JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENÏ ÏPHE8, Ui manche it etivième année. N° 21. 21 Mai 1871, Lk tout payable d'avancb. Pltix umboiseueüt POUR LA BELGIQUE francs par an; 4 ff. SO par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Ni;m6(io 25 Centimes PKIX HES AilNOICES ET DES RECLAMES 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 80 centimes» Paraissant le diraanche. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Maintenant que I'affaire est faite et que la loi sur la réforme éiectorale est votée, le Bien public fait prendre l'air a son opinion sur la ma- tière. Voici comment il s'exprime dans un de ses derniers articles Quant aux rósultals immédiats de la réforme éleclorale, nous croyons qu'ils ne réaliseront ni les espérances de la plupart des membres de la majorité, ni les appréhensions de certains aulres. Le cabinet s'est trouvé en faee d'un problème qu'il a bien fallu résoudre et il a essayè de lui donner la solution la moins défavorable a la cause de l'ordre et aux intéréts de la société. Nous souhaitons qu'il ait réussi dans cette lache delicate. II n'en est pas moins vrai cependant que la réforme electorale nous mène insensiblement a la révision de la Constitution et au suffrage universe!, deux extrémités que la pru dence nous commande impèrieusement d'éviter. C'est ce qui a loujours motivé nos répugnances pour les programmes réformistes éclos pendant ces dernières années. Ces répugnances nous ne les avons pas dissimulées, aussi lohgtemps que nous pouvions nourrir l'espoir de faire prévaloir notre avis. Si nous avons gardé pendant le débat actuel uneattitude plus réservée, c'est que la question avait coinplétement changé de face. II ne s'agissait plus de savoir si l'on allait se lancer dans lés voies d'une reforme dérno- cratique; il fallait, sous peine de s'annihiler, opter pour le système Ie moins fecond eu inconvéhients. A ce point de vue, le projet de loi présente par le gouvernement et qui maintient la base constitution- nelle du eens, mérite certainemeut la preference. Tout cela est bien embrouillé. Les appréhen sions de certains membres de la rnajorité ne se réaliseront pas; cependant nous marchons droit au suffrage universel la prudence nous com- mandait d'empêcher la réforme; mais nous nous sommes gardés de le faire sous peine d'être anni- hilés le gouvernement conserve la base consti- tutionnelle du eens; mais il nous mène lout dou- cement la révision de la Constitution, etc., etc. Mettra d'accord qui pourra ces propositions con- tradictoires. Ce qu'on est, dans tous les cas, en droit d'en conclure, c'est que le principal organe du cléri- calisrne fait siens après coup plusieurs des griefs reprochés au ministère par les orateurs de l'opposition. Le débat relatif a la réforme éiectorale reste done danS la presse ce qu'il a été dans la Cbambre un veritable g&chis. Dans Ie mème article, le Bien public constate, avec une joie peu dissimulée, un fait que la rè- eente discussion a mis en éviderice et que nous avions déploré dès le début la désorganisation compléte du libéralisme parlementaire qui n'a pas su se rallier autour d'une formule bien nette, opposer un contre-projet sérieux au projet du gouvernement. Nos amis politiques, dit la feuille cléricale, ont le droit de se réjöuir de ces luttes intestines qui compromettent gravemerit l'homogénéité de l'opposition et rendent par la même son action beaucoup moins efficace. L'observation est parfaitement juste, malheureu- sement pour l'opinion libérale. Oü le Bien public parle dor, c'est quand il fait eet aveu dépouillé d'artifice On peut, sans manquer de justice envers Ia Chambre, affirmer que le débat ne s'est pas élevé h une bien grande hauteur. C'est d'une rigoureuse exactitude, et comment d'ailleurs pourrait-il en être autrement X Depuis que les cléricaux sout entrês en masse h la Cbambre, a-t-on jamais vu une pareille collection de nullités,! Pour qu'un débat s'élève, il faut qu'il y ait des orateurs d'élite dans les deux camps. Qui done, sur les bancs de la droite, était de taille a luttercontre les orateurs libéraux, que leur désunion rendait pourtant si vulnérables? Y a-t-il un homme, un seul, dans lous ces nou- veaux venus, véritables meions politiques, dont 1'influeuce du clergé a orné l'hémicycle parlemen taire Les ministres sont jugés; ce que la presse libérale en a dit et en dira encore, n'est rien a cóté de ce qu'en pensent et qu'en disent parfois tout haut leurs propres amis politiques. Et la majorité est jugée, el le aussi la Belgique sait maintenant a quoi s'en tenir sur le compte de ces pauvres d'esprit et M. de Decker aura pu assister dans ses vieux jours a l'éclosion spontanée de cette generation de crétins, dont il annon^ait autrefois ravénement. Jamais majorité plus platement ser vile et plus inepte n'a tenu dans ses mains les destinées d'un pays. Le clergé catholique, qui ne doute de rien,s'est également adressé au gouvernement espagnol pour obtenir son intervention en faveur de la restitution de Rome a la papauté. Le ministre espagnol a répondu plus que froidement et a té- moigné son regret de voir le clergé conceutrer son activitè sur les intéréts de ce monde. Ce n'est done pas du cóté de l'Espagne que l'Italie aura a redouter une intervention. Nous savons déja que, du cóté de la France, les ultra- montains u'ont obtenu aucune satisfaction. On leur a donné de l'eau bénite de cour. L'envoyé a Rome a été trés poli, trés respectueux au Vati can, mais il s'en est tenu a la courtoisie diploma tique et l'on n'a pas eu de lui l'ombre d'une espérance. Pour ce qui est de l'AIlemagne et de ses dis positions en faveur d'une restauration du pape, les ultramontains doivent être fixés. Ils n'ontrien a en attendre, et ils doivent même redouter un schisme dont les symptómes s'accentuent de la faQon la plus sérieuse. Ce schisme s'étend et pourra bien gagner l'Italie. Un journal de Naples, Emancipatore catolico, a publié une adresse d'adhésion a l'illustre Dcellingerenfin, on a pu lire une nouvelle lettre du père Hyacinthe, datée de Rome, oü est l'illustre prédicateur, qui n'est pas faite pour encourager les espérances ultra- montaines. II dit que le schisme est dans l'Eglise, et que, les schismatiques, ce sont les jésuites, cette secte dont l'audace, trop lorigtemps ména- gée et toujours croissante, en est venue a tenter l'établissement d'un catholicisme nouveau. Nous pouvons done, considérant tous ces symp tómes et l'éloigneraent que montrent tous les gouvernements européens pour une intervention quelconque dans les affaires d'Italie, dire que les manifestations et les pèlerinages de nos ultramon tains sont une guerre de moulins a-vent. Cette montagne accouchera d'une souris. Ils vont solen- niser, le 16 juin, l'anniversaire de l'avénement du pape Pie IX il se peut qu'a cette date, cette translation de la capitale de l'Italie a Rome, soit un fait accompli. Nos dames catholiques sont invitées a cette occasion, comme on sait, donner leurs bijoux pour en embellir une tiare, emblême du triple pouvoir, qui va ètrece jour la offerte au pape en leur nom. Pie IX, qui a de l'esprit, trouvera l'envoi sin gulier, et le moment bien choisi. Mais l'or, les diamants et les perles sont du reste toujours bien recus au Vatican. Nous lisons dans YEcho du Parlement v. Pendant que le ministère dècore ses courtiers électoraux, l'épiscopat recompense ses instruments politiques. Le celebre vicaire Van Eecke, dont le nom se rattache a la fameuse affaire deSaint-Genois, vient d'être nommè curé de ('importante paroisse de Lo- phem. On va lire dans une correspondance, adressée de Lophem a la Patrie de Bruges, le rècit de l'instal- lation de eet ecclèsiastique venérè, dont on a voulu reconnaitre le mérite si admirable.nont déployé dans les articles du Jaar 30 Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pehse# ÏPRES, 20 Mai ass

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 1