que les rancunes personnelles des membres de 1 an
cien cabinet.
La Discussion a raison, nous apprécions eomme ede
la campagne entreprise par !a doctrine, et nous re-
grettons que la Flandreun organe democralique, se
prêle bénévolement a cetie manoeuvre absurde. Nous
disons avec nolre confrère bruxellois
a Quel équité y a-t il a altribuer au chof du dé
partement des travaux publics les fautes du plus in-
fime des employés? Est-ce qu'un général d armee est
solidaire de toules les défaillances du plus obscur de
sessoldats? Est-ce que les retards dans les arrivées
des trains du chemin de fer et les erreurs dans la re
mise de noti e correspondance ne datent en Belgique
que de l'avénement du ministère cathofique? Pour-
quoi ces mêmes feuilles, si diligenlès aujourd'hui pour
les intéréts des particuliere, ont-elles gardé Ie silence
Ie plus prudent pendant que ieurs amis élaient au
pouvoir
Nous savons qu'on appelle tout cela de la tactique,
et qu'il y a un certain nombre de bourgeois naïfs
qu'on espère ramener par Ie spectacle des horreurs
que les cléricaux out iutroduites dans !e service des
postes et téiegrapiies.
N'est on pas allé jüsqu'a soutenir que les jonr-
naux libéraux seuls étaient les victimes des satellites
de M. Wasseige?
Ce serait, a la vérité. eoncevoir une pmtre idéé
des fonclionnaires dn département des travaux pu
blics, qui pour la plupart doivent leur nomination au
ministère precedent, que de lesjuger capables de se
prèter a une manoeuvre de cette nature. Et si les
complices nécessaires des machinations infernales
ourdies dans l'hótel de la place Royale poussenl a
ce point la complaisance pour les hommes nouvel-
lement arrivés au pouvoir, a qui Ie pays doit-il
adresser Ie reproche d'avoir choisi de teis employés,
d'avoir confié des attributions importantes et déli-
cates a des caractères de cette trempe I
Que I 'Echo du Parlementqui tonne contre M.
Wasseige, se donne la peine de se rappeler qu'il a
défendu jadis M. Jamar, et quand on a eu Ie triste
honneur de soutenir Ie plus pitoyable des ministres
des travaux publics que la Belgique ait .possédés de-
puis 1830, on dèvrail se montrer un peu plus indul
gent, sinon par charilé, du moins par circonspec-
tion.
Allez constflter les bureaux, allez interroger les
employés de diverses divisions, et vous entendrez
les révélations les plus édifiantes sur les hautes ca-
pacités du heros doctrinaire.
Rien de plus déplorable que cette tactique dont Ie
cöté ridicule et mesquin est tout a l'avantage de nos
adversaires cléricaux.
Les doctrinaires croierit encore a l'existence de
cette majorité de bourgeois naïfs qui se laissaient ja-
dis bénévolement couter des sornettes. lis fout injure
au bon sens du public, qui oe leur pardonnera nas, et
nous en eDdosser nous-mêmes la responsabilité, a
leur suite ce serait une fiére, maiadresse. Ce n'est pas
sur de pareilles baliverues que nous renverserons le
cabinet actuel. Laissons done ces trucs impuissanls a
la doctrine qui n'a d'autres arraes.
A part cependantla question de tactique, empres-
sons-nous de reconnaitre que la publicité donnée a
toutes les réclamations a charge des services publics,
est chose excellente en elle-même et dont les effets ue
pourrout qu'être salutaires. Si la pratique s'en per-
pétue dans l'avcnir, tout n'eu marchera que mieux
et le public n'aura qu'a se feliciter de l'iöiliative
prise, un peu tard peul-être, par la presse doctri
naire.
LJournal d'Ypres serait il en train de faire sa
conversion, de quitter le chemin de la foi pour
celui du libre-ex'amen
Son avant-dernier numéro nous le donne a sup-
poser, quand il y dit qu'il n'en serait que mieux si
les hommes se permettaient un peu de penser
par eux-mêmes.
Et la foi, confrère la foi? qu'en faites vous
Vous vous en dépouillez, sans doute, pour
prendre la iivrée du bon sens? Alors, tant mieux 1
le Journal finira, peut-être, un jour, par com-
prendre que la bonté du sens n'est pas relative
l'endroit ou il frappe. En ces temps-lè, plus
modeste, il reconnaltra qu'il n'est point infaillible;
rougira probablement de ses erreurs passées et
de s'être cru seul possesseur du bon sens qu'il
malmenait, cependant, d'estoc et de taille.
II paralt que nous n'avons pas eu l'heur de plaire
au Progrès et a ceux qui portent sa Iivrée la publi
cité donnée a la pétilion de bourgraestres demandant
l'envoi de soldats dans nos parages en est cause.
Nous n'aurions rnême rien su de la colère soulevée
par nous dans le camp doctrinairs, sans l'interven-
tion de certain D, Monsieur D! auquel nous savons
gré d'avoir tiré le Progrès de son mutisme obstiQé,
toujours de mauvaise convenance pour une gazette
qui se dit libérale.
Monsieur D! s'il a lu VOpinion, doit l'avoir lue
ent re los lignes pour com'prendre a sa fagon notre
article fausseté doctrinaire; car irions-nous
croire qu'une personne l'ayanl compris soit assez au-
dacieuse, n'employons pas d'autre qualificatif,
ponr faire expres d'en travestir le sens, paree qu'ainsi
l'exige son intérêt et celui de quelques autres per-
sonnes?
Nous avons dit et nous maintenons Des bourg-
mestres ont signé, il y a plusieurs mois, une pétition
demandant I'envoi de soldats dans nos parages; main-
tenant, des soldats sont arrivés et les bourgmestres
soutiennent qu'ils ont fait tout ce qu'ils ont pu pour
empêcher leur venue; plusieurs d'enlre eux, qui as-
surent étrc blancs comme rieige, ont demandé des
troupes a notre secours, pour nolre préservation
ceux-la doivent être aujourd'hui mal venus quand
ils assurent avoir travaillé contre l'envoi de troupes.
Voila le canevas de ce que nous avons ditqu'on re-
lise I 'Opinion du 22 janvier, pour mieux s'en con-
vaincre.
A cela, que pouvait répondre l'ofïieieux D du Pro
grès?
Rien, évidemrnent. II reconnait, en effet, l'exis
tence de la pétition et, par son silence sur le nom des
signataires, II avoue que, sous ce rapport, nos ren-
seignements étaient justes.
Monsieur D aurait dfi comprendre qu'il est des
circonstances oü il est bon de se laire et oü l'on ne
cache pas ses fautes en criant a tue-tête recrimina
tions mensongères et perfides, et en accusant des
malheureux innocents. La boue que vous jetez vous
retombe alors en plein visage.
Est-il bien adroit, ce Monsieur D, de venir excu-
ser les bourgmestres d'avoir demandé des troupes en
prélextant que la police rurale laissait désirer,
et que les patrouilles des gardes-champêtres n'é-
taient plus faites avec la même exactitude, ni la même
vigueur! Si la police se faisait mal, a qui fallait-il
s'en prendre, sinon a ceux qui en sont chargés par
la loi, c'est-a-dire a ces mêmes bourgmestres signa
taires de la pétition? Eux seuls étaient en faute; eux
seuls sont coupabies et, de leur part, il n'est ni
beau, ni bien courageux de rejeter leur faute sur des
malheureux subordonnés, les garde-champêlres.
A cette première excuse de demande de soldats on
a joint pour prétexte que des bandes de 30 a 40
mendiants, la plupart frangais, dévalisaient complé-
tem'eut nos champs de ponnnes de terre. Ces bandes
se sonl-elles présentées une seule fois dans une seule
commune de nolre arrondissement et, tout particu-
lièrement, dans une commune administrée par l'un
des signataires de la pétition? C'est la ee qu'il serail
utile de prouver. Nous savons. nous, qpe les péli -
tionnaires ne demandaient point la force armee pour
rejeter un mal présent; ils suppliaiem le gouverne
ment de leur envoyer des troupes paree qu'ils crai-
gnaient le manque de travail, la misère qui en est la
suite et qu'ils trouvaienl probablement, dans leur
huraanité, que le meilleur moven de secourir des
affamès serait de leur donner de la crosse au lieu de
pain. C'est la, du reste, Ie seul moyen connu du
doctrinarisme pour résoudre la question ouvrière.
Mais a quoi bon parler des raisons et des motifs
invoqués par les pétitionnaires La pétition pour
avoir des troupes, qui surveilleraient des communes
indiquées (Wervicq, Comines, etc.), a été faite, nul
ne peut le contester voila ce qui est important. Et
toutes les ergoteries du Progrès et de son officieux
porie-queue ne detruiront ni uns phrase, ni un mot
publié, a ce sujet, par I 'Opinion.
On ne pourrait pas plus justifier les bourgmestres
d'avoir signé la pétition qu'on ne blanchirait un nègre
en le lavaut.
Ces Messieurs ont commis une lourde faute; qu'ils
en subissent les conséquences. Sinon, ils devaient
éviter de la commettre.
Toujours Ia Poste
Malgré toutes les réclamations qui s'élèvent chaque
jour, l'administralion des postes continue a faire des
siennes. Nous avons en ce moment sous lesyeux une
lettreexpédiée d'Ypres le 27 janvier a 3 h. du soir, et
arrivée a Saint-Josse-len-Noode Ie28 a 10 h. du matin.
Nous continuerons d'enregistrer tous les retards
qui arriveronta notre connaissance.
Hue prediction de M. de Goltz.
Lors des difHcultés entre la France et la Prusse au
sujet du Luxembourg, difficullés qui firenlun moment
craindre la guerre, M. de Goltz alors ambassadeur
de Prusse a Paris, émit ('opinion suivante
Si la France prend le Rhin, ou bien si la Prusse
prend l'Alsace, aucune de ces deux puissances ne
gardera les provinces conquises, l'une et I'autre
étant trop profondément attachées au pays auquel
elles appartiennent.
SJn moment ma! choisi.
On a pu lire dans tous les journaux une lettre d'uu
professeur a la faculte des belles-lettres de Dijon,
M. Jeanne!, l'un des étages envoyés en Allemagnepar
Werder. M. Jeanrielqui est Rrême, y parle de
conférences qu'il fait aux prisonniers, de cours publics
qu'il a crées pour eux. Jusque la rien de mieux,
M. Jeannel parle aussi de représentations théatrales
qu'il a organisées de concert avec les officiers fran
cais et dans lesquelles les róles de femme, joués par
des carabiniers et des grenadiers de la garde, ont un
succès délirant.
Cette manière de passer le temps et de faire I'édu-
cation des armées prisonnières. pendant que les
citoyens obligés de remplacer subitement les soldats
de métier qui se sont rendus a l'ennemi se faisaient
tuer sur vingt champs de bataille, est un peu bien
frivole, il faut en convenir, et faite pour blesser la
conscience publique.
Les termes dans lesquels en parle M. le professeur
de Dijon ont, de plus, le sort de trop rappeler les tra
ditions si funeslès a la France du Gaulois, du Figaro
et de toute la presse légère du second empire.
Le Gaulois publie en gros caractères, en tête d'un
de ses derniers numéros, le lexte suivant d'un télé-
gramme adressé a M. Gambetta
Monsieur Gambetta, ininistre de l'Intérieur, a
Bordeaux.
Au nom de la liberté électorale, je réclame dès
aujourd'hui pour le Gauloisde Bruxelles, Ie droit de
pènétrer, de circifler librernent et d'être mis en vente
en France.
En cas de refus, je proteste par avance contre la
sincérité des elections et les attaquerai toutes dans
leur essence lors de la verification des pouvoirs.
i) Prière de répondre lélégraphiquementréponse
payée.
Edmond Tarbé.
Cette reponse a été payée a Wilhemshoehe sans
doute.
Quoiqu'il en soit, si le sieur Tarbé tenait a avoir
ses grandes entrées en France, il avait pour cela un
moyen trés simple, c'était de publier le Gaulois
Bordeaux.
Nous ne comprenons pas bien que ce grand ci-
toyen ait cru devoir s'expatrier. II o'y a pas eu
Contre lui, que nous sachions, d'arrèt de proscrip
tions
Proscrire Tarbé Qui diable y songerait
Et dire que ce monsieur considère le vote de la
France comme nul, si son journal, publié a l'étran-
ger, n'est pas. admis a apprendre régulièrement a la
France que l'homme de Sedan est un grand bomme
el que Gambetta est un miserable?
Necrologie.
Les journaux ont annoncé cette semaine la mort
de M. Bancel.
Cette triste nouvelle a eu un douloureux écho dans
notre pays, oü M. Bancel comptait de si nombreuses
amiliés.