,«sauf toutefoisM. Gam-
betla qui multiplie ses efforts pour ielever les
courages abattus.
Le gouvernement anglais se montre compléte-
ment rassuré au sujet de la Russie. Mais il ne
perd pas de vue qu'une conférence peut ne rien
empêeher et il se prépare pour toutes les éven-
tualités.
Le gouvernement prussien vient de faire notifier
au gouvernement de Luxembourg qu'il se dêga-
geait deS obligations du traité de 1867, qui a
garanti la neutralité dn Grand-Duché. Pureille
signification a été faite aux gouvernements signa-
taires du traité.
L'exemple de la Russie porte ses fruits. Tous
les traités y passeront sans doute l'un après l'aulre.
Mais alors ne seraitil pas plus simple, nous tie
disons pas: plus franc, car la diplomatie et les
gouvernements ne se piquent guère de franchise,
de déclarer tout de suite qu'il n'v a plus de
traités et que désormais la volonté du plus fort en
tiendra lieu
La proposition Bemeuren essayant de briser
l'obstacle qoi, depuis vingt ans, est oppose par les
doctrinaires a toute extension du droit de suffrage,
menacait l'avenir de la coterie. Tout le monde sait,
en effet, qu'elle a tenu longtemps, dans le creux de
sa main, le corps électoral actuel, et qu'elle croit
pouvoir espérer, sans trop de présomption, rétablir
bientót, au moyen de la balancoire cléricale, et
pourvu que Dieu lui prête vie, sa vieille majorité.
Mais il faut evidemment pour cela que Ie corps élec
toral reste ce qu'il était une rèforme sérieuse, qui
étendrait le droit de suffrage a un grand nombre de
ciloyens inconnus aux courtiers de la coterie, la jet-
terait dans un désarroi complet et rendrait vains et
illusoires ses mille petits procédés de manipulation
electorale, tout-puissants sur les ceusitatres, soumis
a son travail incessant, depuis quarante ans. Aussi
les 21 doctrinaires de la Chambre, conduits par l'an-
cien cabinet, ont-ils tendu leurs quarante-deux
mains, coinme une seule, au gouvernement clerical,
pour I'aider a étouffer le projet, si glorieusement dé-
fendu par nos représentants progressistes, de réviser
les art. 47, 53 et 56. Doctrinaires et cléricaux ont
iuré solennellement sur i'autei de l'Egoïstne aristo-
cratique, de ne laisser jamais toucher a l'arche sainte
de notre Constitution, qui est deveuue leur arehe
d'alliance.
Le projet Funck n'était pas moins dangereux pour
eux que la proposition Demeur. L'instruction obliga
toire, c'est assurément un moyen de civilisation et de
progrès, une mesure de précautiou parfaitement jus-
tifieeau point de vue du droit social, enfiu le preli
minaire indispensable d'une application serieuse et
féconde de nos libres institutionsmais c'est en même
temps le cbemin le plus court pour arriver a une
large extension des droits politiques, en vertu de la-
quelle l'immense majorité des citoyens seraient ap-
peles a prendre part aux affaires publiques. On com-
prend aisément combien la coterie a en horreur cette
ligne droite, au bout de laquelle elle voit clairement
i'avenement d'une politique sincèrement liberale et Ie
terme de ses petits profits.
Aussi le projet Euock a-t-il été rejelé par toutes
les sections de la Chambre, moins une, avec un en-
train qui prouve combien l'accord est profondement
établi entre les cléricaux el les doctrinaires. Ceux-ci
ont volè comuie un seul catholique, observent les
Nouvelles, avec les représentants de l'eteignoir. Ce
qui n'empêchera pas M. Prère, dés la première occa
sion, de courir sns au clérical et de recooumencer,
avec son petit troupeau, la vieille comèdie dortl trop
de Beiges, Beiges comme des oies, se iaisseront peut-
êlre encore amuser.
Le Journal de Liécje annonce que ladépulation per
manente de Liege a repoussé d'une manière absolue
l'avanl-projet de loi que M. Ie ministre de l'inlerie'ur
a soumis a son avis et qui est relatif a la nomination
des èchevins par les cooseils coramunaux.
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