Suit la correspondance de la Patrie, trop lon
gue pour que nous puissions la reproduire. Con-
tentons-nous d'un petit extra!t qui a son prix.
Je crois qu'i! vous sera agréable ainsi qu'è vos
lecteurs d'apprendre les faits qui viennent de se pas
ser daos notre commune veuillez done m'ouvrir une
petite place dans vos colonnes pour Ie récit de l'in-
stallation de notre nouveau el vénéré curé, M. Van
Eecke. Ce nom ne vous est pas inconnu; en effet, la
tempête qu'ont suscitée naguère contre ce digne ecclé-
siastique des hommes mal intentionnés, n'est point
encore lombée en oubli, et la conduite noble et cou-
rageuse de M. Van Eecke a rempli d'admiration nos
coeurs et ceux de tous les catholiqueS beiges. Aujour-
d'hui, les jours de la persecution sont passés; ie
temps est venu de reconnaitre Ie mérite et a rendre
a chacun selon ses oeuvres. Jadis nos adversaires ont
outragé la mémoire du vicaire de Sainl-Genois; leurs
journaux ont répété leurs calomnies, l'écho en a re-
tenti par toute la lielgique; il est juste que la reha
bilitation soit éclatante et pénèlre partout. On
comprendra le rang élevé qu'occupe M. Vqn Eeche
dans le coeur de son éveque qui daigne lui confier la
garde d'une paroisse aussi importante puissions-
nous, habitants de Lophein, nous montrer dignes de
eet honneur et correspondre aux soins vigilants de
notre courageux pasteur
Vientensuite la description du cortege 1° un
nuage de poussière2° la cavalcade; 3° les
équipages des notabilités ecclésiasliques et ci-
viles; 4° le baron Van Caloen 5° le héros de
ia fète, le curé Van Eecke, etc. Lecompte-
rendu se termine par le résumé d'un discours
qu'un aoyen de Bruges a prononcé pour engager
les indigenes de Lophem a écouter et mettre
en pratique tous les enseignemeuts de celui
que la Providence leur envoie.
La Patrie ne dit pas si l'on a brulé quelques
meules de blé en signe de réjouissance.
Nous lisons dans le Moniteur des intéréts ma-
iérisls
On assure que les négociations qui avaient été
ouvertes entre le gouvernement et la Société géné
rale il'exploitation pour Ia reprise par l'Etat du réseau
des Fiandres ont été définitivement et complótement
rompues.
11 est done trés-probable que la Société d'exploi-
tation, reprenantson entière liberté d'action et n'en-
visageant que les intéréts exclusifs de ses action-
naires, denoncera les services mixtes qu'elie a orga-
nisés avec les chemins de fer de l'Etat.
Au point de vue des relations individuelies et
des transactions commerciales de deux de nos plus
importarites provinces, la dénonciation de ces ser
vices mixtes est un danger réeicar la conséquence
de celte rupture de rapports est pour les expédiieurs
1» la repetition des IVais fixes, qui seront percus
chaque fois que ia ligne d'une des compagnies fu-
sionnées sera empruntée 2° la perception du tarif
plein sur chacune de ses sections, tout le bénèfice
des reductions des tarifs sur les transports a grande
distance échappe dés lors aux expédiieurs.
Les Fiandres se trouveront done dorénavant
dans une situation d'infèriorite incontestable compa-
rativement aux aulres provinces parcourues par le
reseau national. Telle est la consequence du partage
du réseau beige entre l'Etat et les Compagnies parti-
culières. D'un cóle les chemins de fer sont erigés en
service public par le gouvernement de l'autre, les
sociétés en font une simple opération industrielle. II
y a plusieurs années que nous avons signalè l'atteinle
a l'équité que produit ce partage du pays en zónes
plus ou moins privilégiees. La centralisation du
réseau sous uue seule administration, ('application a
tous des tarifs uniformes est Ie seul moyen de répartir
egalement dans le pays les benefices directs et indi
rects que donne la grande industrie des chemins de
fer.
Voilh done l'arrondissement d'Ypres sacrifié de
i <m«eau et il en sera encore longtemps ainsi,
rnoius que ses habitants rie prennent eux-mêmes
soin de leurs intéréts et que, par un vaste peti
tionnement, ils ne forcent la main au gouverne
ment dans la question du rachat des lignes de la
Société générale d'exploitation.
Nous lisons dans le journal la Liberté
Assainissement des champs de bataille.
Le voisinage de ces affreux champs de bataille oü
pourrissent tant de cadavres doit presque faire re-
douter le retour des chaleurs, le soleil va pornper ces
miasmes horribles et les décbatner sur nos provinces
habilléesen typhus, choléra et aulres aimables fléaux
de l'espèce. En septembre dernier, un habitant de
cette ville, M. Rueff, fils, avait pris l'initialive de la
formation d'une ligue et de l'ouvertnre d'une sou-
scriptión pour l'assainissement des champs de bataille.
Cette idéé, si pleine a la fois de prevovanceet de
philanthropie, fut accueillie, comme le sont d'ordi-
naire en Belgique les bonnes idees, par l'indifference
et l'apathie.
C'était un simple bourgeois qui parlait, plutót que
de se résoudre a admeltre qu'il put avoir raison, le
public beige se résigne aux pestes les plus variees.
Aujourd hui qu'il est p :ut être trop tard, un M. Or 1 óff,
qui, paralt-il, est ambassadeur de Russie, ramasse
l'idée de M. Rueff, la décore de son nom moscovite et
voila que la chose prend comme une trainée de
poudre, que le gouvernement s'en mêle, que tous les
journaux se mettenl en branie pour prodiguer des
réclames les plus ronfiantes a l'ceuvre honorée d'un
aussi noble patronage que le mérite de M. Rueff
soit sacrifié dans taut ceci, c'est injuste mais ce
n'est rien. Le pis est qu'il n'a pas été écouté ni suivi,
alors qu'il signalait un danger qu'il était alors possi
ble de combattre; c'est que l'on ail perdu un temps
si précieux et que par cette incurie idiote ou ait pré
paré les billets de logement de eet hóle plusdésagréable
encore qu'un soldat prussien et qui se nomme son
Excellence le choléra.
Voici quelques renseignements intéressants sur la
faillite Counhaye el C"; ils sont puisés a une source
authenlique.
ü'abord, la société Counhaye et C" n'a jamais exislé
en réaiité, car on ne peut pas raisonnablement appe-
ler société ('association de deux frères qui mettent en
commun leur intelligence et leur esprit de fourberie
pour exploiter la crêdulité publique a l'aide d'un cré
dit imaginaire. La vérité est que la société Counhaye
se composait des deux frères Victor et Adolphe
Counhaye. Comment ces deux personnages, ne pos-
sédant pas un sou vaillant, sont parvenus a monter
une affaire ayant toutes les apparenees d'une opéra
tion sèrieuse, c'est le myslère de la réclame. Toujours
est i 1 qu'au bout de fort peu de temps, ces messieurs
qui s'occupaient de (-emplacements mililaires. ma-
niaient les capitaux par centaines de mille francs,
qu'ils occupaienl un somptueux hotel, qu'ils avaient
équipage et livrée. Les allures des frères Counhaye
attirèrent l'attenlion du parquet de iiruxelles qui or-
donna a la police de St-Josse-ten-Noode de les sur-
veiller. Cette surveillance fut si intelligente et si effi-
cace qu'un beau jour le parquet apprit, par hasard,
que les frères Counhaye avaient leve le pied sans
tambour ni trompette, emporiant avec eux une
somme de 7 a 800 mille francs, leurs cbevaux, leur
voiture, leurs hardes, leur vin, une partie de leurs
meubles, et jusqu'a leurs domestiques. Le tout a été
mis en lieu sur en Angleterre.
Le plus piquant de cette dèplorable affaire est que
Ie curateur a la faillite ayant appris que les freres
Counhaye avaient depose des sommes considêrabies,
s'elevant a plusieurs centaines de mille francs, dans
deux banques de Londres, est parti immédiatement
pour l'Angleterre, croyant faire main-basse sur les
fonds déposés, maisil est arrivé trop tard, les
frères Counhaye venaient de retirer leurs fonds.
Le rapport du curateur de la faillite est d'un conso-
lanl a faire venir les lannes aux yeux du créancier
le plus endurci. Figurez-vous que si tout va passa-
blement, ils tohcheront 1.50 p. c. de leur créancesi
cela va un peu micux, ils pourront bien recevoir
3 p. c., et si tout va absolument bien, ces chancards
recevront peut-être jusqu'a S.oO p. c. N'est-ce pas
un magnifique resultat. tl est vrai que les frais de
justice et autres n'emportent de l'actif qu'une baga
telle d'une quarantaine de mille francs, un peu plus
que les deux tiers da l'actif realisable jusqu'a pré
sent.
luiste des Jurés
qui feront partie de Ia Cour d'assises de la Flandre
occidentale pour la 2mo série de la 2ma session de
1871, dont l'ouvertnre se fera a Bruges Ie luudi
29 mai, sous Ja présidence de M. le conseiller
Coevoet.
Jurés titulaires.
MM. Rodenbach, Raymond, distillateur, a Coolkerke.
Verougstraete, lvon, consei 11comm., a Pitlhem.
Casleleyn, Oscar, distillateur, a Dixmude.
Lagae, Auguste, notaire et bourgm., Heule.
Lebbe, Benoit, cullivateur, a Poperinghe.
Vande Kerckhove, Prudent, prop., a Thielt.
Marion, Emile, hötelier, a Ostende.
Beaucourt, Auguste, avocat, a Ypres.
Vlieghe, Ferdinand, négociant, a Courtrai.
Decq, Charles, rentier, a Bruges.
Seghers, Belpair, proprièt., a Courtrai.
Paifoort, Isidore, bourgm. et cultiv., a Houthem.
Van Overberghe, Charles, négociant, a Courtrai.
Vanden Bussche, Henri, secret, comm.,a Ardoye.
De Visscher, Jean, march, de draps, a Ostende.
Storme, Charles, brasseur, a Ostende.
Dhondt, Edouard, conseiller comm., a Staden.
Rabau, Francois, nég., a Ypres.
Van Reninghe, Hubert, propr., Poperinghe.
Otto-de Nieulant, Ad., cons, prov., a St-André.
Flamman, Thomas, arinateur, a Ostende.
Gilliodts, Louis, avocat, a Bruges.
Dullaert, Amand, propr., a Bruges.
Dieryckx, Adolphe, distillateur, a Thourout.
Van Daele, Léon, fabricant de tabac, a Courtrai.
De Groote, Henri, nég. en bois, a Coolkerke.
Lefebure-Gryspeerdt, rentier, a Iseghem.
Struyve, Charles, propr., a Zarren.
Verheusl, Pierre, fabr. de tabac, Courtrai.
Lambrecht, Charles, fabricant, a Menin.
Jurés supplémentair es
MM. Staelens, Joseph, négociant, a Bruges.
Lebailly de Tilleghem-de Man, propr., a id.
Gilliodts, Louis, avocat, a id.
De Lescluze, Edouard, neg., a id.
Chronique judiciaire.
Jeudi 25 courant comparaitra de nouveau devant.
le tribunal correctionnel d'Ypres le nommé Amand
Gykiere, garde-champêlre a Vlamerlinghe, prévevu
de dëlit de chasse et de vol de poisson.
ACTE Si OFFICIEL.K.
Un arrêtè royal du 10 mai accepte la démission du
sieur Rembry-Delva, de ses functions de bourgmestre
de la ville de Menin, arrondissement de Courtrai.
FAITS M1VEKS.
Dans l'état-civil de Mons, pubiié par les journaux
I de cette semaine, nous reniarquons sous la rubrique
j Décès ('article suivant
Charles Joseph Dorlin, 55 ans, veufen premières
j noces d'Aldegonde Joseph Godart en secondes, de
I Seraphine-Joseph Lecat en troisièmes, de Louise-
Philippine Malissarl en qualrièmes, de Marie-Anne
j Noul, et èpoux, en cinquièmes noces, de Catherine
j Mommens, rue des Marmottes.
Par un décretdalé de Versailles, 27 avril 1871, la
taxe des passeporls a ctè rètablie dans les chancel
leries fran^aises a l'étranger. Aucun voyageur n'aura
plus accès sur le lorritoire francais s'il n'est muni
d'un titre de voyage fegulièremenl visé.
LA GRRBRANDE RÉFORMK MILITAIRE. On aSSUre
qu'une des premières réformes que la commission
militaire proposera au gouvernement sera la créalion
d'une médaille militaire en souvenir de Ia campagne
de 1870.
Cette machine honorifique ne sera distribuéequ'anx
officiers.
Les soldats que l'intendance a laissés aux fronlières
sans abri, sans nourriture, ontdéja eu le revers de
la médaille.