Cela n'est pas étonnant. Ce qui aurait surpris tout
'e monde, c'eüt étéde voir des creatures de M. Frère
approuver une mesure démocratique, surtout quand
elle a le grave inconvénient d'êlre proposée par uu
ministère dout M, Frère n'est pas le chef.
E/c Père Duchesne en colcre
Le Progrès sent oü le bèl le blesse et il est si fort
en colère qu'il nous appelle Basile. G'est a croire
vraiment que son ancien rédacteur, de gracieuse mé-
moire, est ressuscilé. Un journal de cette vllle, (lit-
il, qui se compta.it dans le róle de Rasile, ne tenant
aucun compte des démentisrefus, persisted presenter
M. Bekeccmme commissaire def la Societè anouyme
du chemin de fer d'Ostende a Arraentieres.
Surmontant la repugnance- que nous inspire une
p ilèmique aussi deloyale, nous vrulons bien accéder
a la demande que I'on nous fait de dementir de nou
veau cette allegation mensongère.
Tout doux, compere. Comment! e'est vous qui
parltz de deloyauté et delegations mensongères,
vous qui avez pen Iant 23 ans, trompé, leurrè,
exploilé ('arrondissement d'Ypresl Oubliez-vous
done qu'il ne faut pas parler de cordes dans la maison
d'un pen iu Et e'est vous qui vous arrogez le droit
d'intligsr des dementis, vous qu'on a surpris mille
fois en flagrant délit de mensonge
Oh! e'est a mourir de nre
M. Beke n'est plus commissaire de la Société du
chemin de fer d'Ostende a Armentières, dites vous.
Vrai? Aussi vrai que le rnêrne M. Beke n'est intéressé
en rien, comme veus le prétendiez, il y a peu de
temps, dans le négoce qui se fait dans sa maison?
Aussi vrai qu'on devait commencer, depuis six ans,
les travaux de la section d Y|>res a Thourout et de
celle d'Ypres a Messines, sections qui, selon toute
probabilitè, ne se feront probablement pas? Gepen
dant, pareil au célêbre barbier que chacun sail, vous
annonciez périodiquement l'ouverture des travaux.
DEMA1N commenceront les travaux de la section
d'Ypres a Thourout, etc., etc., était devenue une
phrase stéreotypée dans vos colonnes. Avec ce bon
billet a La Chètre vous avec leurré a chaque nou
velle election les populations du canton de Messines
et de Langemarck qui se voient maintenant definiti-
vement jouees lorsque le mal est sans remède. Et
votre conduite en cette circonstance est d'autant plus
odieuse que les vótres sont administrateurs ou com-
missaires de la societé. lis avaient le pouvoir d'em-
pêcher ce qui arrive aujourd'hui. lis ne I'ont pas fait,
agissant en cela, non en hommes politiques soignaut
l'intérêt general, mais en speculaleurs avides, apres
au gain, et convoitant les gros dividendes.
Ravenous a notre sujet.
Supposons hypothese absurde que vous di-
siez vrai cette fois, Progrès, une fois par exception
depuis que vous existez.et que M. Beke ait reellement
cessé d'êtro commissaire de la Societé d'Ostende a
Armentières depuis 1868; avant cette époque, M.
Beke qui cumulait ces fonctions avec celles de bourg-
mestre d'Ypres, de représentant et de president de
la Chambre de Commerce, a dü néanmoins se trouver
fréquemment dans 1'embarras, tiraille par des devoirs
ou des intéréts opposes. Est-ce parce qu'il a compris
ce que cette position avail de singulier et, disons le
mot, de peu digne, qu'il a renoncé a resler plus long-
temps commissaire de la ligne d'Ostende a Armen
tières? Espérons-le. Encore eut-il mieux valu, pour
M. Beke, rèfléchir avant qu'après et n'avoir jamais
accepte ces fonctions.
Nos réQexions subsistent done entières en dèpit
des arguties et des injures du Progrès, et plus que
jamais nous sommes en droit de repeter, pour le
passé comme pour le présent, ce que nous ecrivions
dimanche dernier Le cumul dans les functions
publiques met parfois les gens fort mal a l'aise; car
l'opposilion d'intérêts oblige les cumulards a des de
marches contradictoires.
Correspondance particulièrc de l'OPKIOl.
liruxelles, 8 Décembre 1870.
Les derniers revers éprouvés par l'armée francaise
re semblent pas avoir èbranlê la resolution du gou
vernement" de se defendre jusqu'a la toule dernière
extrèmilé. G'est du moins ce que donne a penser la
proclamation de M. Gambatta annongant la reprise
par les Prussiens de la ville d'Oriéans et la retraite
derrière Ia Loire du corps d'armée commandé par le
general d'Aurelles.
Reste a savoir si Paris est en état de tenir encore
longtemps. Je lis tous les jours dans les journaux
que Paris est approvisionné de farine jusqu'au mois
d'avril, qu'il renferme encore d'énormes quantitès de
salaisons, qu'il n'a aucune crainte de famine a con-
cevoir et qu'il n'en concoit aucune.
Mais, a cóté de ces informations, il en est d'autres
qui dépeignenl. la situation de Paris sous un aspect
moins rassurant. Selon ces informations, le génèral
Trochu ne se serait décidé a opérer sa grande sortie
qu'après avoir acquis la certitude que Paris, épuisé
de ressources, ne pourrait plus prolonger longtemps
sa resistance.
Jusqu'a présent, le gouvernement de la défense
aurait désigné aux Parisiens le veritable état des
choses, de crainte d'abattre leur courage ou de les
pousser a quelque coup de désespoir; mais le mo
ment serait proche, trés proche, oü il deviendrait
impossible de leur déguiser plus longtemps la réa-
lilè.
Je vous livre ces appreciations pour ce qu'elles
valent, en vous prévenant que je ne me porie garant
ni des unes ni des autres. La verité est que, plus que
jamais, il faut se tenir en garde centre It s mille et un
bruits qui circulent, car les deux belligerents sont
également intéressés a montrer leur situation suus
l'aspect le plus favorable el il .serait puérii de s'en
rapporier absolument aux informations de l'un ou
de l'autre
Les nuages amoncelés a l'Orient se dissipent heu-
reusement. (.'incident russe, qui a menace un mo
ment l'Europe d'une guerre generale, est en pleiue
voie de solution pacifique. Une conference, a laquelle
toutes les puissances européennesy compris la
France, ont adhere, se rèunira prochainement pour
règler la quesiion de la mer Noire, si malencontreu-
sement soulevee par la Russie. A moins de compii-
caiions imprevues, tout porte a croire que, de ce
cóté, du moins, les chances de guerre pourront étre
écaitèes.
l.es journaux bonaparlistes qui ont tenté de voir
le jour a Bruxeiles depuis quelque temps doiveni
s'apercevoir qu'ils n'out guere de sympathies chez
nous.
Le Gaulois, si recherché avant la guerre, ne par-
vient pas a trouver de lecieurs, malgré toutes les
peines qu'il se donne pour deguiser sou passé.
Quant au Drapeau. fonde par le sire de Gassagnac,
je doute qu'il existe encore, car voila plusieurs jours
que je ne l'ai plus apercu nulle part.
M. le rédacteur en chef est lui-même devenn invi
sible. Les premiers jours de son arrivee a Bruxeiles,
il prenait plaisir a s'offrir en spectacle aux popula
tions. Tous les après-midi, il fl.inait des heures en-
tieres aux Galeries Sl-Hubert, en compagnie de son
alter ego Clement Duvernois. Puis, tout a coup, tous
deux ont fait le plongeon et I'on n'en a plus entendu
parler. C'est encore ce qui pouvait arriver de mieux
pour ces deux honorables messieurs... et pour nous
aussi.
Un homme bien a plaindre, c'est ce pauvre
M. Wasseige. Depuis huit jours, il est lilteralement
accable de cartes-correspondance. C'est une verita
ble scie. Quatre ou cinq fois par 'our, son huissier de
salie lui en remet d'enormes paquets, et pensez que
toutes lui disent des choses on ne peut plus desagrea-
bles. L'infortuné miuistre ne lit pas ces cartes, natu-
relleinent, m ais il ne peut pas douter qu'on les lit
dans ses bureaux et qu'il prête a rire a ses commis.
Vous comprenez si cette pensee est faite pour embel-
lir son existence.
Pour comble de misère, M. Hymans vient de le
faire assigner devant la justice de paix de Bruxeiles en
restitution des 40 centimes illégalemenl percus par
('administration des posies sur des cartes-correspon
dance mises en circulation par le demaodeur. S'il
venait jamais a perdre ce procés la, M. Wasseige
serait couvert d'un tel ridicule que je ne sais pas trop
comment il s'y prendrait pour conserver son porte
feuille.
Le bruit d'un prochain remaniement ministériel a
repris quelque consistance. Les gens bien informés
afSrment que M. Malou est décidé a saisir la première
occasion venue pour jeter par-dessus bord M. Cor-
nesse, qui n'est décidément pas du bois dont on l'avait
cru.
Ce n'est pas moi, certainement, qui contesterai
l'insufïisance de M. Cornesse. Mais tout n'est pas dit
quand on a prouve (ce qui n'est pas difficile) que le
jeune ininistre a completement trompé les esperances
que les réclames clérieales avaient d mnées a son
mérite. VI. Cornesse dehors, il s'agit de le remplacer
par quelqu'un qui vaille mieux. Ce quelqu'un, sera-
ce M. Lienart ou VI. de Borchgraeve? Oui, je suis
certain qu'on ne demanderail pas mieux, au minis
tère, de congédier M. Cornesse. Seulement, je ne vois
personneen état de lui succéder convenablement et
voila pourquoi, seloQ moi, M, Cornesse sera main-
tenu.
Une surprise .- J'apprends a l'instant que M. Ma
lou vient de donner sa déinissiou de membre du con-
seil des ministres.
Le budget des affaires étrangèresa été voté presque
sans opposition. On s'attendait a une discussion a
l'occasion du traitemenl de notro ambassadeur a
Rome. II n'en a rien été. L'article a passe sans soule
ver la moindre observation. Peut-ètre le parti hbéral
n'a-t-il pas en tort. Des occasions plus propices lui
seront offertes d'engager la lotte avec la majorilé et
ce n'est pas sur une question d'aussi minime impor
tance qu'elle pouvail espérer de passionner l'opinion
publique.
II y avait hier grande représentation-gata au théê-
tre de la Monnaie, oü Mmo Miolan cbanlait le Pré aux
Clercsou benefice de la Crèche du faubourg de Laeken.
L'absence du Roi a été beaucoup remarquee et l'ac-
cueil fait a la Reine s'en est sensiblement ressenti.
A peine quelques applaudissement l'ont-ils accueillie
a son arrivée et a son depart. On disait tout haul que
le Boi n'avait sans doule de loisirs que pour echanger
des poiitess s avec la princesse Mathilda.
Pourquoi je repete ces propos? Parce qu'il vaut
mieux les repeter lout haul que de les aisser circuler
tout bas.
Sliséres royales.
On peut lire, peinl a I'huile, au soubassement de
la facade d'une maison de la chaussee d'Auvers
X. Teintukier dp la Couh
Ah! mon Dieu, est-ce que la couronne serait ré-
duite a faire teindre ses pantalons?
II faudra t, dans ce cas, se hó'er d'app'iquer a la
reparation de la garde-robe royale une partie des
sommes qu'ou a voté pour I'ameublemeul des pa-
la is.
Une cour qui se fait teindre, gn manque de
majesté.
La Ligue de I'Enseignement vient de publier son
1" bulletin 1870 71 en voici le sommaire
Assemblee generale de la Ligue-. rapport du secré
taire general discours de M. Gh. Potvin, tnembre
du Conseilapprobation du compte de l'exercice
1869 70 et vote du budget pour l'exercice 1870 711
presenles par !e trésorierélection du president
et des membres du conseil génèral. Constitution
du bureau ei des commissions permanentes délé-
gues des Cercles locaux membres correspondents
de la Liguetableau des comités des Cercles locaux
existanlau 31 décembre 1870. Avis.
L'Harmonie sociale que M. Godimus, membre de
la societé beige d'economie politique, a fondèe
Bruxeiles, acquiert une importance considerable
parmi les revues populaires, elle contient notamment
dans sa 17mc livraison mensuelle les articles inédits
suivanls
1° Le Denier du pauvre 2° La Marseillaise de ia
Paix, par M™* Eugénie Niboyet3° La ligue de la
paix, de Bruxeiles 4° Opinions et jugemenls de Jean
da La Fontaine sur la guerre par Fr. Passy5* La