JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEIENT
ilimanche
IVeuvième aonée. 2.
8 Janvier 18*71
PK1X U'tltOlIEHËlT
POUR LA BELGIQUE
8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre.
Pour l'Etranger, !e port en sus.
Us Numéro 25 Centimes
PltlX DES AilXOXCES
ET DES RECLAMES
10 Centimes It petite ligne.
Corps du Journal, 30 centimes»
Le tout payable d'avance.
Paraissant Ie dimanche.
Laissez dire, laissez-vous bldmer, mais publiez rotre pense*
On s'oboiine a Ypres,
an bureau du Journal, rue de Dixmude, 59.
On traite a forfait, pour les annonces souvent reproduites. Tout.es lettres
ou envois ré'argent doive.nl eire adressés franco au bureau du journal.
intrportaixt;.
M. Félix Lambin ayant cessé depuis long-
temps d'être chargé de 1'administration du
journal 1'Opinion, la direction de ce journal
prie instamment les personnes qui auraient
des Communications a lui faire, de vouloir
les adresser au Directeur du journal l'O-
PINION, rue de Dixmude, n°59, a YPRES,
ou deles fairejeter dans la boite placée a la
porte d'entrée de la maison portant le in Ome
n° et qui est indiquée par ces mots BOITE
DU JOURNAL L'OPINION.
La direction insiste d'autant plus sur
cette recommandation qu'elle sait que ré-
cemment plusieurs communications ne lui
sont pas parvenues faute de porter l'a-
dresse susdite.
Elle ï'appelle aussi par le présent avis
que le journal 1'OPINION TRAITE A E ORE AIT
S.ie péché.
Décidément, c'est jeter sa langue aux chiens
on ne saura jamais la cause des malheurs qui
afïligent la France.
La cause, c'est le péché, il n'y a pas a en
douter mais quel péché?
D'après Mgr de Moulins une autorité en
pareille matière c'est Ie péché surnaturel,
le péché qui met Dieu dehors pour se substituer
a lui, le péché qui supplante la raison divine
pour la remplacer par la raison humaine.
Trés bien, va [iour le péché surnaturel. Seule-
ment, ce péché-lè a un autre nom. l)ans le En
gage vulgaire ou Ï'appelle le protestantisme. Or,
comme ce sont précisément les Frussiens protes
tants qui batlent les Francais catholiques, on est
fortement incliné a croire que Mgr de Moulins,
malgré toute sa compétence, s'est pontificalement
fourré le doigt dans l'oeil en attnbuant les maux
de la France au péché surnaturel.
La version du Journal d'Ypres ne paratt guère
plus satisfaisante. Pour notre pieux confrère, la
France est ainsi éprouvée a cause du grand
r> crime social que notre Sge a vu s'accomplir
la rupture universelle des peuples et de ceux
qui les conduisent avec ia royauté publique et
sociale de Jésus-Christ, le divorce de la société
b avec l'Eghse, l'apostasie générale des gouver-
nements, audacieusement tentée et malheureu-
sement prés de s'accomplir.
Le grand crime social du Journal d'Ypres
soulève, malhcureusfment., les rnêmes objections
que le péché surnaturel de Mgr de Moulins.
Cars'il y a un gouvernement francais qui a fait de
grarids et de longs sacrifices pour le maintien de
la souverairieté temporelle du saint Père, c'est
bien le gouvernement de Napo éon III, le fits
cliéri de P:e IX. Or, comme il n'y a pas a sup-
poser ce qui serait une abominable impiélé
que la Divine Providence se complatt a éprouver
par d'épouvBiitables catastrophes les gouverne-
merits qui mettent leur épée au service du saint
Père, il faut, de toute nécessité, conclure que
le grand péché social du Journal d'Ypres
n'est pas plus heureux d'iuvention que le péché
surnaturel de l'évêque malinois.
Voici maintenant une troisième version. Elle
r.ous est fouruie par le curé de St-Jean Pope-
ringhe.
Dans le compte-rendu que le Journal d'Ypres
s'empresse de reproduipe, le Franc de Bruges
nous apprend que 600 pèlerins d'Hazebrouck
sont arrivés dernièrement a Poperinghe pour im-
plorer de Notre-Dame de St-Jean la cessation de
la gurrre. Appelé a verser quelques consolations
dans le coeur de ces malheureux, le curé de St-
Jean, tout en s'associaot a leurs supplications,
ne leur ménagea pas non plus les dures logons.
II fit voir, ajoute le Franc de Bruges, les trois
causes pour lesquelles le peuple francais s'est
atliré les sévères mais justes chètiments de
Dieu le blasphème, l'impureté et la violation
du dimanche.
Nous ne voudrions rien dire ici qui put éveiller
la susceptibihté ombrageuse de M. de Bismark,
mais si M. Ie curé de St-Jean s'imagine que les
Prussiens sont moins reprochables que les Fran
cais a l'eridroit de ces trois péchés la, nous
sommes assurés qu'il se trompe. On jure au moins
autant a Berlin qu'a Paris, on n'y observe pas
mieux la loi du repos dominical et, quant au péché
d'impureté, le plus grave des trois, MM. les Al-
lemands ne se piquent certainement pas de résister
plus énergiquement a la tentation que les enfants
de la Gaule.
Alors, pourquoi Dieu chètierait il de préférence
les Fi anc 'is
Soit dit en passant, ['explication de M. le curé
n'est guère en l'honneur de la religion catholique;
car, ou bien cette explication n'a pus le sens com-
mun, ou bien elle laisse supposer que les Prussiens
protestants sont moins blasphémateurs, moins
pailiards et plus fidèles observateurs des cornman-
dements de Dieu que les Francais catholiques.
Si ce n'est pas cela que M. Ie curé de St-Jean
a voulu faire entendre, nous n'y comprenons plus
rien.
En attendant, nous restons sans éclaircisse—
ments sur la véritable nature du péché qui vaut
la France Ie sévère, mais juste chètiment de
Dieu, et c'est extrêmement fècheux pour elle
car enfin, si elle savait au juste de quoi elle est
coupable, elle pourrait s'amender et, moyennant
un ferme propos, obtenir son pardon. Tandis que,
maintenant...
On n'a pas oublié les grossièretés et les injures
auxquelles rious avons été maintes fois en butte de
|a part du Progrès paree que nous prenions la
liberie de démasquer ses patrons. A en croire ce
journal, nous étions inspires par la haine et tout
ce que nous disions était autant de mensonges et
de calomnies.
Voici urie appréciation des hommes du Progrès
faite par un journal de la capitale. Ici du moins
on ne pourra pas prétendre que l'ambition décue
a dictè ces ligoes. Aussi sommes-nous fort curieur
de lire la réponse du Progrès.
Les ignobies.
Le Progrès d'Ypres orgarie de M. Alphonse
Vandenpeereb iotn est reprèsenié a Bruxelles par
un oorrespondant qui n'est autre que M. Alphonse
Vandenpeereboom lui-même.
Ge monsieur, dont nous ne nous sommes jamais
oceupéset qui a tanl de raisons de s'en féliciter, se
permet, dans une de ses dernières correspondances,
a propos des devoirs de neutralité imposes a la presse
beige, de qualifier la Chronique de journal
ignoble. x>
Nous nous prrmsttons, a notre tour, de dire h ce
monsieur que nous n'acceptons de lui aucune espéce
de lecons surtout en fait de moralité et d'honnêteté
poliliques et que, lorsqu'ou a derrière soi un
passé parlementaire tol que le sien, il est prudent,
extrêmement prudent de ne provoquer personne a y
fouiller.
Les ignobies il faui que ce monsieur Ie sache,
ce ne sont pas les écrivains qui ont voue leur plume
a la defense des opprimés et des faibles contre les
babiles qui les exploitent ce sont ces faux bons
hommes donl ('insatiable ambition se couvre des
dehors de la modération et de la tolerance pour arrivei
aux positions que la médiocrilé de leur mérite ne leui
permet pas de conquérir de haute lutle.
Les ignobies, ce sont ces prétendus libéraux qui,
désertant les principes qu'iis affichent bruyammen.
dans les assemblees publiques, s'allient secrètemem
avec leurs adversaires, comme vous l'avez fait en
1859, en engageant vos amis a voter pour Al. Malou.
Les ignobies, ce sont ces ministres doux et indé-
PINION
AVEC LES PERSONNES QUI FONT ISISRER DES
ANNONCES SOUVENT REPRODUITES.