qu'accompagnaient un grand nombre de votx.
Lp cortege amit pnrcouru tine grande partie
de Londres, depuis Sarringdonst jusqu'a la place
de Trafalgar.
Snstructiou obligatoire.
Nous avons souvent irisistê sur l'impérieuse néces-
sité, pour les pouvoirs publics, de mettre partout
rinslruction a la portee des enfants, en raüUip'iant Ie
nombre des écoles.
D'après les calculs élablis, il y aurait a créer dans
notre p.-.ys, pour atteindre ce resultat, cinq mille
classes nou velles, qui 'exigeraient une dépense de 73
millions en capital, pour les constructions, et uno
depensearniuelle de 5 millions, pour le traitement du
personnel.
Ces chiffres prouvent qu'il reste énorméruent a
faire en Belgique pour répondre a lous les besoins de
l'enseignemeut primaire.
Ce n'est cependanl pas depuis hier sealement que
cette situation est connue: elle a élé signalée cent
fais depuis ving't ans a la Chambre et dans la presse.
Les pouvoirs publics ont-ils fait toutce qu'ils devaient
pour y remedier"? Evidemment non.
La situation s'est queique peu atnéliorée dans uu
certain nombre de communes, maïs on peut atïirmer
que presque partout elle laisse encore infiniment a
désirer.
£i l'on pérsiste a rester dans l'ornière oü l'on se
trouve depuis vingt ans, ii faudra attendre une cin-
quantaine d'annees avant que l'on arrive ohez nous
a une organisation compléte de l'enseignemeut pri
maire.
C'est précisémenl pour stimuler le zèle des pou
voirs publics, pour les obligera remplir leurs devoirs
vis-a-vis des généralions nouvelles, que l'on avait
proposé a la Chambre, en 1857 ou 1858, dedécréter
législativement le principe del'instruction obligatoire.
Ce principe admis, il était évident qu'on n'en pouvait
ordonner ['application que dans les communes oü
tous les enfants'pourraieat avoir acces dansles écoies.
II était done nécessaire de fixer un certain délai, en-
dèans lequel toutes les communes auraient été obli-
gées de se mettre en mesure de répondre a tous les
besoins de l'instruction le pouvoir législatif n'eütpas
manquéd'employer des moyens sévères pour vaincre
la resistance des communes rècalcitrantes.
Le principe de l'instruction obligatoire coaduisait
ainsi tout natureliement a ce qu'on appelle l'enseigne-
ment obligatoire, e'est-a-dire ('obligation imposee a
loutes les communes de créer des écoles en nombre
suffisant pour y recevoir tous les eufants en êge
d'école.
Quand, éclairés par l'expérience du passé, nous
reclamons aujourd'hui l'iustruction obligatoire, nous
n'avons pas d'autre but. Nous voulons forcer les
pouvoirs publics a s'executer dans un bref délai. Le
gouvernement düt-il faire dans ce but un emprunt
de 50 millions, nous croyofis que ce ne serail pas
payer trop cher les bienfaits qui en resulteraient
pour le pays.
Lorsque de bonnes écoles seront crèèes partout,
nous sommes persuades que Ie nombre d'enfauls qui
ne les fréquemeronl pas sera trés limite. II ne faut
pas cependant qu'on se fasse illusion a eet égard. On
iavoque sans cesse i'exetnple de la province du
Luxembourg pour prouver que la oü il y a des
ecoles, lous les parents, sauf de trés rares excep
tions, y envoyent leurs enfants; mais on oublie que
les populations du Luxembourg se trouvent, sous ce
rapport, dans une situation loute differente de cel le
de la plupart de nos localites industrielles. L'enquête
ouverte il y a deux ans par le gouvernement sur la
situation des ouvriers mineurs, prouve qua, dans
certaines professions, si les parents n'cnvoyent pas
leurs enfants a l'ecole, ce n'est pas paree que les
écoles font defaul, inais uniquement paree que le
travail de lenfant est une source de revenu pour la
familie, et qu'ils .préfèrent a l'intérêi de l'enfant cette
S ui ree de revenu, si minime qu'elle soit. Aussi, les
oificiers du corps des mines, qui ont procédé a cette
enquête', et qui sont assurément des hommes pra
tiques, n'hésitent-ils pas, dans I'intèrêt de l'indus-
trie comme daus celui des enfants et des parents eux-
mêmes, a demander que les enfants ne soient plus
admis dans les mines avant un certain êge, et que
l'on concilie les nécessites du travail et de la familie
avec les besoins de l'instruction.
L'instruction obligatoire peut done être nécessaire,
et il suffit qu'elle ie soit pour qu'on ne doive pas re-
Culer devant l'applicatiou de ce principe. Ajoutons
qu'elle est admise aujourd'hui, au moins en principe,
dans. la plupart des pays de l'Europe; parlout elle
produit d'excellents résultats et il n'est pas uue na
tion qui, après 1'avoir décrétée, sotige a l'abandon-
ner. Ces faits sont la meideure réponse que l'on
puisse opposer a toutes les objections que l'on cherobe
a soulever contre elle.
Ka Poslc, toujours ia Poste
Djun bout a Ijautre du pays, on ne cesse de se
plaindre du désordre iuconcevable qui règne depuis
queique temps dans ['administration des Posies. En
voici unmouvel echantilion
Un n° de notre journal, expédié le 14 de Bruxeiles,
est arrivé le 17 a Roulers la bande que uous avons
sous les yeux en fait foi. Trois jours de trajet de
Bruxeiles a Roulers, cela n'est pas mal, et bientól
nous serons forcés de reclamer du gouvernement le
retablissement des coucous d'autrefois..,. au moins
quand nous aurons des expeditions pressantes a
faire.
Valeur de Ia liberté individuelle s
Deux francs cinquante eentiaies.
Le sieur Auguslin Sinzier, ouvrier, a Warnêton, a
éte arrêté, la nuit, dans sa demeure, par des valets
de Justice et écroué a la prison d'Ypres.
Après un jour et une nuit de detention, Sinzier
a été relêché on l'avuit arrêté por erreurl
L'erreur recounue, et après avoir rendu Sinzier a
la liberté, on lui alloua Deux francs et cinquante cen
times, a litre d'indemnité pour l'affront d'être arrêté,
conduit ignominieusement entre des gendarmes et
mis au cachot pendant plus d'une journée.
Ving-cinq heures de liberté individuelle ne sont
done pas plus prisées qu'une bouleille d'ordinaire?
Dix centimes l'heure! Six fois moins qu'au bit-
lard?
Danste courant de la semaine dernière, la justice,
en perquisition de dépots d'armes destines a passer
en France, a fait uue visite domiciliaire dans la
demeure de M. Louis Ricquisr, bourgmestre de War
nêton.
Nous trouvons dans 1 'Univers une nouvelle énu-
mératiou des cas d'excommunication laice sentenlice
réserves au Saiut-Siege. Parmi les cathohques soumis
a la dite excommunication, figurent
Ceux qui recoivent des aumónes d'un trop grand
prix pour dire des messes, el qui en tirent profit
en faisant celébrer ces messes dans des endroits oü
le prix des messes est ordinairement moins elevé.
Pour que le Saint-Siége ait pris la peine de con-
damner publiquement une aussi jotie spéculation, il
faut qu'elle soit deveuue bien frequente. Si la
presse libérale l'eut dénoncée, les journaux ultramon-
tains n'auraienl pas manquè de crier a la calomnie.
Qu'on juge par la de la valeur de ses déaégalions
quotidiennes
La noblesse beige vient de faire une nouvelle re-
crue. En recompense du dévouement qu'il a moritré
a la cause cléricale en se laissaut mettre deux fois
sur les rangs comme candidat a la Chambre, il. le
géneral Capiaumont a etè cree comte. Alions, lant
mieux
Le correspondant bruxellois de 1 'Organe de Namur
se demande, en deux colonnes, ce que le parti liberal
a gagne depuis le 2 aoüt.
II a gagne ceci, Monsieur, et c'est énorme,
qu'il dormait depuis quinzu ans el que Ie 2 aoüt l'a
reveille.
fLe H M T.oH jagé en {France.
Noés trouvons dans le dernier numéro d'un con
frère de Méziéres, le Progrès des Ardennesl'avertis-
sement que voici:
Le Gaulois, ce journal malsain qui a si puissam-
rnent conlribué a gangrener la société francaise, a
transplanté sa pourriture sur le territoire beige.
II est malheuroux que les Beiges n'aient pas prévu
l'invasion d'un pareil fléau. Le Gaulois porte avec lui
uu virus bien plus dangereux que celui de la peste
bovine. II me semble que les représentants du
peuple beige auraient dü veiller avec plus de soin
la santé publique.
Un jour, Ie bon Dieu s'éveillaut...
Le clergé organise en ce moment, dans les Flan-
dres etdans la province de Liége, de nombreuses pro
cessions a la sainte Vierge pour obtenir, par son in
tercession, le rétablissement du Pape sur son tróne
temporel.
Je suis mauvais juge, probablement, mais il me
semble que s'il y a une question sur laquelle le bon
Dieu n'a pas besoin d'être influence par nos prières,
c'est bien celle de la souverainete temporede du
Saint-Père, qui le regarde tout particulièrement. Si
le bon Dieu a permis que Pie IX fut mis a pied par
Victor-Emmanuel, il est a supposer qu'il a eu pour
cela d'excellentes raisons et qu'il a su ce qu'il fesait.
Alors, pourquoi des processions? Nos evêques pré-
tendraient-ilsen remontrer a Dieule pore, parhasard?
de serail un peu fort.
Correspondance particuliére de I'OPIKIOX.
liruxelles, 26 Janvier 1871.
L'affaire des Bassins Houillers, qui occupe la
Chambre depuis huit jours, prendra certaineinent
encore Ie restant de la semaine. J'entends dire mème
que la discussion pourrait bien nous mener jusqu'a
la fiu du mois, !a plupart des orateurs qui y ont par-
ticipé jusqu'a présent ayant 1'mtention de repfendre
la parole.
Ce que c'est que cetle affaire des Bassins Uouil
lers, je ne me charge pas de vous 1'expliquer. Un
dépulé qui en fait une étude spéciale, depuis quinze
jours, m'avouail hier n'en avoir encore qu'uue notion
extrêmement vague, ce qui me donne a penser que
cette affaire, puisqu'il faut l'appeler par son nom,
n'est pas précisément d'une limpidité extréme et
qu'elle offre une ample prise aux mauvaises lan-
gues.
Je suis d'autant plus porté a le croire qua chacun
des deux cabinets qui s'y sont trouvés tnêles essaie
d'en faire peser la responsabilite sur l'aulre. C'est
vous qui avez manque de prudence, dit M. Frère-
Orban a M. Jacobs, en autorisant ia constitution de
la Caisse d'anriuitès sans stipuler des garanties en
faveur desobiigataires. C'est vous, au contraire,
répond M. Jacobs, qui avez fait preuve de légèrete en
facilitant a la Société des Bassins Houillers l'exercice
de son droit dé transfert sans prendre des mesures
pour empêcher que ce transfert füt préjudiciable aux
iuterêts des obligataires.
Telles sont les accusations que l'on se renvoie
depuis une huitaine de jours, saus qu'il m'aitété pos
sible jusqu'a présent de me faire une idéé un peu
nette de la discussion.
La plupart de nos deputes sont dans le même cas.
Aussi, soyez convaincu que, sauf de ttès rares excep
tions, ils voteront pour ou contre le projet, selon
leurs sympathies poiitiques, non pas que, par
lui-même, ce projet ait un earaolère politique, mais
paree que, dans l'impuissance oü nos députès vont se
trouver de décider entre les deux opinions contraires,
ils seront natureliement portés a incliner vers celle
qui s'accormnode le mieux avec les intéréts de leur
parti.
La discussion du budget de l'intérieur snivra im-
médiatement le vote dü projet de loi relatif aux Bas
sins Houillers. Cette discussion, soyez-en certain,
sera trés animée de part et d'autre. A défaut de la
force du droit, le parli clérical possède le droit de la
force, et l'usage qu'il en fait, depuis queique temps,
doit vous dire assez de quel esprit de violence il est
animè.
On dit encore parfois, en parlant des projets réac-
lionnaires du parti clérical il u'oserapas! Quelle
erreur 1 Le parti clérical osera cerlainement, et ce