JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENÏ
ÏPHE8, Ui manche
it
etivième année. N° 21.
21 Mai 1871,
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Maintenant que I'affaire est faite et que la
loi sur la réforme éiectorale est votée, le Bien
public fait prendre l'air a son opinion sur la ma-
tière. Voici comment il s'exprime dans un de ses
derniers articles
Quant aux rósultals immédiats de la réforme
éleclorale, nous croyons qu'ils ne réaliseront ni les
espérances de la plupart des membres de la majorité,
ni les appréhensions de certains aulres.
Le cabinet s'est trouvé en faee d'un problème
qu'il a bien fallu résoudre et il a essayè de lui donner
la solution la moins défavorable a la cause de l'ordre
et aux intéréts de la société. Nous souhaitons qu'il
ait réussi dans cette lache delicate. II n'en est pas
moins vrai cependant que la réforme electorale nous
mène insensiblement a la révision de la Constitution
et au suffrage universe!, deux extrémités que la pru
dence nous commande impèrieusement d'éviter.
C'est ce qui a loujours motivé nos répugnances
pour les programmes réformistes éclos pendant ces
dernières années. Ces répugnances nous ne les avons
pas dissimulées, aussi lohgtemps que nous pouvions
nourrir l'espoir de faire prévaloir notre avis. Si nous
avons gardé pendant le débat actuel uneattitude plus
réservée, c'est que la question avait coinplétement
changé de face. II ne s'agissait plus de savoir si l'on
allait se lancer dans lés voies d'une reforme dérno-
cratique; il fallait, sous peine de s'annihiler, opter
pour le système Ie moins fecond eu inconvéhients.
A ce point de vue, le projet de loi présente par le
gouvernement et qui maintient la base constitution-
nelle du eens, mérite certainemeut la preference.
Tout cela est bien embrouillé. Les appréhen
sions de certains membres de la rnajorité ne se
réaliseront pas; cependant nous marchons droit
au suffrage universel la prudence nous com-
mandait d'empêcher la réforme; mais nous nous
sommes gardés de le faire sous peine d'être anni-
hilés le gouvernement conserve la base consti-
tutionnelle du eens; mais il nous mène lout dou-
cement la révision de la Constitution, etc., etc.
Mettra d'accord qui pourra ces propositions con-
tradictoires.
Ce qu'on est, dans tous les cas, en droit d'en
conclure, c'est que le principal organe du cléri-
calisrne fait siens après coup plusieurs des
griefs reprochés au ministère par les orateurs de
l'opposition.
Le débat relatif a la réforme éiectorale reste
done danS la presse ce qu'il a été dans la Cbambre
un veritable g&chis.
Dans Ie mème article, le Bien public constate,
avec une joie peu dissimulée, un fait que la rè-
eente discussion a mis en éviderice et que nous
avions déploré dès le début la désorganisation
compléte du libéralisme parlementaire qui n'a pas
su se rallier autour d'une formule bien nette,
opposer un contre-projet sérieux au projet du
gouvernement. Nos amis politiques, dit la
feuille cléricale, ont le droit de se réjöuir de ces
luttes intestines qui compromettent gravemerit
l'homogénéité de l'opposition et rendent par la
même son action beaucoup moins efficace.
L'observation est parfaitement juste, malheureu-
sement pour l'opinion libérale.
Oü le Bien public parle dor, c'est quand il fait
eet aveu dépouillé d'artifice
On peut, sans manquer de justice envers Ia
Chambre, affirmer que le débat ne s'est pas élevé
h une bien grande hauteur.
C'est d'une rigoureuse exactitude, et comment
d'ailleurs pourrait-il en être autrement X Depuis
que les cléricaux sout entrês en masse h la
Cbambre, a-t-on jamais vu une pareille collection
de nullités,! Pour qu'un débat s'élève, il faut
qu'il y ait des orateurs d'élite dans les deux
camps. Qui done, sur les bancs de la droite, était
de taille a luttercontre les orateurs libéraux, que
leur désunion rendait pourtant si vulnérables?
Y a-t-il un homme, un seul, dans lous ces nou-
veaux venus, véritables meions politiques, dont
1'influeuce du clergé a orné l'hémicycle parlemen
taire Les ministres sont jugés; ce que la presse
libérale en a dit et en dira encore, n'est rien a
cóté de ce qu'en pensent et qu'en disent parfois
tout haut leurs propres amis politiques. Et la
majorité est jugée, el le aussi la Belgique sait
maintenant a quoi s'en tenir sur le compte de ces
pauvres d'esprit et M. de Decker aura pu assister
dans ses vieux jours a l'éclosion spontanée de cette
generation de crétins, dont il annon^ait autrefois
ravénement. Jamais majorité plus platement ser
vile et plus inepte n'a tenu dans ses mains les
destinées d'un pays.
Le clergé catholique, qui ne doute de rien,s'est
également adressé au gouvernement espagnol
pour obtenir son intervention en faveur de la
restitution de Rome a la papauté. Le ministre
espagnol a répondu plus que froidement et a té-
moigné son regret de voir le clergé conceutrer
son activitè sur les intéréts de ce monde.
Ce n'est done pas du cóté de l'Espagne que
l'Italie aura a redouter une intervention. Nous
savons déja que, du cóté de la France, les ultra-
montains u'ont obtenu aucune satisfaction. On
leur a donné de l'eau bénite de cour. L'envoyé a
Rome a été trés poli, trés respectueux au Vati
can, mais il s'en est tenu a la courtoisie diploma
tique et l'on n'a pas eu de lui l'ombre d'une
espérance.
Pour ce qui est de l'AIlemagne et de ses dis
positions en faveur d'une restauration du pape,
les ultramontains doivent être fixés. Ils n'ontrien
a en attendre, et ils doivent même redouter un
schisme dont les symptómes s'accentuent de la
faQon la plus sérieuse. Ce schisme s'étend et
pourra bien gagner l'Italie. Un journal de Naples,
Emancipatore catolico, a publié une adresse
d'adhésion a l'illustre Dcellingerenfin, on a pu
lire une nouvelle lettre du père Hyacinthe, datée
de Rome, oü est l'illustre prédicateur, qui n'est
pas faite pour encourager les espérances ultra-
montaines. II dit que le schisme est dans l'Eglise,
et que, les schismatiques, ce sont les jésuites,
cette secte dont l'audace, trop lorigtemps ména-
gée et toujours croissante, en est venue a tenter
l'établissement d'un catholicisme nouveau.
Nous pouvons done, considérant tous ces symp
tómes et l'éloigneraent que montrent tous les
gouvernements européens pour une intervention
quelconque dans les affaires d'Italie, dire que les
manifestations et les pèlerinages de nos ultramon
tains sont une guerre de moulins a-vent. Cette
montagne accouchera d'une souris. Ils vont solen-
niser, le 16 juin, l'anniversaire de l'avénement du
pape Pie IX il se peut qu'a cette date, cette
translation de la capitale de l'Italie a Rome, soit
un fait accompli. Nos dames catholiques sont
invitées a cette occasion, comme on sait, donner
leurs bijoux pour en embellir une tiare, emblême
du triple pouvoir, qui va ètrece jour la offerte au
pape en leur nom.
Pie IX, qui a de l'esprit, trouvera l'envoi sin
gulier, et le moment bien choisi. Mais l'or, les
diamants et les perles sont du reste toujours bien
recus au Vatican.
Nous lisons dans YEcho du Parlement
v. Pendant que le ministère dècore ses courtiers
électoraux, l'épiscopat recompense ses instruments
politiques. Le celebre vicaire Van Eecke, dont le nom
se rattache a la fameuse affaire deSaint-Genois, vient
d'être nommè curé de ('importante paroisse de Lo-
phem. On va lire dans une correspondance, adressée
de Lophem a la Patrie de Bruges, le rècit de l'instal-
lation de eet ecclèsiastique venérè, dont on a
voulu reconnaitre le mérite si admirable.nont
déployé dans les articles du Jaar 30
Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pehse#
ÏPRES, 20 Mai ass