JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT Y Pil ES, Bi manche Neurième année. 6. 5 Février 1871. Lr tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. Pil IX n'AIIOMBIIIEllT POUR LA BELGIQUE francs par an 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Et,ranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX HES AISOXCES ET DES RECLAMES t -S&L 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes» On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite a forfait, pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois iïargent doivent etre adressés franco au bureau du journal. _A.-vis important. M. Féiix Lambin ayant cessé depuis long- temps d'etre chargé de l'administration du journal 1'Opinion, la direction de cc journal prie instamment les personnes qui auraient des communications a lui faire, de vouloir les adresser au Directeur du journal l'O- PINION, rue de Dixmude, n°S9, a YPRES, ou de les faire jeter clans la boite placée a la porte d'entrée de la maison portant le même n° et qui est indiquée par ces mots BOITE DU JOURNAL L'OPINION. La direction insiste d'autant plus sur cette recommandation qu'elle sait que ré- cemment plusieurs communications ne lui sont pas parvenues faute de porter l'a- dresse susdite. Elle rappelle aussi par le pre'sent avis que le journal 1'OPINION traite a forfait La situation. L'émotion cansêe par l'annonee de la capitula tion de Paris et de la conclusion d'un armistice a été excessivement vive daus Ie Midi de la France. M. Gambetta ne se soumet décidóment qu'avec une répugnance énorme a cette convention. La discorde même n'est pas loin de se mettre entre lui et les membres du gouvernement restés Paris. II n'a rctju encore de ceux-ci que des com munications incompletes et sujettes a interpola tion e'est ainsi qu'il n'avait pas été averti de I'ex- ception faite a l'armistice au détriment des armées de l'Est et de Belfort. II s'en plaint vivement dans un télégramme M. Jules Favre, en date du 31 janvier. C'est, du resle, au seul point de vue de l'exé- cution de la convention d'armistice qu'il élève cette plainte, car s'il est décidé a faire honneur, dans la liraite de ce qui est strictement nécessaire, aux engagements signés sans lui, il est tout aussi parfaiteraent résolu a repousser les conditions de paix de l'Allemagne. a Guerre a outrance, résis- tance jusqu'k complet épuisement; tel est son programme, formulé officiellement dans une dépêche de M. Laurier, son secrétaire général l'intérieur, ea date du 31 janvier, et adressée aux préfets. Au moment ou il faisait écrire cette déclara- tion si raide, il ne connaisSait pas encore le sort de l'armée de Bouibaki, ui le danger oü se trou- vent les forces de Garibaldi. Mais il n'est pas probab'e pour cela qu'il veuille s'en dédire, quelques sollicitations qui puissent l'y convier. L'esprit de resistance se manifeste, dans les grandes villes du Midi, avec une telle vigueur, qu'il serait entralné vraisemblablement, s'il n'était déja engage, et ii s'en suit qu'ótant engagé, il se croira interdit, a plus forte raison, de se dégager. Cesera certes un malheur, car le Midi n'est pas capable de sauver la France, et plus il se montrera indomptable dans la lutte inégale qu'il veut engager, plus il attirera de malheurs sur lui— même el de du res conditions sur la France. Sa folie héroïque ne serait approuvée par l'Europe et n'aurait chance d'être d'une utilité quelconque, que si les conditions allemandes étaient telles que non-seulement l'opinion publi— que, dans tous les pays neutres, se soulevèt centre leur énormité, mais que les gouvernements eux- mêmes les trouvassent assez révoltantes pour ne pas vouloir les laisser imposer. Mais il en faudrait d'une énormité pyramidalement scandaleuse pour que les gouvernements y vissent matière a protes tation, même platonique. Celles que le Times a publiées l'autre jour, et qui compreuaient, outre l'abandon de l'Alsace avec Belfort et de la Lorraine avec Metz, la ces sion de Pondichéry, la livraison de 20 vaisseaux de guerre, une mdernnilé de DIX milliards, n'orit cause que peu d'émotion rfeelle dans les grandes chancelleries, et si M. de Bisniark n'était retenu que par la crainte de soulever contre lui les cabi nets, il pourrait impunément forcer la dose. Ce qui pourrait déterminer le chancelier impérial et royal a se relêcber un peu de ses exigences, ce serait uniquement la certitude d'assurer par ia une plus prompte conclusion de la paix. II sait que l'Allemagne lui eu serait reconnaissante, car elle n'a qu'un désir, main- tenant qu'elle se tient assurée de voir ses ambi tions salisfaites, c'est de revoir ceux de ses enfants qui ont survécu aux sanglanls combats de cette campagne. L'Allemagne, en un mot, tient la guerre pour finie, et elle ne serait pas tendre peut-ètre a ses chefs, si la lulte iecommen<jait par leur fait. Elle la tient si bien pour finie, que déja de graves savants et publicistes portent leurs regards sur d'autres sujets. L'un de ceux quifixenten ce moment leur attention, c'est le titre exact que doit prendre i'empereur-roi Guillaume. Sera-ce empe- reur d'Allemagne, empereur des Al!emands(rejeté pour vice révolutionnaire), empereur allemand ou empereur en Alleraagne? Le Sénat romain, délibérant sur la question de savoir a quelle sauce on mettrait nn turbot, avait peut-être moins de lumières philosophiques et ju- ri'diques, mais franchement, il était plus pratique. De Paris, toujours peu de nouvelles directes. Plus de ballons et les voies ferrèes ne sont pas encore rétablies. II paratt, d'après les informa tions expédiéesdu quartier-général allemand,que I'agitation a été en somme soutenue fort conte- nue, parmi Ia populatio», et qu'il n'y a pas eu de fermentation, après comme avant la reddition, qu'a Belleville. Toute l'attention de la presse étrangère est la capitulation de Paris, qui a étonné tout le monde, toute prévue qu'elle pouvait ètre. Du reste, en l'acceptant, les uns s'en félicitent, y voyant un terme aux massacres, les autres s'ef- forcent de dissinnuler combien ils avaient espéré davantage, et il y a une cerlaine ironie dans la manière dont on reconnatt que la France et Paris ont lyen résisté. C'était bien la peine de faire tant de bruit de Sedan et de Metz pour remettre 500 mille hommes entre les mains de I'ennemi et de construire des canons pour en faire cadeau aux Prussiens. II faudra leur payer encore pour qu'ils veuleut bien les emporter. En ce moment, du reste, on sait trop peu, et la passion est trop vive, tant d'une part que de l'autre, pour qu'on puisse attendre un jugeraent sérieux et raisonné. La Conférence de Londres n'a pas tenu de séance mardi.II paratt que leschoses ne marchent pas aussi facilement qu'on se l'était imaginé. Messieurs les plénipotentiaires avaient cru qu'ils n'auraient qu'a constater en quelque sorte et en- registrer I'accord de leurs gouvernements sur la solution a donner k I'incident de la mer Noire, mais d'après une dépêche de Londres, cette solu tion ne serait pas trouvée et sa recherche ferait naitre des difficultés imprévues. La Discussion trouve ridicule la guerre que font les journaux doctrinaires a M. Wasseige, a propos des irrégularilès commises dans l'administration des posies. Nous entendons hautement, dit-elle, dégager la responsabilitè de notre opinion du langage tenu par certains organes soi-disant libéraux et qui ne servent Liissez dire, laissez-yeus blAmer, mais publiez votre penee» AVEC LES FEES ONNES QUI FONT INSÉEEE DES ANNONCES SOUVENT EEFEODUITES.

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 1